alambix a écrit:Blackfrag a écrit:Y'a jamais un Auteur qui donne son avis ici sur la question ou ont est plus censés qu'eux à savoir ce qui doit gérer leur gagne pain ...
par là j'entends dire que si les auteurs ne viennent pas en parler c'est que tout ça tient de la sphère privé et qu'au final tu peux baragouinner sur 500 pages que ça ne changera pas le système qui est à défendre par la profession elle même. C'est un peu comme si on allait manifester a chaque fois avec les agriculteurs quand ils font grève; es-ce qu'on le fait ? non , et pourtant on bouffe tout les jours ce qu'ils produisent j'ai l'impression que là c'est un peu pareil, on veux se mêler d'un sujet en tant que lecteur ou collectionneur qui nous regarde en fait pas plus que cela c'était juste mon point de vue.
C'est exactement ce que je disais plusieurs pages + haut.
Les auteurs ont bien de la chance que des gens qui finalement n'y connaissent pas grand chose, se décarcassent autant pour eux ...
C'est vrai que les auteurs s'expriment peu sur le sujet.
A mon avis, la raison en est simple :
ils mettraient en péril leur situation, si ils révélaient leurs conditions de travail.
De la même façon que je ne peux pas m'exprimer sur mon travail, étant sous le joug de plusieurs obligations (de discrétion professionnelle et de réserve professionnelle notamment).
Cela ne relève pas de la sphère privée, mais des conditions contractuelles entre les différentes parties d'un projet de BD. Et cela relèverait du droit du travail, si les auteurs accédaient au statut de salarié.
L'analogie avec les agriculteurs n'est pas très juste, à mon avis :
D'abord, qui manifeste pour une cause qui n'est pas la sienne ? Quand les cheminots défilent, qui défile mais qui n'est pas cheminot ? Vous, peut-être ? Je ne crois pas. Personne, en général, ne se soucie du sort des autres.
Mais surtout, le défilé et la grève sont des moyens du 19ième siècle, et nous sommes au 21ème siècle.
Il faut donc trouver de nouveaux moyens de pression. C'est vrai dans tous les secteurs (regardez l'échec prévisible de l'action des cheminots ; ils auront fait grève, auront perdu beaucoup en salaire, mais au final, le projet du gouvernement passera, hélas).
Et justement, si vous vous ne faites rien pour les agriculteurs, il y a des gens (dont je fais parti) qui font ce qu'ils peuvent pour soutenir les agriculteurs. Mais pas par la grève ou la manifestation.
Par leurs achats.
En achetant local, en privilégiant la qualité au détriment du prix le plus bas, en achetant bio français (et pas le bio bidon espagnol ou du reste de la planète), en achetant sans pesticide, en achetant des produits non transformés, ou transformés à la ferme, en rejetant les plats déjà préparés, etc...
Dans la BD, et puisque des auteurs se mobilisent pour dénoncer, malgré tout, leurs conditions de travail et/ou les projets assassins du gouvernement (sur la CSG, on a vu des auteurs se mobiliser, non ? avec un relais sur ce forum), et bien j'ai envie de participer, à mon modeste niveau, à la sauvegarde d'un divertissement en péril.
Ou du moins que je perçois en péril.
Avec des auteurs fragilisés dans leur quotidien, sous-payés, obligés de trouver un travail alimentaire et de bosser les soirs et les jours de repos sur leur BD, mis en compétition impitoyablement par des éditeurs financiers.
Mes achats ciblés cherchent à valoriser les auteurs de qualités, mais si ils renoncent à faire de la BD, je serai finalement pénalisé autant qu'eux.
La défense du statut des auteurs est donc quelque chose qui regarde aussi les lecteurs.