papyjulio a écrit:Moi aussi j'adorerais lire de nouvelles aventures de Gaston. Mais je préfère encore que l'on respecte les volontés de Franquin et je trouve regrettable et navrant que beaucoup s'en contrefichent.
Ce sont souvent les même qui se plaignent de la fuite de la morale ou des valeurs anciennes, que les jeunes ne respectent plus rien, etc...
Une morale à géométrie variable en fonction de leurs intérêts quoi...
Vous confondez le droit moral, notion purement juridique, avec la morale, notion plus subjective et à géométrie variable (justement) en fonction de la société dans laquelle elle s'exerce.
Le droit moral a été inventé pour permettre aux ayants droits d'oeuvres d'exercer un regard et détenir un droit de véto, en plus du droit d'aliénation de l'oeuvre. En théorie, c'est quelque chose de cadré. Le repreneur respecte ou ne respecte pas l'oeuvre de l'artiste originel, et ce sera jugé par le juge.
La morale est quelque chose qui n'a rien à voir avec le droit moral ; une notion bien plus subjective en apparence, et dont l'irrespect n'est pas souvent condamné par la justice, dans notre société actuelle.
- La prostitution et la pornographie sont encore considérés comme des activités amorales, mais ne sont pas interdites par la loi comme telles.
- Le ministre des finances qui détient un compte caché en suisse sera démis de ses fonctions par le président de la république pour l'immoralité de sa stuation, et sera par la suite condamné pour fraude fiscale, et donc uniquement parce qu'il a "volé" de l'argent public, pas pour immoralité.
- L'islamiste qui constitue en France un foyer avec plusieurs femmes et autant d'enfants, en n'en déclarant qu'une seule pour toucher de la CAF des allocations pour parent isolé de ses autres femmes, n'est pas condamné pour l'immoralité de sa situation (polygamie) mais bien parce qu'il fraude le code de la sécurité sociale (enfin, quand il est condamné, parce qu'avec nos juges...).
Il est fréquent de constater qu'effectivement, le droit s'éloigne de la morale, que la morale n'est plus mise en valeur comme autrefois et que les jeunes manquent de repères (surtout dans certaines cités, où l'immoralité est érigée en droit parallèle).
Mais pour revenir au droit moral, si j'ai dit qu'il est en théorie plus juridique et cadré, en réalité ce n'est pas si clair, comme dit dans l'article de ce journal du Valais. Car les juges vont devoir décider si le travail de Delaf est respectueux de l'oeuvre de Franquin. Leur jugement sera forcément très subjectif, car même sur un forum de "connaisseurs", il n'y a pas consensus sur cette question, alors...