de fandesuperheros » 28/08/2020 11:12
j'étais allé au japon, et j'ai rencontré un des anciens éditeurs de tezuka....quand on dit que les auteurs franco belges sont fainéants, bien sur on exagere un peu, mais pour les auteurs qui vivent de leur art (contrairement aux petits jeunes qui font ca juste le week end car ils ont un boulot a coté pour vivre), sortir un album par an (et encore je suis gentil), c'est deja un miracle (je trouve lambil par exemple assez pro dans son rythme), parce que des pseudo artistes a 1 planche par mois, il y en a un paquet
parce que n'en déplaise aux puristes de l'art, la BD, ca reste quand meme un produit, et il faut maintenir un minimum d'interet via une parution regulière
j'en reviens à mon exemple de tezuka.....tout dieu du manga qu'il était, son éditeur faisait son boulot d'editeur (comme la plupart des editeurs au japon d'ailleurs), en le contactant regulièrement, ou en lui rendant visite pour suivre l'avancement des travaux, en lui mettant la pression sur les deadlines.....bref, c'est ca que doit faire un editeur, parce que des auteurs qui glandent en france, sans etre mechant ou critique, il y en a un paquet.....je dis pas que c'est l'usine et qu'il faut etre 8h par jour sur sa planche a dessin, mais il doit y avoir un juste equilibre que certains auteurs ne respectent pas du tout
quand au numérique, ca supprimerait effectivement pas mal d'intermediaires (distributeur, imprimeur, libraire), mais je dirais que si l'auteur a confiance en son boulot et son talent, il pourrait meme se passer de l'editeur, parce que vu le peu de pub que fait l'editeur, l'auteur peut lui meme scanner ses planches, en faire un fichier, et le proposer sur une plateforme....et faire lui meme sa pub sur les divers forums et reseaux sociaux
mais reste le probleme du prix du livre numerique, et surtout le probleme du piratage, car meme a 3€ le livre, beaucoup prefereront le telecharger illegalement (ce qui se fait deja.....moi meme je n'achete que mes incontournables ou mes auteurs favoris, ou les grands classiques et integrales - ce qui fait deja pas mal de trucs chaque mois....mais pour le reste, c'est lecture sur des sites de lecture en ligne gratuits notamment pour les comics et es mangas, un peu moins pour le franco belge
une excellente description du passage au numérique et des ses bienfaits pour les auteurs qui veulent s 'en donner la peine est faite dans le très bon manga "bienvenue chez protect", qui decrit aussi très bien le declin du papier....certains ressortent les bons chiffres du secteur de la BD, mais tout cela est artificiellement gonflé par la surproduction des editeurs, les a valoir des libraires, et les allers retours non valorisés des invendus (convertis en bons d'achat à utiliser sur les prochaines sorties de l'editeur).....si les chiffres ne tenaient pas compte de ce système faussé mais uniquement des ventes réelles (et encore, on dit merci au manga qui booste les chiffres), ils seraient bien moins glorieux
pour le numerique, on va prendre un exemple d'un auteur qui vend assez bien, disons 15-20 000 exemplaires....imaginons qu'il decide de se passer d'editeur, de passer au tout numerique, et de faire son auto promo.....en vendant son livre 5€ au lieu de 12-15€ (voir plus) dans le commerce, il prendrait via une plateforme dediée (dans le pire des cas un truc genre amazon qui prend 30%, mais idealement plutot un site specialisé dans la BD à 20% par exemple, ce serait correct....ou encore mieux, sur le site perso de l'auteur, auquel cas 100% des bénefs sont pour lui).....il lui suffirait alors de vendre 3-4000 exemplaires pour gagner autant qu'avant, et au dela, c'est le jackpot.....je pense meme que le site de midam est un bon exemple, car il vend aussi des BD dedicacées a tarif unique, des goodies, etc...
dis comme ca, ca demande bien sur plus que ca, c'est moins simple en vrai, mais surtout, ca suppose que l'auteur bosse plus, fasse du boulot qui ne soit pas du boulot d'auteur, (scans, pub, vente, etc...), mais quand on depend de ses ventes, ca en inciterait aussi certains à produire plus en cas de succes