C'était plutôt un bon crû ce NIFFF 2019. Festival du film fantastique plutôt atypique qui tente depuis longtemps d'avoir une vraie diversité dans ses projections. Le fait que ce soit une femme à la direction artistique, et ce depuis 20 ans, n'y étant sans doute pas étranger (bon maintenant en Suisse, les festivals de cinéma avec une tête féminine sont nombreux, le Festival du Réel à Nyon, Locarno, les journées de Soleure depuis peu, bref bientôt l'apocalypse féministe pour certains

). Si à l'origine c'était essentiellement du fantastique européen et du cinéma asiatique, maintenant, il y a d'autres sections qui permettent aussi de découvrir le surnaturel version africain ou sud-américain et pas forcément uniquement sur une base rétrospective. Bon j'ai été sage j'en ai vu 27. Ceux qui m'ont le plus plu sans un vrai ordre de préférence et en étant parfois laconique par pure paresse :
The Beach Bum (Harmony Korine) :
Les délires psychédéliques de Korine sont toujours très jouissifs, Matthew McConaughey fait le job comme d'habitude, mais vraiment quelles belles couleurs , à l'opposé d'un Wes Anderson mais quand même, avec une conclusion anar qui a tout pour me plaire.
Knives and Skin (Jennifer Reeder) :
Très beau film immersif sur l'adolescence, certains penseront à Twin Peaks, mais moi j'y vois plus du Magniola (notamment une séquence très wise up), avec la différence d'avoir un casting très intersectionnel, avec évidemment tout ce que cela implique en matière de visibilité peu importe si c'est diégétique ou pas.
Shelley (Ali Abbasi)
Depuis Gräns je voyais bien qu'Ali Abbasi était un cinéaste militant avec du sous-texte sur les minorités, j'en ai une nouvelle preuve, avec son film précédent présentant une histoire de mère porteuse qui tourne mal. Plus j'ai beaucoup aimé la réponse d'Ali Abbisi qui était présent lors de la projection, quand un quidam a comparé son film à Rosemary's Baby de Polanski, vu qu'effectivement dans ce dernier il y a rien de politique. En revanche dans Shelley, il y a quand même la question de savoir pourquoi dans une union européenne aux étoiles de dimension égale, il y a plus de chance que la mère porteuse soit roumaine et sa commanditaire danoise.
Swoon (Mäns Märlin et Björn Stein)
Les auteurs de Broen nous offrent leur propre version de Romeo et Juliette sur fond de deuxième guerre mondiale, haut en couleurs arc-en ciel même.
Extra Ordinary (Mike Ahern et Enda Loughman)
Quand Fargo rencontre Ghostbusters
Jesus Show The Highway (Miguel Llanso)
War Games Meet Philipp K Dick.
Achoura (Talal Selhami)
It mais en mieux. Le Djinn c'est plus fort que le Clown.
Romolo e Remo : Il Primo Re (Matteo Rovere)
Imaginez la série Rome en latin et sans les intrigues à la Amour Gloire et Beauté, et pas si fratrie virile que ça en fait, avec là aussi une belle implication du directeur photo.
Why don't you just die (Kirill Sokolov)
Après les Western Spaghetti et Noodles, le Western Bortsch et confiné en plus.
Five Fingers form Marseilles (Michael Matthews)
Western noir dans tous les sens du terme.