Bon double shot ce soir:
Mon choix: Nile Hilton Incident (Le Caire Confidentiel en french). Un polar devenant thriller politique égyptien. On est au tout début 2011 et les printemps arabes sont en incubation. Une chanteuse de cabaret est égorgée dans le Hilton Caïrote, et une témoin sud-soudanaise est témoin. On fait appel à un flic bien ripoux (veuf et légèrement alcoolo) mais il progresse plus (et plus vite) que le pouvoir ne le souhaite. Tour à tour ralenti, puis encensé (il passe de commandant à colonel, pour un flic de rue) parce qu'un proche du régime est concerné. Niveau acteurs, on sent bien le coté local, qui fait dans le réalisme et passe par quasi toutes les couches de la société. Même si le cadre est essentiellement urbain, le dépaysement est garanti.
On peut se demander s'il y a un but politique au film, car si clairement la pourriture sous Moubarak est dénoncée, rien n'est mentionné à propos des frères muslims (totalement absents)... Quoi qu'il en soit, il me semble improbable que le film n'ait pas eu l'aval du nouveau régime (militaire lui aussi). Bref, un film plutôt bien foutu niveau scénar et assez correctement filmé. Par contre, cela aurait été une bonne idée d'engager un laveur de pare-brises pour les nombreuses scènes filmées à l'intérieur de gnolebas, car on s'en fout que Le Caire soit balayé constamment par les vents du Sahara. Cela m'étonnerais que le film ne ramasse pas un oscar un césar ou un golden globe au début de l'an prochain, car le films termine avec une fin époustouflante, même si assez prévisible. un bon 9/10
Son choix: Certain Women. tranche de vies (+/- séparées) de quatre femmes perdues dans un bled au piémont des Rocheuses dans un Montana très rural (et d'une certaine beauté paysagère >> bonjour les mirettes) enneigé. La première est une avocate célibataire (mais pas trop pratiquante
) qui doit défendre un client arrivé au bout de ses nerfs et qui commet le presque irréparable. La 2è est une mère de famille (une ado capricieuse et un mari jouant deuxième violon) qui essaie de construire la maison de ses rêves sur le terrain de son choix, où elle campe avec sa tribu. Aucun lien entre les deux premières. Le troisième chapitre raconte une amérindienne solitaire travaillant (seule apparemment) dans un ranch de chevaux et qui fait rencontre avec une prof/avocate venant de Billings (deux heures de petites routes, si la météo hivernale l'autorise). Les deux sympathisent chaque semaine autour d'un plat dans le "diner" du coin encore ouvert à l'heure tardive, jusqu'au jour où la prof est remplacée... pour trajets trop longs. Dans cette dernière histoire, on croise brièvement l'avocate du premier chapitre, mais c'est tout. Sobriété et lenteur de scénar sont de rigueur, mais le tout sonne très juste et il n'y a pas de voyeurisme autre que ce qui est nécessaire pour nous donner les clés de ces vies tout-à-fait ordinaires, où la religion est assez peu abordée. Heureusement, le film ne semble pas dénoncer non plus une vie machiste comme on aurait pu le craindre en le situant dans un tel cadre rural. 7 pour moi et 8/10 pour elle
![[:bdgest]](./images/smilies/bdgest.gif "Mur")
![[:kusanagui:6]](./images/smilies/kusanagui.gif "MDR")
