de Thierry_2 » 04/01/2021 12:23
vu The wilds sur prime
9 jeunes filles se retrouvent échouées sur une île déserte.
Un petit air de "Sa majesté des mouches" et une pointe de young adult pour une série qui se révèle une bonne surprise.
En fait, si le déroulement est assez attendu, le tout est d'une bonne facture parce que bien joué et pas mal écrit du tout. Perso, je me suis laissé porté, même si j'avais deviné les grandes lignes de l'intrigue très rapidement, jusqu'au twist final (qui annonce la saison 2). L'intérêt vient vraiment des personnages, très bien caractérisé, et de la volon,té des showrunners de mettre en avant ce que c'est qu'être une femme au XXIème siècle. Chaque personnage permet d'introduire un sujet et le traitement est en général très fin, sans tomber dans le revendicatif ou le caricatural. Franchement une bonne surprise.
Sinon, petit tour du côté de Bridgerton, la nouvelle création de Shonda Rimes (oui, j'assume)
cela pourrait être une romcom en costume, c'est un peu plus que ça, même si le résultat est mitigé.
Le canevas est simplissime : ils sont jeunes, beaux, intelligents, amoureux, du même monde (noblesse anglaise du début du XIXème)... et ça va foirer.
Cela ressemble à une grosse friandise qui mélange allègrement Jane Austen, 50 shades of grey, downtown abbey mais avec ce qu'il faut de modernité pour se révéler amusant... dans un premier temps. Puis il y a un gros coup de mou en milieu de saison, pour s'achever de manière aussi satisfaisante que possible (sachant que la série s'inspire d'une série de 9 romans, cette saison inaugurale correspondant au premier tome).
C'est un plaisir coupable, qui s'assume comme tel, mais avec une originalité, malheureusement pas complètement assumée. En effet, la série est "colorblind" (le petit Y... est demandé pour s'offusquer et nous seriner avec le double standard avec le white washing), c'est-à-dire que, faisant fi de toute vraisemblance historique, son casting intègre des acteurs de toutes races alors que le contexte est celui de l'aristocratie londonienne des alentours de 1800. Il est donc difficile d'imaginer un duc noir. Sauf que les créateurs ne se gènent pas et cela ajoute au côté bigarré et coloré (sans mauvais jeu de mots) de la série. En fait, ils se basent sur une énigme historique : la reine Charlotte aurait été métisse (elle serait descendante directe de la famille royale portugaise d’Alphonse III et sa concubine maure Ouruana), et ils partent du postulat qu'il n'aurait pas été absurde d'imaginer qu'elle ait favorisé l'ascension sociale d'autres races. Ils ajoutent même une scène induisant la précarité de la condition de ces "nouveaux" nobles. Paradoxalament, cette scène déforce l'audace du procédé. Ce mélange de races était d'autant plus audacieux que, très vite, on s'en fout parce que l'histoire fonctionne comme telle et les personnages, dans leur ensemble, ne font aucun cas de leur race. Alors, pourquoi cela poserait problème au spectateur ? Ce n'est pas une fiction qui vise la véracité historique, c'est un divertissement.