Brian Addav a écrit:Et on a pas fini de s'en poser des questions.
Parce que plus ça va, plus je me demande quelle version de l'album ils ont lu...
Que reprochez-vous à cet album ?
Je voudrais commencer par vous dire ce que j’aime bien dans Gringos Locos. C’est très bien dessiné, avec un graphisme sympa, bien rythmé. Schwartz a fait là un excellent travail sur un excellent projet de départ.
Gringos Locos, c’était du caviar et on nous a servi du poisson pané.
Franquin, Morris, Jijé ensemble, partis à l’aventure, le mythe américain, le début d’une grande page de la bande dessinée. Un morceau de choix! Et quel succès auprès des fans déjà acquis.
Malheureusement pour eux et pour les autres lecteurs, je peux vous affirmer sans aucun doute possible que « le » Joseph Gillain dit Jijé qui est présenté dans le récit de Gringos Locos n’est absolument pas lui.
Jijé dans le réel ne pensait pas comme ça, ne parlait pas comme ça, ne s’habillait pas comme ça, n’avait pas ces réactions, ces actions, ni cette logique. Pire, c’est presque le contraire que l’on trouve dans Gringos Locos.
Par exemple, on y voit mon frère Benoît demander à son père: « Combien de boches t’as tué pendant la guerre? »
Normalement la case suivante il aurait dû se prendre une de ces fessées dont il nous parle encore. Jamais mon frère n’aurait dit une chose pareille parce que jamais « Jijé » n’aurait parlé comme cela non plus.
Mon père, rien que dans la série Jerry Spring , a tout de même mis en avant son humanisme à travers ses personnages. Justice entre les hommes qu’ils soient Apaches, Mexicains, Noirs esclaves. Jijé a même reçu un jour une lettre de menace bien réelle celle-là, du Ku-Kux-Klan. Alors, les boches, les bicots, les youpins, etc… ne sont que dans la tête et dans la bouche du scénariste Yann.
Et avec Blondin et Cirage, l’amitié entre un Noir et un Blanc, deux petits héros de BD?
Jijé était peut-être le premier à utiliser ce média pour véhiculer un message de tolérance et lutter contre le racisme primitif et stupide.
Ok, pourquoi pas.
Mais la phrase en gras, je ne la comprends pas!!!
Le seul mot employé dans l'album est "boche":
+ planche 21, lorsqu'ils vont au ciné drive in et que Benoit demande à son père "dis papa, pendant la guerre, tu en as tué combien, des allemands", réponses: "un ?!!!" de Jijé, ensuite, Benoit redemande "Papa, t'as pas répondu, t'en as tué combien des boches?" , réponse un énorme "CHUT".
+ planche 44, scène de rêve référence à Tintin au Congo où Jijé en tireur tue un ennemi, crois qu'il ne l'a pas tué, continue, et se rend compte qu'il en a abattu plusieurs (sécène équivalente à celle du troupeau de gazelle).
Concernant le mot boche, vu le nombre de gens ayant connu la guerre que je connais et qui l'utilise encore, j'ai du mal à y voir qq chose d'autrement lié à la deuxième guerre mondiale justement.
Pour la suite, pas l'ombre d'un bicot ou d'un youpin ici dans cet album! (Ni dans son Spirou).
Pourquoi cette phrase alors ? Pour encore balancer sur Yann ? Et relnacer l'éternelle ritournelle sur son supposé racisme ? Bref...