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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede Pouffy » 06/06/2018 09:04

Message précédent :
alambix a écrit:Caricature ? Tu es commerçant ? Y'a pas l'air donc ne portes pas de jugement quand certains évoquent leur situation personnelle.


Pas de souci, tu parles bien de ta situation perso... ne généralise pas c'est tout.

alambix a écrit:Bel exemple de compassion :daccord: :daccord: :daccord:


Je n'ai aucune compassion, pas mon genre.

alambix a écrit:Depuis un an, 5 commerces situés à moins de 500 m du mien ont fermé certains moins d'un an après leur ouverture.


Pourquoi ont ils ouvert? Comment ont ils pu seulement ouvrir?

alambix a écrit:Donc la crise de commerce de proximité, un "cas perso" ? Sérieusement ? Ne viens jamais faire un tour dans les forums "commerce", ton argumentaire ne passerais pas le cap du 1er post.


Tu es focalisé sur les activités de négoce.

alambix a écrit:Quand tu empruntes pour créer ta boite et que tu retrouve avec un crédit (très) important à rembourser (prêt d'honneur qui est un prêt personnel, ou prêt bancaire sur lequel tu es obligé de te porter caution solidaire à hauteur de 30% au mieux) + des dettes, tu te dis que tu DOIS continuer parce que tu n'as pas le choix.


La banque ne te suit que si la projection de ton activité est rentable avec un BP sur 3 voire 5 ans minimum. La majorité des villes de plus de 50 000 habitants ont une pépinière d'entreprise qui mettent à dispo un expert comptable... ou la banque exigera une validation par une asso de type EGEE.

Mais oui, si pour toi micro entreprise ça signifie ouvrir une boutique de fringues (avec tes sous)... là effectivement tu fais ce que tu veux.

alambix a écrit:Quant à "tenter de revendre une affaire qui ne fonctionne pas" avec dettes et crédits et sur le dos, BON COURAGE !!! [:fantaroux:2] [:fantaroux:2] [:fantaroux:2]
[/quote]

D'où ma question sur le BTP. Dès que la boîte est liquidé, tu en remontes une autre... et tu te retrouves avec le même patron qui change juste le nom de la boîte après chaque liquidation.

alambix a écrit:Pourquoi personne n'y avais jamais pensé avant ? Avec un business plan, aucun risque de faillite ! :daccord: :daccord: :daccord:


Sans BP pas de prêt bancaire (souvent sur 7 ans max d'ailleurs).

alambix a écrit:Tu t'intéresses si peu à l'actualité ? Faut lire autre chose que des BD ... :siffle:


Je bosse avec des agriculteurs.

alambix a écrit:Tu le fais exprès ? Je parlais de l'ensemble des entrepreneurs, petit commerçant, libraire ou entrepreneur du BTP, même combat. On a pas le même maillot, mais on a les mêmes problèmes (et pas le salaire des footeux).


Non tu parles des commerçants de proximité surtout dans le négoce.

alambix a écrit:Oui, c'est notamment le cas de mon frère et de mon père.


Donc tu sais très bien que soit tu fais ce que tu veux et tu n'en vis pas. Soit tu fais ce que le marché demande... avec la diversification qui va avec.

alambix a écrit:En résumé, on peut épiloguer des heures, mais comparer l'investissement financier d'un auteur et celui d'un micro-entrepreneur, c'est franchement faire preuve de mauvaise foi.


Parce que pour toi micro-entrepreneur = commerce de proximité. Tous les micro-entrepreneur qui montent des boîtes de conseil ou de service (pas ce qui manque) l'investissement est nul. Dès que tu touches à l'industrie, l'investissement est énorme (d'ailleurs c'est là la difficulté avec les banques). D'où l'essor du matériel de loc. pour les pro.

alambix a écrit:Défendons les conditions des auteurs, OUI, mais de grâce, arrêtons de les affubler de difficultés imaginaires ou exagérées sous prétexte de les défendre.


On en revient au début... il y a peu d'auteur de BDs bon gestionnaire ou bon chef d'entreprise... sinon ils ne feraient pas ce métier.

alambix a écrit:Un auteur qui galère, il peut prendre la décision de laisser tomber son rêve et de trouver un boulot alimentaire (comme quasi tout le monde finalement). Quitte même à trouver un travail lié de près ou de loin à l'édition ou la création artistique. Financièrement, rien ne le retiens (je dirais même qu'au contraire, financièrement tout le pousse à renoncer et trouver du boulot, car sa situation s'améliorerait immédiatement).


La notion de rêve est importante... comme pour l'entrepreneur d'ailleurs. C'est la seule chose qui la distingue du salariat.

alambix a écrit:Un micro-entrepreneur avec crédits et dettes à charges ne PEUT PAS s'arrêter du jour au lendemain. Prétendre le contraire est une malhonnêteté intellectuelle.


Il s'est aussi mis dans le merde tout seul. Comme dans tout investissement.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 06/06/2018 09:15

Devant les difficultés du métier d'auteur, je relance mon idée de salariat des scenaristes et dessinateurs (et d'un arrêt, conjointement, de la surproduction).

Est-ce vraiment si inconcevable que ça ?
un nombre d'auteurs moins conséquent, des artistes triés sur le volet (d'après leur capacité à vendre, oui, comme dans tout commerce, et en fonction des attentes des éditeurs), une production de qualité, plus d'albums vendus par titre. Plus de rentrées d'argent, un salaire fixe mensuel plus une prime en fonction des ventes, et un plus gros bénéfice par titre pour les éditeurs.
(et oui, j'ai bien compris que les éditeurs trouvent leur intérêt à inonder le marché de titres, même si ils ne se vendent pas, en faisant de la trésorerie sur le dos des libraires ; mais un jour, ce système va trouver ses limites, ne serait-ce que par le gachis de papier que génère le pillonage systématique des invendus, l'intolérance grandissante dans le monde face au gaspillage, et avec le développement du numérique, fatalement cela va dérailler).

Après, je propose deux modèles économiques qui se côtoient mais ne viseraient pas la même clientèle :
-pour les collectionneurs et ceux qui peuvent mettre le prix, une version "luxe" (albums cartonnés, format un peu plus grand) à 15€,
-pour les plus jeunes et ceux qui ont des moyens limités ou qui se moquent du contenant (comme moi), une version "à bas cout" (album souple, format un peu plus petit) à 8 ou 10 €.

Je sais bien que cette solution a peut-être été pensée par les acteurs économiques du marché, mais a-t-elle été expérimentée par un "gros" éditeur, ces 20 dernières années ?

Et, petite remarque sans lien direct :
je lis actuellement l'intégrale 1 de "Gil Jourdan" ; dans la partie rédactionnelle, j'ai vu que ce titre avait fait l'objet de parutions en format poche dès les années 60.
je pensais que ce format n'avait été expérimenté que dans les années 90, mais apparemment non.
Maintenant, je ne pense pas que le format poche soit l'avenir ; c'est vraiment trop petit pour la BD, raison pour laquelle je l'exclu de mes propositions.
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 06/06/2018 09:32

Ton modèle ne marchera pas. Les auteurs qui vendent bien veulent le plus souvent être indépendants, ce qui leur permet de travailler avec plusieurs éditeurs. De plus cela leur permet de récolter les fruits de leur succès. Ta méthode revient à étaler le succès d’un auteur sur plusieurs têtes. Et je ne pense pas que les auteurs soient financièrement très solidaires, surtout s’ils sont très nombreux. Et si tu sélectionnes tes auteurs pour garder seulement ceux qui vendent bien, alors ça revient à essayer juste de capter leurs revenus.

De plus, tu vas vite te retrouver avec un problème de gestion. Tu vas payer la même chose pour un auteur qui tombe un album tous les 6 mois et qui vend très bien, et un auteur à la Vicomte qui sort deux pages par an et un album tous les 20 ans?

Tu vas me dire que tu as un système de bonus pour ça, mais ça reviens à traiter les auteurs comme des indépendants.

Ensuite il y a la ligne de travail. Si un auteur veut expérimenter tu vas laisser faire ou pas? A l’époque où Hergé et le journal tintin employaient des dessinateurs, tout le monde devait suivre la ligne de l’employeur.

Enfin, à qui appartiennent les droits de ce qui est produit, des originaux et peuvent ils vendre sur le côté des illus par exemple ou pas.
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 06/06/2018 09:56

Si tu regardes la chaîne du livre, où est l’argent? En gros il n’y a que trois méthodes pour qu’un auteur touche plus sur ses bouquins:
1. Vendre plus (soit à production constante pour l’auteur en augmentant les ventes de chaque album, soit en produisant plus)
2. Augmenter le prix de vente des bouquins pour augmenter la part de l’auteur
3. Piquer de l’argent aux autres membres de la chaîne


Pour le point 1, à portefeuille constant des acheteurs franco belge, ce n’est pas simple. Il faut alors faire comme Marini et aller chercher un nouveau lectorat ailleurs, comme pour son Batman vers les US. D'autres auteurs publient bcp, comme Trondheim qui a en gros un album par mois qui sort.
Pour le point 2, c’est déjà cher, tout le monde s’en plaint mais il y a peut-être moyen de tirer encore un peu sur le parabd
Pour le point 3, il y a des solutions, mais ça va se faire aux dépends d’autres:
- ebooks pour piquer à l’imprimeur
- crowd funding pour toucher directement le lecteur sans éditeur, distributeur et libraire (pas convaincu de la pérennité long terme)
- créer des coopératives d’auteurs pour contrôler et récupérer les plus values de l’édition et de la distribution. Mais il faut être gros rapidement , et les auteurs ne sont pas nécessairement de bons gestionnaires. Hors il faut savoir gérer, déléguer et contrôler.

De l'autre côté, point de vue réduction de dépenses
- récupérer l’argent des cotisations. Boarf, tout le monde participe et leur % n’est pas hyper élevé par rapport à bcp de métiers même si ça fait bcp par rapport à leurs revenus
- réduire les frais de production pour l'auteur: bein c'est deux fois rien: papier et crayon/encre + café et ordi - licences - scanner - imprimante. Vont pas faire des grosses économies là dessus.

Après ça pour les revenus il reste les a côté genre Tipee ou se faire payer pour les dédicaces, originaux et illus de commande ainsi que la vente de droits audiovisuels. Mais c’est de l’a côté et pas le coeur de business
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 07/06/2018 13:20

tzynn a écrit:Ton modèle ne marchera pas. Les auteurs qui vendent bien veulent le plus souvent être indépendants, ce qui leur permet de travailler avec plusieurs éditeurs.

Ma proposition consiste à proposer un statut protecteur à l'ensemble des auteurs de BD (du moins, ceux qui ne souhaitent faire que cela comme métier) ; mais il y a une condition : le "confort" du salariat contre une fidélité à un éditeur, fatalement (comme des millions de gens, quoi).

De plus cela leur permet de récolter les fruits de leur succès.


cf le principe du salaire fixe + un variable en fonction des ventes.
Et comme dans toute entreprise, les meilleurs ont un plus gros salaire fixe, à la base.


Ta méthode revient à étaler le succès d’un auteur sur plusieurs têtes. Et je ne pense pas que les auteurs soient financièrement très solidaires, surtout s’ils sont très nombreux.

Justement, non, puisque je pars du principe qu'il y a trop d'auteurs, et pas assez de ventes par auteur ; je ne conserverai donc que les plus vendeurs (comme dans toute profession commerciale).
Les auteurs sont-ils moins solidaires que les autres travailleurs ? Mouais, j'en doute, mais je ne connais aucun auteur donc je ne peux rien certifier ; simplement, ce n'est pas mon propos ici. Les salariés ne réfléchissent jamais en terme de solidarité. Ca reste du chacun pour soi, même pour les salariés.


Et si tu sélectionnes tes auteurs pour garder seulement ceux qui vendent bien, alors ça revient à essayer juste de capter leurs revenus.

Je ne saisi pas bien l'argument.
De toute façon, les éditeurs ne cherchent qu'à capter les revenus de la surproduction et des auteurs sous-payés, comme les témoignages le démontrent régulièrement (cf le projet à 4000 € sur 1 an).



De plus, tu vas vite te retrouver avec un problème de gestion. Tu vas payer la même chose pour un auteur qui tombe un album tous les 6 mois et qui vend très bien, et un auteur à la Vicomte qui sort deux pages par an et un album tous les 20 ans?

Tu vas me dire que tu as un système de bonus pour ça, mais ça reviens à traiter les auteurs comme des indépendants.

Non, pas du tout.
Dans n'importe quelle entreprise, les salariés ne sont pas tous payés le même salaire (même dans la fonction publique, ce n'est pas le cas) ; il y a des grilles salariales, liées à des tas de critères (ancienneté, compétence, responsabilités,...).
L'auteur qui tombe un album tous les 6 mois - JY Delitte, par exemple - percevra un salaire plus important qu'un auteur plus laborieux.
Comme dans toute entreprise, le salaire est fonction des résultats, des capacités et des responsabilités : un auteur qui a en charge plusieurs séries à succès sera payé bien plus qu'un auteur se concentrant sur 1 série, sauf si celui-ci compense par des ventes très importantes - Guarnido, par exemple, dont chaque sortie est un évènement.
Donc, les revenus seront bien redistribués en fonction de la qualité du travail de chaque auteur.


Ensuite il y a la ligne de travail. Si un auteur veut expérimenter tu vas laisser faire ou pas? A l’époque où Hergé et le journal tintin employaient des dessinateurs, tout le monde devait suivre la ligne de l’employeur.

C'était un peu pareil chez spirou, et est-ce que, dans les deux cas, cela a engendré des catastrophes industrielles ? est-ce que la BD d'autrefois, basée sur ce "diktat", est moins bonne que celle d'aujourd'hui ?
Chacun a sa réponse à cette question, et selon moi, cela a plutôt réussi au media, patronné par des gens du métier et d'expériences (et pas des financiers).



Enfin, à qui appartiennent les droits de ce qui est produit, des originaux et peuvent ils vendre sur le côté des illus par exemple ou pas.


Là, je sèche par ignorance.
Mais il me semble que dans la recherche, les chercheurs peuvent déposer des brevets pour des travaux dans le cadre du travail, mais pas ordonnés par l'entreprise.
C'est mal dit, certainement mal compris, mais ceux qui connaissent pourront rectifier/expliquer.
A mon avis, tout peut se régler dans le contrat de travail.
Dernière édition par yannzeman le 07/06/2018 13:50, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ?

Messagede geoff42000 » 07/06/2018 13:49

yannzeman a écrit:Là, je sèche par ignorance.
Mais il me semble que dans la recherche, les chercheurs peuvent déposer des brevets pour des travaux dans le cadre du travail, mais pas ordonnés par l'entreprise.
C'est mal dit, certainement mal compris, mais ceux qui connaissent pourront rectifier/expliquer.
A mon avis, tout peut se régler dans le contrat de travail.

Justement non, il me semble avoir vu le contraire concernant les brevets. Je bosse dans le domaine de la conception. Si je crée une machine, même sur mon temps libre, avec mes sous et tout et tout, mon employeur peut se l'approprier. C'est en tout cas ce que j'ai appris lors de mon cours sur les brevets quand j'étais en IUT.

EDIT : très bon article qui nuance mes propos : https://www.capital.fr/votre-carriere/p ... rie-913337

La loi distingue trois cas de figure. Les «inventions de mission», découvertes dans le cadre du travail, appartiennent à l’employeur dès leur conception. Les «inventions hors mission attribuables», réalisées en ­dehors du périmètre d’activité du salarié mais grâce aux moyens mis à sa disposition par l’entreprise ou qui relèvent de son domaine d’activité, reviennent au salarié. Toutefois, l’employeur dispose de quatre mois pour s’en attribuer la propriété ou la jouissance sous forme de licence d’exploitation. Enfin, les «inventions hors mission non attribuables», qui ne présentent aucun lien avec l’entreprise et qui ne correspondent pas à une mission spécifique, restent le bien exclusif du salarié.


Dans le cas d'auteurs salariés, si on considère que création artistique = invention, on est clairement dans le cas 1. Pas favorable pour l'auteur. Et l'éditeur n'a aucune raison de s'en priver. D'un coté c'est déjà le fonctionnement actuel aux USA, chez Marvel et DC... Il ne me semble pas que les créateurs de nouveaux personnages en aient la propriété, d'ou la création de Image Comics par exemple.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 07/06/2018 13:56

geoff42000 a écrit:
yannzeman a écrit:Là, je sèche par ignorance.
Mais il me semble que dans la recherche, les chercheurs peuvent déposer des brevets pour des travaux dans le cadre du travail, mais pas ordonnés par l'entreprise.
C'est mal dit, certainement mal compris, mais ceux qui connaissent pourront rectifier/expliquer.
A mon avis, tout peut se régler dans le contrat de travail.

Justement non, il me semble avoir vu le contraire concernant les brevets. Je bosse dans le domaine de la conception. Si je crée une machine, même sur mon temps libre, avec mes sous et tout et tout, mon employeur peut se l'approprier. C'est en tout cas ce que j'ai appris lors de mon cours sur les brevets quand j'étais en IUT.


C'est possible ; j'avais entendu des choses différentes, mais je ne suis sur de rien.
Mais cela peut aussi se régler dans le contrat de travail, à mon avis.
En tout cas, j'évoque la possibilité.
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Re: C'est la crise ?

Messagede geoff42000 » 07/06/2018 13:59

Je viens d'éditer mon message ou j'étoffe un peu. ;)
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 07/06/2018 14:23

Merci !

Alors en interprétant ces différentes situations, voici ce que je comprend :

Vous êtes salariés de Dupuis et vous travaillez sur "Spirou et fantasio" ; vous n'êtes pas l'inventeur donc pas de droits d'auteur, etc...

Et puis, un beau jour, dans un album de "Spirou et Fantasio", vous inventez un animal fabuleux (Marsupilami) ; c'est dans le cadre de votre travail salarié de scenariste ou dessinateur de la série.
Est-ce que vous n'êtes pas considéré par la loi comme l'inventeur du personnage ?
(je ne parle pas de ce qui s'est réellement passé avec Franquin, puisque c'était dans un autre cadre, à priori)

Un autre jour encore, pour votre plaisir, tout en dessinant/scenarisant un album de "Spirou et fantasio" pour lequel vous êtes salarié de Dupuis, vous avez envie, à vos heures perdues, de faire un album se déroulant dans un Moyen-Age de fantaisie, avec des rois qui se font la guerre des trones, que vous éditez à compte d'auteur ou en partenariat avec Dupuis.
Est-ce que vous n'êtes pas également considéré par la loi comme l'inventeur du concept et des personnages ?
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Re: C'est la crise ?

Messagede geoff42000 » 07/06/2018 14:37

En relisant bien la partie que j'ai cité, pour moi à partir du moment ou l'auteur est embauché par Dupuis par exemple pour dessiner, tout ce qu'il dessinera peut appartenir légalement à dupuis. Ca aura forcément un lien avec Dupuis, même si ça n'a aucun lien avec Spirou (par exemple toujours), car ça reste dans le domaine d'activité pour lequel il est payé. Par contre si ce même auteur se met à la chanson, Dupuis n'aura pas les droits sur sa composition (sauf bien entendu si c'est encore du Spirou ! :D ).
Après tout est une histoire de contrat je suppose, et dans un contrat tout peut être négocié...
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 07/06/2018 14:39

tzynn a écrit:
- réduire les frais de production pour l'auteur: bein c'est deux fois rien: papier et crayon/encre + café et ordi - licences - scanner - imprimante. Vont pas faire des grosses économies là dessus.


Lapin Moutarde a écrit:La feuille de papier, le crayon à papier, les feutres et la gomme appartiennent au passé, c'est fini ça mon ami
Aujourd'hui, beaucoup d'auteurs bossent sur des tablettes de type Wacom Cyntic, pour des raisons de souplesse, le numérique leur apporte un confort de boulot indéniable, et rien que la tablette Cyntic, çà coûte une blinde !



:siffle: :siffle: :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 07/06/2018 14:57

En tout cas, les auteurs ont une sacrée chance de voir ceux qui bénéficient du fruit de leur travail se casser autant la tête pour améliorer leur condition.

Si les utilisateurs de Netfloux en faisait autant pour les intermittents du spectacle, si les végétariens convaincus pour les agriculteurs, les parents pour les enseignants de leurs enfants, les clients pour leurs commerçants ... ce monde serait un paradis ;)

Et si nos hommes politiques en faisaient autant pour tout ce petit monde, çà nous laisserait peut-être à nous autres + de temps encore pour lire, préparer des légumes, faire les devoirs avec nos enfants, rendre visite à nos commerçants ... au lieu de penser à des solutions à leur place :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 07/06/2018 16:57

yannzeman a écrit:
tzynn a écrit:Ton modèle ne marchera pas. Les auteurs qui vendent bien veulent le plus souvent être indépendants, ce qui leur permet de travailler avec plusieurs éditeurs.

Ma proposition consiste à proposer un statut protecteur à l'ensemble des auteurs de BD (du moins, ceux qui ne souhaitent faire que cela comme métier) ; mais il y a une condition : le "confort" du salariat contre une fidélité à un éditeur, fatalement (comme des millions de gens, quoi).

De plus cela leur permet de récolter les fruits de leur succès.


cf le principe du salaire fixe + un variable en fonction des ventes.
Et comme dans toute entreprise, les meilleurs ont un plus gros salaire fixe, à la base.


Ta méthode revient à étaler le succès d’un auteur sur plusieurs têtes. Et je ne pense pas que les auteurs soient financièrement très solidaires, surtout s’ils sont très nombreux.

Justement, non, puisque je pars du principe qu'il y a trop d'auteurs, et pas assez de ventes par auteur ; je ne conserverai donc que les plus vendeurs (comme dans toute profession commerciale).
Les auteurs sont-ils moins solidaires que les autres travailleurs ? Mouais, j'en doute, mais je ne connais aucun auteur donc je ne peux rien certifier ; simplement, ce n'est pas mon propos ici. Les salariés ne réfléchissent jamais en terme de solidarité. Ca reste du chacun pour soi, même pour les salariés.


Et si tu sélectionnes tes auteurs pour garder seulement ceux qui vendent bien, alors ça revient à essayer juste de capter leurs revenus.

Je ne saisi pas bien l'argument.
De toute façon, les éditeurs ne cherchent qu'à capter les revenus de la surproduction et des auteurs sous-payés, comme les témoignages le démontrent régulièrement (cf le projet à 4000 € sur 1 an).



C'est bien ce que je disais. Prendre que des auteurs qui gagnent bien leur vie et qui vendent bien, et leur dire que tu diminues leur salaire pour faire un fixe + un bonus, qui sera inférieur à leurs gains actuels n'a pas de sens. En plus ils ne peuvent plus aller chez d'autres? Pourquoi accepteraient-ils? Comme ils vont gagner moins, c'est juste que l'argent que tu as récupéré reste chez toi. En effet, les auteurs non bankables tu ne les gardes pas, donc quel est l'intérêt?

De plus, pourquoi accepterais-tu ensuite que les auteurs fassent ce qu'ils veulent, autant faire des histoires qui rapportent s'ils sont salariés. Tu vas devoir payer des charges. A la fin tu vas arriver à juste recréer des studios, comme Vandersteen où les auteurs faisaient de la page de Bob et Bobette parce que ça vend bien et qu'il n'y a pas de raison de faire autre chose, ou comme au Japon.

Tu as déjà géré une boite et payé des salaires? :-D
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 07/06/2018 17:00

alambix a écrit:
tzynn a écrit:
- réduire les frais de production pour l'auteur: bein c'est deux fois rien: papier et crayon/encre + café et ordi - licences - scanner - imprimante. Vont pas faire des grosses économies là dessus.


Lapin Moutarde a écrit:La feuille de papier, le crayon à papier, les feutres et la gomme appartiennent au passé, c'est fini ça mon ami
Aujourd'hui, beaucoup d'auteurs bossent sur des tablettes de type Wacom Cyntic, pour des raisons de souplesse, le numérique leur apporte un confort de boulot indéniable, et rien que la tablette Cyntic, çà coûte une blinde !



:siffle: :siffle: :siffle:


Tu as un investissement de 2-3k tout compris. C'est pas la dessus que tu vas faire de grosses économies. Sur des années de travail, ça ne représente que qlq euros par mois. Les auteurs ne vont pas d'un coup améliorer leur qualité de vie parce qu'ils ont économisé 30€ par mois sur l'achat d'une tablette Wacom.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Lapin Moutarde » 08/06/2018 05:21

alambix a écrit:En tout cas, les auteurs ont une sacrée chance de voir ceux qui bénéficient du fruit de leur travail se casser autant la tête pour améliorer leur condition.

si tu parles des lecteurs, ils ne bénéficient de rien du tout, ils sont passés à la caisse avant, ceux qui bénéficient réellement du fruits du travail des auteurs ce sont les éditeurs qui encaissent le chiffre d'affaire de la vente et en reversent les miettes prévus dans le contrat. [:flocon:2]
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 08/06/2018 08:53

Il veut dire que les auteurs sont soutenus par les lecteurs dans leur lutte pour améliorer leur sort.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 08/06/2018 15:39

Jeff70 a écrit:Il veut dire que les auteurs sont soutenus par les lecteurs dans leur lutte pour améliorer leur sort.


Farpaitement :ok:
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 10/06/2018 08:41

tzynn a écrit:
C'est bien ce que je disais. Prendre que des auteurs qui gagnent bien leur vie et qui vendent bien, et leur dire que tu diminues leur salaire pour faire un fixe + un bonus, qui sera inférieur à leurs gains actuels n'a pas de sens. En plus ils ne peuvent plus aller chez d'autres? Pourquoi accepteraient-ils? Comme ils vont gagner moins, c'est juste que l'argent que tu as récupéré reste chez toi. En effet, les auteurs non bankables tu ne les gardes pas, donc quel est l'intérêt?

De plus, pourquoi accepterais-tu ensuite que les auteurs fassent ce qu'ils veulent, autant faire des histoires qui rapportent s'ils sont salariés. Tu vas devoir payer des charges. A la fin tu vas arriver à juste recréer des studios, comme Vandersteen où les auteurs faisaient de la page de Bob et Bobette parce que ça vend bien et qu'il n'y a pas de raison de faire autre chose, ou comme au Japon.

Tu as déjà géré une boite et payé des salaires? :-D


Il est possible que les auteurs qui gagnent très bien leur vie dans le système actuel se retrouvent à gagner moins dans un système basé sur le salariat.

Mais et de un :
j'ai quand même l'impression que dans le système actuel, même les auteurs qui vendent le plus ne gagnent pas forcément énormément ; la perte de revenue supposée, dans un statut de salariat, reste à démontrer (oui, il y a les cotisations sociales, mais c'est aussi le cas actuellement, non ?).

Et de deux :
je répète que ma proposition n'est faite que pour trouver un statut plus protecteur et durable pour presque tous les auteurs de BD, dans un contexte où de plus en plus d'auteurs tirent la langue pour arriver à vivre d'une BD en surproduction.
Donc, des auteurs moins nombreux, GLOBALEMENT mieux payés (oui, je suis pour un système plus égalitaire) et avec des revenus garantis dans la durée (CDI) et tous les avantages qui s'y rattachent.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 10/06/2018 09:39

Bref, tu voudrais transformer les auteurs en fonctionnaires ?

Beau programme... :lol:
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Re: C'est la crise ?

Messagede Pouffy » 10/06/2018 18:31

yannzeman a écrit:(oui, je suis pour un système plus égalitaire)


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Re: C'est la crise ?

Messagede Lapin Moutarde » 10/06/2018 18:45

yannzeman a écrit:
Il est possible que les auteurs qui gagnent très bien leur vie dans le système actuel se retrouvent à gagner moins dans un système basé sur le salariat.


J'ai du mal à voir comment.
Les auteurs qui gagnent très bien leur vie, n'accepteront jamais d'être salarié d'un éditeur.
imagine la dégringolade des revenus !
Et puis réciproquement, les éditeurs n'accepteront jamais de salarier des gens pendant un an qui vont faire un album qui va se vendre à 100 exemplaires voire moins (ce qui est monnaie courante aujourd'hui) ce ne serait pas rentable du tout.
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