Je suis plutôt en phase avec 95% du propos de Thomas Legrand :
https://www.facebook.com/notes/france-inter/charlie-dieudonn%C3%A9-la-r%C3%A9ponse-au-deux-poids-deux-mesures-l%C3%A9dito-politique-de-thom/1034659429884875Pour les réfractaires à boobook :
Dieudonné interpellé hier et, pour certains, le sentiment d’un « deux poids, deux mesures » se renforce…
Oui, ce sentiment déjà très présent, pas seulement dans les quartiers mais aussi dans certains milieux catholiques, qui, bien que choqués par l’assassinat des membres de Charlie Hebdo, ne comprennent pas que Charb et ses amis soient présentés comme des héros de la liberté et de l’impertinence alors que Dieudonné serait un banni. Le statut d’humoriste fausse tout. Dieudonné est raciste et antisémite. Et ça c’est interdit. Tout simplement. On peut juger que les lois qui condamnent Dieudonné sont injustes. Mais ce sont les lois et donc il n’est pas possible de dire qu’il y a deux poids deux mesures, déjà au regard du droit. Ces subtilités juridiques échappent certainement à beaucoup de ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas voir la réalité…. Dieudonné, bien que bourré de talent comique, n’est plus un humoriste : ses spectacles sont des meetings politiques. Citons le « L’holocauste ça nous a coûté cher, on paye encore » ou « c’est quoi le projet nazi ? Fabriquer des savonnettes avec le gratin du showbiz français… c’est un très joli projet ».
Ça pourrait être, comme pour Desproges, Coluche, ou Charlie, du second degré !
Oui, ça pourrait…L'humoriste a une marge qui lui permet de dire des choses, en apparence, de l'ordre de la diffamation ou du racisme, parce qu'on considère qu'il est suffisamment évident qu'il s'agit de blagues. L’accès au second degré suppose que l’ensemble de la société possède les mêmes codes. Mais Dieudonné se camoufle dans un faux second degré. Il pense ce qu’il dit : La preuve, il fait monter sur scène Robert Faurisson, ce prof de lettres, négationniste qu’il déguise avec la tenue rayée des déportés. Il ne l’a pas rencontré à un festival d’humour, mais après une conférence négationniste organisée par le gouvernement iranien à Téhéran, centre mondial de la rigolade bien connu. Dieudonné est un homme politique, qui s’est présenté à des élections eta créé un parti antisioniste qui professe que tous les problèmes de la France viennent des juifs. Il a inventé la quenelle, un signe de ralliement qui n’est rien d’autre que le salut nazi. Quand Dieudonné dit qu’il est Charlie-Coulibaly, il dénonce, certes, les assassins de Charlie mais il apporte clairement son soutien à l’assassin antisémite Coulibaly. Alors faut-il condamner Dieudonné ? Au risque de lui octroyer, à son tour, un statut de victime. Une telle question est une interrogation munichoise, une faiblesse, un abandon coupable, un aplatissement. Dieudonné doit être condamné pour cette apologie antisémite… Et, dans le même temps, il faudra s’adresser avec bienveillance et même avec empathie à toute cette jeunesse qui, par cette terrifiante incompréhension devant notre indignation, manifeste son sentiment d’abandon. Ce sont bien souvent des enfants. Si nous croyons aux vertus de la laïcité, du libre arbitre, il va falloir s’y atteler à grande échelle, dans les écoles perdues de la République. L’éducation, l’acquisition de l’esprit critique…voilà ce qui apparaît comme l’immense chantier révélé par les évènements que nous venons de vivre.