C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

[Brian Addav]

Message précédent :
T’as une source pour un tel volte-face ?

Parce qu’a priori, les éditeurs ricains semblaient plutôt confiant :
https://www.comicsblog.fr/50059-Les_com ... _le_moment
(Article du 15 avril).

[Thierry_2]

oui, ils sont confiants pour le moment, mais c'est capitaliser sur le fait que l'administration est pondérée et qu'elle ne change pas de veste toutes les semaines. Confiant aujourd'hui ne veut pas dire que dans 2 semaines, le ton va changer.
Et, d'un point de vue idéologique, l'adminstration Trump multiplie les ingérences partout où c'est possible, allant jusqu'à vouloir débarrasser la Smithsonian Institution de toute «idéologie inappropriée»
s'il entrent déjà dans les musées et nettoyent les bibliothèques, il ne faut pas espérer qu'ils ne vont pas se pencher à un moment sur les comics, surtout qu'il s'agit d'une vitrine du soft power US.
on a déjà vu Disney reculer: après avoir teasé l'intégration d'un personnage trans, ce dernier a été effacé, alors qu'un personnage très catholique a été intégré.
les éditeurs indés risquent de payer le prix fort, par manque de résistance économique
Marvel va suivre la ligne de la maison-mère
DC, pas sûr qu'ils soient plus courageux
vous imaginez si JD Vance tombe sur Saga (discours anti-guerre, couples mixtes dans tous les sens, métissage, presonnage trans...) ou Bitch Planet (je ne sais pas par où commencer) ?

[Bolt]

Après les annonces d'aujourd'hui révisent celles d'hier, c'est très instable.

Dans le financement participatif axé jeux de société (fabrication en Chine, dispatching dans le monde entier), c'est même la grosse angoisse, déjà que les transports de marchandises en bateaux ont des tarifs très fluctuants.

[Brian Addav]

L’article que j’ai mis explique un truc intéressant sur le fait que les livres sont vraiment un truc à part.

[han_solo]

Après l’euphorie des années Covid, l’hécatombe des librairies spécialisées dans le manga
https://www.lefigaro.fr/medias/apres-l- ... a-20250422

[nexus4]

Communiqué du CNL :

Librairies : créations, fermetures, reprises - Chiffres 2024

À l’occasion de la Fête de la librairie indépendante qui se tiendra le 26 avril prochain, le Centre national du livre (CNL) actualise ses données (publiées en mars 2023) sur la démographie des librairies.

Le CNL constate un fléchissement des créations de librairies en 2024, qui demeurent cependant nombreuses, après trois années record, post-Covid. Tendance qui devrait se confirmer en 2025.

Par ailleurs, les fermetures sont en hausse notable et concernent en grande partie les librairies récentes. Les reprises quant à elles restent stables.

Ces évolutions interviennent dans un contexte de tensions économiques liées à l’augmentation des charges fixes des librairies et à l’attrition du volume de vente conjugué au développement des ventes en ligne de livre neufs et d’occasion qui invite à une grande vigilance pour le maintien durable d’un tissu solide de librairies en France.

Ces données concernent des librairies dont la vente de livres neufs est l’activité principale[1].

En 2024, le CNL dénombre, selon les données à sa disposition, 129 ouvertures de librairies et 72 fermetures, soit un solde net positif de 57 établissements, auxquelles s’ajoutent 60 reprises.

Des créations de librairies toujours nombreuses mais en recul progressif en 2024

Un tiers des créations comptabilisées, soit 44 établissements, a été soutenu soit :

Directement par le CNL dans le cadre de son aide à l’investissement (12) ;
Dans le cadre des conventions territoriales tripartites DRAC-CNL-RÉGION, opérationnelles actuellement dans onze régions (32).

Après trois années de créations record de 2021 à 2023 – avec une moyenne de près de 150/an –liées pour l’essentiel à des reconversions dans le prolongement de la crise sanitaire, on enregistre un premier recul en 2024 à près de 130 ouvertures effectives. Environ 600 librairies ont ouvert en quatre ans, soit deux fois plus que durant la période 2017-2020.

Les créations 2024 sont des librairies de tous profils et de toutes tailles, toujours majoritairement généralistes (74 %) et, pour un quart, spécialisées voire multi-spécialisées. Parmi celles-ci un peu moins d’une sur deux est une librairie de bande-dessinée (hors mangas).

Ces implantations nouvelles viennent pour certaines combler des zones blanches dépourvues de librairie, d’autres à l’inverse viennent renforcer de manière inappropriée la concurrence.

Une nouvelle tendance se confirme : les ouvertures de librairies dotées d’un espace thé ou café, généralistes mais aussi spécialisées, ont doublé depuis deux ans. Elles représentent en 2024, 32 ouvertures soit une librairie sur quatre, et une librairie sur trois parmi les généralistes. Trois sur cinq ont ouvert ces deux dernières années dans des communes de moins de 15 000 habitants.

Si les ouvertures de ces quatre dernières années ont concerné tous les départements, trois sur cinq l’ont été dans 25 départements, dont 12 littoraux, comptant presque tous une agglomération importante ou une métropole. L’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne totalisent à elles seules 14 départements concernés et plus de 40 % des projets concrétisés. Trois autres régions se distinguent également : la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et PACA. Cet effet de concentration doit être relativisé au regard d’autres évolutions parallèles.

Depuis 2021, les librairies généralistes ont continué à s’implanter dans des communes de moins de 15 000 habitants (plus de 3 sur 5), pour partie périurbaines, mais majoritairement isolées, et même de moins de 5 000 habitants (3 sur 10). Ainsi, plus de 270 communes sont nouvellement dotées en quatre ans.

Les communes de plus de 100 000 habitants totalisent un cinquième des créations, avec une proportion de librairies spécialisées logiquement bien plus importante que la moyenne nationale (45 %).

Depuis 2021, le CNL a soutenu directement près d’une centaine de créations de librairies en s’assurant de la formation et de l’expérience des porteurs de projet, ainsi que de la pertinence et de la viabilité du projet, notamment au regard de l’offre préexistante sur le territoire.


Des fermetures en hausse significative

Après une période stable de 2017 à 2022, au cours de laquelle on comptait entre 30 et 40 fermetures par an, le CNL dénombre 60 fermetures en 2023 et 72 en 2024 dont un tiers de spécialisées.

40 % des fermetures ont concerné des librairies ouvertes depuis 2017, dont un tiers né avant la crise sanitaire et deux tiers à compter de 2020. Les fermetures concernent également pour 7 % des librairies reprises durant cette période.

Ces chiffres confirment la fragilité d’un nombre important de projets engagés dans cette période, notamment dans le cadre de reconversion parfois entreprises par des personnes n’ayant pas une expérience suffisante de la librairie et de projets aux implantations risquées.

À quelques rares exceptions notables, la très grande majorité de ces fermetures concerne des entreprises qui réalisaient un chiffre d’affaires inférieur à 200 000 €.

Le solde net (créations/fermetures), malgré un nombre de fermetures en hausse, reste positif en 2024 (+ 57 établissements), mais inférieur de moitié environ au solde moyen annuel (+ 108) sur la période 2021-2023. En 2024 on compte moins de deux créations pour une fermeture.

Le solde reste toutefois largement positif sur la période 2021-2024 avec + 382 librairies dont 305 généralistes.


Des reprises stables qui constituent toujours un enjeu prioritaire

Le nombre de reprises demeure très stable sur les sept dernières années, autour de 60/an, et concerne à plus de 80 % des librairies généralistes.

Le renouvellement et le renforcement du tissu des librairies procède avant tout des reprises et transmissions de librairies existantes. Le CNL suit particulièrement celles qui constituent un enjeu sur le plan commercial et territorial, à la fois pour l’édition et les acteurs publics.

Un tiers des près de 300 reprises et transmissions réalisées ces cinq dernières années a été soutenu par l’Adelc et le CNL.

En 2024, le CNL est intervenu à travers son aide à l’investissement en faveur de 70 projets dont 25 reprises.