icecool a écrit:Tout le monde semble obnubilé par le prix alors que la première des problématiques demeure... la visibilité. Noyé au milieu de la surproduction, perdu sur un rayonnage peu visible ou derrière une pile du best-seller du moment, chassé la plupart du temps par les nouveautés, quelle est exactement la chance offerte à la grande majorité des albums ? Et combien de fois n'a-t-on déjà attendu : "Je ne l'avais pas vu passer/en librairie/etc."
Personnellement, même si j'en avais le budget, je pense qu'il y a au moins 80 % de la production BD et littéraire qui ne m'intéresse absolument pas.
Les elfes, les trolls, les nains, les druides et les marmottes ... je ne feuillette même pas.
Et je pense que c'est pareil pour tout le monde. Nous avons nos goûts et nous faisons le tri.
La surproduction elle est partout. Parce que l'homme moderne est lui-même sur-consommateur.
Si demain nous achetons moins, les entreprises produiront moins.
Les 1ers responsables, ce sont les consommateurs.
Pour le prix, c'est une lapalissade, mais en temps de crise, on rognera toujours sur les achats "non-essentiels".
"Les 5 Terres" ou 5 fruits et légumes pour nourrir ses enfants, le choix est vite fait.
Thierry_2 a écrit:et les mangas, j'ai aussi l'impression qu'on considère le marché de manière très caricaturale, alors qu'en fait, il fonctionne comme le franco-belge sur quelques séries qui se vendent outrageusement bien, alors que tout le reste vivote, profitant des succès pharaoniques de quelques uns.
Entièrement d'accord
Je lis très peu de mangas. Mais ces derniers temps, j'étais à la recherche de plusieurs titres. Impossible de les trouver, même en GSS. Et je parle pas de choses ultra-pontues non-plus (je recherchais Shigeru Mizuki, pas forcément le mangaka le plus anonyme, et Maison Ikkoku, pas non-plus un truc inconnu).
Un peu comme en FB, des titres "mainstream" comme Astrid Bromure ou Shelton & Felter, qui ne sont pas non-plus des albums de niches, je ne les vois jamais nulle part.
Thierry_2 a écrit:Mais là où il y a un élément qu'on néglige, je crois, c'est dans le rapport à l'objet.
Sauf cas rare, les mangas restent des livres par chers, qui ne cherchent pas à faire joli dans une bibliothèque ou sur la table du salon. Il n'y a pas de spéculation sur les éditions originales. On les achète, on les lit, on les range, on les relit... mais l'objet-livre ne dépasse pas son rôle purement fonctionnel. Même intuitivement, cela en fait un bien de consommation, formaté, qui incite plus à l'achat que le franco-belge qui se perd dans sa schizophrénie : se revendiquer populaire et accessible tout en misant sur un aspect "élitiste" en prônant le bel objet qui détonne, coute cher et déjoue le réflexe d'achat. On prend, on soupèse, on feuillette, on hésite et on redépose souvent. Surtout qu'il ne s'agit plus de continuer une histoire, mais de sans cesse se lancer dans l'inconnu d'une série courte ou d'un one-shot.
D'accord également.
Faut avoir en tête que le manga à l'origine est lui pour le coup de la lecture de gare, qui se jette une fois lu et n'est pas conçu pour être conservé en "précieux".
Le FB, on dérive de plus en plus vers l'objet.
Combien ici achètent un livre pour son esthétique, le placent sur leur bibliothèque et ne l'ouvrent pas ?
Moi-même je suis de plus en plus attiré par l'objet en lui-même.
En ce moment, je suis cette collection :
11,99 € le bouquin, parution 1 / semaine. Çà fait quand même du 50 €/mois pour 1.000 € au final. Beaucoup plus cher que la collection poche et beaucoup moins pratique (çà m'arrive de partir en vacances avec 4 à 5 livres de poche, là c'est beaucoup plus compliqué).
Sans compter le retard de lecture (1 par semaine c'est chaud).
Mais l'objet est magnifique, proche des originaux et le plaisir de lecture incomparable avec un format poche.
Alors c'est un choix, 50 euros par mois çà fait autant de budget BD en moins.