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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 14/04/2019 20:29

Message précédent :
Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:si ça se vend, c'est que des gens l'achètent, non ?
Donc que ça correspond à un besoin ; personne ne met un flingue sur la tempe des acheteurs ?
Et rarement les gens achètent en se disant "ah chic, je me suis acheté un petit navet, je suis ravi !"

Est-ce que cela signifie pour autant que ce sont des oeuvres de qualité? Il y a près d'un million de français qui regardent Touche Pas à mon Poste, ça n'en fait pas un fleuron de la télévision de qualité.
Chiffres de ventes et qualité intrinsèque de l'oeuvre ne sont pas irrémédiablement liées, quoi qu'en disent certains (je pense à Dany Boon se plaignant de ne pas être récompensé aux Césars, alors qu'il avait battu un record d'entrées en salles). Et le fait que les gens achètent ne correspond pas à un plébiscite.

Mauvais exemple.
"Bienvenue chez les chti" est un excellent film, à la fois populaire et de qualité. Dany Boom avait raison de râler, sur celui là.
D'ailleurs, les plus grosses entrées en salles sont de cette catégorie : "Intouchable", "Titanic", "Le corniaud" et "La grande vadrouille".
Donc, oui, c'est souvent un critère de qualité.

Car vous oubliez un détail, à propos de TPAMP : c'est gratuit, une émission TV de la TNT gratuite.
Quand il s'agit de payer, c'est différent, il y a un acte d'achat, et alors la qualité intrinsèque du "produit" entre en jeu, parce qu'on en veut "pour son argent".
Et là, ça explique aussi la réussite actuelle des productions Marvel au cinéma, et l'échec des productions DC (sauf les derniers, Wonder Woman et Aquaman, même si pour moi les 2 ne sont pas terribles).


Il y a les achats "peu investis", sur lesquels ne repose aucune attente: la bande dessinée qu'on achète pour passer un moment de détente, ou par habitude, parce qu'il s'agit de compléter la collection. Il y a les cadeaux, aussi, qu'on fait mais qui (on le sait tous) ne touchent pas toujours juste. Et puis il peut y avoir les ratés, les plaisirs coupables, etc. Bref, tout un tas de raisons pour lesquelles acheter un livre ne correspond pas à délivrer un vote de qualité pour celui-ci.

yannzeman a écrit:Et j'avoue que j'ai aussi beaucoup de mal à comprendre ces éditeurs qui vendent à perte des albums qui ne trouvent pas leur public ; on a beau m'expliquer que c'est un système qui permet de générer (sur le dos des libraires) de l'argent sur des albums pas encore vendus, c'est surtout une fuite en avant qui finira bien, un jour, par s'arrêter, quand le nombre de lecteurs aura trop diminué (ou que amazon aura tué les derniers libraires).

Oui, enfin, en même temps, on est en pleine catastrophe écologique, et ça n'empêche pas beaucoup de gros industriels de ne rien changer à leur manière de faire, préférant les profits d'aujourd'hui au monde de demain.

yannzeman a écrit:Enfin, diminuer l'offre permettrait peut-être de "forcer" les artistes à constituer des studios (à la manière des pools d'auteurs pour les séries TV, ou tout simplement comme le faisait un Peyo à son époque) pour produire plus régulièrement des oeuvres sans toucher à la qualité.
Il y aurait donc moins de titres, mais à parution plus régulière, donc au final autant de ventes que maintenant ; mais avec la qualité en plus, puisqu'il n'y aurait que des "best-seller".

Donc si je résume: que les auteurs travaillent en studios, pour faire des oeuvres de qualité qui se vendront autant qu'aujourd'hui. Mais comme ils sont plusieurs à bosser dessus, ça veut dire que la rémunération miséreuse qu'on leur accorde aujourd'hui devrait être partagée entre plusieurs. Ah, c'est sûr, ça va créer des vocations, ce système.
Sans parler de la standardisation stylistique que ça impliquerait...


Vous ne m'avez pas bien résumé.
J'ai dit que si les auteurs se regroupaient, pour proposer moins d'albums mais de meilleure qualité, et avec un rythme de parution plus élevé (par exemple 2 albums par an), cela permettrait de conserver un nombre d'albums parus quasi équivalent à ce qui parait actuellement, mais en ne proposant que des valeurs sures. Moins de titres, mais des titres qui se vendraient mieux, et plus souvent.
Et donc, des auteurs qui seraient mieux rémunérés, et moins nombreux. Un gateau équivalent, moins de parts de gateaux mais des parts plus grosses pour les auteurs.

Et ça ferait un geste pour la planète, car moins d'albums invendus partiraient au pilon ! :)
(parce que faut pas rêver : tout ce qui se retrouve chez NOZ ne sera pas vendu... ;) )
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 15/04/2019 06:27

yannzeman a écrit:Vous ne m'avez pas bien résumé.
J'ai dit que si les auteurs se regroupaient, pour proposer moins d'albums mais de meilleure qualité, et avec un rythme de parution plus élevé (par exemple 2 albums par an), cela permettrait de conserver un nombre d'albums parus quasi équivalent à ce qui parait actuellement, mais en ne proposant que des valeurs sures. Moins de titres, mais des titres qui se vendraient mieux, et plus souvent.


Ce serait faisable si :
- les éditeurs faisaient leur boulot de conseil et de sélection (ce qui n'est pas le cas et ce qui les arrange bien),
- si la qualité d'un album était mesurable et le succès prévisible (ce qui n'est pas la cas et c'est bien ce qui embête les éditeurs).

Dans les exemples que tu cites au cinéma, Intouchable en est un bon exemple. Le film est techniquement mauvais (disons digne d'un téléfilm) et le scénario est limité (pas d'intrigue) et limite (c'est quand même l'histoire d'un riche parisien handicapé qui asservi un noir pauvre de banlieue). Le succès est du à une performance d'acteurs (et parier sur Omar Sy à l'époque ce n'est pas gagné), un humour et et un optimisme qui fonctionnent (rien de plus compliqué que de doser l'humour) et surtout le timing (le public attendait ça à ce moment là).

Sinon, un autre schéma (un peu ce qu'avait essayé de faire Soleil à une époque), tu salaries les auteurs. Les maisons d'édition emploient des auteurs qui en contre partie perdent leurs droits d'auteurs. Mais ce n 'est pas dans l'intérêt de l'éditeur, ça risque de tuer la créativité... et les auteurs ne renonceront jamais à leurs droits. C'est pourtant le modèle des entreprises privés... mais bon.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 15/04/2019 07:42

yannzeman a écrit:Mauvais exemple.
"Bienvenue chez les chti" est un excellent film, à la fois populaire et de qualité. Dany Boom avait raison de râler, sur celui là.

Comme disent les anglais: "I beg to differ".
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 15/04/2019 17:35

Pouffy a écrit:
yannzeman a écrit:Vous ne m'avez pas bien résumé.
J'ai dit que si les auteurs se regroupaient, pour proposer moins d'albums mais de meilleure qualité, et avec un rythme de parution plus élevé (par exemple 2 albums par an), cela permettrait de conserver un nombre d'albums parus quasi équivalent à ce qui parait actuellement, mais en ne proposant que des valeurs sures. Moins de titres, mais des titres qui se vendraient mieux, et plus souvent.


Ce serait faisable si :
- les éditeurs faisaient leur boulot de conseil et de sélection (ce qui n'est pas le cas et ce qui les arrange bien),
- si la qualité d'un album était mesurable et le succès prévisible (ce qui n'est pas la cas et c'est bien ce qui embête les éditeurs).

Dans les exemples que tu cites au cinéma, Intouchable en est un bon exemple. Le film est techniquement mauvais (disons digne d'un téléfilm) et le scénario est limité (pas d'intrigue) et limite (c'est quand même l'histoire d'un riche parisien handicapé qui asservi un noir pauvre de banlieue). Le succès est du à une performance d'acteurs (et parier sur Omar Sy à l'époque ce n'est pas gagné), un humour et et un optimisme qui fonctionnent (rien de plus compliqué que de doser l'humour) et surtout le timing (le public attendait ça à ce moment là).

Sinon, un autre schéma (un peu ce qu'avait essayé de faire Soleil à une époque), tu salaries les auteurs. Les maisons d'édition emploient des auteurs qui en contre partie perdent leurs droits d'auteurs. Mais ce n 'est pas dans l'intérêt de l'éditeur, ça risque de tuer la créativité... et les auteurs ne renonceront jamais à leurs droits. C'est pourtant le modèle des entreprises privés... mais bon.


Pour "Intouchable", je n'ai évidemment pas le même jugement que vous sur ce film, et sur ses auteurs, qui m'ont souvent bien plus dans les films qu'ils proposent, depuis "ah si j'étais riche".
Je ne chercherai pas à vous convaincre, c'est inutile.

Ce qui bloque les auteurs français, dans la possibilité de travailler en équipes, c'est, je pense, que ces artistes se sentent trop auteurs, justement.
Ils doivent avoir le sentiment de faire de l'art, et surtout pas de l'industrie. Alors se mettre au service d'un autre, quellle horreur cela doit être pour eux.
Pourtant, Walthery, Gos, Derib, Wasterlain (je crois) ont travaillé "anonymement" pour Peyo, et cela leur a réussi ensuite.

Dans les artistes actuels, je verrais bien une équipe de dessinateurs qui travaillent dans le même style, façon Matthieu Lauffrey (Robin Recht, Thimothee Montaigne, Nicolas Siner, Benoit Dellac, etc...).

Bon, c'est une idée pour tenter d'aider des auteurs.
Une idée qui exclue une bonne partie des BD actuelles, qui ne fonctionnent pas en séries.

Mais faut pas rêver, la solution magique n'existe pas.
Par contre, la précarisation des auteurs existe, elle, et si rien ne change, elle va faire des dégâts (elle en fait déjà).
Il n'y a pas de recette magique pour le succès, mais il y a des chances pour que certaines BD ne trouvent pas, à coup sur, le succès. Aux éditeurs de faire leur travail.
Quand je vois la justesse des choix de la maison Paquet, je me dis que certains pourraient s'inspirer de cette façon de faire de la bonne BD, quand même.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 16/04/2019 08:37

yannzeman a écrit:Quand je vois la justesse des choix de la maison Paquet, je me dis que certains pourraient s'inspirer de cette façon de faire de la bonne BD, quand même.

Je pense que cette seule phrase permet de mesurer la distance irréconciliable existant entre nos points de vue.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede nexus4 » 16/04/2019 09:04

Z'êtes rigolo tous les deux. :D
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 16/04/2019 09:55

rennois a écrit:
Xavier Guilbert a écrit:
Cooltrane a écrit:Alors, il ne serait évidemment pas question de supprimer Largo ou Titeuf, mais bien les séries qui ne vendent pas ... ou si peu.

Et c'est là que ça en surprendrait plus d'un, que de découvrir les véritables chiffres de ventes de leur série préférée.
Car cela reste un grand non-dit du marché du livre en général: une immense majorité des livres ne vend pas. Mais pas du tout.


Pas mieux, vu de l'intérieur :ok:

vous en revenez à la différence entre le tirage, la mise en place et les ventes réelles (après retours) ?
est-ce que ces données sont visibles quelque part ? Je me doute qu'elles doivent être jalousement gardées par les édteurs.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Cooltrane » 16/04/2019 10:06

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Quand je vois la justesse des choix de la maison Paquet, je me dis que certains pourraient s'inspirer de cette façon de faire de la bonne BD, quand même.

Je pense que cette seule phrase permet de mesurer la distance irréconciliable existant entre nos points de vue.


Oui, Paquet faisant presque du Bamboo avec ses collections thématiques (calandres, helices, cabestan, etc... :? ). [:bru:3]
(Au moins Bamboo a Grand Angle pour les sauver, car j'ai l'impression que Paquet a abandonné sa collection Blandice il y déjà 10 ans)

Outre qqes Blandice et en dehors de Gung Ho, j'ai pas vraiment l'impression que j'ai bcp d'autres Paquets de pages à eux chez moi. :D

Mais entre Paquet (ou Bamboo) et Frémok (ou Requins Matreaux) , mon coeur vacille (c'est un grand mot) tout de même vers le(s) premier(s), même si mon premier gros coup de Coeur de l'année va vers un Boite à Bulles.

Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 16/04/2019 10:59

Thierry_2 a écrit:vous en revenez à la différence entre le tirage, la mise en place et les ventes réelles (après retours) ?
est-ce que ces données sont visibles quelque part ? Je me doute qu'elles doivent être jalousement gardées par les édteurs.

En fait, je parlais surtout de la simple question des ventes réelles des séries.
Je viens de regarder sur les chiffres à ma disposition (données du panel Ipsos, dispo jusqu'à fin 2014): en 2005, j'ai 2105 sorties hors manga, qui réalisent au total 19,3 millions d'exemplaires de ventes sur une décennie d'exploitation (donc 2005-2014).
La meilleure vente est à 1,5m (Astérix t33), derrière 360k / 343k / 302k / 283k pour le top 5. Le #50 a vendu 102 400 exemplaires. Bref, on est sur des ordres de grandeur typiques des tops annuels, c'est bien le marché que l'on connaît.

Les chiffres qui font mal: moyenne des ventes, 9 184 exemplaires; médiane des ventes, 344 exemplaires.
Donc -- quand on sort un titre, on peut espérer (en moyenne) en vendre 9000 exemplaires. Mais un titre sur deux vend moins de 350 exemplaires. (dans le détail, une partie de ces sorties sont des ressorties de titres existants, mais cela n'atténue guère la réalité).
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 16/04/2019 11:51

Xavier Guilbert a écrit:
Thierry_2 a écrit:vous en revenez à la différence entre le tirage, la mise en place et les ventes réelles (après retours) ?
est-ce que ces données sont visibles quelque part ? Je me doute qu'elles doivent être jalousement gardées par les édteurs.

En fait, je parlais surtout de la simple question des ventes réelles des séries.
Je viens de regarder sur les chiffres à ma disposition (données du panel Ipsos, dispo jusqu'à fin 2014): en 2005, j'ai 2105 sorties hors manga, qui réalisent au total 19,3 millions d'exemplaires de ventes sur une décennie d'exploitation (donc 2005-2014).
La meilleure vente est à 1,5m (Astérix t33), derrière 360k / 343k / 302k / 283k pour le top 5. Le #50 a vendu 102 400 exemplaires. Bref, on est sur des ordres de grandeur typiques des tops annuels, c'est bien le marché que l'on connaît.

Les chiffres qui font mal: moyenne des ventes, 9 184 exemplaires; médiane des ventes, 344 exemplaires.
Donc -- quand on sort un titre, on peut espérer (en moyenne) en vendre 9000 exemplaires. Mais un titre sur deux vend moins de 350 exemplaires. (dans le détail, une partie de ces sorties sont des ressorties de titres existants, mais cela n'atténue guère la réalité).

je vais être pointilleux. Si on retire les ventes du top 5, on se retruve avec 16.8 millions d'exeplaire pour 2100 sorties, soit 7857 ventes par titre en moyenne. Ca fait encore plus mal
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 16/04/2019 12:40

Thierry_2 a écrit:je vais être pointilleux. Si on retire les ventes du top 5, on se retruve avec 16.8 millions d'exeplaire pour 2100 sorties, soit 7857 ventes par titre en moyenne. Ca fait encore plus mal

Oui, c'est pour ça que pour ce genre de distribution, la médiane est un bien meilleur indicateur que la moyenne.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 16/04/2019 14:56

Xavier Guilbert a écrit:
Thierry_2 a écrit:je vais être pointilleux. Si on retire les ventes du top 5, on se retruve avec 16.8 millions d'exeplaire pour 2100 sorties, soit 7857 ventes par titre en moyenne. Ca fait encore plus mal

Oui, c'est pour ça que pour ce genre de distribution, la médiane est un bien meilleur indicateur que la moyenne.

les statistiques m'ont toujours fait chier :lol:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 16/04/2019 15:38

Thierry_2 a écrit:les statistiques m'ont toujours fait chier :lol:

Personnellement, je trouve qu'il y a une grande différence entre les stats, apprises sur des bases théoriques ou artificielles, et les stats que l'on se retrouve à utiliser pour décrire un problème concret, comme ici le marché de la bande dessinée. Autant j'ai un souvenir assez peu enthousiasmant de mes cours, autant je note que les outils que cela m'a donnés sont bien utiles pour conduire des analyses de qualité. Et même, j'enrage parfois de ne pas être encore plus pointu, parce qu'il y aurait tout un tas d'analyses qu'il serait super intéressant de conduire, et dont j'ai l'intuition qu'elles me sont impossibles du fait de mes limites dans ce domaine précis.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Bolt » 06/05/2019 09:08

LES ÉTATS GÉNÉRAUX DU LIVRE TOME 2
4 juin 2019, 9h30-18h
Maison de la Poésie (Passage Molière, 157 rue Rambuteau, 75003 Paris)


Dans le prolongement du Tome 1 des États Généraux du Livre, organisés par le Conseil permanent des écrivains en 2018, le Tome 2 qui se tiendra le 4 juin prochain sera l'occasion de dresser un bilan des réformes sociales et fiscales engagées par le Gouvernement et de débattre de la question de la rémunération des auteurs et du partage de la valeur au sein de la chaîne du livre.

(...)

Les États Généraux du Livre tome 2 : Pour un meilleur partage de la valeur

Baisse des pourcentages de rémunération, diminution du montant des à-valoir… les revenus des auteurs ne cessent de se dégrader ! Dans ce contexte de fragilisation et de précarisation grandissante de la profession, les États Généraux du Livre tome 2 aborderont avec tous les acteurs du livre les différentes questions liées au partage de la valeur et feront entendre les revendications des auteurs :

- 10 % minimum de droits d’auteur pour les livres imprimés, quel que soit le secteur éditorial ou l’importance de la maison d’édition.

- Une véritable transparence de l’économie du secteur : Quels outils peuvent être mis en place pour permettre aux auteurs de disposer des informations relatives à l'exploitation de leurs œuvres ?

- Du temps et des moyens accrus pour des livres mieux promus et mieux accompagnés, en concertation avec les auteurs, afin d’assurer à chaque livre un lancement plus efficace et une meilleure visibilité.

Il est grand temps que tous les acteurs institutionnels et de la chaîne du livre réfléchissent ensemble à ces questions afin de garantir la vitalité et la diversité de la création littéraire.

Pas d’auteurs, pas de livres ! Mobilisons-nous ! Rendez-vous le 4 juin !


https://www.auteursencolere.fr/
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 06/05/2019 14:20

je vais faire l'avocat du diable (ou du moins prendre la dernière phrase à la lettre, et rebondir dessus) :

"Pas d’auteurs, pas de livres ! Mobilisons-nous !"

Puisque les auteurs ne vivent pas décemment de leurs oeuvres, pour se faire entendre, qu'ils arrêtent de produire.
Si ils cessent de fournir les maisons d'édition, cela devrait faire bouger les lignes, non ?

En plus, la plupart des auteurs font de la BD en plus de leur "vrai" travail (celui qui les nourrie), donc la perte (provisoire) liée à la "grève" de la production devrait être minime, pour eux.

Elle est absurde, ma proposition ?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Bolt » 06/05/2019 14:29

yannzeman a écrit:En plus, la plupart des auteurs font de la BD en plus de leur "vrai" travail (celui qui les nourrie)

Source ?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 06/05/2019 15:06

Bolt a écrit:
yannzeman a écrit:En plus, la plupart des auteurs font de la BD en plus de leur "vrai" travail (celui qui les nourrie)

Source ?

C'est dans le rapport des EGBD sur la situation des auteurs.
Sauf que la situation qui semble plutôt émerger, c'est que les auteurs essaient de vivre de la bande dessinée, et se voient obligés de compléter par d'autres activités pour réussir à boucler les fins de mois. On est très loin de l'image qu'en dépeint yannzeman, d'auteurs qui gagneraient leur vie avec un boulot établi, et qui feraient de la bande dessinée à côté. Tout est affaire de compromission, sachant que ces boulots alimentaires viennent empiéter sur la pratique de la bande dessinée (et la fragilisent).
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Jeff70 » 06/05/2019 15:15

C'est regrettable, bien sûr...

Mais tu vois, moi, j'aurais voulu consacrer tout mon temps à la pêche au goujon, mais ça payait pas les factures...

Alors j'ai dû exercer un vrai métier... :lol:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 06/05/2019 15:16

Et moi j'aurais voulu passer mon temps à lire des BD et regarder des séries TV.

Mais comme ma femme est infoutue de gagner suffisamment sa vie pour faire vivre confortablement notre famille, je suis obligé de bosser... [:bru:3]
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 06/05/2019 15:50

Bravo pour ces contributions de haut niveau. Bel état d'esprit.

Sinon, pour préciser encore un peu plus ce que révélait l'étude des EGBD: la pratique de la bande dessinée est une pratique qui demande que l'on y consacre beaucoup de temps, et dont la rémunération est des plus précaires. Il y a donc un vrai problème structurel derrière la situation actuelle, dans laquelle une pratique "normale" n'est pas rentable.
Et les témoignages qu'on a pu voir depuis montrent bien qu'il ne s'agit pas uniquement d'auteurs qui se poseraient comme artistes et feraient des bandes dessinées invendables. Plusieurs grands noms de la bande dessinée commerciale ont annoncé arrêter la bande dessinée, parce qu'ils ne s'y retrouvaient plus financièrement.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede cronos59 » 06/05/2019 16:01

Donc sous prétexte que c'est culturel, on devrait defendre les comportements déraisonnables? Mais quel meilleur défenseur de lui même que celui qui agit avec raison?
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