Le métier de libraire finira par devenir aussi rare que celui de quincailler ... D'ailleurs on peut penser qu'il survit aussi grâce au prix unique.
alambix a écrit:
Je suis désolé, mais un auteur, financièrement, il n'investit rien du tout. Zéro euro.
Alors si vraiment il n'arrive pas à percer, qu'il ne décroche pas suffisamment de contrat pour en vivre, que ses ventes ne sont pas bonnes ou autres, c'est peut-être aussi parce qu'en dehors de tout l'amour qu'il peut avoir pour la BD, il doit peut être penser à se reconvertir.
Blackfrag a écrit:Ben j'ai envi de te dire à peine 2000 balle, le prix d'un PC correct , c'est pas non plus le métier ou faut investir le plus pour se lancer. N'importe quel mec qui se lance à faire du jardin ou un boulot manuel il s'en tire pour au moins 3 fois plus en véhicule utilitaire, matériel électrique etc ...
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Ces patrons qui sont assassinés par les charges, et ne dorment parfois même-plus à l'idée des factures qui s'amoncellent et du CA en baisse. Ces patrons qui travaillent 12 heures par jour, parfois sans jour de repos ni vacances. Qui ouvrent leur magasin les jours fériés et parfois le dimanche dans l'espoir de gagner une dizaine d'euros supplémentaires.
Ces patrons qui ne demanderaient pas mieux de pouvoir embaucher. De donner un emploi à d'autres personnes. Mais ne le peuvent pas.
Et ces patrons qui, dans ses conditions, constatent jour après jour, le peu de considérations du "grand public" qui est toujours partant pour les bonnes causes, mais vole en rayon ou préfère acheter sur internet le produit qui est disponible chez ce petit patron à deux pas de chez eux. Patron, mais avant tout père ou mère de famille. Et parfois même libraire, et donc dans ce raisonnement patron-esclave vendant les livres des auteurs-esclaves (et donc complices de cet esclavage ?)
Cette caricature
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Je crois que tu connais très mal la micro-entreprise ...
Tu généralises avec ton cas perso...
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Quand tu empruntes pour créer ta boite et que tu retrouve avec un crédit (très) important à rembourser (prêt d'honneur qui est un prêt personnel, ou prêt bancaire sur lequel tu es obligé de te porter caution solidaire à hauteur de 30% au mieux) + des dettes, tu te dis que tu DOIS continuer parce que tu n'as pas le choix.
Quant à "tenter de revendre une affaire qui ne fonctionne pas" avec dettes et crédits et sur le dos, BON COURAGE !!!
Tu ne montes pas une boîte si tu n'es pas capable de faire un business plan.
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Sais-tu pourquoi certains agriculteurs qui ne s'en sortent plus finissent par se suicider plutôt que de "tenter de revendre" ???
Tu connais vraiment le monde des agriculteurs ?
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Sais-tu ce que c'est que d'être patron et de ne pas dormir la nuit en pensant aux dettes qui s'accumulent ?
Tu connais le monde du BTP ?
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Je suis désolé, mais un auteur, financièrement, il n'investit rien du tout. Zéro euro.
Tu connais le prix d'une tablette, d'un mac pro et d'une licence adobe ?
Pouffy a écrit:alambix a écrit:Comme beaucoup d'amoureux de la musique ont pensé devenir rock star avant de ranger le micro et trouver un travail.
Tu connais le monde de la musique ?
Brian Addav a écrit:alambix a écrit:Quand tu as 70.000 € de crédit à rembourser et des dettes au cul, tu es obligé de continuer pour payer les factures de ton entreprise et tenter de redresser la barre.
Je serais de curieux de connaître les auteurs qui ont jamais réussi à emprunter 70 000 € récemment...
Xavier Guilbert a écrit:Blackfrag a écrit:Ben j'ai envi de te dire à peine 2000 balle, le prix d'un PC correct , c'est pas non plus le métier ou faut investir le plus pour se lancer. N'importe quel mec qui se lance à faire du jardin ou un boulot manuel il s'en tire pour au moins 3 fois plus en véhicule utilitaire, matériel électrique etc ...
Pour les auteurs de bande dessinée, il y a l'enquête des EGBD. Où l'on peut lire:
"En 2014, 53% des répondants ont un revenu inférieur au SMIC annuel brut [17 108€], dont 36% qui sont en-dessous du seuil de pauvreté [11 844€]. Si l’on ne prend en compte que les femmes, 67% ont un revenu inférieur au SMIC annuel brut et 50% sont sous le seuil de pauvreté." (source)
Blackfrag a écrit:Ben j'ai envi de te dire à peine 2000 balle, le prix d'un PC correct , c'est pas non plus le métier ou faut investir le plus pour se lancer. N'importe quel mec qui se lance à faire du jardin ou un boulot manuel il s'en tire pour au moins 3 fois plus en véhicule utilitaire, matériel électrique etc ...
Blackfrag a écrit:Le métier de libraire finira par devenir aussi rare que celui de quincailler ... D'ailleurs on peut penser qu'il survit aussi grâce au prix unique.
Quel prix unique ? va en grande surface, c'est 5% moins cher...
alambix a écrit:Brian Addav a écrit:alambix a écrit:Quand tu as 70.000 € de crédit à rembourser et des dettes au cul, tu es obligé de continuer pour payer les factures de ton entreprise et tenter de redresser la barre.
Je serais de curieux de connaître les auteurs qui ont jamais réussi à emprunter 70 000 € récemment...
Tu n'as pas compris que je parlais de crédit professionnel ?
Un auteur qui emprunte 70.000 € dans le cadre de son métier d'auteur, faut que tu m'expliques ...
Parce que les crédits persos, les micro-entrepreneurs en ont, aussi, sur le dos.
alambix a écrit:Caricature ? Tu es commerçant ? Y'a pas l'air donc ne portes pas de jugement quand certains évoquent leur situation personnelle.
alambix a écrit:Bel exemple de compassion
alambix a écrit:Depuis un an, 5 commerces situés à moins de 500 m du mien ont fermé certains moins d'un an après leur ouverture.
alambix a écrit:Donc la crise de commerce de proximité, un "cas perso" ? Sérieusement ? Ne viens jamais faire un tour dans les forums "commerce", ton argumentaire ne passerais pas le cap du 1er post.
alambix a écrit:Quand tu empruntes pour créer ta boite et que tu retrouve avec un crédit (très) important à rembourser (prêt d'honneur qui est un prêt personnel, ou prêt bancaire sur lequel tu es obligé de te porter caution solidaire à hauteur de 30% au mieux) + des dettes, tu te dis que tu DOIS continuer parce que tu n'as pas le choix.
[/quote]alambix a écrit:Quant à "tenter de revendre une affaire qui ne fonctionne pas" avec dettes et crédits et sur le dos, BON COURAGE !!!
alambix a écrit:Pourquoi personne n'y avais jamais pensé avant ? Avec un business plan, aucun risque de faillite !
alambix a écrit:Tu t'intéresses si peu à l'actualité ? Faut lire autre chose que des BD ...
alambix a écrit:Tu le fais exprès ? Je parlais de l'ensemble des entrepreneurs, petit commerçant, libraire ou entrepreneur du BTP, même combat. On a pas le même maillot, mais on a les mêmes problèmes (et pas le salaire des footeux).
alambix a écrit:Oui, c'est notamment le cas de mon frère et de mon père.
alambix a écrit:En résumé, on peut épiloguer des heures, mais comparer l'investissement financier d'un auteur et celui d'un micro-entrepreneur, c'est franchement faire preuve de mauvaise foi.
alambix a écrit:Défendons les conditions des auteurs, OUI, mais de grâce, arrêtons de les affubler de difficultés imaginaires ou exagérées sous prétexte de les défendre.
alambix a écrit:Un auteur qui galère, il peut prendre la décision de laisser tomber son rêve et de trouver un boulot alimentaire (comme quasi tout le monde finalement). Quitte même à trouver un travail lié de près ou de loin à l'édition ou la création artistique. Financièrement, rien ne le retiens (je dirais même qu'au contraire, financièrement tout le pousse à renoncer et trouver du boulot, car sa situation s'améliorerait immédiatement).
alambix a écrit:Un micro-entrepreneur avec crédits et dettes à charges ne PEUT PAS s'arrêter du jour au lendemain. Prétendre le contraire est une malhonnêteté intellectuelle.
tzynn a écrit:Ton modèle ne marchera pas. Les auteurs qui vendent bien veulent le plus souvent être indépendants, ce qui leur permet de travailler avec plusieurs éditeurs.
Ma proposition consiste à proposer un statut protecteur à l'ensemble des auteurs de BD (du moins, ceux qui ne souhaitent faire que cela comme métier) ; mais il y a une condition : le "confort" du salariat contre une fidélité à un éditeur, fatalement (comme des millions de gens, quoi).
De plus cela leur permet de récolter les fruits de leur succès.
cf le principe du salaire fixe + un variable en fonction des ventes.
Et comme dans toute entreprise, les meilleurs ont un plus gros salaire fixe, à la base.
Ta méthode revient à étaler le succès d’un auteur sur plusieurs têtes. Et je ne pense pas que les auteurs soient financièrement très solidaires, surtout s’ils sont très nombreux.
Justement, non, puisque je pars du principe qu'il y a trop d'auteurs, et pas assez de ventes par auteur ; je ne conserverai donc que les plus vendeurs (comme dans toute profession commerciale).
Les auteurs sont-ils moins solidaires que les autres travailleurs ? Mouais, j'en doute, mais je ne connais aucun auteur donc je ne peux rien certifier ; simplement, ce n'est pas mon propos ici. Les salariés ne réfléchissent jamais en terme de solidarité. Ca reste du chacun pour soi, même pour les salariés.
Et si tu sélectionnes tes auteurs pour garder seulement ceux qui vendent bien, alors ça revient à essayer juste de capter leurs revenus.
Je ne saisi pas bien l'argument.
De toute façon, les éditeurs ne cherchent qu'à capter les revenus de la surproduction et des auteurs sous-payés, comme les témoignages le démontrent régulièrement (cf le projet à 4000 € sur 1 an).
De plus, tu vas vite te retrouver avec un problème de gestion. Tu vas payer la même chose pour un auteur qui tombe un album tous les 6 mois et qui vend très bien, et un auteur à la Vicomte qui sort deux pages par an et un album tous les 20 ans?
Tu vas me dire que tu as un système de bonus pour ça, mais ça reviens à traiter les auteurs comme des indépendants.
Non, pas du tout.
Dans n'importe quelle entreprise, les salariés ne sont pas tous payés le même salaire (même dans la fonction publique, ce n'est pas le cas) ; il y a des grilles salariales, liées à des tas de critères (ancienneté, compétence, responsabilités,...).
L'auteur qui tombe un album tous les 6 mois - JY Delitte, par exemple - percevra un salaire plus important qu'un auteur plus laborieux.
Comme dans toute entreprise, le salaire est fonction des résultats, des capacités et des responsabilités : un auteur qui a en charge plusieurs séries à succès sera payé bien plus qu'un auteur se concentrant sur 1 série, sauf si celui-ci compense par des ventes très importantes - Guarnido, par exemple, dont chaque sortie est un évènement.
Donc, les revenus seront bien redistribués en fonction de la qualité du travail de chaque auteur.
Ensuite il y a la ligne de travail. Si un auteur veut expérimenter tu vas laisser faire ou pas? A l’époque où Hergé et le journal tintin employaient des dessinateurs, tout le monde devait suivre la ligne de l’employeur.
C'était un peu pareil chez spirou, et est-ce que, dans les deux cas, cela a engendré des catastrophes industrielles ? est-ce que la BD d'autrefois, basée sur ce "diktat", est moins bonne que celle d'aujourd'hui ?
Chacun a sa réponse à cette question, et selon moi, cela a plutôt réussi au media, patronné par des gens du métier et d'expériences (et pas des financiers).
Enfin, à qui appartiennent les droits de ce qui est produit, des originaux et peuvent ils vendre sur le côté des illus par exemple ou pas.
yannzeman a écrit:Là, je sèche par ignorance.
Mais il me semble que dans la recherche, les chercheurs peuvent déposer des brevets pour des travaux dans le cadre du travail, mais pas ordonnés par l'entreprise.
C'est mal dit, certainement mal compris, mais ceux qui connaissent pourront rectifier/expliquer.
A mon avis, tout peut se régler dans le contrat de travail.
La loi distingue trois cas de figure. Les «inventions de mission», découvertes dans le cadre du travail, appartiennent à l’employeur dès leur conception. Les «inventions hors mission attribuables», réalisées en dehors du périmètre d’activité du salarié mais grâce aux moyens mis à sa disposition par l’entreprise ou qui relèvent de son domaine d’activité, reviennent au salarié. Toutefois, l’employeur dispose de quatre mois pour s’en attribuer la propriété ou la jouissance sous forme de licence d’exploitation. Enfin, les «inventions hors mission non attribuables», qui ne présentent aucun lien avec l’entreprise et qui ne correspondent pas à une mission spécifique, restent le bien exclusif du salarié.
geoff42000 a écrit:yannzeman a écrit:Là, je sèche par ignorance.
Mais il me semble que dans la recherche, les chercheurs peuvent déposer des brevets pour des travaux dans le cadre du travail, mais pas ordonnés par l'entreprise.
C'est mal dit, certainement mal compris, mais ceux qui connaissent pourront rectifier/expliquer.
A mon avis, tout peut se régler dans le contrat de travail.
Justement non, il me semble avoir vu le contraire concernant les brevets. Je bosse dans le domaine de la conception. Si je crée une machine, même sur mon temps libre, avec mes sous et tout et tout, mon employeur peut se l'approprier. C'est en tout cas ce que j'ai appris lors de mon cours sur les brevets quand j'étais en IUT.
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