Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:si ça se vend, c'est que des gens l'achètent, non ?
Donc que ça correspond à un besoin ; personne ne met un flingue sur la tempe des acheteurs ?
Et rarement les gens achètent en se disant "ah chic, je me suis acheté un petit navet, je suis ravi !"
Est-ce que cela signifie pour autant que ce sont des oeuvres de qualité? Il y a près d'un million de français qui regardent Touche Pas à mon Poste, ça n'en fait pas un fleuron de la télévision de qualité.
Chiffres de ventes et qualité intrinsèque de l'oeuvre ne sont pas irrémédiablement liées, quoi qu'en disent certains (je pense à Dany Boon se plaignant de ne pas être récompensé aux Césars, alors qu'il avait battu un record d'entrées en salles). Et le fait que les gens achètent ne correspond pas à un plébiscite.
Mauvais exemple.
"Bienvenue chez les chti" est un excellent film, à la fois populaire et de qualité. Dany Boom avait raison de râler, sur celui là.
D'ailleurs, les plus grosses entrées en salles sont de cette catégorie : "Intouchable", "Titanic", "Le corniaud" et "La grande vadrouille".
Donc, oui, c'est souvent un critère de qualité.
Car vous oubliez un détail, à propos de TPAMP : c'est gratuit, une émission TV de la TNT gratuite.
Quand il s'agit de payer, c'est différent, il y a un acte d'achat, et alors la qualité intrinsèque du "produit" entre en jeu, parce qu'on en veut "pour son argent".
Et là, ça explique aussi la réussite actuelle des productions Marvel au cinéma, et l'échec des productions DC (sauf les derniers, Wonder Woman et Aquaman, même si pour moi les 2 ne sont pas terribles).
Il y a les achats "peu investis", sur lesquels ne repose aucune attente: la bande dessinée qu'on achète pour passer un moment de détente, ou par habitude, parce qu'il s'agit de compléter la collection. Il y a les cadeaux, aussi, qu'on fait mais qui (on le sait tous) ne touchent pas toujours juste. Et puis il peut y avoir les ratés, les plaisirs coupables, etc. Bref, tout un tas de raisons pour lesquelles acheter un livre ne correspond pas à délivrer un vote de qualité pour celui-ci.yannzeman a écrit:Et j'avoue que j'ai aussi beaucoup de mal à comprendre ces éditeurs qui vendent à perte des albums qui ne trouvent pas leur public ; on a beau m'expliquer que c'est un système qui permet de générer (sur le dos des libraires) de l'argent sur des albums pas encore vendus, c'est surtout une fuite en avant qui finira bien, un jour, par s'arrêter, quand le nombre de lecteurs aura trop diminué (ou que amazon aura tué les derniers libraires).
Oui, enfin, en même temps, on est en pleine catastrophe écologique, et ça n'empêche pas beaucoup de gros industriels de ne rien changer à leur manière de faire, préférant les profits d'aujourd'hui au monde de demain.yannzeman a écrit:Enfin, diminuer l'offre permettrait peut-être de "forcer" les artistes à constituer des studios (à la manière des pools d'auteurs pour les séries TV, ou tout simplement comme le faisait un Peyo à son époque) pour produire plus régulièrement des oeuvres sans toucher à la qualité.
Il y aurait donc moins de titres, mais à parution plus régulière, donc au final autant de ventes que maintenant ; mais avec la qualité en plus, puisqu'il n'y aurait que des "best-seller".
Donc si je résume: que les auteurs travaillent en studios, pour faire des oeuvres de qualité qui se vendront autant qu'aujourd'hui. Mais comme ils sont plusieurs à bosser dessus, ça veut dire que la rémunération miséreuse qu'on leur accorde aujourd'hui devrait être partagée entre plusieurs. Ah, c'est sûr, ça va créer des vocations, ce système.
Sans parler de la standardisation stylistique que ça impliquerait...
Vous ne m'avez pas bien résumé.
J'ai dit que si les auteurs se regroupaient, pour proposer moins d'albums mais de meilleure qualité, et avec un rythme de parution plus élevé (par exemple 2 albums par an), cela permettrait de conserver un nombre d'albums parus quasi équivalent à ce qui parait actuellement, mais en ne proposant que des valeurs sures. Moins de titres, mais des titres qui se vendraient mieux, et plus souvent.
Et donc, des auteurs qui seraient mieux rémunérés, et moins nombreux. Un gateau équivalent, moins de parts de gateaux mais des parts plus grosses pour les auteurs.
Et ça ferait un geste pour la planète, car moins d'albums invendus partiraient au pilon !
(parce que faut pas rêver : tout ce qui se retrouve chez NOZ ne sera pas vendu... )