HervB a écrit:Tireg a écrit:Stéphane Beaujean, il est là pour vendre de la BD comme il vendrait des pneus on dirait...
Je ne sais pas s'il s'y connait en pneus, le Stéphane. Par contre, il connait très très bien les marchés mondiaux de la BD et de leur évolution. Et foncièrement, il a raison car on voit bien depuis quelques temps que le système de la BD franco-belge est à bout de souffle.
Quand à la citation de Aramis90 concernant la production manga au Japon, il faut savoir qu'avoir 4 ou 5 assistants ne concernent que les mangaka à succès publiant dans des hebdomadaires. La plupart en ont un ou deux, et à temps très partiel. Et même là, comme rappelé par Xavier Guibert sur twitter (et autres), lesdits mangaka perdent souvent de l'argent (ce sont eux qui rémunèrent leurs assistants) lors de la prépublication. Ils vivent grâce aux publications reliées (tankobon) et gagnent vraiment de l'argent grâce aux adaptations et produits dérivés.
Alors, oui, il n'est pas possible d'appliquer le modèle économique du manga en France (pour de nombreuses raisons), mais ça n'empêche pas de produire du manfra en mettant en place un système viable pour tout le monde. Et si on dit "ça ne marchera pas", ça sera le cas et le marché sera pris par d'autres.
J'ai un gros gros doute sur l'application au franco-belge de ces méthodes japonaises (ou américaines dans une certaine mesure).
Alors oui, ça a toujours existé les auteurs qui filent un coup de main aux copains pour terminer un album (cf. Franquin, Roba, Jidéhem, Peyo etc...), ou les studios (Hergé, Peyo...), mais la systématisation de ces méthodes me semble aller à l'encontre de la fameuse "exception culturelle française".
Mais oui, je vois bien qu'il y a une massification du manga à l'international, et que la réaction actuelle va vite montrer ses limites en se sclérosant (repli total sur des "valeurs refuges" comme Batman ou Spider-Man aux US, Gaston, Astérix, ou spin-offs de séries vendeuses en franco-belge). Mais je ne suis pas sûr que faire du manga en France soit une solution. La BD est une culture, pas une industrie du taylorisme.
Cela dit, je n'ai pas LA solution pour autant !