alambix a écrit:Je n'ai rien contre les BD non-mainstream, il n'y avait aucun jugement de valeur.
Je répondais juste à ton hypothèse "Et même si, demain, on supprimait comme par magie la moitié des sorties" en allant dans ton sens.
Je veux dire que si demain, on supprimait la moitié des sorties, j'imagine que cette moitié concernerait en 1er lieu les titres les moins vendus (c'est économiquement logique).
Et donc, même avec moins de sorties, la plupart des acheteurs n’achèteraient pas forcément + d'albums car les titres supprimés ne les concernant pas, leur budget resterait strictement identique.
Thierry_2 a écrit:alambix a écrit:Je n'ai rien contre les BD non-mainstream, il n'y avait aucun jugement de valeur.
Je répondais juste à ton hypothèse "Et même si, demain, on supprimait comme par magie la moitié des sorties" en allant dans ton sens.
Je veux dire que si demain, on supprimait la moitié des sorties, j'imagine que cette moitié concernerait en 1er lieu les titres les moins vendus (c'est économiquement logique).
Et donc, même avec moins de sorties, la plupart des acheteurs n’achèteraient pas forcément + d'albums car les titres supprimés ne les concernant pas, leur budget resterait strictement identique.
je tiquais juste sur l'opposition que tu sembles faire entre les performances des non-mainstream et mainstream, parce que les réalités économiques sont différentes et que les titres les plus fragiles ne sont pas nécessairement là où on le croit.
alambix a écrit:Je veux dire que si demain, on supprimait la moitié des sorties, j'imagine que cette moitié concernerait en 1er lieu les titres les moins vendus (c'est économiquement logique).
yannzeman a écrit:Quel auteur peut survivre avec des chiffres de vente de 500 à 1000 exemplaires ?
Ca peut contenter le petit éditeur, mais l'auteur, lui, il sera obligé de travailler à côté.
yannzeman a écrit:Thierry_2 a écrit:alambix a écrit:Thierry_2 a écrit:Et même si, demain, on supprimait comme par magie la moitié des sorties, est-ce que les titres restant verraient leur vente multipliées par 2 ? Rien n'est moins sûr.
C'est sûr que si les sorties supprimées sont celles qui de toutes façons ne se vendaient pas, les ventes des restantes n'augmenteraient pas pour autant ...
Reconnaissons que la BD, c'est comme le cinéma. Y'a des petits films d'auteurs tchécoslovaques en N/B qui ne pourront jamais espérer faire le 100ème des entrées du dernier Avengers.
je n'aime pas trop l'expression "qui ne se vend pas" parce que chaque titre a son propre potentiel et un titre "difficile" qui se vend à 1000 exemplaires, voire 500, peut être un vrai succès, alors qu'un titre plus mainstream qui se vend à 2000 exemplaire peut être un four.
Ca et Là communique de manière très ouverte sur ses chiffres de ventes et ils s'en sortent avec des ventes qui paraissent ridicules. Mais le but n'est pas de s'enrichir. Larcenet lui-même disait qu'avec les rêveurs, le but est avant tout de ne pas perdre d'argent.
Je me demande même si le plus compliqué n'est pas pour les auteurs qui sont dans le secteur "mainstream", soumis à une logique commerciale plus aggressive, sans profiter d'une structure éditoriale qui prend le temps d'accompagner les titres et un public restreint mais fidèle.
Quel auteur peut survivre avec des chiffres de vente de 500 à 1000 exemplaires ?
Ca peut contenter le petit éditeur, mais l'auteur, lui, il sera obligé de travailler à côté.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Quel auteur peut survivre avec des chiffres de vente de 500 à 1000 exemplaires ?
Ca peut contenter le petit éditeur, mais l'auteur, lui, il sera obligé de travailler à côté.
Pas forcément. Il y a la fameuse théorie des "1,000 true fans" de Kevin Kelly, qui explique en gros que 1000 "vrais" fans suffisent pour un artiste de musique pour vivre correctement, s'il est capable de récupérer tout l'investissement que ses fans sont prêts à lui donner.
En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.
Le cas de Laurel, avec Comme Convenu, est d'ailleurs une bonne illustration de cette situation étrange, dans laquelle l'introduction d'un éditeur dans l'équation aboutirait à un résultat très nettement au détriment de l'auteur.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Quel auteur peut survivre avec des chiffres de vente de 500 à 1000 exemplaires ?
Ca peut contenter le petit éditeur, mais l'auteur, lui, il sera obligé de travailler à côté.
Pas forcément. Il y a la fameuse théorie des "1,000 true fans" de Kevin Kelly, qui explique en gros que 1000 "vrais" fans suffisent pour un artiste de musique pour vivre correctement, s'il est capable de récupérer tout l'investissement que ses fans sont prêts à lui donner.
En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Quel auteur peut survivre avec des chiffres de vente de 500 à 1000 exemplaires ?
Ca peut contenter le petit éditeur, mais l'auteur, lui, il sera obligé de travailler à côté.
Pas forcément. Il y a la fameuse théorie des "1,000 true fans" de Kevin Kelly, qui explique en gros que 1000 "vrais" fans suffisent pour un artiste de musique pour vivre correctement, s'il est capable de récupérer tout l'investissement que ses fans sont prêts à lui donner.
En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.
Le cas de Laurel, avec Comme Convenu, est d'ailleurs une bonne illustration de cette situation étrange, dans laquelle l'introduction d'un éditeur dans l'équation aboutirait à un résultat très nettement au détriment de l'auteur.
pabelbaba a écrit:Si ce n'est que la logistique de vente de CD/MP3 et de BD, ce n'est pas vraiment la même chose.
yannzeman a écrit:Donc on en revient à la question :
quel auteur peut vivre dignement avec des ventes de 1000 exemplaires ?
réponse : aucun.
Keorl a écrit:Après il y a aussi le cercle vicieux/vertueux qui fait qu'un titre censé se vendre va être poussé sur toute la chaîne pendant que d'autres titres tout aussi bons (et avec plus ou moins le même public cible) ne le sont pas, ce qui aide/entraîne des différences de ventes, qui justifient de recommencer à l'album suivant de la série ou de l'auteur.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Donc on en revient à la question :
quel auteur peut vivre dignement avec des ventes de 1000 exemplaires ?
réponse : aucun.
J'aime beaucoup cette illustration d'une envie de débattre.
yannzeman a écrit:Sauf que, même si cet auteur vendait sans intermédiaire, jamais il ne récupérerait 100% du prix de vente.
Le cout d'impression, de distribution, la gestion des retours ; je ne vous apprend rien, vous connaissez la problématique mieux que moi.
Keorl a écrit:Je pense que le but de sa remarque n'est pas d'analyser les possibilités du mode sans intermédiaire, mais de faire remarquer que quoi qu'il arrive, l'auteur ne peut pas empocher tout le prix de l'album. S'en suit un calcul simple : 500 albums x prix de vente, divisé par 6 ou 12 mois de travail, savoir que l'auteur a forcément gagné moins, conclure que le gars ne peut pas en vivre dignement.
Keorl a écrit:Je pense que le but de sa remarque n'est pas d'analyser les possibilités du mode sans intermédiaire, mais de faire remarquer que quoi qu'il arrive, l'auteur ne peut pas empocher tout le prix de l'album. S'en suit un calcul simple : 500 albums x prix de vente, divisé par 6 ou 12 mois de travail, savoir que l'auteur a forcément gagné moins, conclure que le gars ne peut pas en vivre dignement.
Xavier Guilbert a écrit:
Ensuite, j'ai l'impression que "vivre dignement" pour beaucoup ici, c'est gagner bien plus qu'un SMIC. Chacun ses attentes -- encore une fois, je connais des personnes qui oeuvrent dans la bande dessinée (auteurs, mais aussi éditeurs) qui se contentent de moins. Je me souviens d'une phrase prononcée lors d'une table ronde à Périscopages il y a quelques années, où un éditeur expliquait que sa petite maison d'édition était subventionnée par le RSA (sous-entendu: il ne se payait pas, et vivait simplement avec le RSA).
Bref, ce que je veux dire par là, c'est qu'il existe beaucoup de motivations et de situations, et que de déclarer comme ça, tout de go, que telle somme ne suffit pas à quelqu'un pour vivre (alors que, je le rappelle, le rapport des EGBD a des chiffres bien plus alarmants), c'est péremptoire et très mal renseigné.
Xavier Guilbert a écrit:En gros, un auteur de bande dessinée qui vendrait un livre à 15€, et récupérerait 100% de ces 15€ se retrouverait avec 15000€ de revenu annuel, avec 1000 ventes. A comparer avec un SMIC brut à 18255€ en 2019.
Retourner vers Généralités sur la Bande Dessinée
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités