the frog a écrit:Il faut aussi faire remarquer que Jourdan n'est pas alcoolique comme Maigret l'est.
C'est juste.
Et les personnages de Tillieux sont nettement moins tourmentés par la chair que ceux de Simenon. Forcément, quand on bossait dans la BD (quasi-exclusivement destinée à la jeunesse dans la périodee 1955-70), il n'y avait pas la liberté de ton que le roman permettait ou qu'autorise la BD contemporaine. En revanche, Tillieux, surtout avec Félix, est plus hard-boiled que le Simenon de la maturité.
Le Complot a écrit:Vous aurez remarqué que Corentin ne parle que des auteurs, et par suite de leurs domaines favoris à savoir la narration poisseuse, les ambiances décolorées etc..

La tentation est grande de comparer les auteurs mais aussi et surtout leur oeuvre respective qui est foisonnante pour l'un comme pour l'autre. Et Corentin, en lançant son pavé dans la mare, ne me semble pas fermer la porte à une discussion qui s'étendrait à un domaine plus large que la narration et les ambiances.
Simenon savait sortir de ces schémas (narration poisseuse, ambiances décolorées) ; Tillieux également.
Certains romans se déroulent dans des univers exotiques que n'aurait pas renié un Hugo Pratt : "45° à l'ombre", "Touristes de bananes", etc...
Ses romans américains ont un cadre encore différent. Mais cette profusion de décors rapproche encore Tillieux du romancier liégeois. En effet, Félix, Gil Jourdan et leurs acolytes ont vadrouillé un peu partout sur la planète, sauf en URSS, si je ne m'abuse, à la différence de certains personnages de Simenon (Petit homme d'Arkhangelsk et Gens d'en face).
Globalement, le rapprochement établi par corentin tient la route surtout avec la mise en avant d'une oeuvre féconde chez les deux auteurs, où les décors et l'atmosphère comptent énormément.