Baba2016, avant de répondre à tes remarques, une suggestion: l'agressivité ne sert à rien, au contraire.
Baba2016 a écrit:Ensuite, dire que le prix est négligeable, encore une fois, cela ne vaut que pour de gros éditeurs a qui ont fait des prix imbattables. Les autres paient plein pot.
Bon, d'une part, je précisais plus haut que je parlais essentiellement des gros éditeurs. Donc merci de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas. Ensuite, lorsque l'on parle d'économie, il faut déterminer de quelle économie on parle. Mes remarques portent sur le format le plus "industriel", le 48CC, publié chez des grands éditeurs.
Donc quand je lis une sortie du genre:
Baba2016 a écrit:Enfin, si c’était si accessible, dans ce cas pourquoi tous les petits éditeurs ne se ruent pas chez Lesaffre et consorts ? Pourquoi sont ils obligés d’imprimer en Espagne, en Italie, en Slovénie et je ne sais où. Pourquoi le prix du coût de l’impression est sans cesse remis sur la table lors de discussion avec des éditeurs de toutes tailles si c’est un fait « négligeable » ?
... je ne peux que souligner le hors-sujet. Sans compter que c'est suivi par ceci...
Baba2016 a écrit:Suffit de voir aussi tous les sites qui proposent des impressions à la demande, avec pourtant un prix de revient coûteux à l’unité. Si ces sites marchent si bien, c’est bien parce qu’ils sont une alternative pour beaucoup de gens qui souhaitent imprimer mais ne le peuvent pas en raison des coûts élevés de l’impression chez un imprimeur.
Là, c'est non seulement hors-sujet, mais complètement à côté de la plaque.
L'impression à la demande est chère, parce qu'on est sur de très petites quantités. En gros, en dessous de 700 exemplaires, l'impression offset n'est pas rentable. En numérique, on peut descendre à 200 exemplaires avec des coûts à peu près acceptables, mais globalement, les éditeurs visent des tirages plus élevés.
L'impression à la demande, c'est pour la tante Lulu qui veut offrir un livre-album de photos, ou pour l'ami Thomas qui a écrit un roman et qui veut le faire lire à ses copains autour de lui pour avoir un avis. Il y a quelques tentatives du côté des éditeurs, par exemple chez ego comme x, et je te conseille alors d'aller lire
l'entretien que j'ai pu faire avec Loïc Nehou, qui évoque longuement le sujet.
Baba2016 a écrit:il faut souligner que la question du prix est loin d'être centrale pour la bande dessinée
Ce n’est pourtant pas ce qu’il en ressort des discussions sur ce forum pourtant ! C’est étrange de voir comment une réalité peut être vue de manière aussi opposée par différentes personnes.
C'est étrange de voir combien quelqu'un peut avoir du mal à envisager les choses de manière plus globale. Tiens, en marketing, on considère que les mécontents s'expriment en moyenne 15 fois plus que les satisfaits. Ce qui fait que oui, il est naturel qu'un forum comme celui-ci finisse un peu par ressembler au concert des pleureuses, qui vont venir se plaindre encore et toujours que "ouin ouin, c'est trop cher", et se monter le bourrichon sur le sujet. Sans pour autant que cela signifie qu'au global, l'importance du prix soit aussi marquée dans l'ensemble de la population des lecteurs de bande dessinée (qui, rappelons-le, se recrutent avant tout au sein des CSP+).
De mon côté, non seulement je note que beaucoup d'éléments (tant factuels, au niveau de l'évolution des prix, que qualitatifs, dans la perception des consommateurs) montrent que le prix de la bande dessinée n'est pas tant un problème que ça, et de plus, je suis prêt à affirmer que pour moi, le prix n'est pas un problème. C'est dit.
Baba2016 a écrit:Par contre, comme il ressort de nos discussions sur ce forum, l’achat est au contraire souvent mûrement pesé et réfléchit justement à cause du coût. Et c’est bien le coût qui est justement responsable de la modification des habitudes de consommations du lecteur : il est plus sélectif car ne peut tout acheter, il va emprunter dans les bibliothèque, va faire revendre ses anciennes BD pour lesquelles il a moins d’interet pour se consacrer sur de nouvelles, etc… Tout ça est bien avant tout une histoire de coût avant une quelconque histoire de manque d’intérêt soudain.
Mais ça a toujours été le cas. C'est là que tu te trompes: c'est un phénomène qui existe depuis longtemps -- la preuve, c'est que la pub de la Fnac qui parle de Jean-Luc, ce lecteur qui passe son temps dans les rayons à lire sans jamais acheter, date de 1998... De tous temps, le lecteur a utilisé tout ce qui était à sa disposition pour lire plus, et sans pour autant que la question de prix rentre en compte: un copain qui te prête un bouquin, la bibliothèque de ton père dans laquelle tu vas aller piocher, la bibliothèque municipale où tu vas aller découvrir un truc un peu plus adulte, etc. Tout cela est motivé par bien d'autres raisons que le seul fait de ne pas voir à payer.
Encore une fois, que ce soit la seule manière dont tu envisages ton rapport à la bande dessinée ne veut pas dire que c'est le seul qui soit valable pour l'ensemble de la population.