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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 10/05/2019 11:04

Message précédent :
Xavier Guilbert a écrit:
alambix a écrit:Euh ... tout le monde ici répète que les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur passion. Ce que tu dis est quand même en totale contradiction, si pour toi gagner moins que le smic, c'est "vivre dignement".

1. il faudrait plutôt dire: "les auteurs ont beaucoup de mal à vivre de leur métier." Basculer systématiquement sur le côté "passion", c'est introduire dans l'équation une forme de rémunération (la passion, justement), qui devient par la suite une justification pour une situation au détriment des auteurs: "oui, ils sont mal payés, mais ils font un boulot qui leur plaît."
C'est amusant, parce que ce n'est jamais l'argument que l'on dégaine lorsque l'on parle des grands dirigeants de boîtes avec leurs parachutes dorés et leurs rémunérations mirifiques. Même chose chez les éditeurs -- je cite Vincent Montagne, président du SNE: "Soit on parle amour d’édition, soit on parle chiffres."

Euh non, tout le monde ne répète pas qu'il s'agit de passion. :shock:
Je suis le 1er à dire que c'est un métier comme un autre !
Et justement, toute la question pour moi, c'est de trouver la meilleure façon de rémunérer les auteurs dignement, en diminuant leur nombre pour augmenter leurs revenus (moins de parts, pour un même gateau)


2. yannzeman et consorts ont une vision très arrêtée de ce que veulent à la fois les lecteurs et les auteurs: d'un côté, de l'aventure en albums, de l'autre, des livres qui se vendent par milliers.

par centaines, plutôt ; par milliers, c'est les ventes de pas mal de BD grand public, comme le dernier Mac Callum, tiré à 12 000 exemplaires.

Sans prendre en compte que des livres qui vendent à un millier d'exemplaires peuvent satisfaire les uns comme les autres.

J'essaye de comprendre :
Des éditeurs proposant des livres qui se vendent à petit tirage (500 à 1000) tout en essayant de plaire au plus grand nombre pourraient vendre plus mais renoncent à en vendre plus ? Parce que si les livres à petit tirage ne se vendent pas plus, c'est pas uniquement un problème de distribution, mais aussi parce que le plus grand nombre des acheteurs ne les achètent pas, non ?



Alors qu'il y a des situations très diverses, et des attentes tout aussi diverses.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul modèle, mais plusieurs modèles qui coexistent au sein du marché.
On a des auteurs-artistes qui travaillent avec des éditeurs-passion,

et votre point 1 ????
(l'argument "passion" ) [:kusanagui:6]



qui sont mus par ce que j'appelle "l'impérieuse nécessité de l'existence de l'oeuvre", et pour qui la rémunération est secondaire.

Vous confondez l'éditeur et l'auteur, alors.
Parce que, si j'ai bien compris le mouvement de colère des auteurs, c'est que leur rémunération est primordiale !


Ce sont eux qui se contentent d'être au RSA, parce que l'aventure éditoriale compte bien plus. Et qui sont ravis si ils arrivent à vendre 1000 exemplaires d'un bouquin qu'ils savent être exigeant, mais important à leurs yeux.

Amis auteurs ravis d'être au RSA, écrivez-nous ! Faites-nous part de votre bonheur de toucher le RSA ! [:kusanagui:6]

Il y a aussi des auteurs qui travaillent avec des éditeurs "commerciaux" (à défaut d'un terme plus adapté), qui visent à toucher un large public, dans un "business model" adapté à cette ambition. Sauf que justement, on s'est rendu compte ces dernières années que ce business model s'est sacrément durci pour les auteurs, et débouche aujourd'hui sur une situation dans laquelle il y a bien une "création de valeur", mais que celle-ci est principalement captée par les intermédiaires et les éditeurs, et que l'auteur se retrouve précarisé alors même que ses livres se vendent correctement.

Pas si correctement que ça, puisque les tirages ne sont pas énormes, et le nombre de titres proposés est trop important pour être absorbé par les acheteurs. L'avalanche de nouveautés fait qu'un titre est chassé par la sortie d'un autre titre, dans les présentoirs.

Sachant que de plus, il ne bénéficie d'aucun statut qui lui permettrait de bénéficier des droits basiques auquel n'importe quel autre métier peu prétendre (congés maladie, congé maternité, formation, etc).

J'ai deux frères qui sont indépendants ; allez leur parler des droits basiques "auquel n'importe quel métier peut prétendre" ! :-D

Je me suis limité ici à ces deux exemples, mais il existe bien d'autres configurations, motivations et attentes.
La situation est complexe, et on voit bien combien la simplification à outrance finit par desservir le débat autour de ces questions. Ne serait-ce qu'en amalgamant systématiquement ou presque les deux types d'auteurs que j'ai évoqués -- je ne dis pas que l'auteur "commercial" n'aime pas ce qu'il fait, mais il est dans le cadre d'une transaction commerciale, et ce n'est pas un facteur qui devrait compter. Après tout, un plombier peut aimer son boulot, ça ne veut pas dire que ça autorise à le payer moins pour ses interventions.


Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 10/05/2019 11:21

yannzeman a écrit:Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.


Ce qu'on dit c'est que trop d'auteurs, trop d'œuvres, pas assez de revenus pour tous les auteurs (les autres acteurs de la chaîne ne se plaignent pas).

Réduire le nombre d'auteurs, c'est réduire le nombre d'œuvres et potentiellement réduite le chiffre d'affaire de la branche... et là les éditeurs ne veulent pas y aller.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/05/2019 11:26

En fait, tu veux trouver la meilleure réponse mais commence par dire que tu l'as, trop de bouquins.
Mais même en partant sur cette unique piste, quel serait ton critère ? Les ventes...
Mais ce que te dit Xavier c'est que ce ne doit pas être le seul critère.
Car vendre par camions ce n'est pas l'ambition de tous, parce que certains livrent vont mettre du temps à trouver leur public, parce que la culture n'est pas que du commerce, parce que le but est qu'il y ait de la place pour tout le monde
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 10/05/2019 11:46

Pouffy a écrit:
yannzeman a écrit:Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.


Ce qu'on dit c'est que trop d'auteurs, trop d'œuvres, pas assez de revenus pour tous les auteurs (les autres acteurs de la chaîne ne se plaignent pas).

Réduire le nombre d'auteurs, c'est réduire le nombre d'œuvres et potentiellement réduite le chiffre d'affaire de la branche... et là les éditeurs ne veulent pas y aller.

je vais énoncer une énormité
des chiottes qui coulent n'ont rien à voir avec une création artistique (malgré Duchamp).
Un livre n'est pas une marchandise.
Ce n'est pas un latte de chez Starbuck.
Un plombier propose un service commercial. Un auteur (et un éditeur) propose de la culture.
Et la culture ne se juge pas selon le même schéùmaa, ni les mêmes critères.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 12:10

yannzeman a écrit:J'essaye de comprendre :
Des éditeurs proposant des livres qui se vendent à petit tirage (500 à 1000) tout en essayant de plaire au plus grand nombre pourraient vendre plus mais renoncent à en vendre plus ? Parce que si les livres à petit tirage ne se vendent pas plus, c'est pas uniquement un problème de distribution, mais aussi parce que le plus grand nombre des acheteurs ne les achètent pas, non ?

Tous les éditeurs ne cherchent pas à plaire au plus grand nombre (et cela vaut aussi pour les auteurs). Encore une fois, beaucoup cherchent d'abord à faire des livres qui correspondent à ce qu'ils apprécient et valorisent, et essaie de trouver un compromis économique qui permette à ces ouvrages d'exister.
Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent les ventes de certains ouvrages, mais certains tiennent simplement à la nature de ces ouvrages: il y des livres plus difficiles, plus complexes d'abord, qui naturellement ne vont pas intéresser un grand nombre de lecteurs. Mais encore une fois, tous les éditeurs n'ont pas comme priorité de ne sortir que des livres qui vendent à des dizaines de milliers d'exemplaires -- et c'est là que j'ai un profond désaccord avec ta manière de voir les choses, ou les approches néo-libérales de certains intervenants du forum.

yannzeman a écrit:Vous confondez l'éditeur et l'auteur, alors.
Parce que, si j'ai bien compris le mouvement de colère des auteurs, c'est que leur rémunération est primordiale !

Ce sont eux qui se contentent d'être au RSA, parce que l'aventure éditoriale compte bien plus. Et qui sont ravis si ils arrivent à vendre 1000 exemplaires d'un bouquin qu'ils savent être exigeant, mais important à leurs yeux.
Amis auteurs ravis d'être au RSA, écrivez-nous ! Faites-nous part de votre bonheur de toucher le RSA ! [:kusanagui:6]

Il n'y a pas de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Ce que je soulignais, c'est l'existence de certains éditeurs qui jouaient le jeu avec les auteurs. Des éditeurs qui n'ont pas comme priorité de s'enrichir, mais bien de travailler avec les auteurs pour donner jour à des ouvrages importants. Et donc des situations dans lesquelles tout le monde partage la même précarité, d'une certaine manière.
Avec les éditeurs commerciaux, la situation est radicalement différente: on va avoir des maisons d'édition qui s'enrichissent (au point que certains se retrouvent dans les Panama Papers), et qui utilisent le rapport de force qui est totalement à leur avantage pour négocier des conditions de contrat défavorables aux auteurs qu'ils publient. Ici, on est très clairement dans une situation d'exploitation.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede tzynn » 10/05/2019 12:47

On est tous d'accord pour dire qu'il y a un souci. Est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le problème dans l'autre sens?

Quel serait selon vous une bonne répartition entre tous les acteurs, et qui fait quoi pour l'argent touché?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede pabelbaba » 10/05/2019 12:57

On sucre le diffuseur et on refile le fric aux auteurs.

Dans la surproduction actuelle, le diffuseur ne sert à rien.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Keorl » 10/05/2019 13:04

tzynn a écrit:On est tous d'accord pour dire qu'il y a un souci. Est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le problème dans l'autre sens?

Quel serait selon vous une bonne répartition entre tous les acteurs, et qui fait quoi pour l'argent touché?

Comme je disais en page 496 avant que tout le monde reparte dans les calculs de revenus : l'éditeur devrait avoir une obligation de maketing minimal dans les contrats, sans quoi la part qu'il prend n'est pas justifiée et l'auteur devrait recevoir une plus grosse part.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede alambix » 10/05/2019 13:35

guiaum a écrit:
J'ai vendu un bouquin à 1000 exemplaires, comme son prix est de 22€, j'ai gagné environ 2000€, c'est clairement pas assez pour vivre. Mais mon métier n'est pas auteur de BD, je fais autre chose à coté.


Merci de ce retour.
2000 € pour 1.000 bouquins, on est quand même hyper loin des estimations citées ici.
Comment vivre en gagnant 2.000 € / an (si tu fais 1 bouquin / an) ???
Je comprend pas qu'on puisse prétendre le contraire [:bru:3]
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede alambix » 10/05/2019 13:43

Keorl a écrit:
tzynn a écrit:On est tous d'accord pour dire qu'il y a un souci. Est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le problème dans l'autre sens?

Quel serait selon vous une bonne répartition entre tous les acteurs, et qui fait quoi pour l'argent touché?

Comme je disais en page 496 avant que tout le monde reparte dans les calculs de revenus : l'éditeur devrait avoir une obligation de maketing minimal dans les contrats, sans quoi la part qu'il prend n'est pas justifiée et l'auteur devrait recevoir une plus grosse part.


Il a été démontré ici que le marketing ne fait pas tout (cf ex et contre-exemple cités ici du dernier Titeuf / Pesquet).

On a donné ici à moultes reprises le pourcentage de répartition des gains Auteur/éditeur/libraire ...
Mais pourrait-on donner ici les marges nettes des uns des et des autres ?
Car si un libraire prend 6 € sur un livre à 15 €, ce n'est pas 6 € net
Même chose pour l'éditeur, qui dépense quand même beaucoup d'argent pour éditer un livre. Quelle est sa marge réelle, une fois déduit ses frais.

Car avant de dire "donnons + à l'auteur et - à l'éditeur", il faudrait aussi savoir ce que touche réellement les uns et les autres.
Un chiffre brut, çà ne signifie pas grand chose.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 10/05/2019 13:45

alambix a écrit:
guiaum a écrit:
J'ai vendu un bouquin à 1000 exemplaires, comme son prix est de 22€, j'ai gagné environ 2000€, c'est clairement pas assez pour vivre. Mais mon métier n'est pas auteur de BD, je fais autre chose à coté.


Merci de ce retour.
2000 € pour 1.000 bouquins, on est quand même hyper loin des estimations citées ici.
Comment vivre en gagnant 2.000 € / an (si tu fais 1 bouquin / an) ???
Je comprend pas qu'on puisse prétendre le contraire [:bru:3]

En même temps, l'exemple donné ici est visiblement un auteur passé dans le circuit "normal", donc qui ne correspondait pas au schéma que j'évoquais où l'auteur récupérait 100% des revenus.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede toine74 » 10/05/2019 13:48

alambix a écrit:...

Car avant de dire "donnons + à l'auteur et - à l'éditeur", il faudrait aussi savoir ce que touche réellement les uns et les autres.
Un chiffre brut, çà ne signifie pas grand chose.


Vu les fortunes perso des éditeurs grands publics, il y a de la marge ;) . D'un côté, il y a un auteur qui doit vivre avec le revenu de son album et, de l'autre, un éditeur qui s'équilibre et se régale avec la taille de son catalogue. Comme ça a été dit plus haut, le rapport de force est inégal. (c'est évidemment très simplifié comme raisonnement, mais ça illustre bien pourquoi les auteurs sont les dindons de la farce).
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede guiaum » 10/05/2019 13:50

Xavier Guilbert a écrit:
alambix a écrit:
guiaum a écrit:
J'ai vendu un bouquin à 1000 exemplaires, comme son prix est de 22€, j'ai gagné environ 2000€, c'est clairement pas assez pour vivre. Mais mon métier n'est pas auteur de BD, je fais autre chose à coté.


Merci de ce retour.
2000 € pour 1.000 bouquins, on est quand même hyper loin des estimations citées ici.
Comment vivre en gagnant 2.000 € / an (si tu fais 1 bouquin / an) ???
Je comprend pas qu'on puisse prétendre le contraire [:bru:3]

En même temps, l'exemple donné ici est visiblement un auteur passé dans le circuit "normal", donc qui ne correspondait pas au schéma que j'évoquais où l'auteur récupérait 100% des revenus.


C'est ça, avec un petit éditeur,( mal distribué, donc mon éditeur est plutôt content du chiffre de ventes), avec 10% de droits d'auteur...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/05/2019 14:12

alambix a écrit:Car avant de dire "donnons + à l'auteur et - à l'éditeur", il faudrait aussi savoir ce que touche réellement les uns et les autres.
Un chiffre brut, çà ne signifie pas grand chose.

Tu as raison, mais ajoute que l'auteur ne sort qu'un titre par an quand certains éditeurs en sortent près de 1000.
Que ce volume permet aussi de mutualiser les coûts (d'impression, de transport, de stockage et même de négocier avec les librairies) ou d'imposer ses conditions (sur les retours ou les droits).
Quel acteur peut faire levier sur les autres à ce point ?
Dernière édition par Nirm le 10/05/2019 14:13, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede pabelbaba » 10/05/2019 14:13

Le diffuseur.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/05/2019 14:14

pabelbaba a écrit:Le diffuseur.

Qui est le même bien souvent.

En fait l'évolution du marché pose la question du risque. Qui doit le supporter ?
Le système actuel le minimise chez les diffuseurs-maisons d'édition alors qu'ils prennent la plus grosse part et ont le plus gros volume. Et ils le font supporter par l'acteur qui a la part la plus petite alors qu'il crée le livre.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 10/05/2019 17:44

Thierry_2 a écrit:
Pouffy a écrit:
yannzeman a écrit:Gardons l'image du plombier :
quand il y a trop de plombier, que se passe-t-il ?
bin certains (les meilleurs, par le bouche à oreillle) arrivent à en vivre, les autres déposent le bilan.
C'est la même logique qui devrait s'appliquer aux auteurs. Trop d'auteurs, trop d'oeuvres, pas assez de revenus pour tout le monde.
C'est juste ce que je dis.


Ce qu'on dit c'est que trop d'auteurs, trop d'œuvres, pas assez de revenus pour tous les auteurs (les autres acteurs de la chaîne ne se plaignent pas).

Réduire le nombre d'auteurs, c'est réduire le nombre d'œuvres et potentiellement réduite le chiffre d'affaire de la branche... et là les éditeurs ne veulent pas y aller.

je vais énoncer une énormité
des chiottes qui coulent n'ont rien à voir avec une création artistique (malgré Duchamp).
Un livre n'est pas une marchandise.

Bin si.
Légalement, un livre est une marchandise


Ce n'est pas un latte de chez Starbuck.

Bin si.
il y a plein de cafés différents, ceux proposés par des chaines de restauration, et d'autres dans des circuits de distribution plus élitistes. Des cafés grande consommation, et d'autres plus rares, pour des palets délicats.


Un plombier propose un service commercial. Un auteur (et un éditeur) propose de la culture.
Et la culture ne se juge pas selon le même schéùmaa, ni les mêmes critères.


Bin si.
Le plombier et l'auteur ont un le même objectif : satisfaire son client.
Mais si pas la même obligation de résultat, en apparence du moins :
si la fuite n'est pas résorbé, le client est en droit de se retourner contre son plombier qui est mal intervenu.
par contre, si le lecteur est déçu de sa lecture, il ne peut légalement pas se retourner contre l'auteur.
... sauf que, l'auteur a intérêt a produire un livre qui plaise au lecteur, sinon, il n'en vendra plus ensuite, donc au final, une obligation de résultat aussi.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede guiaum » 10/05/2019 18:00

yannzeman a écrit:Le plombier et l'auteur ont un le même objectif : satisfaire son client.
[/b]


Franchement, quelle drôle vision de la chose...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Bossacdenoyau » 10/05/2019 20:11

Le petit bout de la lunette ?...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede rennois » 10/05/2019 20:14

Plongez dans le cas d'école du "bidochons" tout frais, vous aurez des réponses à beaucoup de questions sur ce monde artistique que nous aimons tant, entre tirage, édition, diffusion, distribution, etc...

Un cas d'école !
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 11/05/2019 02:17

yannzeman a écrit:[Bin si.
Le plombier et l'auteur ont un le même objectif : satisfaire son client.
Mais si pas la même obligation de résultat, en apparence du moins :
si la fuite n'est pas résorbé, le client est en droit de se retourner contre son plombier qui est mal intervenu.
par contre, si le lecteur est déçu de sa lecture, il ne peut légalement pas se retourner contre l'auteur.
... sauf que, l'auteur a intérêt a produire un livre qui plaise au lecteur, sinon, il n'en vendra plus ensuite, donc au final, une obligation de résultat aussi.

Le résultat c'est le livre, pas l'interprétation que le lecteur en fera.

Toi qui critiquais sans lavoir lu Dans la combinaison de Thomas Pesquet, en quoi ton avis sera plus valable que les centaines de milliers de ventes ?
Et Shangri-la, monsieur "je n'achète que des longues séries"?
Et zaï zaï zaï zaï, toi qui ne veut que de la ligne claire avec un héros qui s'éloigne de ce que tu es, honnête et plein de morale ?

Avec ton a priori (parce que ce nest que ça) personne n'aurait édité ces titres qui ont vendu 10 à 20 fois plus que les Carmen Mc Callum ou 50 fois plus que les intégrales de Bob Morane.
L'auteur n'a d'obligation de résultat qu'envers son client, l'éditeur. Qui attend un livre.
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