Message précédent :
"De la gestion à la petite semaine"...c'est surtout de la gestion tout court.
Les équipes au pouvoir se succèdent avec cet objectif commun : gérer la boutique, dans le cadre d'un régime démocratique.
Foutre tout en l'air ? pourquoi ? L'Histoire a surabondamment montré que l'équipe révolutionnaire fait pire, surtout dans le domaine qui me tient le plus à coeur, celui des libertés élémentaires et individuelles.
J'y tiens beaucoup, à ces libertés, et je conchie tous les phraseurs et pousse au crime qui, dénonçant (souvent à juste titre) les défauts du système parlementaire d'un état démocratique, rêve d'instaurer un phalanstère écolo (cette horreur) ou un régime pur et dur ( cette autre horreur).
J'ai fais le bilan des XIXè et XXè siècle, rien ne vaut un régime démocratique, malgré la pourriture qu'il permet (comme la guerre de 14, cette immonde saloperie. Là, on touche aux limites de l'exercice). L'essentiel est que moi , individu unique et périssable (on n'a qu'une seule vie),je puisse continuer à m'exprimer et a bénéficier des avantages sociaux inhérents au dit-régime (après avoir consacré quarante ans au travail, et donc à la prise en charge des autres, avant que d'être à mon tour pris en charge).
Bien sûr, mon rêve anarchiste d'une société égalitaire, généreuse et créatrice subsiste.
Mais il appartient au domaine du rêve, celui d'un petit bourgeois ressortissant d'un des pays les plus riches du monde (né au Caire ou à Bogota, je serai fondé a aborder le monde différemment). Je rêve à l'harmonie universelle, à travers mes lectures, mes échanges et mes rencontres. Mais je ne suis pas dupe.
Je sais trop ce qu'impliquerait une lutte victorieuse de transformation de la société, inévitablement source de crimes contre la personne humaine.
Le remède est pire que le mal.
Et il se trouve, constat non négligeable, que "l'arbre prolétarien a rejeté la greffe révolutionnaire". Ce qui est à l'oeuvre aujourd'hui fait froid dans le dos ( communautarisme, religion, barbarie)
Alors, dans cette année de mes 70 ans, et comme Mallarmé ou Borges, je rêve que le monde soit fait pour être transformé en beau livre.
Quant au monde réel...
