Acheté le tome 2 qui est toujours aussi bien réalisé.
Par contre en lisant le dossier de présentation, j'ai été vraiment étonné par une citation de Benoit Gillain, le fils ainé de Jijé, qui déclare que
A mon avis, il [Jijé] a plus appris de Franquin que Franquin a appris de mon père
Bien que je sois absolument d'accord avec ces propos, c'est contraire à la version officielle, qui voudrait que ses poulains (Franquin, Morris, Will, Giraud, Derib, ...) doivent tout à Jijé et que ce dernier est le père et le génie méconnu (Franquin, Morris, Peyo et Roba sont beaucoup plus célèbres) de l'école de Marcinelle.
Si l'on compare la production de Jijé avant les années 50 et celle de ses grandes années (50 à 70), il a énormément progressé. Son dessin, toujours aussi tonique et sensuel, a gagné en rigueur et en élégance, ses décors se sont étoffés, et son découpage est devenu plus efficace.
Grâce à Morris et Franquin, il a découvert la bd américaine et surtout sa grande influence réaliste, Milton Caniff. Et je pense qu'il a hérité des influences cinématographiques de Giraud et Derib, dans ses Jerry Spring tardifs.
J'aime beaucoup le travail de Jijé mais je pense que le vrai génie de Marcinelle, celui qui a rehaussé le niveau de la production bd de plusieurs crans et l'a fait passer à un autre âge, c'est le grand Franquin, même si ce dernier était son cadet d'une dizaine d'années