M'enfin, qu'est-ce que c'est que toutes ces arguties ?!
Qu'on retienne une morale "déontologique" (qui est quand même celle de notre pays, de notre culture et de nos racines) ou bien une morale "conséquentialiste" (toujours identifiée aux Anglo-saxons mais passons), le résultat est de toute façon le même !! A quoi peut bien servir cette reprise, quand bien même on se placerait du point de vue du "plaisir" du lecteur ??
Un lecteur de Céline peut certes trouver intérêt et bonheur à la sortie des "nouveaux" romans de Céline, mais ces romans ont été écrits par Céline. Idem pour ceux qui se réjouissent que l'exécuteur testamentaire de Kafka n'ait pas tout brûlé.
Mais quel plaisir un amateur de Gaston pourrait-il trouver à ce degré suprême du plagiat qu'est cet exercice de mise en scène de Gaston en tirant chacun des dessins du recopiage d'un dessin préexistant de Franquin et en agençant ces vignettes Rank Xerox selon un scénario "à la Ferri", où l'on garde tous les tics et conventions extérieurs de la narration franquinienne faute de pouvoir en conserver l'esprit et la verve qui n'appartiennent inévitablement qu'à l'auteur ?
La conséquence de la mort de Franquin pour les lecteurs, ce n'est pas que son droit moral serait mort avec lui - ce qui est contraire à nos lois et, oui, à notre morale la plus commune - c'est juste que le moule de Gaston est cassé, que plus personne ne pourra plus jamais faire du Gaston, mais seulement un faux Gaston, sans âme, zombie, en toc.