Thanatrios a écrit:tout d'abord, merci pour ces précisions. C'est fou comment ma vision peut être réductrice. J'ai souvent tendance à oublier que les comics datent de bien avant ma naissance et que leur univers change et évolue avec notre époque. J'ai l'impression de prendre un train en marche et ça me crispe.
Bah, on a tous pris le train en marche à un moment ou un autre. Donc c'est pas un souci. Moi, je lis des comics (donc du DC) régulièrement depuis avril 1981. Y a encore (et y aura toujours) pleeeeeeiiiiiin de choses que je n'ai pas lues. En ce moment, par exemple, je lis beaucoup de Wonder Woman que je ne connaissais pas, soit parce que ce n'est pas traduit, soit parce que je n'ai pas les VF, soit parce que j'ai seulement survolé ou que j'ai oublié. Il y a quelque temps, c'était du Green Lantern. Ou du Batman. On ne pourra sans doute jamais compléter, mais est-ce si grave, au final ?
Une partie de la magie de ces univers, selon moi, c'est justement les zones d'ombre, les événements passés que l'on ne connaît que par référence, par allusion, au détour d'un dialogue ou d'une note de bas de page.
Thanatrios a écrit:Tiens, tu évoques "Crisis On Infinite Earth", en me baladant sur pas mal de forums ces dernières semaines j'ai compris qu'il s'agissait d'un événement majeur dans l'univers DC et j'aimerais bien savoir comment les scénaristes ont fait pour remodeler et secouer un univers qui s'étalait déjà sur plusieurs années sans que les lecteurs ne se sentent "floués".
Alors bon, moi je l'ai vécu d'abord en VF, vers 1986 chez Arédit, puis au travers d'articles (notamment dans Scarce). Alors, deux choses : d'une part les commentateurs de l'époque vivait cela comme un nettoyage de printemps nécessaire fait par des gens talentueux (c'est sans doute l'un des vrais tours de force de George Pérez, graphiquement) ; d'autre part, moi, à la lecture, je trouvais que c'était très respectueux de la continuité, de l'identité des personnages, tout ça. Ça s'inscrit justement dans la réalité de cet univers, en partant d'épisodes marquants et de visuels reconnaissables facilement par les fans, et ça ne trahit rien. Donc c'est un véritable électrochoc, mais ça tombe pas de la lune.
Après, il y a sans doute eu des récriminations. Mais c'est resté un sacré succès, de très bonnes ventes. Et un buzz considérable.
Thanatrios a écrit:J'ai bien conscience que j'ai beaucoup, beaucoup de retard à rattraper et il n'est pas toujours évident de savoir par où commencer.
Moi, j'aurais tendance à te dire de commencer où tu veux. Cette collection Eaglemoss est très bien, elle offre un éventail assez large, tu pourras goûter à plein de choses. Tu vas bouffer du Batman à n'en plus pouvoir, mais c'est normal, c'est le truc qui se vend par brouettes en France, donc Eaglemoss s'aligne dessus, ce qui est compréhensible. Mais au-delà de ça, tu vas goûter à d'autres choses, et en fonction de ce que tu apprécies, tu pourras aller piocher ailleurs.
Thanatrios a écrit:Alors, j'ai maté les prix vite fait sur le site d'Urban des anthologies que tu évoques. Je pense ne pas me tromper en déduisant qu'il serait bien de commencer par l'anthologie DC Comics plutot que celles dédiées spécifiquement à un personnage en particulier.
Oui, c'est une excellente porte d'entrée, qui donne aussi un aperçu assez finaud de l'histoire de l'éditeur, mais aussi de genre super-héros. Après, tu peux choisir l'anthologie d'un autre personnage, aussi. Comme je dis plus haut, tu fais comme tu veux.
Thanatrios a écrit: Par contre j'ai vu une anthologie pour Batman, Superman, Flash et même les supers-vilains, le Joker ou encore le légendaire Jack Kirby (oui même moi je sais qui est ce dessinateur cultissime) mais pas pour Green Arrow par exemple (un personnage dont j'affectionne beaucoup le style et que j'attends de découvrir dans mes prochains envois). Est-ce normal? Seuls les héros les plus populaires ont droit à leur anthologie ou sont-elles dispo ailleurs?
Alors pas seulement. Ces anthologies comprennent beaucoup de rédactionnel, ce qui pose une première difficulté : ça prend du temps à faire, faut l'écrire. L'autre difficulté, c'est de sélectionner des épisodes marquants, et espérer qu'ils soient disponibles en numérique chez l'éditeur américain (dont une partie du fond est encore sur films, un support d'impression qui n'est plus utilisé depuis quelques années). DC numérise son fond depuis quelques années, mais là aussi ça prend du temps. Et répondre à une demande spécifique d'un éditeur étranger peut parfois prendre quelques mois. Cette petite quadrature du cercle, plus le fait que ce soit des produits épais donc chers, fait qu'ils se limitent à une ou deux anthologies par an.
Pour le cas de Green Arrow s'ajoute un autre souci : c'est un personnage qui n'a pas eu un volume de publication comparable à celui des autres héros. Sa première série régulière date de l'après Crisis, soit 1987 environ. Avant cela, il a figuré dans des histoires courtes (des "back-ups") au sommaire de séries comme Detective Comics, par exemple. Y a des trucs formidables qui ont été publiés dans ce genre de formats courts (le "What can one man do ?" par Elliott Maggin, le diptyque d'Alan Moore), mais ça demande du temps à dénicher et à lire, et comme ce sont des séries plus obscures, il est possible que ces histoires ne soient pas numérisées tout de suite par DC.
Je ne sais pas si c'est la réalité des faits, mais ce sont les difficultés que j'identifie si on me demande ce qu'il en est.
Thanatrios a écrit:Je vais voir ça en début de mois prochain en évitant de me faire gauler par ma chère et tendre qui peine pour le moment à comprendre cet "lubie" soudaine.
Héhé : le virus gagne vite.
Thanatrios a écrit:Ensuite, pour ce qui est de "La Tour De Babel", je ne manquerais pas de livrer mes impressions. J'ai déjà parcouru les trois premiers volumes reçus au moins trois fois chacun, et je ne m'en lasse pas: c'est dire si j'attends les suivants avec impatience.
Cool, alors.
Thanatrios a écrit:Bref, merci encore d'avoir pris le temps de me répondre, c'est bien que des connaisseurs guident un peu les novices dans mon genre...
Bah de rien, c'est toujours agréable de parler d'un sujet qu'on aime.
Jim