Cinéma : les films en salle

[crepp]

Message précédent :
"Sirat" d'Oliver Laxe
Au cœur des montagnes du sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée qui a disparu. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert.

Filmer un road trip reste toujours la même chose dans un sens, tu t'y retrouves ou tu restes sur le coté. Je suis plutôt dans la seconde catégorie, car même si en général je suis un adepte du répétitif, la vision de trois véhicules roulants dans le désert au lever du soleil, en journée, au coucher, de nuit ...et même avec une musique hypnotique, c'est beau mais c'est quand même trop.
Maintenant je me suis pris "les deux moments clefs" du film dans la gueule, et j'ai été KO, cette radicalité est quand même le point important du film. A un moment j'ai fermé les yeux pour un passage, je n'ai pas pu regarder.
Bref, mitigé, pas conquis et pourtant depuis hier soir j'ai des images en tête.
En tout cas le titre est bien trouvé pour ce film.

[wamuu]

J'avais lu une analyse comme quoi c'était un peu une analogie de la guerre. En gros, tu t'y retrouves embarqué sans trop savoir pourquoi

[Révéler] Spoiler:

et tout le monde n'en réchappe pas...

A froid, j'avoue que le 2e moment clé m'a beaucoup plus frappé et je me suis senti plus impliqué (et tendu) à partir de là.

[wamuu]

Je rejoins le concert de louanges sur Une bataille après l'autre.

Je n'ai pas vu passer les 2h40.. On est sur un faux rythme tout du long mais on reste happé par le film, sa narration, ses enjeux, ses acteurs ! Dans mon top 3 de l'année, easy (avec Life of Chuck).

Par contre, ce serait bien que Di Caprio sorte un peu de ses roles de loosers. J'en conviens, il fait ça très bien et change de registre à chaque film depuis Once upon a time... (Pas vu Revenant donc je ne peux rien dire sur son personnage)

[Funkyyy]

(Pas vu Revenant donc je ne peux rien dire sur son personnage)

Il en chie pas mal dans celui-là (oscarisé rappelons le) mais techniquement, ce n'est pas un loser, c'est juste de la survie en milieu très hostile, contexte oblige.

[L'Ombre Jaune]

(Pas vu Revenant donc je ne peux rien dire sur son personnage)

Il en chie pas mal dans celui-là (oscarisé rappelons le) mais techniquement, ce n'est pas un loser, c'est juste de la survie en milieu très hostile, contexte oblige.

C'est même plutôt un "winner" dans "Revenant".
Il est confronté à la mort violente à de multiples occasions, et il "en chie" bien, en effet, mais il ne lâche rien et fait preuve d'une robustesse extraordinaire (on dirait plutôt "résilience" de nos jours, ça fait plus intelligent et moins rustique) face à l'adversité.
Ce film m'avait donné une énergie positive.

[Anianka]

c'est quand même dommage qu'il ai gagné un oscar sur un des films les plus osef de sa carrière et un rôle sans intérêt.

[L'Ombre Jaune]

Comme quoi, les goûts et les couleurs...

[ulys]

Je l'ai beaucoup aimé dans les infiltrés à l'époque.

[Funkyyy]

c'est quand même dommage qu'il ai gagné un oscar sur un des films les plus osef de sa carrière et un rôle sans intérêt.

Un rôle sans intérêt ?

Je l'ai préféré dans le loup de wall street, mais quand même.

[nexus4]

Pas très grosse perf sur les dialogues.

[e m]

C'est quand même la bonne grosse blague son Oscar pour The revenant
Le mec passe juste deux heures à se rouler dans la boue en poussant des grognements

[euh... si vous le dites]

Le mec passe juste deux heures à se rouler dans la boue en poussant des grognements

En plus, Joaquin Phoenix l'aurait fait tellement mieux.

[crepp]

C'est quand même la bonne grosse blague son Oscar pour The revenant
Le mec passe juste deux heures à se rouler dans la boue en poussant des grognements

Non ca c'est l'ours

[e m]

Bah, les deux alors
Il lui ont quand donné pour le rôle où il le méritait le moins.

[Funkyyy]

Le moins, je ne suis pas d'accord, mais je ne te convaincrai pas, tant pis.

Sinon, Day-Lewis revient une nouvelle fois pour Anemone, qui sortira ce mois, et je viens de voir un charmant reportage sur lui, 3 oscars, c'est pas rien.

[superscream]

Ben voila la suite !

[toine74]

"Une bataille après l'autre" de Paul Thomas Anderson
"Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface il va devoir affronter les consequences de son passé"

Le retour du grand Paul Thomas Anderson avec un budget dingue filé par la Warner, on parle de plus de 130 millions( ils espèrent des oscars).
Ce qui est bien avec Paul Thomas Anderson, c'est qu'il utilise les moyens pour filmer, et dans son film il y a des moments de toute beauté (la séance d'intro, la séquence dans la maison de Del Toro).
La première chose qui m'est venu en sortant du film c'est de me dire qu'Ari Aster (celui qui a fait "Edington") devrait voir ce film, il comprendra ce que c'est de tirer des balles et de toucher sa cible. Son dosage d'excès, d'humour, d'amour, d'action , décrit politiquement cette Amérique coupée en deux.
Anderson arrive à faire une film d'action tout en cassant les codes du genre, rien que dans le rythme du film, c'est là que l'on retrouve le plus son style.
Bien entendu difficile de ne pas parler du casting, alors beaucoup regarde vers Di Caprio, mais perso, j'ai beaucoup aimé Chase Infiniti (qui joue la fille) et que dire de la master class de Sean Penn !
Maintenant il y a quand même une longueur sur la fin du film, il y a un fond musical style piano "grinçant" ultra répétitif, et pour être franc je préfère le cynisme de "there will be blood" que l'espoir montré dans ce film.

il n'y a pas de mot, il est plus qu'exceptionnel
c'est le meilleur film que j'ai vu depuis longtemps, rempli de références, d'allusions, de petits détails qui enrichissent le propos:

[Révéler] Spoiler:

l'un des christmas adventurers qui fait ce qui ressemble très fort à un salut nazi, ce qui fit ensuite écho à la fin... une chambre à gaz et un four crématoire
di Caprio stone et largué en peignoir, comment ne pas penser au Dude ?
La scène de fuite sur les toits, entre les jeunes qui sautent comme des yamakasis et di Caprio en anti Tom Cruise qui galère, avant une allusion directe lorsque Del Toro (putain de charisme) demande à di Caprio de sauter en marche
Willa qui détruit en deux phrases l'assurance virile de Sean Penn: t-shirt moulant et talonnettes
les mimiques de Sean Penn, qui évoquent de Niro, l'allure coincée entre Forrest Gump et GI Joe

Pareil, le meilleur film que j'ai vu depuis longtemps. Seul (petit bémol), la fin est un peu longuette

[Révéler] Spoiler:

La double mort de Sean Penn n'est pas cruciale et on aurait gagné 10 minutes...

Sinon, c'est une véritable leçon de cinéma doublée d'un hommage à tout ce qu'Hollywood a su faire en terme de mise en scène et de mise en valeur des acteurs/actrices. Il y a suffisamment d'idées et de références pour nourrir 10 ans d'étude cinématographique, le tout sans ça soit (trop) lourdingue ou prétentieux. J'aime énormément le côté film politique (sans discours politique) déguisé en film d'action (sans que ça en soit vraiment un) et la morale (qui n'en est pas une évidemment). Absolument à voir.

[Thierry_2]

"Une bataille après l'autre" de Paul Thomas Anderson
"Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface il va devoir affronter les consequences de son passé"

Le retour du grand Paul Thomas Anderson avec un budget dingue filé par la Warner, on parle de plus de 130 millions( ils espèrent des oscars).
Ce qui est bien avec Paul Thomas Anderson, c'est qu'il utilise les moyens pour filmer, et dans son film il y a des moments de toute beauté (la séance d'intro, la séquence dans la maison de Del Toro).
La première chose qui m'est venu en sortant du film c'est de me dire qu'Ari Aster (celui qui a fait "Edington") devrait voir ce film, il comprendra ce que c'est de tirer des balles et de toucher sa cible. Son dosage d'excès, d'humour, d'amour, d'action , décrit politiquement cette Amérique coupée en deux.
Anderson arrive à faire une film d'action tout en cassant les codes du genre, rien que dans le rythme du film, c'est là que l'on retrouve le plus son style.
Bien entendu difficile de ne pas parler du casting, alors beaucoup regarde vers Di Caprio, mais perso, j'ai beaucoup aimé Chase Infiniti (qui joue la fille) et que dire de la master class de Sean Penn !
Maintenant il y a quand même une longueur sur la fin du film, il y a un fond musical style piano "grinçant" ultra répétitif, et pour être franc je préfère le cynisme de "there will be blood" que l'espoir montré dans ce film.

il n'y a pas de mot, il est plus qu'exceptionnel
c'est le meilleur film que j'ai vu depuis longtemps, rempli de références, d'allusions, de petits détails qui enrichissent le propos:

[Révéler] Spoiler:

l'un des christmas adventurers qui fait ce qui ressemble très fort à un salut nazi, ce qui fit ensuite écho à la fin... une chambre à gaz et un four crématoire
di Caprio stone et largué en peignoir, comment ne pas penser au Dude ?
La scène de fuite sur les toits, entre les jeunes qui sautent comme des yamakasis et di Caprio en anti Tom Cruise qui galère, avant une allusion directe lorsque Del Toro (putain de charisme) demande à di Caprio de sauter en marche
Willa qui détruit en deux phrases l'assurance virile de Sean Penn: t-shirt moulant et talonnettes
les mimiques de Sean Penn, qui évoquent de Niro, l'allure coincée entre Forrest Gump et GI Joe

Pareil, le meilleur film que j'ai vu depuis longtemps. Seul (petit bémol), la fin est un peu longuette

[Révéler] Spoiler:

La double mort de Sean Penn n'est pas cruciale et on aurait gagné 10 minutes...

Sinon, c'est une véritable leçon de cinéma doublée d'un hommage à tout ce qu'Hollywood a su faire en terme de mise en scène et de mise en valeur des acteurs/actrices. Il y a suffisamment d'idées et de références pour nourrir 10 ans d'étude cinématographique, le tout sans ça soit (trop) lourdingue ou prétentieux. J'aime énormément le côté film politique (sans discours politique) déguisé en film d'action (sans que ça en soit vraiment un) et la morale (qui n'en est pas une évidemment). Absolument à voir.

[Révéler] Spoiler:

sans la double mort, il n'y aurait pas eu l'explication du viol à l'envers

[toine74]

...

[Révéler] Spoiler:

sans la double mort, il n'y aurait pas eu l'explication du viol à l'envers

La scène est bien, mais n'apporte rien de crucial puisque tout avait été montré/suggéré plutôt dans le film. Un tout petit bémol pour un grand film d'une grande intelligence.

[superscream]

Bon j ai vu le film pour ma part j ai aimé car je m attendais un peu a autre chose ...
comme je veux pas trop en dire je conseil le films

[Thierry_2]

en fait, je n'avais encore jamais vu de film de Jafar Pahani. Premier contact donc, sachant que, bien qu'auréolé d'une palme d'or, ce film n'est, paraît-il, pas son plus fort. la consécration cannoise récompense plus un engagement politique et une cohérence dans la démarche. Reste que ce film est loin d'être un mauvais film, mais je manque de point de comparaison.
Donc, simplement, une nuit, un homme écrase un chien en voiture. Ce simple accident occasionne une panne de sa voiture. Il demande de l'aide à des locaux et l'un d'eux, Vahid, est persuadé de reconnaître en cet étranger Egbhal-la-guibole, son tortionnaire lorsqu'il fut emprisonné dans les geôles du régime. Vahid kidnappe le suspect mais, pas doutant de l'identité de l'homme, décide de demander à d'autres victimes du tortionnaire pour confirmer son impression.
Sous des airs faussement léger, le film représente une charge contre le régime en place et explore les traumas qui traversent la société. Quelques scènes sont particulièrement édifiante comme le passage à l'hopital. Les dialogues distillent une critique acerbe de la dictature.
Sans doute est-ce lié au tournage clandestin, à moins que cela ne fasse partie du style du réalisateur, mais le film se compose de beaucoup de très long plans, parfois en caméra fixe, comme le monologue d'Hamid dans le désert, laissant les autres acteurs hors-champs, même lorsqu'ils tentent d'intervenir. Cela confère au film un rythme assez lent, laissant s'installer les situations et laissant probablement une grande marge d'improvisation aux acteurs et actrices. Cela donne un aspect parfois un peu verbeux au film, mais le cating étant très bon, cela n'est pas dérangeant.
Reste que je me demande quels sont les risques pris par l'équipe, pour ce tournage secret d'un film cririque envers le pouvoir en place, où les actrices tournent sans voile dans des rues où rôdent les gardiens de la révolution. Il semblerait que Maryam Afshari, qui joue la photographe, ne soit toujours pas rentrée en Iran.
Sans doute pas un grand film, mais un bon film, et un film nécessaire pour témoigner de la situation en Iran. La palme honore plus le courage qu'un film formellement exceptionnel, mais le cinéma doit aussi faire preuve de courage...