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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Brian Addav » 10/05/2019 09:01

Message précédent :
rho mais apprenez à lire les arguments des autres bordel, ce que vous êtes ch... quoi...

Tes 3€ c'est pour un dessinateur dans la système de la chaîne complète "auteur-éditeur-imprimeur-diffuseur-libraire" où rien ne bouge. Et effectivement, avec 3€ sur 15€, en en vendant 1000, on voit pas loin.

Mais si l'auteur arrivait à récupérer plus sur ces 15€, ce serait différent.

Et un gars qui s'auto-édite, exemple avec le crowfunding, il prend plus que ces 3€.
Sachant que le coût d'impression pour 1000 albums, au pire tu paies 2.5€ à l'unité mais tu peux avoir moins.

C'est l'avantage d'une campagne de financement, qui n'est que de la prévente avant création si on y réfléchit, (je caricature).
Si t'as ton financement, cad tes préventes, tu sais où tu vas. Et si t'en as prévendu 1000, en enlevant les coûts d'impression, il te reste 12500€ pour faire l'album et l'envoyer.
ça change complètement la donne.

Et donc, suivant le système où l'on se passe, on peut très bien s'en sortir avec uniquement 1000 ventes.

Tout dépend des frais que tu as.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 10/05/2019 09:09

alambix a écrit:Je rebondis tardivement là-dessus. Ton calcul est faux. Il a été dit ici qu'en moyenne sur un album à 15 €, l'auteur gagne 3 €.
Donc avec 1.000 ventes / an, il ne gagne pas 15.000 € annuel (15 x 1.000) mais 3.000 € (3 x 1.000).
Yannzemann a raison. Avec 1.000 albums vendu par an, et rien à côté, tu peux pas vivre "dignement".


D'où les fameuses avances sur droit...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede tzynn » 10/05/2019 09:13

Brian Addav a écrit:rho mais apprenez à lire les arguments des autres bordel, ce que vous êtes ch... quoi...

Tes 3€ c'est pour un dessinateur dans la système de la chaîne complète "auteur-éditeur-imprimeur-diffuseur-libraire" où rien ne bouge. Et effectivement, avec 3€ sur 15€, en en vendant 1000, on voit pas loin.

Mais si l'auteur arrivait à récupérer plus sur ces 15€, ce serait différent.

Et un gars qui s'auto-édite, exemple avec le crowfunding, il prend plus que ces 3€.
Sachant que le coût d'impression pour 1000 albums, au pire tu paies 2.5€ à l'unité mais tu peux avoir moins.

C'est l'avantage d'une campagne de financement, qui n'est que de la prévente avant création si on y réfléchit, (je caricature).
Si t'as ton financement, cad tes préventes, tu sais où tu vas. Et si t'en as prévendu 1000, en enlevant les coûts d'impression, il te reste 12500€ pour faire l'album et l'envoyer.
ça change complètement la donne.

Et donc, suivant le système où l'on se passe, on peut très bien s'en sortir avec uniquement 1000 ventes.

Tout dépend des frais que tu as.


Oui, faut juste prendre 100% du revenu. Et puis tu vas sur le sujet d'à côté, où on se plaint que les libraires sont court-circuités, entre les auteurs qui vont en direct et amazon, ils meurrent alors qu'ils font un vrai métier de conseil.

Et puis il y a la tva aussi à payer. Ca a l'air de rien, mais ça compte aussi un peu.
Et l'impression, parce qu'on ne peut pas tout vendre en pdf.
Et certains auteurs n'ont pas le gout de gérer leur marketing, les emballages et les envois. Faut une bonne logistique et un bon SAV. Et certains ne sont pas hyper fiables non plus... heureusement qu'il y a des éditeurs qui font le boulot.

Avec 1000 exemplaires à un prix "raisonnable" (15€, ce qui mine de rien est déjà bcp), tu tues une bonne partie de la chaine, voire toute la chaine derrière l'auteur si on veut que l'auteur puisse vivre décemment juste de ses bds.

Donc non, un auteur ne peut pas vivre décemment avec 1000 exemplaires vendus par an s'il veut participer un tout petit peu à l'éco-système de l'édition.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Brian Addav » 10/05/2019 09:20

tzynn a écrit:Donc non, un auteur ne peut pas vivre décemment avec 1000 exemplaires vendus par an s'il veut participer un tout petit peu à l'éco-système de l'édition.


On pourrait le penser.
Et c'est un peu le sens extrême de mon post où je ne parle que des auteurs qui s'auto-éditeraient.

Maintenant, si on se met à la place des auteurs, participer à un système où à chaque fois qu'ils réclament un peu de considération on leur répond "vos gueules pensez aux autres", je peux comprendre qu'ils aient envie de s'en barer et qu'ils s'en foutent de tuer cette chaîne qui ne les considèrent pas à leur juste valeur..., mais c'est un autre débat.


Dans ce système, je pense qu'on peut trouver nombres d'éditeurs qui bossent sur des tirages plutôt restreints. tout est question d'échelle.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 10/05/2019 09:22

SI on reprend l'évolution du marché de la musique.

Les musiciens était jusqu'à la fin des années 90, dans le même schéma que ce lui de la BD aujourd'hui. Dans le prix d'un CD, il y avait les taxes, la maison d'édition, la distribution, la production... et là aussi ils touchaient 8-10% du prix d'un CD.

La révolution du numérique a fait disparaître cette chaîne... mais leur rémunération avec. Donc la suppression de la chaîne n'a pas été en leur faveur.

Leurs nouveaux moyens de perception de revenus sont devenus autres : concerts, merch... en cycle court. Sauf que quelques années après les intermédiaires sont de retours et les musiciens se retrouvent dans la situation initiale.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 10:10

alambix a écrit:
Xavier Guilbert a écrit:En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.


Je rebondis tardivement là-dessus. Ton calcul est faux. Il a été dit ici qu'en moyenne sur un album à 15 €, l'auteur gagne 3 €.

J'ai mis en gras la partie importante de mon argumentation.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 10/05/2019 10:13

Xavier Guilbert a écrit:
alambix a écrit:
Xavier Guilbert a écrit:En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.


Je rebondis tardivement là-dessus. Ton calcul est faux. Il a été dit ici qu'en moyenne sur un album à 15 €, l'auteur gagne 3 €.

J'ai mis en gras la partie importante de mon argumentation.

il y aurait de toute façon les frais de fabrication et de distribution, mais je chicane
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede alambix » 10/05/2019 10:18

Brian Addav a écrit:rho mais apprenez à lire les arguments des autres bordel, ce que vous êtes ch... quoi...

Tes 3€ c'est pour un dessinateur dans la système de la chaîne complète "auteur-éditeur-imprimeur-diffuseur-libraire" où rien ne bouge. Et effectivement, avec 3€ sur 15€, en en vendant 1000, on voit pas loin.

Mais si l'auteur arrivait à récupérer plus sur ces 15€, ce serait différent.

Et un gars qui s'auto-édite, exemple avec le crowfunding, il prend plus que ces 3€.
Sachant que le coût d'impression pour 1000 albums, au pire tu paies 2.5€ à l'unité mais tu peux avoir moins.

C'est l'avantage d'une campagne de financement, qui n'est que de la prévente avant création si on y réfléchit, (je caricature).
Si t'as ton financement, cad tes préventes, tu sais où tu vas. Et si t'en as prévendu 1000, en enlevant les coûts d'impression, il te reste 12500€ pour faire l'album et l'envoyer.
ça change complètement la donne.

Et donc, suivant le système où l'on se passe, on peut très bien s'en sortir avec uniquement 1000 ventes.

Tout dépend des frais que tu as.


Admettons. Donc tu gagnes 12.5 € sur un album à 15 € en retirant 2.50 € d'impression.
Sauf qu'à ce gain, il faut retirer :
- les frais liés à ta campagne de financement (création et mise en place d'un site internet, publicité, etc ...) Parce qu'il faut pas s'imaginer qu'en créant ton site dans ton coin, tu vas de suite avoir 1.000 préventes. Sauf à être déjà un auteur connu, mais si c'est le cas, pourquoi s'embêter à se passer d'une maison d'édition ?
- les frais bancaires. Oui, quand tu installes une plate-forme de paiement sur ton site, ta banque va te prélever tout un tas de frais et de commissions sur chacune de tes ventes.
- les charges. Tu veux t'auto-éditer ? D'accord, mais c'est réglementé. En fonction de ta raison sociale, il faudra inclure alors un certain nombre de charges.
- les coûts d'envois. Si tu les re-factures au client, çà va lui coûter un certain prix. Donc, la BD à 15 € va vite passer à 20 € minimum frais de port inclus.
- les frais d'emballages. Un carton, du bulle pour protéger l'album, du papier et de l'encre pour imprimer la facture et le bon d'envoi. De l'adhésif pour sécuriser les carton. Bref, tu peux facilement ajouter 1 € aussi. Si tu le re-factures au client, çà te coûte rien, mais le prix de vente final sera + élevé, donc + difficile de vendre ta BD.
- la TVA, sauf si statut particulier
- les retours. Bah oui, Michel qui va te commander ta BD et va la recevoir avec un coin légèrement abimé, ou un défaut d'impression sur la case 5 de la planche 27, tu vas devoir lui retourner à tes frais (ou lui dire merde, mais en perdant 1 client sur tes 1.000 fidèles)

Pas le temps ici de mettre au propre le coût des charges, mais ce qui est certain, c'est que tu ne gagneras donc pas 12,5 € au final sur une BD à 15 €.
Et ce système ne marche que sur la base de pré-commande (tu imprimes après la vente).
Admettons que tu arrives à dégager 50% de marge nette de ton CA, ce qui me parait beaucoup, tu gagneras donc 7500 € / an sur la base de 1.000 albums vendus. Soit 625 € par mois, alors que tu assumes les casquettes de dessinateur, scénariste, coloriste, éditeur, chef d'entreprise et comptable.

Et j'ajouterai enfin le temps. J'imagine que s'auto-éditer est chronophage comme pas possible, et source de stress constant.
Tu dois combiner à la fois l'artistique et le financier. Tu deviens autant créateur, que comptable. Pas sûr que çà t'apporte une + grande liberté créatrice finalement.
Est-ce qu'au final, 625 €/mois pour une telle masse de travail et de stress, c'est "vivre dignement" ?

Bref, il est faux d'imaginer qu'en se passant d'une maison d'édition, on ne fait que des économies.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/05/2019 10:44

C'est ridicule de se lancer dans ce type de calcul sans vraiment en connaitre toutes les facettes.
Le propos de Xavier était de dire que l'on n'a pas forcément besoin de vendre 50 000 exemplaires pour rémunérer de manière décente les créateurs.
Pour cela, changer le mode de répartition des revenus engendrés par la vente de BD est le levier essentiel.
Pas unique, mais essentiel.
Apres comme le répète Pouffy, il faudra sûrement, en plus du nouveau système de répartition, imaginer d'autres modèles, mais le premier pas, c'est d'admettre que le système est à revoir.
Et, le point de départ de la dernière discussion était que certains avis exprimés ici niaient ce fait pour rejeter le souci sur les auteurs eux-mêmes (par que c'est un loisir, parce qu'ils ne sont pas unis, parce qu'ils peuvent changer d'activités etc.)

Pour imaginer un nouveau système, il faut déjà être daccors sur le fait que l'actuel n'est pas viable et n'est plus en accord avec le marché.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 10:51

alambix a écrit:Euh ... tout le monde ici répète que les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur passion. Ce que tu dis est quand même en totale contradiction, si pour toi gagner moins que le smic, c'est "vivre dignement".

1. il faudrait plutôt dire: "les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur métier." Basculer systématiquement sur le côté "passion", c'est introduire dans l'équation une forme de rémunération (la passion, justement), qui devient par la suite une justification pour une situation au détriment des auteurs: "oui, ils sont mal payés, mais ils font un boulot qui leur plaît."
C'est amusant, parce que ce n'est jamais l'argument que l'on dégaine lorsque l'on parle des grands dirigeants de boîtes avec leurs parachutes dorés et leurs rémunérations mirifiques. Même chose chez les éditeurs -- je cite Vincent Montagne, président du SNE: "Soit on parle amour d’édition, soit on parle chiffres."

2. yannzeman et consorts ont une vision très arrêtée de ce que veulent à la fois les lecteurs et les auteurs: d'un côté, de l'aventure en albums, de l'autre, des livres qui se vendent par milliers. Sans prendre en compte que des livres qui vendent à un millier d'exemplaires peuvent satisfaire les uns comme les autres. Alors qu'il y a des situations très diverses, et des attentes tout aussi diverses.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul modèle, mais plusieurs modèles qui coexistent au sein du marché.
On a des auteurs-artistes qui travaillent avec des éditeurs-passion, qui sont mus par ce que j'appelle "l'impérieuse nécessité de l'existence de l'oeuvre", et pour qui la rémunération est secondaire. Ce sont eux qui se contentent d'être au RSA, parce que l'aventure éditoriale compte bien plus. Et qui sont ravis si ils arrivent à vendre 1000 exemplaires d'un bouquin qu'ils savent être exigeant, mais important à leurs yeux.
Il y a aussi des auteurs qui travaillent avec des éditeurs "commerciaux" (à défaut d'un terme plus adapté), qui visent à toucher un large public, dans un "business model" adapté à cette ambition. Sauf que justement, on s'est rendu compte ces dernières années que ce business model s'est sacrément durci pour les auteurs, et débouche aujourd'hui sur une situation dans laquelle il y a bien une "création de valeur", mais que celle-ci est principalement captée par les intermédiaires et les éditeurs, et que l'auteur se retrouve précarisé alors même que ses livres se vendent correctement. Sachant que de plus, il ne bénéficie d'aucun statut qui lui permettrait de bénéficier des droits basiques auquel n'importe quel autre métier peu prétendre (congés maladie, congé maternité, formation, etc).

Je me suis limité ici à ces deux exemples, mais il existe bien d'autres configurations, motivations et attentes.
La situation est complexe, et on voit bien combien la simplification à outrance finit par desservir le débat autour de ces questions. Ne serait-ce qu'en amalgamant systématiquement ou presque les deux types d'auteurs que j'ai évoqués -- je ne dis pas que l'auteur "commercial" n'aime pas ce qu'il fait, mais il est dans le cadre d'une transaction commerciale, et ce n'est pas un facteur qui devrait compter. Après tout, un plombier peut aimer son boulot, ça ne veut pas dire que ça autorise à le payer moins pour ses interventions.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 10/05/2019 10:54

Je suis d'accord, bien évidemment, avec Alambix (et tzinn).

Si les petits tirages étaient suffisant pour les faire vivre, les auteurs de BD ne tireraient pas la langue comme en ce moment.
Les petites maisons d'édition s'en tirent, d'un point de vue comptable, mais pas les auteurs.

En plus, le merchandising ne peut apporter un plus qu'aux auteurs ayant produit de la BD FB avec personnages récurrents, ce qui est loin, très loin, d'être le cas des albums à petits tirages.
A la rigueur, les adaptations sur d'autres supports (tv, ciné) peuvent rapporter à leurs auteurs, mais enfin, c'est très loin d'être une généralité.

Ce qui serait bien, c'est que des auteurs à petits tirages viennent s'exprimer ici, pour dire si on se trompe ou pas.
Si c'est suffisant de vendre 500 à 1000 albums ; et comment ça se passe les années suivantes (parce que, des auteurs qui produisent 1 album par an, ça à tendance à se faire rare !)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 11:00

alambix a écrit:Bref, il est faux d'imaginer qu'en se passant d'une maison d'édition, on ne fait que des économies.

J'ai fait une longue analyse de l'expérience de Laurel avec Comme Convenu (en deux parties), dans lesquels il apparaît que pour elle, c'était bien plus intéressant de faire ça toute seule.

Sur le reste... je dirais que l'émergence du crowdfunding a beaucoup simplifié les choses pour les auteurs, en permettant de limiter les risques. Il reste que ce n'est pas pour tous les auteurs, mais c'est loin d'être insurmontable. Et cela démontre une fois de plus l'importance d'un petit noyau de fans.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede guiaum » 10/05/2019 11:04

yannzeman a écrit:Je suis d'accord, bien évidemment, avec Alambix (et tzinn).



Ce qui serait bien, c'est que des auteurs à petits tirages viennent s'exprimer ici, pour dire si on se trompe ou pas.
Si c'est suffisant de vendre 500 à 1000 albums ; et comment ça se passe les années suivantes (parce que, des auteurs qui produisent 1 album par an, ça à tendance à se faire rare !)


J'ai vendu un bouquin à 1000 exemplaires, comme son prix est de 22€, j'ai gagné environ 2000€, c'est clairement pas assez pour vivre. Mais mon métier n'est pas auteur de BD, je fais autre chose à coté.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 10/05/2019 12:04

Xavier Guilbert a écrit:
alambix a écrit:Euh ... tout le monde ici répète que les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur passion. Ce que tu dis est quand même en totale contradiction, si pour toi gagner moins que le smic, c'est "vivre dignement".

1. il faudrait plutôt dire: "les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur métier." Basculer systématiquement sur le côté "passion", c'est introduire dans l'équation une forme de rémunération (la passion, justement), qui devient par la suite une justification pour une situation au détriment des auteurs: "oui, ils sont mal payés, mais ils font un boulot qui leur plaît."
C'est amusant, parce que ce n'est jamais l'argument que l'on dégaine lorsque l'on parle des grands dirigeants de boîtes avec leurs parachutes dorés et leurs rémunérations mirifiques. Même chose chez les éditeurs -- je cite Vincent Montagne, président du SNE: "Soit on parle amour d’édition, soit on parle chiffres."

Euh non, tout le monde ne répète pas qu'il s'agit de passion. :shock:
Je suis le 1er à dire que c'est un métier comme un autre !
Et justement, toute la question pour moi, c'est de trouver la meilleure façon de rémunérer les auteurs dignement, en diminuant leur nombre pour augmenter leurs revenus (moins de parts, pour un même gateau)


2. yannzeman et consorts ont une vision très arrêtée de ce que veulent à la fois les lecteurs et les auteurs: d'un côté, de l'aventure en albums, de l'autre, des livres qui se vendent par milliers.

par centaines, plutôt ; par milliers, c'est les ventes de pas mal de BD grand public, comme le dernier Mac Callum, tiré à 12 000 exemplaires.

Sans prendre en compte que des livres qui vendent à un millier d'exemplaires peuvent satisfaire les uns comme les autres.

J'essaye de comprendre :
Des éditeurs proposant des livres qui se vendent à petit tirage (500 à 1000) tout en essayant de plaire au plus grand nombre pourraient vendre plus mais renoncent à en vendre plus ? Parce que si les livres à petit tirage ne se vendent pas plus, c'est pas uniquement un problème de distribution, mais aussi parce que le plus grand nombre des acheteurs ne les achètent pas, non ?



Alors qu'il y a des situations très diverses, et des attentes tout aussi diverses.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul modèle, mais plusieurs modèles qui coexistent au sein du marché.
On a des auteurs-artistes qui travaillent avec des éditeurs-passion,

et votre point 1 ????
(l'argument "passion" ) [:kusanagui:6]



qui sont mus par ce que j'appelle "l'impérieuse nécessité de l'existence de l'oeuvre", et pour qui la rémunération est secondaire.

Vous confondez l'éditeur et l'auteur, alors.
Parce que, si j'ai bien compris le mouvement de colère des auteurs, c'est que leur rémunération est primordiale !


Ce sont eux qui se contentent d'être au RSA, parce que l'aventure éditoriale compte bien plus. Et qui sont ravis si ils arrivent à vendre 1000 exemplaires d'un bouquin qu'ils savent être exigeant, mais important à leurs yeux.

Amis auteurs ravis d'être au RSA, écrivez-nous ! Faites-nous part de votre bonheur de toucher le RSA ! [:kusanagui:6]

Il y a aussi des auteurs qui travaillent avec des éditeurs "commerciaux" (à défaut d'un terme plus adapté), qui visent à toucher un large public, dans un "business model" adapté à cette ambition. Sauf que justement, on s'est rendu compte ces dernières années que ce business model s'est sacrément durci pour les auteurs, et débouche aujourd'hui sur une situation dans laquelle il y a bien une "création de valeur", mais que celle-ci est principalement captée par les intermédiaires et les éditeurs, et que l'auteur se retrouve précarisé alors même que ses livres se vendent correctement.

Pas si correctement que ça, puisque les tirages ne sont pas énormes, et le nombre de titres proposés est trop important pour être absorbé par les acheteurs. L'avalanche de nouveautés fait qu'un titre est chassé par la sortie d'un autre titre, dans les présentoirs.

Sachant que de plus, il ne bénéficie d'aucun statut qui lui permettrait de bénéficier des droits basiques auquel n'importe quel autre métier peu prétendre (congés maladie, congé maternité, formation, etc).

J'ai deux frères qui sont indépendants ; allez leur parler des droits basiques "auquel n'importe quel métier peut prétendre" ! :-D

Je me suis limité ici à ces deux exemples, mais il existe bien d'autres configurations, motivations et attentes.
La situation est complexe, et on voit bien combien la simplification à outrance finit par desservir le débat autour de ces questions. Ne serait-ce qu'en amalgamant systématiquement ou presque les deux types d'auteurs que j'ai évoqués -- je ne dis pas que l'auteur "commercial" n'aime pas ce qu'il fait, mais il est dans le cadre d'une transaction commerciale, et ce n'est pas un facteur qui devrait compter. Après tout, un plombier peut aimer son boulot, ça ne veut pas dire que ça autorise à le payer moins pour ses interventions.


Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 10/05/2019 12:21

yannzeman a écrit:Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.


Ce qu'on dit c'est que trop d'auteurs, trop d'œuvres, pas assez de revenus pour tous les auteurs (les autres acteurs de la chaîne ne se plaignent pas).

Réduire le nombre d'auteurs, c'est réduire le nombre d'œuvres et potentiellement réduite le chiffre d'affaire de la branche... et là les éditeurs ne veulent pas y aller.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/05/2019 12:26

En fait, tu veux trouver la meilleure réponse mais commence par dire que tu l'as, trop de bouquins.
Mais même en partant sur cette unique piste, quel serait ton critère ? Les ventes...
Mais ce que te dit Xavier c'est que ce ne doit pas être le seul critère.
Car vendre par camions ce n'est pas l'ambition de tous, parce que certains livrent vont mettre du temps à trouver leur public, parce que la culture n'est pas que du commerce, parce que le but est qu'il y ait de la place pour tout le monde
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 10/05/2019 12:46

Pouffy a écrit:
yannzeman a écrit:Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.


Ce qu'on dit c'est que trop d'auteurs, trop d'œuvres, pas assez de revenus pour tous les auteurs (les autres acteurs de la chaîne ne se plaignent pas).

Réduire le nombre d'auteurs, c'est réduire le nombre d'œuvres et potentiellement réduite le chiffre d'affaire de la branche... et là les éditeurs ne veulent pas y aller.

je vais énoncer une énormité
des chiottes qui coulent n'ont rien à voir avec une création artistique (malgré Duchamp).
Un livre n'est pas une marchandise.
Ce n'est pas un latte de chez Starbuck.
Un plombier propose un service commercial. Un auteur (et un éditeur) propose de la culture.
Et la culture ne se juge pas selon le même schéùmaa, ni les mêmes critères.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 13:10

yannzeman a écrit:J'essaye de comprendre :
Des éditeurs proposant des livres qui se vendent à petit tirage (500 à 1000) tout en essayant de plaire au plus grand nombre pourraient vendre plus mais renoncent à en vendre plus ? Parce que si les livres à petit tirage ne se vendent pas plus, c'est pas uniquement un problème de distribution, mais aussi parce que le plus grand nombre des acheteurs ne les achètent pas, non ?

Tous les éditeurs ne cherchent pas à plaire au plus grand nombre (et cela vaut aussi pour les auteurs). Encore une fois, beaucoup cherchent d'abord à faire des livres qui correspondent à ce qu'ils apprécient et valorisent, et essaie de trouver un compromis économique qui permette à ces ouvrages d'exister.
Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent les ventes de certains ouvrages, mais certains tiennent simplement à la nature de ces ouvrages: il y des livres plus difficiles, plus complexes d'abord, qui naturellement ne vont pas intéresser un grand nombre de lecteurs. Mais encore une fois, tous les éditeurs n'ont pas comme priorité de ne sortir que des livres qui vendent à des dizaines de milliers d'exemplaires -- et c'est là que j'ai un profond désaccord avec ta manière de voir les choses, ou les approches néo-libérales de certains intervenants du forum.

yannzeman a écrit:Vous confondez l'éditeur et l'auteur, alors.
Parce que, si j'ai bien compris le mouvement de colère des auteurs, c'est que leur rémunération est primordiale !

Ce sont eux qui se contentent d'être au RSA, parce que l'aventure éditoriale compte bien plus. Et qui sont ravis si ils arrivent à vendre 1000 exemplaires d'un bouquin qu'ils savent être exigeant, mais important à leurs yeux.
Amis auteurs ravis d'être au RSA, écrivez-nous ! Faites-nous part de votre bonheur de toucher le RSA ! [:kusanagui:6]

Il n'y a pas de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Ce que je soulignais, c'est l'existence de certains éditeurs qui jouaient le jeu avec les auteurs. Des éditeurs qui n'ont pas comme priorité de s'enrichir, mais bien de travailler avec les auteurs pour donner jour à des ouvrages importants. Et donc des situations dans lesquelles tout le monde partage la même précarité, d'une certaine manière.
Avec les éditeurs commerciaux, la situation est radicalement différente: on va avoir des maisons d'édition qui s'enrichissent (au point que certains se retrouvent dans les Panama Papers), et qui utilisent le rapport de force qui est totalement à leur avantage pour négocier des conditions de contrat défavorables aux auteurs qu'ils publient. Ici, on est très clairement dans une situation d'exploitation.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede tzynn » 10/05/2019 13:47

On est tous d'accord pour dire qu'il y a un souci. Est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le problème dans l'autre sens?

Quel serait selon vous une bonne répartition entre tous les acteurs, et qui fait quoi pour l'argent touché?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede pabelbaba » 10/05/2019 13:57

On sucre le diffuseur et on refile le fric aux auteurs.

Dans la surproduction actuelle, le diffuseur ne sert à rien.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Keorl » 10/05/2019 14:04

tzynn a écrit:On est tous d'accord pour dire qu'il y a un souci. Est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le problème dans l'autre sens?

Quel serait selon vous une bonne répartition entre tous les acteurs, et qui fait quoi pour l'argent touché?

Comme je disais en page 496 avant que tout le monde reparte dans les calculs de revenus : l'éditeur devrait avoir une obligation de maketing minimal dans les contrats, sans quoi la part qu'il prend n'est pas justifiée et l'auteur devrait recevoir une plus grosse part.
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