
j'avais lu (et apprécié) le romanet je me demandais à quoi pouvait ressembler le film.
déjà, le titre original (Jackie Loves Johnser OK? ) est nettement meilleur que le titre français, mais sans doute que "Jacquie aime Clotaire, D'ac' ?" sonnait moins rock. Je vais n'utiliser queles noms français pour la suite, par clarté)
Parce que transposer le récit dans les docks du Nord de la France fait perdre tout un aspect de l'intrigue. Le désert social persiste, mais le rôle de l'IRA passe à la trappe. mais, soit, si on part du principe qu'il ne s'agit que d'une péripétie, et que le sujet n'est pas là, pourquoi pas ?
Changer complètement le paysage famiulial, pour quoi pas ?
Dans le roman, le père de Clotaire est un loser total et alcoolo, sa mère meurt subitement, ce qui le fait terriblement souffrir. Les parents de Jacquie sont tous les deux vivants et la relation entre la mère et la fille est finalement assez touchante.
Pour le reste, le film suit plus ou moins la structure du roman. pourtant, dès la deuxième minute, gros changement
dans le roman, le doute persiste sur la mort ou non de "Clotaire", le film le tue directement, même si, spoiler dans le spoiler, en fait, c'est pour du flanc
mais, bon, encore, c'est un choix, et je dois reconnaître que Gilles Lellouche n'a pas fait celui de la facilité. Il essaye d'être original et de proposer des idées de mise en scène.
Le début est prometteur. Les jeunes acteurs sont bons et quelques scènes font mouche. Chabat est très touchant. Par contre, Poelvoorde n'est pas crédible en parrain dangereux. Bouchez n'a rien à défendre, mais c'est toujours bon de la voir. Et puis ? flash foorward, passage à l'âge adulte et plus rien ne va.
Le film perd tout enjeu, en perdant complètement le personnage féminin.
C'est une histoire d'amour et l'amour, c'est mieux à deux. le roman alterne les chapitres sur les deux protagonistes, que nous voyons évoluer et dont nous partageons les états d'âmes. le film se focalise sur Clotaire qui a un charisme de fromage blanc moisi et Jacquie devient complètement inexistante. Au lieu de suivre un chassé-croisé amoureux sur fond de misère sociale, on se retrouve avec des effets en tocs. Pire, le film finit par romantiser une figure de bad boy, avec la jeune fille qui se languit de son "mauvais garçon" trop sexy.
Le roman n'est pas très long, contrairement au film, qui n'en finit pas, tout en évacuant tout ce qui rendait le roman intéressant, pour culminer avec un dernier acte, ajouté au roman, qui est ridicule et en perd même la noirceur, tout en, de nouveau, fétichisant la violence aec un petit clin d'oeil.
pour résumer très fort la fin du roman, il faut savoir que Jacquie a eu un enfant de Clotaire, qui l'ignore et a épousé un type avec qui elle a eu un deuxième enfant, avant de divorcer parce qu'il vrille complètement. Lorsque Clotaire sort de prison, il se lance dans le trafic de drogue et il devient un petit caïd local, mais lorsqu'il retrouve Jacquie, elle exige qu'il se range, ce qu'il tente de faire, mais il se fait rattraper par son passé et se fait abattre.
dans le film, tout va très vite pour se conclure avec cette fin idiote, qui efface l'exécution de Clotaire pour tomber dans un drôle de pudding vaguement romantique, et cette dernière scène stupide ou Jacquie glorifie la violence de son mec en menaçant le patron.
du constat froid et désabusé de Neville Thompson sur l'impossibilité tragique de sortir de sa condition, il ne reste rien
donc, pas ouf