Crystal Bowie a écrit:je suis de plus en plus tenté par cette collection, même si je me rappelle de ton avis et des conseils que tu m'avais donnés!
Je trouvais regrettable de scinder La Ballade de la mer salée du fait qu'en 1975, quand parut l'album, ce fut un choc pour beaucoup de trouver en librairie un tel pavé. Rien n'existait alors de comparable.
Les fortes paginations étaient réservées aux reliures (recueils) de journaux et aux premiers albums omnibus comme les Archives Hergé par exemple, ou certaines compilations de vieilles BD (souvent américaines) dites de l'Age d'or. Pour sortir du cadre strict et des normes du franco-belge, il fallait se tourner vers des éditeurs peu représentatifs du marché (Terrain Vague, Losfeld, Serg, Club de la bande dessinée) qui fonctionnaient grâce à l'obstination d'un véritable cercle de passionnés.
Dupuis lancera à la même époque, à destination du grand public, des albums en grand format noir et blanc de Jerry Spring contenant chacun un épisode épuisé des années 50 et un inédit, le tout sous couverture également inédite, mais la collection s'interrompra peu après son lancement, soit après quatre volumes. Il s'agissait en fait de compilations mais le format était idéal pour admirer le trait et les somptueux contrastes et éclairages de Jijé. Cette collection ne trouva pas son public.
A l'inverse, La Ballade de la mer salée incita d'autres auteurs attirés par les nouveaux horizons qui s'ouvraient à sortir du 44 ou 46 planches couleur et à se lancer dans le roman en BD à la pagination libre, le plus souvent en n&b.
Casterman sera le véritable promoteur du genre avec le lancement en février 1978 de son mensuel (A SUIVRE). En fait, ce mensuel fut quasiment créé sur mesure pour accueillir le deuxième roman en BD de Corto Maltese (CM en Sibérie) et les autres auteurs tentés par l'expérience. Les têtes d'affiche seront Forest et Tardi pour Ici Même et Claude Auclair pour Bran Ruzh qui auront respectivement les honneurs du dessin de couverture des deux premiers numéros de la revue, Pratt arrivant en troisième position seulement (Corto Maltese, déjà populaire, nécessitait sans doute moins de promotion).
C'est donc pour tenir compte du symbole que représentait historiquement La Ballade que je regrette le choix éditorial de proposer cet album singulier en deux volumes. Mais, en définitive, il ne faut pas non plus s'arrêter à cette seule considération portant sur la forme.
Et pour en revenir à la collection Altaya, je trouve, pour les avoir seulement vus en exposition, que les albums ont une belle apparence, avec de jolies couvertures qui reprennent les aquarelles autrefois utilisées pour la collection de Casterman intitulée "Les grands romans de la bande dessinée" dans laquelle les aventures de Corto Maltese prenaient place aux côtés de Ici Même, de Bran Ruzh et plus tard d'albums de Comès, Manara (H.P. et Giuseppe Bergman H.P. étant un personnage inspiré par son ami Hugo Pratt), de la Fuente, etc...
Quant au choix du titre du tome 3 chez Altaya Suite Caraïbéenne (au lieu de Sous le signe du Capricorne), il faut savoir que ce fut déjà fait dans une série cartonnée couleur sous jaquette éditée par Casterman du vivant d'Hugo Pratt. Voir le visuel posté par Edhral juste avant ce post.
Donc, le mieux serait que tu achètes un des premiers tomes (si ce n'est déjà fait) pour t'assurer que le papier te convient ainsi que la qualité de reproduction et le contenu.
Il faut vivre avec son temps et quand on se lance, si on veut du neuf, le choix se restreint à ce qui est disponible, en librairie ou en kiosque ainsi que par abonnements. Il faut dire que de ce point de vue, on n'est pas en période de pénurie* : deux belles collections sont actuellement proposées par Casterman (une en n&b et une en couleurs) et celle dont il est question ici, chez Altaya.
* Et si on s'intéresse à l'ancien, alors, on ne sait alors plus où donner de la tête...
Le somptueux album "Périples imaginaires" en cadeau est à mettre sur un des plateaux de la balance également.
Les visuels ne nous permettent pas de s'en rendre compte. Mais il faut dire que la magnifique collection d'albums cartonnés sous jaquette des années 90 souffrait de quelques imperfections (notamment dans les noms des personnages (Crâne au lieu de Cranio, Pandore pour Pandora, etc... Je cite de mémoire, sans rouvrir mes albums.) Altaya a dû reprendre la dernière traduction en cours chez Casterman et bénéficier des rectifications judicieuses faites depuis lors.Edhral a écrit:Album 3 créé - je n'avais pas acheté les 2 premiers ayant déjà La Ballade de la mer salée, mais je vais essayer de prendre la suite des Corto, à mon Auchan où ils ont souvent les collections assez longtemps - pas envie de m'abonner sachant que je ne veux pas faire la collection complète.
Visiblement il y a eu une revue de la traduction, par rapport à la planche de cette précédente édition de Suite caraïbéenne les bulles de la première demi-planche sont différentes.