Brian Addav a écrit:A mon avis tu passes à côté du sujet.
Là, ce qu'elle dit, c'est que les éditeurs proposent des projets de moins en moins payés. Et elle les refuse. Point. Elle va va ailleurs. Comme tu le ferais.
Ce qu'elle dit à côté, c'est qu'elle ne comprend pas ceux qui acceptent de travailler au rabais. Et qui du coup participent à cette baisse de rémunération.
Pour faire un parallèle, si demain ton patron t'annonce que toute la boîte est délocalisée en Inde, parce que les Indiens, il les paie moins cher, tu vas sûrement aller voir ailleurs. Mais si au bout de qq années, tu te rends compte que tout le monde délocalise ailleurs pour avoir une main d’œuvre moins chère, et que du coup, toi, t'as beau faire, tu trouves pas de taf malgré toute ta bonne volonté, m'est avis que tu commenceras à te dire que les patrons sont quand même un peu des salauds de pas respecter les salariés, que la mondialisation c'est quand même pas la panacée et je parle pas du libéralisme. T'en voudras pas aux indiens directement, mais tu seras peut-être pour dire qu'un peu de protectionnisme, ce serait pas mal finalement...
C'est marrant (et dramatique à la fois) comme les temps changent.
Il y a quelques années, parler de protectionnisme, de sauver les emplois en France, d'acheter français, c'était mi ringard mi front national-extrême droite-facho.
C'était le temps de la mondialisation heureuse et de la construction européenne des lendemains qui chantent. On allait voir ce qu'on allait voir !
Aujourd'hui,la fête est finie, les français ont ouvert les yeux et ils ont la gueule de bois :
Les emplois industriels et agro-industriels ont quasiment tous été délocalisés dans des pays de crevards (qui le sont moins, du coup), et les autres emplois, que certains pensaient non délocalisables (agriculture, comptabilité, service après-vente, recherche et développement, banque,...) partent aussi. Et sur les rares emplois qui ne sont pas délocalisables, les français sont en concurrence avec des travailleurs détachés en provenance de pays de crevards.
Alors, au risque de me répéter, la situation d'un quarteron d'auteurs en difficulté, c'est vraiment quantité négligeable...
Il y avait beaucoup plus important à traiter avant, quand les français ont fait les mauvais choix (électoraux).
Et puis, question protectionnisme, la culture a déjà été bien servie (statut des intermittents, prix unique du livre). Au marché du livre de s'assainir, en réduisant le nombre d'auteurs et en produisant des BD de meilleure qualité. Seuls les meilleurs vendeurs survivront, chacun dans sa catégorie, et ces auteurs survivants gagneront mieux leur vie.