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Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Xavier Guilbert » 09/08/2016 15:01

Message précédent :
Thierry_2 a écrit:Je dis juste que c'est symptomatique d'évacuer le volume des ventes en supermarché, sous prétexte que c'est essentiellement le fait d'acheteurs occasionnels. Ils achètent peu, mais sont nombreux. Il existe plusieurs marchés pour la bande dessinée et la part des ventes en grande surfaces doit être importante pour les gros succès. C'est du cash dont a besoin l'industrie de la BD.


Pour l'importance des acheteurs occasionnels par rapport aux autres, je me permets de me citer (cf. la Numérologie 2014):
"alors que 41 % des lecteurs de plus de 15 ans ne sont pas acheteurs, et que 25 % déclarent avoir acheté entre une et cinq bandes dessinées dans l’année, 16 % des lecteurs achètent plus de 10 bandes dessinées par an — et concentrent plus des deux tiers des ventes globales. Les très gros acheteurs (6 % des lecteurs, à plus de 20 bandes dessinées achetées au cours des 12 derniers mois) représentent à eux seuls, dans une estimation très conservatrice, plus de 40 % des achats totaux."


On le voit, les lecteurs occasionnels sont nombreux, mais représentent au final assez peu de volume pour l'industrie au global. Bien sûr, c'est différent lorsque l'on considère les gros succès, et en particulier ceux qui dépassent le cercle habituel d'existence commerciale du livre -- comme un Astérix, par exemple, que l'on va retrouver mis en vente jusqu'au milieu des rayons alimentaires des supermarchés, ou dans des endroits qui ne vendent pas de livres d'habitude.

L'importance des supermarchés est très variable, et touche essentiellement soit les gros succès, soit certains titres "familiaux" très établis -- je me cite encore:
"L’impact de cette évolution à la baisse de la grande distribution est immédiat sur le domaine de la bande dessinée «familiale» : elle y trouvait là son principal débouché. Ainsi, la série Boule et Bill de Roba voyait plus de la moitié de ses ventes se réaliser dans ce réseau, et l’on peut directement imputer au seul désengagement de la grande distribution la perte de 20 % du nombre d’exemplaires vendus par la série entre 2006 et 2011.
Pour les grandes séries franco-belges comme Blake et Mortimer, XIII ou encore Largo Winch, le même phénomène est à l’œuvre depuis 2006, mais se voit atténué par une moindre dépendance à la grande distribution pour leurs ventes (de l’ordre de 33 % à 40 %, en fonction des séries).
À l’inverse, et sans surprise, les œuvres «d’auteur» réalisent une part tout à fait marginale de leurs ventes dans la grande distribution. La série Quai d’Orsay de Christophe Blain et Abel Lanzac (Dargaud) a ainsi vendu deux fois plus d’exemplaires via Internet que dans la grande distribution — la large majorité de ses ventes se partageant entre les grandes surfaces spécialisées (48 %) et les librairies (39 %)."
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Xavier Guilbert
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 15:14

Les livres doivent se vendre en priorité dans les librairies, mais dans le monde dans lequel on vit cela ne suffit plus, chacun veut sa part de gâteau, c'est ainsi que les grandes surfaces ce sont mises à la vente de livres. Je ne sais pas quelle répercussion au final aura cette "déstabilisation" du circuit traditionnel, ni le bien fondé de cette situation, il ne faut également omettre l'influence grandissante de la vente de livres via internet, mais s'il y a bien un paradoxe c'est que les auteurs vivent de moins en moins bien du fruit de leur travail. Combien sont les auteurs réduits à la misère par la situation économique du secteur ? Que le livre se vende 9€ (de + en plus rare) ou à 15€, c'est de pire en pire pour les petites poches des auteurs. Que va toucher un auteur dont les livres se vendront à 400 ou 800 exemplaires ? Pour les auteurs, ils sont peu d'élus, qui peuvent compter sur le revenu que procurera la vente de 10 000 ex, combien de centaines ou de milliers d'auteurs vivoterons avec quelques centaines d'euros par mois ? On va pas dire que c'est seulement la faute à tel ou untel, mais si les gouvernements successifs avaient mis en place de véritables politiques de soutien à la culture, on en serai pas là aujourd'hui. Quand le Canada affiche une politique de soutien aux secteurs porteurs (jeux, livre, culture, cinéma...) notre gouvernement (gauche et droite réunis) n'ont fait "qu'épurer" et appauvrir le secteur de la culture. Ils ont "foutu la merde" pour les intermittents du spectacle ils en sont aujourd'hui à la destruction progressif du milieu du livre (et principalement le monde de la BD), tout ça pour des impératifs de gestion (de la sécu), donc au final ils vont détruire et "épurer" tout un ensemble de secteurs et les acteurs économiques y évoluant, juste pour un puvain (excusez le terme) d'impératif de gestion ! Super, ils détruisent l'équivalent de centaines de milliards d'euros pour ne laisser que la misère étouffer un secteur dynamique et vital pour des millions de gens ! Qu'on dise pas que c'est seulement la faute à l'Europe... Les gouvernants n'ont rien à faire du secteur de la culture, sauf s'ils voient les résultats devant leurs yeux frappés du sigle €, pour cela le secteur du livre a intérêt à mieux défendre ses auteurs, sinon c'est tous les secteurs qui seront touchés et amenés à l’abandon ou au dépôt de bilan. Le prix du livre est certainement trop cher, les arbres pour le fabriquer de plus en plus menacés, les centres de vente de plus en plus nombreux, les maisons d'édition asphyxiées, les auteurs transformés en mendiants, un secteur culturel réduit aux subventions, la pression sociale et politique menant à plus de rigueur de gestion, une sécurité sociale avec des trous financiers gigantesques... Tout va péricliter dans une ou deux décennies. Faute à ne pas avoir su prévoir et anticiper les problèmes du secteur du livre, aujourd'hui c'est tout un pan de l'économie et de notre société qui se trouve être menacé de disparition pure et simple. Que peut faire un auteur avec 100€ par mois ? Que fera t-il demain avec 35€ par mois ?
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede toine74 » 09/08/2016 15:23

Oui, mai si on danse ?
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede GunslingerPanda » 09/08/2016 15:38

toine74 a écrit:Oui, mai si on danse ?


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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Oncle Hermes » 09/08/2016 15:54

Le débarquement avec trois guerres de retard, c'en est presque beau. :D
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede kantessekonmange » 09/08/2016 15:59

toine74 a écrit:Oui, mai si on danse ?


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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 16:08

Oui, mai si on danse ?


lol, la carmagnole alors, on peut chanter aussi...
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 16:47

Excusez je débarque, pas encore lu les milliers d'interventions depuis que la discussion a été engagée. Je lis par exemple que l'un des facteurs du prix trop fort de la BD c'est le stockage. Ok c'est de la gestion... Mais si on partait du fait que le prix de stockage ça ne doit pas entrer en compte dans la répercussion du prix de la BD. Si un libraire stock le livre, pourquoi faire payer le prix à l'acheteur ? A t'on besoin de milliers de commerciaux pour aller "placer" le livre ? Combien coûte la "création" d'une BD, 50 000€ en gros, donc il faut vendre au moins 5 000 exemplaires à 10€ pour récupérer la mise, avec les frais divers certainement plus, donc au lieu d'augmenter le prix de la BD, pourquoi ne pas étaler sur le temps les frais de gestion. Pourquoi ils ne font pas 6000 ex à 9€, en laissant la BD en exposition trois mois, le stockage, oui bé le stock ils n'ont qu'à faire une plateforme pour tous les éditeurs dans chaque grosse région, ensuite il n'y a qu'à faire du "juste à temps". Donc faudrait ne pas répercuter le prix du stockage, car sans "stocker" une BD, le prix serait ridicule s'il y avait un autre mode de gestion. C'est sûr qu'en centre ville, le libraire va répercuter le prix de sa gestion quotidienne (salaires, pas de porte etc...) mais en réalité la BD quand elle sort de l'imprimerie, il n'y a pas de prix de stockage, c'est un prix en sus que l'on taxe sur le consommateur final. Je trouve ça un peu (voir très) injuste.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Xavier Guilbert » 09/08/2016 17:00

Cooltrane a écrit:L'éditeur il a des frais Presque fixes sur lesquels il peut rogner (qualité duy papier, assemblage, moindre %-age pour les auteurs (etc...), mais aussi réduction de personel, mais c'est aussi lui qui fixe le prix final du bouquin, lequel est determine par sa margé bénéficiaire (dependant qu'on soit chez DelSol ou Requins Marteaux)

Mouais, c'est un rien plus compliqué que ça. L'éditeur n'est pas libre du choix du prix, dans le sens où il y a pas mal de facteurs établis avec lesquels il doit composer: pratiques du secteur, seuils psychologiques, positionnement volontaire...

Sachant que la marge de l'éditeur n'est pas déterminée par la seule équation (prix de vente - prix de revient).
Il faut compter qu'en moyenne, on a quelque chose comme 50% d'invendus dans le monde merveilleux de la bande dessinée -- conséquence naturelle de la distribution physique des produits. La marge de l'éditeur est donc à considérer non pas au niveau de l'exemplaire mis en vente, mais bien plutôt au niveau de l'ensemble de la commercialisation.

Revenu = (prix de vente diffuseur * ventes) - (coût unitaire * tirage) - coûts fixes - coûts additionnels
(les coûts additionnels recouvrant par exemple les frais de stockage)

A noter que cette "dissimulation" de la question des invendus dans l'ensemble des analyses synthétiques du prix du livre est à mon sens un véritable problème pour une perception pertinente de l'économie de la chaîne du livre.

Cooltrane a écrit:Que je sacje, le prix unique du livre, c'est uniquement sur le prix de vente au détail (donc final), pas sur le prix de gros... du coup si Carrefour lui demande un prix sans bénéfs pour l'éditeur, c'est possible et légal ... à l'éditeur de dire oui ou merde.

Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que cette discussion se fait généralement "entre gros": d'un côté, des gros diffuseurs-distributeurs, et de l'autre des gros vendeurs. Ce qui fait qu'il y a une forme d'équilibre qui se met en place, sur une offre large (et non pas bouquin par bouquin). Bref, c'est une donnée préexistante ou presque, qui n'est pas remise en question à chaque sortie.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Cooltrane » 09/08/2016 17:07

merci pour vos lumières, Xavier. ;)
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 17:20

Sachant que la marge de l'éditeur n'est pas déterminée par la seule équation (prix de vente - prix de revient).
Il faut compter qu'en moyenne, on a quelque chose comme 50% d'invendus dans le monde merveilleux de la bande dessinée -- conséquence naturelle de la distribution physique des produits. La marge de l'éditeur est donc à considérer non pas au niveau de l'exemplaire mis en vente, mais bien plutôt au niveau de l'ensemble de la commercialisation.


Ok, mais on peut lancer certaines critiques qui peuvent peut-être trouver échos :

- Pourquoi les éditeurs ne savent toujours pas anticiper le nombre de ventes effectifs ?
Donc s'ils ajustaient le nombre de livres à imprimer, cela réaliserait des économies certes modiques, mais qui peut avoir une économie de coût non négligeable au final

- ça veut dire quoi "conséquence naturelle de la distribution physique des produits" ?
Pour moi c'est la conséquence naturelle d'une distribution "au gros", si la distribution était plus rationalisée on pourrait s'attendre là aussi à des économies budgétaire et financières non négligeables.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede bewegen » 09/08/2016 17:48

Thierry_2 a écrit:Pöur la pression sur les prix d'achat, je doute que ce soit possible au vu du prix unique du livre, qui devrait aussi passer en belgique. Des experts pourront confirmer ou infirmer.


Quand Cora (par exemple) fait sa semaine/quinzaine de la bd, en vendant tous les titres à -30/-35% par rapport au prix de vente conseillé, je doute qu'il achète les bouquins au meme prix que le petit libraire de quartier.
Si le prix unique arrive en Belgique, je pense que pas mal de "blockbuster" style tuniques bleues et autres vieilles séries classiques vont voir leurs ventes fortement diminuées (pas mal de gens attendent qu'elles soient en promo à 6 euros pour les acheter). Et on parle ici des acheteurs occasionnels qui suivent une dizaine de séries, pas des gens qui fréquentent le forum....
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Xavier Guilbert » 09/08/2016 18:14

illario a écrit:- Pourquoi les éditeurs ne savent toujours pas anticiper le nombre de ventes effectifs ?
Donc s'ils ajustaient le nombre de livres à imprimer, cela réaliserait des économies certes modiques, mais qui peut avoir une économie de coût non négligeable au final

Celui qui y arriverait toucherait le jackpot. Cela reste la grande inconnue des industries culturelles au sens large -- il n'y a qu'à voir le cinéma, qui brasse autrement plus d'argent, et qui n'est pourtant toujours pas capable de savoir à l'avance si un film va être un four ou un succès.
Ensuite, il faut bien voir que le tirage est un argument commercial (auprès du diffuseur-distributeur), comme indication de la confiance de l'éditeur dans la qualité de son bouquin. Et ensuite, c'est également une forme d'assurance. Je me cite encore (désolé):
En réalité, l’objectif des éditeurs demeure d’assurer une large présence en magasin, quitte à imprimer trop — une vente «manquée» aujourd’hui ayant peu de chance d’être rattrapée à l’avenir. On notera d’ailleurs que, une fois amortis les coûts fixes de la création d’un livre, le coût de fabrication d’un exemplaire devient marginal.
[...]
Par ailleurs, dans un contexte de crise, l’annonce de la réduction du tirage initial pourrait être interprétée comme un mauvais signe, entraînant une perte de confiance des acteurs de la chaîne de diffusion/distribution et, par un processus de prédiction auto-réalisatrice, une forte diminution des ventes. L’importance du tirage d’un ouvrage devient alors une force commerciale (réelle ou psychologique), et non plus l’expression «raisonnable» d’un véritable potentiel de vente.


illario a écrit:- ça veut dire quoi "conséquence naturelle de la distribution physique des produits" ?
Pour moi c'est la conséquence naturelle d'une distribution "au gros", si la distribution était plus rationalisée on pourrait s'attendre là aussi à des économies budgétaire et financières non négligeables.

En fait, quand tu vends des produits "physiques", tu fais face aux dures exigences de la géographie. Ton consommateur est localisé quelque part, et pour t'assurer qu'il puisse rencontrer ton bouquin, il faut que ton bouquin soit présent à beaucoup d'endroits -- y compris des endroits où il n'y aura personne pour aller l'acheter. Résultat, pour chaque bouquin qui trouve acheteur, on en laisse un sur le carreau. Ce n'est pas une question de rationalisation de la distribution, c'est un aspect structurel de la vente d'objets physiques... qui prend une dimension particulière sur un marché qui ne connaît pas vraiment la substitution.
Je m'explique: si tu prends un boucher, qui gère son stock de viande disponible, et que tu viens le voir pour prendre de l'entrecôte, et qu'il n'en a plus, il peut essayer de te proposer de l'onglet, parce pour le coup il sait qu'il lui en reste beaucoup (et qu'il a donc intérêt à essayer de l'écouler tant que possible). Et tu peux te laisser convaincre.
Ca marche beaucoup moins bien quand on prend un libraire qui n'aurait plus le dernier Naruto, et qui essaierait de proposer du Astérix à la place (merci de ne pas prendre l'exemple au pied de la lettre, c'est une illustration).

Résultat de l'histoire: la règle sur le marché du livre, c'est en gros que pour vendre 100, il faut mettre 200 en magasin (et accepter de se voir retourner les invendus).
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 18:41

Merci de toutes ces précisions Xavier Guilbert.

Quand Cora (par exemple) fait sa semaine/quinzaine de la bd, en vendant tous les titres à -30/-35% par rapport au prix de vente conseillé, je doute qu'il achète les bouquins au meme prix que le petit libraire de quartier.


Es-tu sûr que les libraires achètent les livres ?
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Baba2016 » 09/08/2016 18:43

toine74 a écrit:Oui, mai si on danse ?


Putain, le mec il arrive, il veut participer, il donne des pistes, il cherche des hypotèses, même s'il y a quelques erreurs, ce qu'il dit est loin d'être con et tout ce que vous avez comme "réponse" c'est se foutre de sa gueule? Quel accueil! Franchement parfois il faudrait vous remettre un peu en cause aussi avant de démolir systématiquement tous les nouveaux intervenants parce qu'ils trouvent l'accueil un peu glacial.

Bref, c'était mon coup de gueule du jour. Et même si vous vous en foutez, je m'en fous aussi, ça fait du bien.

Ensuite, il faut bien voir que le tirage est un argument commercial (auprès du diffuseur-distributeur)


C'est loin d'être THE argument auprès d'un diffuseur distributeur. L'argument principal est d'avoir un catalogue varié avec un minimum de titres. Un diffuseur distributeur s'intéressera plus à un éditeur qui a 10 titres à 1000 exemplaires qu'un éditeur qui a 3 titres à 10 000 exemplaires.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede HubIguane » 09/08/2016 19:12

illario a écrit:Merci de toutes ces précisions Xavier Guilbert.

Quand Cora (par exemple) fait sa semaine/quinzaine de la bd, en vendant tous les titres à -30/-35% par rapport au prix de vente conseillé, je doute qu'il achète les bouquins au meme prix que le petit libraire de quartier.


Es-tu sûr que les libraires achètent les livres ?


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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Baba2016 » 09/08/2016 19:19

HubIguane a écrit:Es-tu sûr que les libraires achètent les livres ?

oui !


C'est faux. Les libraires n'achètent jamais en direct les livres. Ils commandent X exemplaires à l'éditeur en négociant une marge (par exemple 40%). ils vendent les livres aux clients et se prennent leur marges. Les invendus ils les renvoient à l'éditeur. En aucun cas ils n'achètent directement les BD commandées à l'éditeur.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede illario » 09/08/2016 19:39

Merci Baba2016, merci pour ton accueil.

Il me semblait bien que le distributeur-diffuseur (qui a un contrat avec l'éditeur) place les livres chez le libraire, celui-ci vends les ouvrages, ceux qui restent invendus (je crois qu'il y a une date butoirs) il doit les retourner (peut-être en payant une sorte de forfait, ou les timbres ??). S'ils ne le font pas je pense qu'il sera facturé et ce sera alors une perte sèche pour lui.

Pour les grandes surfaces, je ne sais pas exactement ce qu'il en est. Mais bon, un livre est un livre. Peut-être que les grandes surfaces achètent des "lots" aux éditeurs (par exemple 5000 exemplaires Michel Vaillant), s'ils ne les vendent pas, et vu qu'ils ne peuvent plus les retourner, alors ils les déstockent en faisant des opérations commerciales. Mais je ne suis pas sûr du tout de la véracité de la chose.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede kilfou » 09/08/2016 19:48

Baba2016 a écrit:
HubIguane a écrit:Es-tu sûr que les libraires achètent les livres ?

oui !


C'est faux. Les libraires n'achètent jamais en direct les livres. Ils commandent X exemplaires à l'éditeur en négociant une marge (par exemple 40%). ils vendent les livres aux clients et se prennent leur marges. Les invendus ils les renvoient à l'éditeur. En aucun cas ils n'achètent directement les BD commandées à l'éditeur.


Beau ton péremptoire pour contredire un libraire qui sait pourtant ce qu'il dit. :lol:

Enlève jamais et en aucun cas et t'auras un peu plus raison déjà.

Et dans l'absolu, Hubi a raison : le libraire achète ses bd, dans certains cas il a une faculté de retour (PAS TOUJOURS) et s'il arrive à négocier 40% c'est qu'il est plutôt balèze (moi dans une petite généraliste je suis plutôt à 35 en bd).
Mais dans tous les cas il achète les bd payées à 60 jours et il ne pourra pas retourner les invendus avant 90j (règle générale, mais pas absolue) donc y a au moins un mois où il les a achetés.

Et je peux t'assurer qu'un fort taux de retour ne plaît pas au dif/dib qui te flingue ta remise du coup.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede Baba2016 » 09/08/2016 19:57

Beau ton péremptoire pour contredire un libraire qui sait pourtant ce qu'il dit.


La vérité n'est jamais péremptoire et je sais de quoi je cause aussi.

Enlève jamais et en aucun cas et t'auras un peu plus raison déjà


Ok, ça arrive mais hyper méga rarement, ce qui est donc négligeable et n'en fait pas la "norme" et tu le sais aussi bien que moi si tu es libraire.

s'il arrive à négocier 40% c'est qu'il est plutôt balèze


Ca dépend des enseignes et de qui est l'éditeur ou distributeur diffuseur. La norme est plutôt 35% c'est vrai, mais il n'est pas rare que beaucoup tentent 40.

Et dans l'absolu, Hubi a raison : le libraire achète ses bd, dans certains cas il a une faculté de retour (PAS TOUJOURS)


Ce n'est pas la "norme" dans ce qui se fait dans le milieu. Si tu pars d'exception pour infirmer une règle, c'est facile de dire qu'on raconte n'importe quoi. C'est pourquoi je maintiens ce que j'ai dit, et n'importe quel libraire honnête dira que je n'élucubre pas.

Mais dans tous les cas il achète les bd payées à 60 jours et il ne pourra pas retourner les invendus avant 90j (règle générale, mais pas absolue) donc y a au moins un mois où il les a achetés.


Ca c'est le "cas d'école" car la réalité est moins glorieuse. Combien de libraires payent à 60 voire à 90 jours? Les retards pour X prétextes bidons sont légions. C'est d'ailleurs ce qui fait couler souvent de petits éditeurs qui peinent à récupérer leur fric auprès des libraires pour ne parler que de ça. De plus il ne les achètent pas, c'est l'argent de ses clients qui les ont achetées. Nuance.

Et je peux t'assurer qu'un fort taux de retour ne plaît pas au dif/dib qui te flingue ta remise du coup


Je sais mais c'est déjà un autre sujet.
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Re: Evolution du prix des bds : discussions, statistiques...

Messagede kilfou » 09/08/2016 20:11

Baba2016 a écrit:Ca c'est le "cas d'école" car la réalité est moins glorieuse. Combien de libraires payent à 60 voire à 90 jours? Les retards pour X prétextes bidons sont légions. C'est d'ailleurs ce qui fait couler souvent de petits éditeurs qui peinent à récupérer leur fric auprès des libraires pour ne parler que de ça. De plus il ne les achètent pas, c'est l'argent de ses clients qui les ont achetées. Nuance.


Alors pour les petits éditeurs, tu parles de qui là ?
Parce que les petits historiques (genre Cornelius, Association, Ca et Là, Requins Marteaux, 6 pieds sous terre etc...) ont souvent un diff/dib. Et c'est au diff/dib que le lib paye ses factures. L'éditeur lui est payé par le diff/dib, pas par le lib en direct, donc bon faut pas coller le retard sur un éventuel mauvais payeur de lib.

Sauf si ton petit s'autodif/dib : et ben dans ce cas, je peux te dire que très souvent il faut régler le livre avant de le recevoir.

Et l'argent des clients qui paye les bd, heu non ? Le prochain Guibert, si j'en prends 20 et que j'en vends 3, je vois pas trop où mes clients ont payé.
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