Hero of Arkham a écrit:J'ai acquis Watchmen il y a deux semaines. Je l'ai commencé et j'ai lu les 3 premiers chapitres, mais j'ai beaucoup de mal à m'y mettre. En fait, le problème n'est pas le dessin old school, mais plutot la complexité du scénario.
Habitué de lire des comics d'une traite (dont le dernier en date Punk Rock Jesus), je m'attendais à pouvoir couper Watchmen en 2-3 parties. Mais le scénario est tellement riche qu'il me fait énormément de temps pour 1 chapitre.
Et-ce que ça vous est aussi arrivé ?
Moi, je l'ai découvert dans la VF de Zenda, traduction de Manchette. Donc, je lisais par tranche de deux épisodes. J'ai eu la sensation dont tu parles, cette impression de découvrir un truc étonnant, nouveau (j'aime beaucoup l'image de "
découvrir un nouveau langage" exprimée par Genug, c'est tellement vrai). Quelque chose qui me dépassait.
Depuis lors, j'ai relu de nombreuses fois d'un bloc. Mais même en connaissant l'histoire et les personnages, ça reste un gros morceau, faut avoir du temps devant soi !
(Et pour digresser sur
Before Watchmen, que je n'ai pas suivi pour ma part, à l'exception de quelques morceaux épars… je dirais que l'énorme déception, au-delà même de l'idée d'exploiter le filon, c'est surtout que ce sont des comics de super-héros d'une grande banalité. Des bons, mais très "tout-venant", quoi. Là où
Watchmen proposait non seulement une réflexion sur le genre super-héros, une vision de la société contemporaine - des années 1980 - avec une grande documentation, une intrigue forte, mais aussi une écriture formelle qui confinait à l'exercice de style. Amanda Conner et Darwyn Cooke ont essayé de reprendre l'aspect formel, mais ça tournait plus à l'hommage et au procédé qu'à l'exercice véritablement fructueux, m'a-t-il semblé. Comme je le disais dans une autre discussion, la force de
Watchmen, c'est de systématiser le gaufrier en neuf cases, qui devient la métaphore de la ville avec ses enfilades de fenêtres, mais également de la topographie des lieux : les verticales et les horizontales qui séparent les cases, c'est les rues qui se rejoignent au carrefour fatidique où tout se trouve, le restaurant indien, le kiosque à journaux, le serrurier, la compagnie de taxis… Et rien que ça, c'est inégalable. Faire une suite, même sous forme de préquelle, c'était fichu d'avance.)
Jim