biborax a écrit:La baisse des avances c’est pas normal, c’est à l’éditeur de prendre le risque financier de la publication. C’est son boulot.
Il y a là un point intéressant qui est souvent escamoté: le passage d'une rémunération à la page à un système d'avances sur droit a représenté un désengagement total de la part de l'éditeur dans le financement de la création. Aujourd'hui, l'éditeur se contente de rémunérer l'exploitation de la création, tout revendiquant souvent une sorte de "co-propriété de la création" (cf. les diverses déclarations de Vincent Montagne en début d'année). Le risque du financement de la création repose intégralement sur l'auteur aujourd'hui.
Par ailleurs, le risque financier lié à la publication est partagé par l'auteur et l'éditeur -- et les éditeurs ont tôt fait de souligner combien les avances sur droits qu'ils consentent sont une sorte de sacrifice de leur part (puisque, comme ils aiment à le répéter, seulement 20% des titres se révèlent rentables). Sauf que le modèle économique de l'éditeur est basé sur une mutualisation du risque (un peu comme les produits de placement), alors que la rémunération de l'auteur dépend d'un seul titre.
biborax a écrit:Après pourquoi 50 % des auteurs sont mal payés, pourquoi pas 100 % ? Qu’est ce qui fait que l’auteur x mérite mieux que l’auteur Y ??
L'arbitrage se fait, à nouveau, sur la base du risque qu'envisage l'éditeur. Un auteur bien établi est rassurant, puisqu'il amène avec lui un potentiel de vente minimum garanti (ou presque), ce qui fait qu'on pourra lui offrir plus pour qu'il n'aille pas voir la concurrence. La question, ensuite, est de savoir si le niveau de rémunération proposé est à la juste hauteur de ce que l'auteur rapporte vraiment à l'éditeur.
La répartition moyenne donnée par le CNL (et bien d'autres observateurs du livre) montre généralement que l'auteur gagne autour de 10% du prix de vente TTC, alors que l'éditeur gagne 20% (le reste se partageant entre imprimeur, diffuseur-distributeur, libraire et TVA). Cette répartition est-elle juste? C'est là la grande question...