yannzeman a écrit:Thierry_2 a écrit:le problème est que l'équation qui fait qu'une nouveauté fonctionne (ou pas) est loin d'être évidente.
Parmi les grands succès actuels, nombreux n'ont pas connu le succès directement, mais il s'est construit au fur et à mesure.
XIII n'a pas décollé avant le tome 5.
Les débuts de Titeuf ont été laborieux. Lanfeust n'a pas été un triomphe immédiat. Il a fallu plusieurs tomes pour que cela marche vraiment. Et la multiplication des séries dérivées n'a pas été une garantie de succès. Il me semble que Delcourt avait envisagé d'arrêter DCDC après quelques tomes pour cause de mévente.
Un succès comme Les Vieux Fourneaux relève de l'anomalie absolue. Mais jusqu'à quel point le succès n'est-il pas une anomalie ? Sur le papier, une série avec des vieux anarchistes râleurs n'a rien d'un triomphe assuré.
En fait, il est plus facile de vendre une bouse ultra-calibrée à la durée de vie limitée (au mieux) à quelques années (je doute qu'on ait un jour droit à une intégrale patrimoniale des Blondes ou des Lapins Crétins) que d'investir sur une oeuvre sur le long terme. La qualité est une caractéristique secondaire si on considère que le but premier de l'éditeur est commercial.
Oui oui, bien sur, la spécificité de la BD (et des arts en général), c'est la dimension artistique des oeuvres, qui fait qu'on aura beau choisir le meilleur scenariste, le faire travailler avec le meilleur dessinateur, on n'aura pas l'assurance d'un succès.
Et le vrai succès prend souvent du temps pour se construire.
Mais ça, c'est justement le rôle des éditeurs, de porter des talents en devenir quand ils sentent que ça le mérite.
si ces éditeurs choisissent la rentabilité à court terme, tant pis pour eux (et pour nous), mais il ne faut pas qu'ils s'étonnent si leur catalogue ne dure pas dans le temps et qu'ils mettent la clé sous la porte.
Comme dans tous les milieux, il y a des chefs d'entreprises qui choisissent le long terme, parce que c'est leur entreprise et qu'ils y tiennent, et des dirigeants d'entreprise dont ils n'ont que faire et qui veulent une rentabilité à court terme.
Il manque des Dupuis, aujourd'hui...
thyuig a écrit:La vérité c'est que certains éditeurs se fichent pas mal que leur catalogue ne dure pas, ce qui importe c'est la régularité du flux d'oseille pour un investissement zéro. Quand il y a un succès c'est tout bénéf - quoique je me demande si finalement ça ne les embarrasse pas un peu de devoir ensuite travailler avec une "pointure" - et si ça n'est pas le cas, la somme dérisoire dépensée en amont ne justifie pas qu'on change de modèle.
Thierry_2 a écrit: ils le recycleront peut-être en parc Blake et Mortimer, mais sans sensations fortes pour ménager les pace makers des lecteurs de B&M.
thyuig a écrit:La vérité c'est que certains éditeurs se fichent pas mal que leur catalogue ne dure pas, ce qui importe c'est la régularité du flux d'oseille pour un investissement zéro. Quand il y a un succès c'est tout bénéf - quoique je me demande si finalement ça ne les embarrasse pas un peu de devoir ensuite travailler avec une "pointure" - et si ça n'est pas le cas, la somme dérisoire dépensée en amont ne justifie pas qu'on change de modèle.
Thierry_2 a écrit:thyuig a écrit:La vérité c'est que certains éditeurs se fichent pas mal que leur catalogue ne dure pas, ce qui importe c'est la régularité du flux d'oseille pour un investissement zéro. Quand il y a un succès c'est tout bénéf - quoique je me demande si finalement ça ne les embarrasse pas un peu de devoir ensuite travailler avec une "pointure" - et si ça n'est pas le cas, la somme dérisoire dépensée en amont ne justifie pas qu'on change de modèle.
ça dépend. Si tu peux travailler avec un Tardi ou un Bilal, tu le laisses faire ce qu'il veut et ça se vend tout seul, avec en deuxième cadeau bonus le prestige de la signature. S'il veut faire tout un livre en gribouillant sur des photos de toiles célèbres, tu t'en fous. Il sera invité par tous les médias, surtout ceux qui ne connaissent rien à la BD, et il y aura bien assez de gogos pour acheter en trouvant soit que c'est brillant, soitque c'est limite du foutage de gueuele, mais c'est quand même de lui.
l'important n'est pas que le livre soit bon, c'est que l'acheteur fasse ce qu'on attend de lui: acheter. Son avis, on s'en tape tant qu'il achète Même si'il pose un signal fort en mettant seulement 4 étoiles sur babelio et un avis très sévère sur le site dédié sur bdgest. Même les 45 pages de critiques sur le dernier bidule, on s'en fout tant que ça vend.
Le mécanisme des séries, qui s'est étendu aux auteurs-marques, c'est qu'on se fout que ce soit bon. On achète le nouveau parce qu'on a acheté les autres. Qui a vendu vendra. Et il faut au moins 5 daubes cosmiques pour permettre une remise en cause du réflexe d'achat.
L'acheteur malin, il n'achète plus de tome 1 parce qu'il attend l'intégrale qui ne manquera pas de sortir que la série sera finie, et il continue les séries qu'il n'aime plus pour compléter le collec'. la preuve qu'il est malin, la série dont il n'a pas acheté le tome 1 alors que le buzz était là, elle est arrêtée faute de ventes.
CQFD
moi, j'achète plus rien, c'est mieux
Lapin Moutarde a écrit:L'esclavage moderne, 10/12hjour devant une table à dessin (ou sa tablette Wacom Cyntic,) pour gagner ..le droit de demander à leur conjoint de faire bouillir la marmite.
biborax a écrit:heu... faut exagérer non plus, c'est plus un plaisir, une passion, qu'un travail. Ils l'ont choisit, eux, leur travail. C'est pas le cas de tout le monde. Ceux qui bossent 7 heures par jour à préparer des commandes chez amazon ou lidl eux oui ils sont plus proches de l’esclavage moderne. Et ils gagnent pas plus. La bd, quand ça fonctionne, c'est le jackpot.
Xavier Guilbert a écrit:biborax a écrit:heu... faut exagérer non plus, c'est plus un plaisir, une passion, qu'un travail. Ils l'ont choisit, eux, leur travail. C'est pas le cas de tout le monde. Ceux qui bossent 7 heures par jour à préparer des commandes chez amazon ou lidl eux oui ils sont plus proches de l’esclavage moderne. Et ils gagnent pas plus. La bd, quand ça fonctionne, c'est le jackpot.
Justement, les auteurs s'opposent à cet argument. En gros, on leur explique que parce qu'ils aiment leur boulot, ils ne devraient pas en attendre de rémunération. Mais ce sont les seuls à qui l'on demande ce genre de sacrifice: en face, il y a les éditeurs (qui, je l'espère pour beaucoup, aiment aussi leur boulot), les libraires (idem), etc. On pourrait aussi évoquer les grands patrons de ce monde, qui choisissent leur boulot (qu'ils doivent apprécier également) et qui sont grassement rémunérés. Bref, dire "comme ça vous plait, on peut vous exploiter" n'est pas un argument qui tient très longtemps.
C'est un travail, point. Qu'on l'apprécie (comme certains) ou qu'on le déteste (comme d'autres) est finalement accessoire.
alambix a écrit:Xavier Guilbert a écrit:biborax a écrit:heu... faut exagérer non plus, c'est plus un plaisir, une passion, qu'un travail. Ils l'ont choisit, eux, leur travail. C'est pas le cas de tout le monde. Ceux qui bossent 7 heures par jour à préparer des commandes chez amazon ou lidl eux oui ils sont plus proches de l’esclavage moderne. Et ils gagnent pas plus. La bd, quand ça fonctionne, c'est le jackpot.
Justement, les auteurs s'opposent à cet argument. En gros, on leur explique que parce qu'ils aiment leur boulot, ils ne devraient pas en attendre de rémunération. Mais ce sont les seuls à qui l'on demande ce genre de sacrifice: en face, il y a les éditeurs (qui, je l'espère pour beaucoup, aiment aussi leur boulot), les libraires (idem), etc. On pourrait aussi évoquer les grands patrons de ce monde, qui choisissent leur boulot (qu'ils doivent apprécier également) et qui sont grassement rémunérés. Bref, dire "comme ça vous plait, on peut vous exploiter" n'est pas un argument qui tient très longtemps.
C'est un travail, point. Qu'on l'apprécie (comme certains) ou qu'on le déteste (comme d'autres) est finalement accessoire.
Pas tout à fait d'accord avec toi et plutôt d'accord avec Biborax, qui répondait juste à Lapin Moutarde qui compare le travail des auteurs à de "l'esclavage moderne".
A force de tout exagérer, les mots n'ont plus aucun sens.
Est-il utile ici de rappeler la définition d'esclavage et de rappeler quelles ont été les conditions réelles de l'esclavage ?
Dire que les conditions de rémunérations des auteurs sont difficiles, oui. Appeler çà de l'esclavage, un grand NON. C'est ridicule et n'a aucun sens.
Encore une fois, les mots ont un sens.
Nous sommes dans un pays où on peut légitimement décider de consacrer sa vie au dessin ou à l'écriture, en ayant pleinement conscience que la réussite d'une telle carrière sera forcément semée d'embuches.
Dans combien de pays au monde des hommes, des femmes ou parfois des enfants sont obligés d'accepter des tâches ingrates et parfois, au péril même de sa vie, pour gagner l'équivalent de quelques euros, histoire de subsister péniblement aux besoins de sa famille. Et tout en vivant dans des abris de fortune sans aucun confort ni même eau potable ???
A côté de ce genre de situation, la "condition d'esclave" des auteurs français prend une autre mesure, non ?
Oui, les métiers artistiques sont complétement hasardeux. Tu peux faire fortune, comme vivre une vie de misère. Faut-il améliorer leurs conditions ? Oui ?
Mais faut-il aussi améliorer les conditions de rémunérations des agriculteurs, des ouvriers, des fonctionnaires (dont le pouvoir d'achat a, malgré les idées reçues volontairement diffamatoires, baissé de 20% en 30 ans) ... ?
Regardons-même les conditions des "patrons". Non, pas les "grands patrons de ce monde", dont tu parles avec facilité, mais les petits patrons. Les invisibles, ceux qui sont leur propre patron après avoir monté leur boite, parfois seul et avec toute la difficulté du monde à se voir accorder un financement.
Ces petits patrons dont le seul employé est eux-même, car ils ne peuvent pas se permettre d'embaucher, n'arrivant déjà pas à se verser eux-même un salaire.
Ces patrons qui sont assassinés par les charges, et ne dorment parfois même-plus à l'idée des factures qui s'amoncellent et du CA en baisse. Ces patrons qui travaillent 12 heures par jour, parfois sans jour de repos ni vacances. Qui ouvrent leur magasin les jours fériés et parfois le dimanche dans l'espoir de gagner une dizaine d'euros supplémentaires.
Ces patrons qui ne demanderaient pas mieux de pouvoir embaucher. De donner un emploi à d'autres personnes. Mais ne le peuvent pas.
Et ces patrons qui, dans ses conditions, constatent jour après jour, le peu de considérations du "grand public" qui est toujours partant pour les bonnes causes, mais vole en rayon ou préfère acheter sur internet le produit qui est disponible chez ce petit patron à deux pas de chez eux. Patron, mais avant tout père ou mère de famille. Et parfois même libraire, et donc dans ce raisonnement patron-esclave vendant les livres des auteurs-esclaves (et donc complices de cet esclavage ?)
La crise s'applique à pratiquement tout le monde.
Alors parler d'esclavage moderne est totalement déplacé.
Ric Hocheur a écrit:Une réponse instructive qui ne fera pas de mal. Mais Lapin moutarde a du se laisser submerger par l'affectif, qui peut parfois prendre le pas sur le raisonnement et l'utilisation appropriée des mots. Esclavage, c'est un mot lourd oui. Après, nous sommes les premiers supporters des auteurs, soutenant aveuglément leur cause, donc l'affect peut parfois dominer.
Cependant, on a le sentiment d'une dégradation impitoyable des conditions pour les auteurs peu connus. Qui dit que ces derniers ne se mettront pas à ramper devant leurs potentiels lecteurs. Au point qu'un jour ce seront les lecteurs qui dédicaceront (par signature électronique quand le Kindle aura tout ratissé, tel le déboisement furieux de l'amazonie )
alambix a écrit:Dans combien de pays au monde des hommes, des femmes ou parfois des enfants sont obligés d'accepter des tâches ingrates et parfois, au péril même de sa vie, pour gagner l'équivalent de quelques euros, histoire de subsister péniblement aux besoins de sa famille. Et tout en vivant dans des abris de fortune sans aucun confort ni même eau potable ???
A côté de ce genre de situation, la "condition d'esclave" des auteurs français prend une autre mesure, non ?
alambix a écrit:Oui, les métiers artistiques sont complétement hasardeux. Tu peux faire fortune, comme vivre une vie de misère. Faut-il améliorer leurs conditions ? Oui ?
Mais faut-il aussi améliorer les conditions de rémunérations des agriculteurs, des ouvriers, des fonctionnaires (dont le pouvoir d'achat a, malgré les idées reçues volontairement diffamatoires, baissé de 20% en 30 ans) ... ?
alambix a écrit:Regardons-même les conditions des "patrons". Non, pas les "grands patrons de ce monde", dont tu parles avec facilité, mais les petits patrons. Les invisibles, ceux qui sont leur propre patron après avoir monté leur boite, parfois seul et avec toute la difficulté du monde à se voir accorder un financement.
Ces petits patrons dont le seul employé est eux-même, car ils ne peuvent pas se permettre d'embaucher, n'arrivant déjà pas à se verser eux-même un salaire.
Thierry_2 a écrit:c'est pas faux maisil y a quand même un état defait qui fait que dans la filière du livre, les acteurs les plus fragilisés sont clairement les auteurs et dans une moindre mesure les libraires. En fait, les 2 extrémités de la chaîne sont désavantagées par rapport aux intermédiaires.
On peut imaginer un monde sans libraires, aussi tragique que cela puisse être. Et on se rendra alors compte du rôle non négligeable qu'ils jouent pour lutter contre l'uniformisation de l'offre. A titre d'exemple, jusqu'à quel point quelques libraires ont-ils "sauvé" Urban lorsqu'il faut victime d'une mise en place catastrophique ? Il a fallu qu'en plus du bouche-à-oreille il y ait des libraires qui soutiennenl le titre pour qu'il reste visible. Dela même manière, Shangri-La aura aussi bénéficié du soutien des libraires qui perrmettra au titre d'avoir le temps d'exister.
Mais un monde sans auteurs, c'est juste la mort de la création. On pourra toujours compter sur une production "industrielle" mais la création aura reçu un sacré coup. Les auteurs sont mal payés. Le luxe de la liberté ne justifie pas de rester sous le SMIC. Et cela permet un rapport de force défavorable aux auteurs.
Xavier Guilbert a écrit:alambix a écrit:Dans combien de pays au monde des hommes, des femmes ou parfois des enfants sont obligés d'accepter des tâches ingrates et parfois, au péril même de sa vie, pour gagner l'équivalent de quelques euros, histoire de subsister péniblement aux besoins de sa famille. Et tout en vivant dans des abris de fortune sans aucun confort ni même eau potable ???
A côté de ce genre de situation, la "condition d'esclave" des auteurs français prend une autre mesure, non ?
1. je n'ai pas parlé d'esclave, ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit. Je réagissais simplement à ce lieu commun idiot qu'on ressort beaucoup à l'égard des auteurs en général, comme quoi ce serait avant tout une passion (i.e., qui se rémunère d'elle-même) plutôt qu'un travail.
2. ce genre de comparaison ("oh là là, de quoi tu te plains, il y a des gens qui meurent de faim dans le monde") est assez inepte et ne fait rien avancer. On pourra toujours trouver plus pauvre, mais cela ne devrait en aucun cas servir de justification pour ne rien faire et laisser les choses en l'état.
Xavier Guilbert a écrit:alambix a écrit:Oui, les métiers artistiques sont complétement hasardeux. Tu peux faire fortune, comme vivre une vie de misère. Faut-il améliorer leurs conditions ? Oui ?
Mais faut-il aussi améliorer les conditions de rémunérations des agriculteurs, des ouvriers, des fonctionnaires (dont le pouvoir d'achat a, malgré les idées reçues volontairement diffamatoires, baissé de 20% en 30 ans) ... ?
Ce que les auteurs mettent en avant, dans leurs revendications, c'est la manière dont s'est mis en place un système de rémunération à la baisse, et dans lequel ils se retrouvent les perdants (alors qu'ils en sont des acteurs essentiels). Toutes les catégories de travailleurs que tu évoques ont négocié à plusieurs reprises la réévaluation de leur rémunération, et bénéficient pour beaucoup de conditions sociales encadrées. Il me semble que ce n'est pas le cas des auteurs.
Et encore une fois, je récuse totalement l'argument "oh, mais ils ne sont pas tous seuls, donc ne faisons rien" (qui n'est probablement pas ton intention, mais c'est comme ça qu'il ressort).
Xavier Guilbert a écrit:alambix a écrit:Regardons-même les conditions des "patrons". Non, pas les "grands patrons de ce monde", dont tu parles avec facilité, mais les petits patrons. Les invisibles, ceux qui sont leur propre patron après avoir monté leur boite, parfois seul et avec toute la difficulté du monde à se voir accorder un financement.
Ces petits patrons dont le seul employé est eux-même, car ils ne peuvent pas se permettre d'embaucher, n'arrivant déjà pas à se verser eux-même un salaire.
Oui, mais ce sont des petits patrons qui font ça par passion, ils ont choisi leur boulot, pas comme les types qui font des colis chez Amazon, etc. Tu vois, je ressors le même argument qu'évoqué plus haut, et là, d'un coup, paf, ça ne passe plus.
Je prenais les grands patrons parce que justement, ils sont l'exemple de ce double discours que l'on tient, et qui tient plus de la tentative de justifier un état de fait que d'en expliquer véritablement le fonctionnement.
alambix a écrit:Thierry_2 a écrit:c'est pas faux maisil y a quand même un état defait qui fait que dans la filière du livre, les acteurs les plus fragilisés sont clairement les auteurs et dans une moindre mesure les libraires. En fait, les 2 extrémités de la chaîne sont désavantagées par rapport aux intermédiaires.
On peut imaginer un monde sans libraires, aussi tragique que cela puisse être. Et on se rendra alors compte du rôle non négligeable qu'ils jouent pour lutter contre l'uniformisation de l'offre. A titre d'exemple, jusqu'à quel point quelques libraires ont-ils "sauvé" Urban lorsqu'il faut victime d'une mise en place catastrophique ? Il a fallu qu'en plus du bouche-à-oreille il y ait des libraires qui soutiennenl le titre pour qu'il reste visible. Dela même manière, Shangri-La aura aussi bénéficié du soutien des libraires qui perrmettra au titre d'avoir le temps d'exister.
Mais un monde sans auteurs, c'est juste la mort de la création. On pourra toujours compter sur une production "industrielle" mais la création aura reçu un sacré coup. Les auteurs sont mal payés. Le luxe de la liberté ne justifie pas de rester sous le SMIC. Et cela permet un rapport de force défavorable aux auteurs.
Ma vision certainement biaisée par mon vécu, est qu'à terme, malheureusement, ce qu'on appelle le commerce de proximité est voué à disparaître.
La concurrence des centres commerciaux et l'essor du commerce en ligne, couplé à la volonté populaire de tout avoir tout de suite au moindre prix et sans effort, aura raison un jour ou l'autre des efforts nombreux des "petits commerçants".
Thierry_2 a écrit:alambix a écrit:Thierry_2 a écrit:c'est pas faux maisil y a quand même un état defait qui fait que dans la filière du livre, les acteurs les plus fragilisés sont clairement les auteurs et dans une moindre mesure les libraires. En fait, les 2 extrémités de la chaîne sont désavantagées par rapport aux intermédiaires.
On peut imaginer un monde sans libraires, aussi tragique que cela puisse être. Et on se rendra alors compte du rôle non négligeable qu'ils jouent pour lutter contre l'uniformisation de l'offre. A titre d'exemple, jusqu'à quel point quelques libraires ont-ils "sauvé" Urban lorsqu'il faut victime d'une mise en place catastrophique ? Il a fallu qu'en plus du bouche-à-oreille il y ait des libraires qui soutiennenl le titre pour qu'il reste visible. Dela même manière, Shangri-La aura aussi bénéficié du soutien des libraires qui perrmettra au titre d'avoir le temps d'exister.
Mais un monde sans auteurs, c'est juste la mort de la création. On pourra toujours compter sur une production "industrielle" mais la création aura reçu un sacré coup. Les auteurs sont mal payés. Le luxe de la liberté ne justifie pas de rester sous le SMIC. Et cela permet un rapport de force défavorable aux auteurs.
Ma vision certainement biaisée par mon vécu, est qu'à terme, malheureusement, ce qu'on appelle le commerce de proximité est voué à disparaître.
La concurrence des centres commerciaux et l'essor du commerce en ligne, couplé à la volonté populaire de tout avoir tout de suite au moindre prix et sans effort, aura raison un jour ou l'autre des efforts nombreux des "petits commerçants".
je ne sais pas si la tendance est la même en France, ais en Belgique, on assiste à un changement de paradigme dans a grande distribution. Les hyper-marchés sont de plus en plus fragilisés et la filière se réoriente vers des magasins de proximités.
Pour les biens culturels, il y a clairement un modèle réinventer, mais je pense qu'une offre de proximité peut encore exister sous certaines conditions.
Près de chez moi, il reste un cinéma de quartier qui résiste aux multiplex. Il a bien ciblé sa clientèle et il y a un vrai attachement des gens pour le cinéma. Une librairie derait pouvoir exister à condition de savoir s'adapter à sa clientèle et de proposer un concept qui se démaque.
alambix a écrit:Financièrement, on est sur deux mondes différents. Le petit patron qui galère, il continue parce que financièrement il est pieds et points liés à son entreprise. Même quand il n'aime plus çà.
L'auteur il continue parce qu'il aime çà. Pas parce qu'il y est obligé.
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