Carzou a écrit:jfmal a écrit:Je peux témoigner en tant que libraire que la majorité des Gaston des Franquin sont actuellement épuisés et donc impossible à commander. Je m'interroge depuis quelque temps sur le motif de cette rupture. Peut-être Dupuis nous concocte t'il un énième mouture pour fêter l'arrivée du nouvel album? Bon du coup, avec l'ajournement de la nouveauté, le beau plan marketing est par terre
J'espère que nous n'aurons pas encore une énième édition, j'avais profité de l'intégrale 2018 pour me faire la collection, et il m'en manque encore 7...
klorophylle 34 a écrit:Tireg a écrit:klorophylle 34 a écrit:Le trait de Franquin a quelque chose de particulier, un truc qui te scotche, les mouvements, les expressions, même jusque dans ces signatures il ce quelque chose qui le rend unique, magique, je ne sais pas si cela s'explique mais ça se ressent, tu peux rester des heures à regarder une planche de Franquin, tu trouvera toujours un truc, un trait, un dessin, une case qui vas t'éblouir.
Je ressens le même truc sur du Peyo, ils ont cette façon, cette magie dans leurs doigts qui rend chaque case sublime, qui magnifie le dessin, qui lui donne une âme.
Ah tiens, c'est marrant, moi je les opposerais quand même, Peyo et Franquin.
Peyo, c'est d'une lisibilité, une clarté totalement exemplaire. Il y a tout dans ses cases, mais pas forcément plus, dans le sens où chaque élément participe de la lecture. C'est la maîtrise totale de son médium.
Franquin, c'est l'inverse : il va aller rajouter des traits, des détails, des choses qui vont remplir la case sans que ce soit totalement justifié, mais qui va insuffler une vie et une vigueur qui n'appartiennent qu'à lui. Quand on regarde les décors de ses Spirou ou ses Gaston, les scènes de ville, il y a toujours des gens aux/derrière les fenêtres, dans des attitudes ou avec des gestes qui donnent un réalisme à la scène, là où d'autres se contenteraient de dessiner des ombres ou des lumières allumées ou éteintes. Ca n'a rien de narratif, dans le sens où les personnages ne seront pas repris derrière, et ça fait partie de l'angoisse de Franquin de ne jamais flouer son lecteur.
Je me souviens d'une interview de Delporte il y a quelques années, qui commentait une couverture de Spirou (l'hebdomadaire) par Franquin. Franquin l'avait appelé en lui disant que ça serait une scène de nuit (ou dans l'espace ? Ma mémoire me fait défaut), et Delporte avait soupiré de soulagement : tout en noir, avec juste les personnages éclairés, ça ne prendrait pas trop de temps !
Et Franquin avait rendu l'illustration en retard, Delporte avait gueulé parce qu'au lieu de peindre en noir comme n'importe quel humain normalement constitué, Franquin avait travaillé son ciel étoilé point par point. Juste parce que ça faisait mieux selon lui.
Ah mais d'accord avec toi ce n'est pas pareil, juste que le ressenti que j'ai est le même et là je te rejoins c'est que Peyo est très lisible, jamais trop, jamais pas assez juste ce qu'il faut pour rendre ses cases sublimes et ça c'est déjà le signe d'un très grand.
Tireg a écrit:
Je me souviens d'une interview de Delporte il y a quelques années, qui commentait une couverture de Spirou (l'hebdomadaire) par Franquin. Franquin l'avait appelé en lui disant que ça serait une scène de nuit (ou dans l'espace ? Ma mémoire me fait défaut), et Delporte avait soupiré de soulagement : tout en noir, avec juste les personnages éclairés, ça ne prendrait pas trop de temps !
Et Franquin avait rendu l'illustration en retard, Delporte avait gueulé parce qu'au lieu de peindre en noir comme n'importe quel humain normalement constitué, Franquin avait travaillé son ciel étoilé point par point. Juste parce que ça faisait mieux selon lui.
Alex2021 a écrit:Philou a écrit:ferrandis a écrit: Et si j'étais à la place de l'éditeur, je me demande si je ne retirerai pas de la vente, au moins pour quelques années, tous les autres albums de Franquin : ses Spirou, Gaston, toutes les séries dont Dupuis a encore les droits. Puisque d'une certaine façon elle refuse que l'éditeur fasse fructifier ce fond, il est logique que l'éditeur arrête d'investir dessus. On verra si, dans quelques années et sans ces droits, elle tiendra le même discours.
ATTENTION, si les contrats de Franquin sont du même type que les contrats habituels des Editions DUPUIS de l'époque et même d'aujourd'hui, l'éditeur à une obligation d'avoir tous les albums disponibles chez les libraires. Si DUPUIS retirait de la vente les albums c'est une clause d'annulation des contrats d'édition. Inutile de dire la bousculade chez les éditeurs concurrents pour récupérer, auprès d'Isabelle Franquin, les droits.
Dupuis est propriétaire des droits patrimoniaux, Isabelle Franquin ne possède plus que le droit moral, avec ce dernier, on ne perçoit plus rien sur la vente des albums.
Même si Dupuis arrêtait d'imprimer les albums, ces derniers en seraient tjs les ayants droit, ce serait stupide de le faire, non ?
lusabets a écrit:(...) Citation
... je suis tout à fait favorable à la reprise de Gaston par Delaf. Mais mon argumentation n'est pas facile à cadrer. Mon seul argument consiste à dire : si c'est bien fait et réalisé avec respect et amour, c'est bon. Et comme on sait que tout n'est ni tout blanc, ni tout noir, il m'est difficile de juger ce qui serait vraiment bien et ce qui serait un peu honteux.
Fin de citation.
lusabets a écrit:Dans le dernier numéro de la revue CaseMate (juin 2022), il y a une interview de Trondheim qui est pour la reprise de Gaston :
Citation
... je suis tout à fait favorable à la reprise de Gaston par Delaf. Mais mon argumentation n'est pas facile à cadrer. Mon seul argument consiste à dire : si c'est bien fait et réalisé avec respect et amour, c'est bon. Et comme on sait que tout n'est ni tout blanc, ni tout noir, il m'est difficile de juger ce qui serait vraiment bien et ce qui serait un peu honteux.
Fin de citation.
nexus4 a écrit:Un podcast pour résumer la situation par Frédéric Potet.
https://www.lemonde.fr/podcasts/article ... 63015.html
lusabets a écrit:Merci Scubby pour ce lien.
J'ai aimé ce passage
«Qui oserait s’amuser à refaire des chansons des Beatles ?» lui rétorque Isabelle Franquin ( à Julien Papelier ) dans «Le Monde».
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Brian Addav a écrit:D'ailleurs ça c'est déjà vu en musique ça, un producteur qui relance un groupe avec que des nouveaux gusses, et qui font exactement dans le même style ?
lusabets a écrit:Comme je ne pense que "tuture" comme le dit certain, de mon côté, je prendrais l'exemple de l'Excalibur, crée vers 1968, qui n'est qu'une réplique de la Mercedes-Benz SSK de 1928. Ça y ressemble (de loin) mais ce n'est qu'une reproduction moderne. Pour moi, le Gaston de Delaf ne sera qu'une simple réplique, il n'aura jamais le charme du Gaston originel.
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