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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede Krys TOFF » 22/03/2018 00:17

Message précédent :
Pouffy a écrit:Autant sur Deezer et Spotify il y a tout...

Sur Spotify je ne sais pas mais sur Deezer il manque des tas de choses !
Tu veux écouter un peu de Rammstein (rock allemand) ? Impossible.
Un peu de The Back Horn (rock japonais) ? Idem.
Oublions le rock et écoutons un peu d'harmonica avec Charlie mc Coy ? Encore raté.
Et c'est sans compter le foutoir total d'artistes ayant le même nom et tous mélangés (allez donc voir Panik par exemple : 4 artistes/groupes différents rangés sur une même page, c'est juste ridicule).

Je peux te citer des tas d'artistes que j'écoute et qui sont absents du site. Même des groupes aussi anciens et reconnus que Deep Purple n'ont pas tous leurs albums studio disponibles en écoute sur Deezer. C'est encore pire avec Peter Gabriel avec uniquement 1 album live disponible, pas un seul album studio, bravo Deezer.

Et sans même chercher des artistes étrangers c'est pareil : pas de Jean-Jacques Goldman et il n'y a à tout casser qu'un quart des albums de Pierre Perret. Pour Pierrot c'est même pire : il y avait quasiment tous ses albums et la majorité a été supprimée du catalogue Deezer du jour au lendemain lorsque la (très mauvaise) compil de reprises est sortie. Tu es abonné à Deezer, tu te fais ta playlist de Pierre Perret et hop, du jour au lendemain les titres ne sont plus disponibles...

Alors bon, si le marché de la BD numérique à l'avenir c'est comme sur Deezer avec un accès théorique à tout (mais en fait non) et des suppressions du catalogue du jour au lendemain selon l'humeur des uns et des autres alors ce sera sans moi.

alambix a écrit:De + en + de librairies disparaissent comme d'autres petits commerçants, au profit des centres commerciaux.
Noyés sous les charges, sans aucun soutien de qui que ce soit, le commerce de centre-ville meure à petit feu. Que se passera t'il quand le dernier libraire aura cédé à Edouard L. et ses comparses ? Croyez-vous que nous aurons encore autant de choix sous les yeux ? Les albums disponibles ne répondront qu'à une logique commerciale.

Et sur qui cela retombera t'il in fine ? Sur les auteurs, qui, comme tout produit de supermarché, seront obliger d'adapter leur "produit" à la demande du consommateur. Pas sûr qu'on gagne en qualité, ni en diversité.

Exact, si c'est pour se retrouver avec uniquement des séries de Bamboo (les rugbymen, les profs, ...) qui remplissent les rayons de Carrefour au détriment du reste, non merci.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Nirm » 22/03/2018 00:27

En fait sur Deezer comme ailleurs, "il y a tout" tant que les accords sont signés... Comme un auteur qui se brouille avec un éditeur sans pouvoir récupérer ses droits...
C'est le même souci (la même cause) mais ça prend la forme du numérique.
D'où l'importance de lire les conditions avant d'achete/louer, quelque soit le domaine et le médium, sauf que lorsque c'est "nouveau" on est plus méfiant (alors qu'on devrait toujours l'être).
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Re: C'est la crise ?

Messagede Pouffy » 22/03/2018 07:22

Nirm a écrit:En fait sur Deezer comme ailleurs, "il y a tout" tant que les accords sont signés... Comme un auteur qui se brouille avec un éditeur sans pouvoir récupérer ses droits...
C'est le même souci (la même cause) mais ça prend la forme du numérique.
D'où l'importance de lire les conditions avant d'achete/louer, quelque soit le domaine et le médium, sauf que lorsque c'est "nouveau" on est plus méfiant (alors qu'on devrait toujours l'être).


Spotify est mieux doté mais oui dès qu'on tape dans de la variété française c'est moins riche... si pour certains je pense que c'est clairement une histoire de droits (jean-jacques goldman) pour d'autres c'est peut être lié à la demande.

https://www.capital.fr/economie-politique/francis-cabrel-arrive-enfin-chez-spotify-et-deezer-qui-ny-est-toujours-pas-1244610
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 22/03/2018 10:47

En résumé, pour contenter tout le monde, il faudrait 4 offres :

-albums format luxe pour les nouveautés (pour les plus motivés) à 15 €,
-albums format low-cost (souple, un peu plus petit) pour les anciennetés (et une offre pour les jeunes ?) à 8€,
-numérique avec propriété du fichier à 8€,
-numérique en location uniquement, avec un abonnement à X euros par mois.

Je reviens sur ces tentatives d'offres en format low-cost, souple :
j'ai découvert, grace à ça, et après coup, "El Nino", de Perissin et Pavlovic.
Ils avaient sorti une réédition en souple de plusieurs albums, et j'ai ensuite acheté les albums suivants en format luxe.

Je suis sur que nous avons tous plein d'exemples comme ça.

Lançons une pétition pour que le format souple revienne ! :)
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Re: C'est la crise ?

Messagede Anianka » 22/03/2018 10:51

Ils feraient aussi bien de faire un systeme d impression a la demande avec differents formats proposés.
Ca evite la gestion de stock et de retours, mais faut qd meme reussir a mutualiser les couts d impression.
Mais tjs meme probleme: ca tue les libraires.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 22/03/2018 11:48

Anianka a écrit:Ils feraient aussi bien de faire un systeme d impression a la demande avec differents formats proposés.
Ca evite la gestion de stock et de retours, mais faut qd meme reussir a mutualiser les couts d impression.
Mais tjs meme probleme: ca tue les libraires.


Sauf à transformer les librairies en magasin de stockage des livres imprimés (comme beaucoup de magasin servent déjà de zone de stockage des commandes passées sur des sites de vente en ligne).

Mais je me fais un peu l'avocat du diable, là.
je ne suis pas spécialement fier de mon idée...

Effectivement, quel que soit l'avenir de la BD, il faudra que les librairies se transforment, ne soient plus exclusivement des lieus où on vient acheter des livres sur une impulsion, ou par habitude.

C'est déjà le cas, pour certains :
Chez Tribulles, à Mulhouse, c'est devenu un salon de thé avec vente de BD, et comme chez tous les membres du réseau CanalBD, on peut passer commande sur leur site, et venir ensuite acheter les albums en magasin.
Et je reçois du libraire, chaque semaine, un courriel m'informant des nouveautés, des séances de dédicaces, etc...

Je sais bien que vous ne découvrez pas cela, mais enfin, c'est quand même une transformation du métier de libraire, par rapport à il y a 10-15 ans.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 22/03/2018 11:58

yannzeman a écrit:
Je reviens sur ces tentatives d'offres en format low-cost, souple :
j'ai découvert, grace à ça, et après coup, "El Nino", de Perissin et Pavlovic.
Ils avaient sorti une réédition en souple de plusieurs albums, et j'ai ensuite acheté les albums suivants en format luxe.

Je suis sur que nous avons tous plein d'exemples comme ça.

Lançons une pétition pour que le format souple revienne ! :)


Je signe (et sur le principe, vu qu'il est toujours utile de signer une pétition, tout le monde va en faire de même ...).

Après, j'avais détaillé ici mon idée d'une offre low-cost sur les "vieilleries" ou réedition à prix réduit de nouveautés one-shot au bout de X années (comme pour les CD/DVD). Pratiquement personne n'a suivi. Pourtant j'ai démontré que tous les acteurs, de l'éditeurs au lecteur, avaient à y gagner ...
Conclusion : pour la plupart des lecteurs présents ici çà ne sert à rien de vouloir baisser le prix du livre ... [:my name snake:2]
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Re: C'est la crise ?

Messagede Anianka » 22/03/2018 12:08

On n est pas representatif des consommateurs de BD vu qu on est suffisament acharné pour dépenser des centaines d euros par an.
Les offres lowcost sur les vieillerie le prb c est pas qu elles soient rentables c est la marge opérationnelle faible, les couts de mise en place et les risques plus élevés liées a la fluctuation des marchés vu que les marges sont plus faibles.
Le problème est donc que les éditeurs ne pensent pas que les gains possibles valent les couts et risques encourus.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 22/03/2018 13:27

Anianka a écrit:On n est pas representatif des consommateurs de BD vu qu on est suffisament acharné pour dépenser des centaines d euros par an.
Les offres lowcost sur les vieillerie le prb c est pas qu elles soient rentables c est la marge operationnelle faible, les couts de mise en place et les risques plus élevés liées a la fluctuation des marchés vu que les margessont plus faibles.
Le probleme est donc que les editeurs ne pensentpas que les gai s possibles valent les coutset risques encourus.


On en revient toujours au même : l'éditeur est tout puissant.

Après certains ont réagi avec ma proposition (c'est inutile, çà ne marchera pas) comme d'autres réagissent aux pétitions.
Par contre, ce qui est bon pour les pétitions (même çà ne marchera peut-être pas, c'est déjà çà) ne l'est apparemment pas pour mon idée ... :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede Nirm » 22/03/2018 14:44

Tu parles de démonstration, mais je ne vois pas où tu en as fait.
Un libraire est même venu dire que le souple ne se vendait pas et qu'il ne se verrait pas mobiliser du temps et des moyens pour rien y gagner.
Du coup, si tu pouvais reformuler, avec un exemple concret, parce que je ne vois pas qui est gagnant à coup sûr dans ce que tu proposais, à part l'acheteur qui achète moins cher.
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Re: C'est la crise ?

Messagede thyuig » 22/03/2018 15:12

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi le principal écueil de toutes ces "librairies" en ligne, vidéo, musique ou BD, c'est la mémoire de chacun à essayer de s'y retrouver. Face à une bibliothèque les envies naissent en même temps que les souvenirs de lecture, face à un algorithme qui ne te montre que ce que tu aurais pu aimer si tu avais été dans 90% des cas qui vont sur tel album, je ne ressens plus rien. Et pire, j'oublie ce que j'ai aimé.
C’est peut-être le monde de demain et c'est tant mieux d'enfin casser ce mythe de la possession de bien culturel, mais cette alternative qui fait qu'à Tokyo, à Los Angeles et à Paris, avoir regardé Stranger Things m'oriente vers un certain nombre de choix et plus d'autres, qu'il est complètement vain de vouloir trouver un sens de rangement à ce foutoir numérique, tout cela me laisse dubitatif quant à ce qui va perdurer dans la tête des gens, pas physiquement, mais dans leur mémoire.
J'en parlais à propos des vieilleries BDs mieux traitées que les bonnes Bds des années 90~2000. Elles servent de référence à une mémoire qui date de l'époque où ces albums étaient vus, et lus. Mais des magnifiques bds tirées à 10 000 exemplaires, quel sort leur réserver dans 10 ans ? Et à l'âge numérique, où seront-elles ?
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Re: C'est la crise ?

Messagede vacom » 22/03/2018 15:17

D'un autre côté, tous mes CD, je les ai rippés, et depuis, ils ne sortent plus de leur caisse au fond du grenier...
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 22/03/2018 15:21

Nirm a écrit:Tu parles de démonstration, mais je ne vois pas où tu en as fait.
Un libraire est même venu dire que le souple ne se vendait pas et qu'il ne se verrait pas mobiliser du temps et des moyens pour rien y gagner.
Du coup, si tu pouvais reformuler, avec un exemple concret, parce que je ne vois pas qui est gagnant à coup sûr dans ce que tu proposais, à part l'acheteur qui achète moins cher.


Au départ, j'ai parlé du souple uniquement pour justifier une baisse du PV. On m'a rétorqué que le souple ne coutait pas forcément beaucoup moins cher en fabrication.

J'ai reformulé mon idée, dont le point de départ était de sauver des séries historiques, mais anciennes, et dont les albums en tome unique (hors intégrale, marché de niche du collectionneur) se trouvent difficilement en rayon (Achille TALON), voire plus du tout (Vieux Nick et Barbe-Noire) car leurs ventes ne justifiant plus un investissement de temps et d'argent de la part des libraires, des GSS ou des GSA.

J'ai émis l'hypothèse que, si on créait des rééditions à prix réduit (ex : 6,90 €) de ces albums (pas forcément en version souple), comme c'est déjà le cas pour les romans (livre de poche), les CD ou les DVD, çà inciterait peut-être un certain public à s'y intéresser :
- la mère qui va mettre une BD "connue" et pas chère dans le caddie pour son fils
- le collectionneur qui vient acheter 2/3 nouveautés et va rajouter une de ces rééditions "lowcost" en se disant 'oh, un Achille Talon neuf à ce prix-là, allez !"

On m'a dit "prix unique blah blah". Je dis non. Je ne propose pas aux libraires ou GSS/GSA de casser le prix. Je propose à Dargaud par exemple de lancer une réedition des albums de Chichille et de les mettre à 6,90 €. C'est Dargaud qui décide.

On m'a dit "çà fera baisser la rémunération des auteurs". J'ai dit non car on ne parle pas de Lapinot ou de Walking Dead, mais de "vieilleries" qui justement sont désormais absentes des rayons. Donc, hormis les intégrales (public complétement différent de l'offre que je propose), aucun risque de baisser la rémunération des auteurs concernés. Mieux vaut gagner un peu moins sur une offre "lowcost" que pas du tout sur un album classique.
D'autant + que pour beaucoup de séries concernées, les auteurs sont décédés.
Certaines séries "mortes" pourraient d'ailleurs être remises au goût du jour et se voir offrir une second vie (Vieux Nick et Barbe Noire).

On m'a dit que çà va proposer une concurrence déloyale pour les autres séries, + chères. J'ai dis non. Celui qui vient acheter le dernier Walking Dead va pas repartir avec la Ribambelle en Ecosse parce que c'est moins cher.

J'ai aussi dit que c'est dejà le cas pour les CD/DVD et que çà fonctionne très bien.
Tout le monde trouverait çà absurde de payer un CD neuf de Pierre Perret des années 70 le même prix que le dernier U2.
Pourtant les contre-arguments sont exactement les mêmes.
On m'a dit "oui mais c'est à cause de la dématérialisation". Non, çà a toujours existé. Dans les années 80, tu payais les vieilles cassettes audio moins chères que les nouveautés.

Tu dis que le libraire "ne se verrait pas mobiliser du temps et des moyens pour rien y gagner". J'ai répondu qu'il n'y a aucune obligation. Que le libraire qui ne veut pas de ces rééditions pour les raisons que tu invoques, n'a qu'à faire l'impasse.
J'ai ensuite expliqué l'intérêt des "produits d'appels" pour tout commerçant (que je suis +/-).
Un commerce sans produit d'appel (faible PV, faible marge), qui ne vendrait que des produits dont la marge justifie "de mobiliser du temps et des moyens" est voué à l'échec (sauf commerce de luxe).
Dans tout commerce, tu trouves des produits d'appels.
Le libraire qui passe commande d'une implantation de 4 tourniquets de cartes postales, de stylos ou d'articles de parabd pas cher, c'est pas pour la marge. C'est pour avoir des petits produits pas cher qui peuvent aussi constituer un complément de vente au moment de payer en caisse, et gonfler le panier moyen.

Je l'ai déjà dis, dernièrement j'ai acheté 8 Achille lors d'une bourse aux livres pour 12 euros. BE / 4 EO (de mémoire). J'ai sauté dessus pour le prix, mais aussi parce que cela faisait longtemps que je ne n'avais pas croisé d'album d'AT.
- Gain éditeur = 0
- Gain libraire = 0
- Gain auteur = 0

Très honnêtement, si je pouvais trouver ces albums en neufs, réédités à prix réduits, je les achèterai.
- Petit gain pour l'éditeur
- Petit gain pour le libraire
- Petit gain pour l'auteur

C'est quand même mieux que rien du tout, non ?
Et en plus, on peut arriver à sauver d'une mort annoncée certaines séries sur le déclin, ou qui ne sont imprimées du tout. Car je le redis, les intégrales sont un marché de niches de collectionneur, et qui n'intéresse pas le grand public.
On m'a répondu qu'il faut laisser mourir les anciennes séries et accueillir les nouvelles.
J'ai découvert Tintin en 1985. C'était déjà une vieille série pas en phase avec le petit garçon que j'étais, qui découvrait en même temps les jeux vidéos.

Bref, mon idée ne présente pourtant que des avantages, mais on me répond que çà ne sert à rien.
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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 22/03/2018 15:27

thyuig a écrit:J'en parlais à propos des vieilleries BDs mieux traitées que les bonnes Bds des années 90~2000. Elles servent de référence à une mémoire qui date de l'époque où ces albums étaient vus, et lus. Mais des magnifiques bds tirées à 10 000 exemplaires, quel sort leur réserver dans 10 ans ? Et à l'âge numérique, où seront-elles ?


J'avais proposé de faire comme pour les romans, de rééditer à prix réduit (genre 10/12 €) et en format classique (format "astérix") les nouveautés one-shot, au bout d'un certain nombre d'années.
- on leur offre une seconde vie
- on offre un nouveau gain aux auteurs (tu t'interroge toi-même sur le sort de ces bd dans 10 ans, donc c'est que mécaniquement au bout de quelques années les ventes s'effondrent et le gain des auteurs avec)
- on touche un certain public (ceux qui ne l'aurait pas prise à 16 €, mais se laisse tenter à 12).

C'est déjà le cas avec les romans format poche et personne n'est choqué.

Là, pour la BD, on dirait que c'est tabou ...
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Re: C'est la crise ?

Messagede thyuig » 22/03/2018 15:31

vacom a écrit:D'un autre côté, tous mes CD, je les ai rippés, et depuis, ils ne sortent plus de leur caisse au fond du grenier...


Il faudrait voir ce que ça génère comme écoutes. Tu vas te souvenir que tu adores tel ou tel artiste, le mettre via deezer ou Itunes, mais pour ceux que tu as oublié mais que pourtant tu adores ? Si ces disques n'apparaissent plus nulle part, c'est plutôt ça qui m'interpelle.
Perso, j'ai 3000 disques à la maison, en vrac, en cartons, sur des étagères, mais ce sont les visuels qui coordonnent mes envies d'écouter tel ou tel. Lorsque je mets amazon music, le truc le plus pratique ergonomiquement c'est de retomber sur ce qu'on a "ajouté" ou "écouté" dernièrement... Le chat qui se mord la queue.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Anianka » 22/03/2018 15:33

je vous conseille de lire ce contrat d'édition commenté c est tres instructif :
https://www.adagp.fr/sites/default/file ... mmente.pdf
et aussi sur le SNAC en un peu plus austère : https://www.snac.fr/pdf/cpe-snac-comptes.pdf

je cite juste cette partie là concernant l'épuisement des BD :
En commentaire
Pour que le contrat reste valable, l’éditeur a l’obligation de « faire vivre » votre album : il doit le réimprimer en cas d’épuisement des stocks et veiller à ce qu’il soit toujours disponible dans sa version papier. Car un contrat d’édition concerne des livres : il est d’abord et avant tout signé pour le support papier.
Cette idée est d’autant plus importante que l’évolution des supports de publication peut créer certaines confusions : si vos pages sont numérisées et consultables sur un site Internet, elles peuvent rester indéfiniment en ligne… il n’y a donc plus de problèmes d’épuisement ou de réimpression ! Oui, mais si vous avez signé un contrat pour l’exploitation d’un livre classique, un « livre papier », l’album doit continuer à être exploité sous cette forme, qu’il soit ou non présent sur la Toile.

les auteurs, s ils ont négocié un contrat d'edition pour el support papier sont en droit de dénoncer le conrtat si celui ci n ets plus édité.
donc pour tous les auteurs vieux du debut/milieu du XXeme siècle je suppose que c'est le cas, donc tous les ayant droit devraient être en droit de dénoncer le contrat d'édition et de rechercher un nouvel éditeur pour les BD.

après je suis pas juriste, donc c'est sans doute plus compliqué que ça, mais l'option est là.
Dernière édition par Anianka le 22/03/2018 15:47, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ?

Messagede toine74 » 22/03/2018 15:41

alambix a écrit:...
J'ai ensuite expliqué l'intérêt des "produits d'appels" pour tout commerçant (que je suis +/-).
Un commerce sans produit d'appel (faible PV, faible marge), qui ne vendrait que des produits dont la marge justifie "de mobiliser du temps et des moyens" est voué à l'échec (sauf commerce de luxe).
Dans tout commerce, tu trouves des produits d'appels.
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...


J'extrais ceci de ton message récapitulatif.

La question suivante est : des vieux titres sortis des catalogues proposés à bas prix feraient-elles un bon produit d'appel ? Je pense que les éditeurs ont une petite idée sur la question. ;)
« Les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les citoyens ne seront pas parvenus à un consensus. »

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Re: C'est la crise ?

Messagede alambix » 22/03/2018 15:42

Exemple avec un des derniers livres que j'ai lu (Pas de jugement, hein ! j'adore ce gars et sa manière de voir la vie).

Image
Cherche-midi, broché 16,90 €

Image
Poche 6,90 €

Pour ce qui existe déjà en littérature classique est impossible en BD ?
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Re: C'est la crise ?

Messagede toine74 » 22/03/2018 15:45

Parce que la BD, ce n'est pas de la littérature. Le marché ne fonctionne pas de la même façon. Je me répète, s'il y avait de l'argent à se faire, de tels collections existeraient.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 22/03/2018 15:47

alambix a écrit:
Nirm a écrit:Tu parles de démonstration, mais je ne vois pas où tu en as fait.
Un libraire est même venu dire que le souple ne se vendait pas et qu'il ne se verrait pas mobiliser du temps et des moyens pour rien y gagner.
Du coup, si tu pouvais reformuler, avec un exemple concret, parce que je ne vois pas qui est gagnant à coup sûr dans ce que tu proposais, à part l'acheteur qui achète moins cher.


Au départ, j'ai parlé du souple uniquement pour justifier une baisse du PV. On m'a rétorqué que le souple ne coutait pas forcément beaucoup moins cher en fabrication.

J'ai reformulé mon idée, dont le point de départ était de sauver des séries historiques, mais anciennes, et dont les albums en tome unique (hors intégrale, marché de niche du collectionneur) se trouvent difficilement en rayon (Achille TALON), voire plus du tout (Vieux Nick et Barbe-Noire) car leurs ventes ne justifiant plus un investissement de temps et d'argent de la part des libraires, des GSS ou des GSA.

J'ai émis l'hypothèse que, si on créait des rééditions à prix réduit (ex : 6,90 €) de ces albums (pas forcément en version souple), comme c'est déjà le cas pour les romans (livre de poche), les CD ou les DVD, çà inciterait peut-être un certain public à s'y intéresser :
- la mère qui va mettre une BD "connue" et pas chère dans le caddie pour son fils
- le collectionneur qui vient acheter 2/3 nouveautés et va rajouter une de ces rééditions "lowcost" en se disant 'oh, un Achille Talon neuf à ce prix-là, allez !"

On m'a dit "prix unique blah blah". Je dis non. Je ne propose pas aux libraires ou GSS/GSA de casser le prix. Je propose à Dargaud par exemple de lancer une réedition des albums de Chichille et de les mettre à 6,90 €. C'est Dargaud qui décide.

On m'a dit "çà fera baisser la rémunération des auteurs". J'ai dit non car on ne parle pas de Lapinot ou de Walking Dead, mais de "vieilleries" qui justement sont désormais absentes des rayons. Donc, hormis les intégrales (public complétement différent de l'offre que je propose), aucun risque de baisser la rémunération des auteurs concernés. Mieux vaut gagner un peu moins sur une offre "lowcost" que pas du tout sur un album classique.
D'autant + que pour beaucoup de séries concernées, les auteurs sont décédés.
Certaines séries "mortes" pourraient d'ailleurs être remises au goût du jour et se voir offrir une second vie (Vieux Nick et Barbe Noire).

On m'a dit que çà va proposer une concurrence déloyale pour les autres séries, + chères. J'ai dis non. Celui qui vient acheter le dernier Walking Dead va pas repartir avec la Ribambelle en Ecosse parce que c'est moins cher.

J'ai aussi dit que c'est dejà le cas pour les CD/DVD et que çà fonctionne très bien.
Tout le monde trouverait çà absurde de payer un CD neuf de Pierre Perret des années 70 le même prix que le dernier U2.
Pourtant les contre-arguments sont exactement les mêmes.
On m'a dit "oui mais c'est à cause de la dématérialisation". Non, çà a toujours existé. Dans les années 80, tu payais les vieilles cassettes audio moins chères que les nouveautés.

Tu dis que le libraire "ne se verrait pas mobiliser du temps et des moyens pour rien y gagner". J'ai répondu qu'il n'y a aucune obligation. Que le libraire qui ne veut pas de ces rééditions pour les raisons que tu invoques, n'a qu'à faire l'impasse.
J'ai ensuite expliqué l'intérêt des "produits d'appels" pour tout commerçant (que je suis +/-).
Un commerce sans produit d'appel (faible PV, faible marge), qui ne vendrait que des produits dont la marge justifie "de mobiliser du temps et des moyens" est voué à l'échec (sauf commerce de luxe).
Dans tout commerce, tu trouves des produits d'appels.
Le libraire qui passe commande d'une implantation de 4 tourniquets de cartes postales, de stylos ou d'articles de parabd pas cher, c'est pas pour la marge. C'est pour avoir des petits produits pas cher qui peuvent aussi constituer un complément de vente au moment de payer en caisse, et gonfler le panier moyen.

Je l'ai déjà dis, dernièrement j'ai acheté 8 Achille lors d'une bourse aux livres pour 12 euros. BE / 4 EO (de mémoire). J'ai sauté dessus pour le prix, mais aussi parce que cela faisait longtemps que je ne n'avais pas croisé d'album d'AT.
- Gain éditeur = 0
- Gain libraire = 0
- Gain auteur = 0

Très honnêtement, si je pouvais trouver ces albums en neufs, réédités à prix réduits, je les achèterai.
- Petit gain pour l'éditeur
- Petit gain pour le libraire
- Petit gain pour l'auteur

C'est quand même mieux que rien du tout, non ?
Et en plus, on peut arriver à sauver d'une mort annoncée certaines séries sur le déclin, ou qui ne sont imprimées du tout. Car je le redis, les intégrales sont un marché de niches de collectionneur, et qui n'intéresse pas le grand public.
On m'a répondu qu'il faut laisser mourir les anciennes séries et accueillir les nouvelles.
J'ai découvert Tintin en 1985. C'était déjà une vieille série pas en phase avec le petit garçon que j'étais, qui découvrait en même temps les jeux vidéos.

Bref, mon idée ne présente pourtant que des avantages, mais on me répond que çà ne sert à rien.


Ce que vous écrivez me parait tellement sensé que je ne comprend pas les réticences de certains.

Il faudrait qu'un éditeur s'exprime sur le sujet.
Il y a peut-être une raison objective (économique) à ne pas se lancer dans le marché du low-cost, en BD ?
(je pose la question, mais je ne vois pas de réponse à apporter)

Après, pour les BD oubliées, il y a un marché de niche (ce que fait Fordis, par exemple) mais c'est l'inverse du low-cost, c'est en petit nombre, en version luxueuse ; cela permet de faire survivre des séries, mais pas de mettre en valeur le patrimoine de la BD auprès du grand public, là où une offre low-cost réussirait peut-être.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 22/03/2018 15:48

toine74 a écrit:Parce que la BD, ce n'est pas de la littérature. Le marché ne fonctionne pas de la même façon. Je me répète, s'il y avait de l'argent à se faire, de tels collections existeraient.


Vous l'avez peut-être déjà explicité (et dans ce cas, désolé de poser la question), mais en quoi la littérature est-elle un marché différent de celui de la BD ?
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