https://www.rtbf.be/info/article/detail ... m=fb_shareRésumons la situation : le cinéma français a déjà bousillé "Lucky Luke" (avec Jean Dujardin), "Blueberry" (avec Vincent Cassel), "Le Marsupilami" (avec Jamel), "Boule et Bill" (avec Franck Dubosc)... En attendant – ou redoutant – un "Gaston Lagaffe", voici qu’arrive "Les Aventures de Spirou et Fantasio", qui vient compléter la série noire.
OK
"Les Aventures de Spirou et Fantasio"
Dans cette adaptation, Spirou a chapardé un costume de groom pour s’adonner à son activité favorite: pickpocket dans un palace. Oui, vous avez bien lu : Spirou, l’exemple-même, avec Tintin, du héros positif, du défenseur de la veuve et de l’orphelin, est ici présenté comme un voleur sans scrupule. Il croise sur sa route un Comte de Champignac bedonnant (et pour cause, c’est Christian Clavier), un Fantasio pas du tout chauve et très maniéré (Alex Lutz), une Seccotine brune et plus allumeuse que journaliste (Géraldine Nakache) et un Zorglub caricatural (Ramzy Bedia, ex " Eric et Ramzy "). On aperçoit aussi le Fantacoptère et la Turbotraction…
"Les Aventures de Spirou et Fantasio" par Alexandre Coffre est un projet absurde et un film irregardable. Soit on est fan de la bande dessinée, et on se prend la tête dans les mains, atterré de constater à quel point les scénaristes de ce machin ont pillé les trouvailles de Franquin sans jamais rien comprendre à la poésie de son univers. Soit on connaît peu ou mal la série, et on regarde cette comédie d’aventures surexcitées sans comprendre les relations entre les personnages (qui déboulent dans le récit comme des diables d’une boîte, sans que le réalisateur prenne la peine de les présenter valablement) et sans voir ni la saveur ni l’intérêt d’une intrigue faite de bric et de broc. Dans les deux cas de figure, qu’on soit lecteur ou non, ce spectacle débile est une épreuve pénible.
D’où, question: quand le cinéma français et son armée de tâcherons vont-ils cesser de s’emparer du patrimoine de notre belle bande dessinée pour le piétiner sans vergogne ? Car si Alain Chabat a réussi un "Astérix" avec "Mission Cléopâtre", il reste l’exception dans une liste de plus en plus longue de navets innommables. Il est peut-être temps de siffler la fin de la récréation… Ah non, j’oubliais: un "Gaston" réalisé par Pef, qui a déjà commis "Les Profs", débarque au printemps… Tous aux abris !