Croaa a écrit:Je ne connait pas la teneur exacte d'un contrat, mais je suis persuadé qu'il n'y en a pas un pareil. Et je suis persuadé également que Mezzo et Pirus qui mettent 3 ans à faire leur album touchent, proportionnellement plus d'avance sur droit de part la longueur de leur travail et leur relative notoriété, que l'auteur lambda (synonyme de peu voire pas connu) qui met 1 an à faire son album. Tout cela doit faire partie d'une négo au moment de la signature du contrat. Ce n'est pas parce que c'est une avance sur droit qu'ils touchent tous la même chose. Le prix fixe à la planche n'existe pas à mon avis. Je vois mal Dupuis payer Francq le même prix à la planche que le dessinateur débutant pour sa première bd.
Je décrivais le contrat type réservé à la majorité des auteurs. Ceux-ci touchent de 8 à 10% de droits sur le prix de vente public. Après, il y a évidement des variations, mais peu d'auteurs peuvent dicter leurs conditions aux éditeurs (secteur qui malgré son prestige a la réputation, méritée, de payer très mal). Parfois, les auteurs ne touchent même rien du tout sur les planches remises tant que le livre n'est pas publié. Dans ce cas, on peut considérer que c'est l'auteur qui fait une avance à son éditeur. C'est surtout vrai pour les débutants. Le prix payé à la planche connaît peu de variations d'un éditeur à l'autre pour la grande majorité des auteurs. C'est bien la raison pour laquelle cette majorité ne vit pas de son art.
Croaa a écrit:Il y a une différence entre être lue et être achetée. C'est clair que l'enfant ou l'ado vont beaucoup plus rarement en librairie pour acheter que l'adulte ayant un travail et donc une rémunération lui permettant les achats. Par contre, pour ce qui concerne la lecture, là je serais intéressé pour savoir qui à la capacité de répondre à cette question. Lorsqu'un Titeuf est acheté à 600000 ex, combien d'adultes sont acheteurs (à mon avis 80 à 90%) et combien d'enfant/ado sont lecteurs (à mon avis bien plus que 10 à 20%). Combien d'adultes l'achètent pour eux uniquement ? Bref, on fait dire aux chiffres ce que l'on veut.
L'enquête est surement bine faite mais je trouve le résumé un peu réducteur.
Attention, je ne faisais pas un résumé mais citais la conclusion d'un article de dix pages avec argumentaire, graphiques et schémas à l'appui. Il ne m'est pas possible ici de résumer cet article.
J'ajoute, comme tu l'as si bien souligné, que le conservatisme d'une grande partie du lectorat de bande dessinée est responsable du formatage des publications. J'ai encore en tête l'échec cuisant de la collection 32 de Futuropolis, pourtant une belle idée. Elle avait contre elle de sortir de la norme : elle s'alignait mal dans les rayonnages d'une bibliothèque, elle n'offrait pas une jolie tranche, elle était agrafée... j'en passe.
Il semble donc que le public "éduqué et aisé" soit bien peu aventureux. Mais on le constate dans bien d'autres domaines culturels.
