Thierry_2 a écrit:Je dis juste que c'est symptomatique d'évacuer le volume des ventes en supermarché, sous prétexte que c'est essentiellement le fait d'acheteurs occasionnels. Ils achètent peu, mais sont nombreux. Il existe plusieurs marchés pour la bande dessinée et la part des ventes en grande surfaces doit être importante pour les gros succès. C'est du cash dont a besoin l'industrie de la BD.
Pour l'importance des acheteurs occasionnels par rapport aux autres, je me permets de me citer (cf. la Numérologie 2014):
"alors que 41 % des lecteurs de plus de 15 ans ne sont pas acheteurs, et que 25 % déclarent avoir acheté entre une et cinq bandes dessinées dans l’année, 16 % des lecteurs achètent plus de 10 bandes dessinées par an — et concentrent plus des deux tiers des ventes globales. Les très gros acheteurs (6 % des lecteurs, à plus de 20 bandes dessinées achetées au cours des 12 derniers mois) représentent à eux seuls, dans une estimation très conservatrice, plus de 40 % des achats totaux."
On le voit, les lecteurs occasionnels sont nombreux, mais représentent au final assez peu de volume pour l'industrie au global. Bien sûr, c'est différent lorsque l'on considère les gros succès, et en particulier ceux qui dépassent le cercle habituel d'existence commerciale du livre -- comme un Astérix, par exemple, que l'on va retrouver mis en vente jusqu'au milieu des rayons alimentaires des supermarchés, ou dans des endroits qui ne vendent pas de livres d'habitude.
L'importance des supermarchés est très variable, et touche essentiellement soit les gros succès, soit certains titres "familiaux" très établis -- je me cite encore:
"L’impact de cette évolution à la baisse de la grande distribution est immédiat sur le domaine de la bande dessinée «familiale» : elle y trouvait là son principal débouché. Ainsi, la série Boule et Bill de Roba voyait plus de la moitié de ses ventes se réaliser dans ce réseau, et l’on peut directement imputer au seul désengagement de la grande distribution la perte de 20 % du nombre d’exemplaires vendus par la série entre 2006 et 2011.
Pour les grandes séries franco-belges comme Blake et Mortimer, XIII ou encore Largo Winch, le même phénomène est à l’œuvre depuis 2006, mais se voit atténué par une moindre dépendance à la grande distribution pour leurs ventes (de l’ordre de 33 % à 40 %, en fonction des séries).
À l’inverse, et sans surprise, les œuvres «d’auteur» réalisent une part tout à fait marginale de leurs ventes dans la grande distribution. La série Quai d’Orsay de Christophe Blain et Abel Lanzac (Dargaud) a ainsi vendu deux fois plus d’exemplaires via Internet que dans la grande distribution — la large majorité de ses ventes se partageant entre les grandes surfaces spécialisées (48 %) et les librairies (39 %)."