Benji a écrit:En France, il y a même des gens qui considèrent que Chirac était un libéral, alors qualifier quelqu'un d'au delà de l'ultra-libéralisme c'est juste dire qu'il s'oppose mollement à l'extermination du patronat.
Jacques Chirac, 9 avril 1986
:"Depuis des décennies -certains diront même des siècles - la tentation française par excellence a été celle du dirigisme d'État, Qu'il s'agisse de l'économie ou de l'éducation, de la culture ou de la recherche, des technologies nouvelles ou de la défense de l'environnement, c'est toujours vers l'État que s'est tourné le citoyen pour demander idées et subsides. Peu à peu s'est ainsi construite une société administrée, et même collectivisée, ou le pouvoir s'est concentré dans les mains d'experts formés à la gestion des grandes organisations. Ce système de gouvernement qui est, en même temps, un modèle social, n'est pas dénué de qualités : il flatte notre goût national pour l'égalité; il assure pérennité et stabilité au corps social ; il se concilie parfaitement avec le besoin de sécurité Qui s'incarne dans l'État-providence.
Mais il présente deux défauts rédhibitoires : il se détruit lui-même, par obésité; et surtout, il menace d'amoindrir ses libertés individuelles.
Les Français ont compris les dangers du dirigisme étatique et. n'en veulent plus. Par un de ces paradoxes dont l'histoire a le secret, c'est précisément au moment où la socialisation semblait triompher que le besoin d'autonomie personnelle, nourri par l'élévation du niveau de culture et d'éducation, s'exprime avec le plus de force. Voilà d'où naissent sans aucun doute les tensions qui travaillent notre société depuis des années : collectivisation accrue de la vie quotidienne mais, inversement, recherche d'un nouvel équilibre entre les exigences de la justice pour tous et l'aspiration à plus de liberté pour chacun."
"Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi".