Vu hier soir
Elle de Verhoeven, avec, donc, Isabelle Huppert :
nexus4 a écrit:Je sais que c'est une hérésie cinéphilique, mais j'ai toujours trouvé qu'elle jouait faux. Depuis ses débuts.
Et plus elle devenait l'égérie du cinéma d'auteur franco-autrichien, plus ca empirait.
On doit partager la même hérésie car je suis assez d'accord avec ça. Huppert m'insupporte et je ne voue guère plus de sympathie à Philippe Djian, auteur du roman ici adapté. Autant dire que je ne partais pas totalement gagnant dans l'histoire même si j'ai voulu faire confiance à Verhoeven. En plus les critiques dont j'avais eu écho étaient dithyrambiques. J'aurais dû me douter que "Verhoeven" et "bonnes critiques" ensemble, il devait y avoir comme un problème quelque part.

Le problème, à mon avis, n'est pas que le personnage de Huppert réagisse à ce qui lui arrive de façon "anormale" par rapport aux attentes, que son perso soit totalement "opaque" et que ses raisons et ses sentiments nous échappent en permanence ; en soi, ça me semble un choix pas moins intéressant qu'un autre (et du coup Huppert, vu son jeu ou ce qui lui en tient lieu, c'est un casting assez judicieux pour ça) ; le problème, c'est que personne
dans le film n'a l'air de vraiment s'en étonner, d'y réagir autrement que par un hochement d'épaules. Ou peut-être plus exactement, le problème (d'où découlerait l'énoncé précédent), c'est qu'ils sont tous comme ça... et qu'au bout d'un moment ça fait beaucoup. Le fils complètement à l'ouest, l'ex-mari, l'amant, les deux voisins, la mère, la collaboratrice / meilleure copine et plus si affinités, la copine du fils, pas un seul ne m'a paru crédible, ni eux ni les relations qu'ils entretiennent entre eux. Du coup, il reste un film qu'il est sans doute très intéressant d'analyser
a posteriori sous tas un tas d'angles (ça je ne le lui enlève pas,
c'est pas The Revenant non plus...), sauf que l'exercice est rendu un petit peu vain par l'artificialité complète du matériau : une collection d'automates qui manquent singulièrement de chair et de sang -- un comble, quand même, pour du Verhoeven.
