Merci pour ces rappels qui contredisent les impressions subjectives
Ah bon ? Quand c’est moi c’est des « impressions subjectives » et quand c’est les autres c’est la « réalité ». Ton opinion n’en est elle pas moins subjective aussi dans ce cas?
il est moins coûteux d'envoyer les retours au pilon (quitte à devoir réimprimer plus tard) que de stocker les invendus -- ce qui montre bien combien le coût de revient de l'objet physique (à l'unité) est devenu négligeable
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Heu…non. Comme tu dis, cela dit seulement que cette stratégie est moins coûteuse. Une stratégie A qui est moins coûteuse par rapport à une stratégie B ne signifie pas que la stratégie B soit négligeable en soi. Elle est simplement plus coûteuse que la stratégie A.
Ensuite, dire que le prix est négligeable, encore une fois, cela ne vaut que pour de gros éditeurs a qui ont fait des prix imbattables. Les autres paient plein pot. En gros, les devis sont un peu à la tête du client. J’ai connu des Belges qui avaient imprimées chez Lesaffre et m’avait dit qu’il leur avait fait une jolie fleur en baissant bien les prix. Pour d’autres c’est l’inverse. Ce qui revient bien à dire que c’est à la tête du client.
Je tiens de Lesaffre lui-même à l’époque où il était encore en vie, que les éditions Delcourt imprimaient à perte. Etrange, pour des coûts si négligeable, non ?
Enfin, si c’était si accessible, dans ce cas pourquoi tous les petits éditeurs ne se ruent pas chez Lesaffre et consorts ? Pourquoi sont ils obligés d’imprimer en Espagne, en Italie, en Slovénie et je ne sais où. Pourquoi le prix du coût de l’impression est sans cesse remis sur la table lors de discussion avec des éditeurs de toutes tailles si c’est un fait « négligeable » ?
Suffit de voir aussi tous les sites qui proposent des impressions à la demande, avec pourtant un prix de revient coûteux à l’unité. Si ces sites marchent si bien, c’est bien parce qu’ils sont une alternative pour beaucoup de gens qui souhaitent imprimer mais ne le peuvent pas en raison des coûts élevés de l’impression chez un imprimeur. La BD c’est un objet et cet objet coûte cher à fabriquer et tous les éditeurs qui n’ont apparemment pas la chance de travailler avec Lesaffre te le diront. Le coût d’impression de la BD est un des problèmes essentiels pour de nombreux éditeurs.
Sinon je vous invite tous à vous lancer dans l’édition, vous verrez si c’est si bon marché quelque soit par le bout que vous allez le prendre.
Bref, désolé, c’est pourquoi je réfute totalement cette idée car elle ne vaut que pour une poignée de privilégiés, mais ne correspond pas à la réalité du marché.
Par contre, comme je l'avais évoqué précédemment, ce sont bien les questions de diffusion-distribution qui viennent grèver l'addition
Ca l’a toujours été et depuis le début, ce n’est pas une nouveauté. Dans le schéma classique de l’édition, ça a toujours été le distributeur qui a le rôle le plus lucratif.
il faut souligner que la question du prix est loin d'être centrale pour la bande dessinée
Ce n’est pourtant pas ce qu’il en ressort des discussions sur ce forum pourtant ! C’est étrange de voir comment une réalité peut être vue de manière aussi opposée par différentes personnes.
la question du prix est loin d'être centrale pour déterminer l'achat ou non d'une bande dessinée, comme le montre l'enquête 2011 qui s'intéresse également aux anciens lecteurs
Je cite : les raisons évoquées pour cet abandon sont rarement d’ordre financier. Au contraire, il ressort assez largement une réelle perte d’intérêt pour la bande dessinée.
Je ne vois pas en quoi dire qu’un lecteur qui à une perte d’intérêt pour la BD signifie que la BD n’est pas trop chère en soi. Ca n’a aucun rapport. Même gratuit, si quelque chose ne t’intéresse pas, tu ne le prendras pas. A plus forte raison si tu dois payer.
Par contre, comme il ressort de nos discussions sur ce forum, l’achat est au contraire souvent mûrement pesé et réfléchit justement à cause du coût. Et c’est bien le coût qui est justement responsable de la modification des habitudes de consommations du lecteur : il est plus sélectif car ne peut tout acheter, il va emprunter dans les bibliothèque, va faire revendre ses anciennes BD pour lesquelles il a moins d’interet pour se consacrer sur de nouvelles, etc… Tout ça est bien avant tout une histoire de coût avant une quelconque histoire de manque d’intérêt soudain.
En fait, comme c'est souvent le cas pour les "produits culturels", la question de la "valeur" de l'oeuvre est complexe à déterminer, puisqu'elle est, plus que pour tout autre produit, chargé d'un grand nombre de bénéfices annexes qui ne se limitent pas à sa seule "consommation" (évaluée, par exemple, sous l'angle d'un ratio temps de lecture/prix)
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Là-dessus, je suis d’accord, mais on ne parle plus du même sujet. Là tu parles de ce que quelqu’un est prêt à dépenser pour obtenir un produit, quand moi je te parle des coûts pour produire cet objet justement. Coûts qui ne sont négligeables ni pour l’éditeur, ni pour le lecteur.