Je viens de lire
Beck # 6.
La trame principale de
Beck est assez habituelle, avec un héros qui aimerait progresser dans son domaine – ici, le rock – et ferait tout pour y parvenir, mais la manière dont c’est raconté arrive à faire le titre sortir du lot. En effet, ce scénario est vraiment réjouissant et très prenant, la seule phrase « un manga à lire et à écouter à fond » résume parfaitement le sentiment que nous éprouvons à la lecture. C’est rythmé, intense, saisissant et entraînant, il n’y a pas de temps mort ni de creux lourds à lire. Non, ici tout se fait « à fond », rapidement et sans ennui; ceci vient sûrement de la capacité de Sakuishi à nous emmener dans un univers qu’il apprécie, de nous le faire découvrir et peut-être même, d’arriver à nous y intéresser (si ce n’était pas déjà le cas). Ainsi, lycée et musique s’entremêlent, l’étonnant rêve de Koyuki en est la preuve.
Les avis sur le graphisme de
Beck sont plutôt mitigés, certains y voient une véritable maîtrise alors que d’autres n’y voient que des expressions faciales exagérées exprimant l’incompétence de l’auteur au niveau des dessins. Pour ma part, je trouve un certain charme au graphisme qui manque, certes, de constance mais dégage une véritable passion et beaucoup de sentiments. Alors oui, les visages et les traits sont souvent exagérés, ou en tout cas très forcés, mais c’est un peu à la manière d’un
GTO de Fujisawa Tôru. Comme Fujisawa, Sakuishi accentue les visages afin d’en ressortir un aspect comique (par exemple aux pages 21, 22 et 43), mais il sait tout aussi bien dessiner des visages sérieux qui transmettent beaucoup d’émotions, tels celui de Koyuki qui chante de la page 50 à 53 ou encore d’un Koyuki désemparé à la page 34. Malgré cette maîtrise et cette vie qui passe par le dessin, les scènes d’« action » sont assez figées, elles manquent de souplesse et de dynamisme (page 29, 30), ce qui est très étonnant quand nous voyons à quel point les interprétations musicales sont intenses et vivantes. Quant à la mise en page, elle est efficace et spontanée, ce qui donne une fraîcheur certaine au titre.
L’ambiance est très rock, très « speed » et prenante ! Nous trouvons dans cette bande dessinée une réelle culture musicale avec notamment le rêve de Koyuki (Imagine) ou encore les parodies de pochettes de CD à l’arrière du volume. Dans ce volume, c’est une jaquette de l’album « Nervermind » de Nirvana (avec un bébé dans une piscine et un billet devant lui) qui en prend pour son grade. Pour ce qui est du manga en lui-même, il se lit avec beaucoup de plaisir et ne se prend jamais au sérieux, il y a des passages vraiment drôles et n’importe quel lycéen ou collégien rêvant de faire de la musique son métier saura se reconnaître dans un des personnages de la série…
Beck provoque en moi un plaisir insensé. La lecture est rapide, agréable et intense. Nous suivons ce groupe avec la même passion que nous suivons les hunters de
Hunter X Hunter (de Togashi Yoshihiro), les joueurs de base-ball de
Rookies (de Morita Masanori) ou encore les cultes chevaliers du zodiaque (
Saint Seiya de Kurumada Masami).
Espérons en tout cas qu’un jour, un CD sorte avec les chansons du groupe Beck, comme cela avait été fait avec le dixième tome de
20th Century Boys au Japon. Ce serait sympathique et agréable de donner un son à ces musiques que l’on imagine.
Par ici pour ma critique complète :
http://www.mangagate.com/news_analyse.php?id=481.