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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede Brian Addav » 08/02/2018 18:53

Message précédent :
chinetok a écrit:Et de manière générale, s'il y a ventes c'est qu'il y a achats donc c'est un peu contradictoire avec la crise qu'on essaie de nous vendre depuis des années...


On essaie pas de la vendre la crise, on essaie de la mesurer.

Le marché de la Bande dessinée est le marché le plus dynamique tous secteurs éditoriaux confondus, +9% en volume et +5% en volume hors Astérix. Les albums d’Astérix représentent 4% du marché.

En 2017, il s’est vendu 43 millions d’exemplaires, c’est le plus haut niveau depuis 10 ans !

Le chiffre d’affaires généré par la vente des bandes dessinées est de 500 millions d’euros pour la seule année 2017.


Puisqu'il faut enlever Astérix...
4% de 43 Millions, ça donne 1 720 000.
Donc il reste 41 280 000 d'albums vendus.
4% de 500M, ça donne 20M. IL en reste 480M.

On était à 5305 albums publiés en 2016, reprenons le chiffre, ça donne une moyenne d'environ 7780 ex vendus par titres et de 90 000€ (pas 9000€) de CA généré par titre...


c'est tout de suite moins vendeur...


(et encore, on pourrait s'amuser à enlever les premiers du classement des vente, ça serait rigolo aussi...)
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Re: C'est la crise ?

Messagede pabelbaba » 08/02/2018 18:55

Moi j'ai 61.000€ de CA généré par titre... Mais c'est oublier le fond.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: C'est la crise ?

Messagede Brian Addav » 08/02/2018 19:39

pabelbaba a écrit:Moi j'ai 61.000€ de CA généré par titre... Mais c'est oublier le fond.


j'ai oublié un zéro en tapant :oops:

et non, justement, ce n'est pas oublier le fond.

Sur la vue d'ensemble, le marché se porte super bien. Ramené au cas particulier des auteurs, et des libraires, c'est pas la joie.
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Re: C'est la crise ?

Messagede nexus4 » 03/03/2018 12:41

Si on ne paye pas les auteurs en conférence, on n'est pas près de voir les dédicaces rémunérées en festival.

SNAC BD a écrit:Attention, malgré les engagements du SNE, Salon du livre, en contradiction avec leur communiqué, ne paierait pas les auteurs en conférence. Nous rappelons que tout travail mérite une juste rémunération.
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Re: C'est la crise ?

Messagede nexus4 » 03/03/2018 12:54

Plus de détails ici :

Il existerait donc des conditions à remplir pour qu'un auteur mérite d’être rémunéré ? On se rend compte que la question se pose réellement, et qu’avec tout autant de sérieux, certains opérateurs apportent leur réponse. Le salon du livre de Paris, par exemple, vient d’instaurer une étonnante classification, pour économiser quelques deniers.

https://www.actualitte.com/article/mond ... teur/87616

"Donc des auteurs qui feront un spectacle de marionnettes sur la scène Young Adult seront rémunérés, ceux invités pour une table ronde, non."
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Re: C'est la crise ?

Messagede tzynn » 03/03/2018 13:03

Je n'ai jamais été rémunéré pour toutes les participations à des tables rondes dans des conférences. Ca ne me semble pas du tout choquant. Ce n'est absolument pas propre à la bd.

Je crois qu'il y a parfois erreur sur le combat. Que les auteurs soient mieux rémunérés pour leurs bouquins ou pour les séances de dédicaces est une chose, vouloir sous-tirer de l'argent pour toute occasion en est une autre.
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Re: C'est la crise ?

Messagede cronos59 » 03/03/2018 13:08

Bah si on gagne bien sa vie par ailleurs et que se promouvoir n'a pas de rapport direct avec l'exercice de son métier, effectivement ça n'est pas choquant. C'est encore plus vrai si l'organisation ne se fait pas des couilles en or sur votre dos.
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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 03/03/2018 13:28

On tourne toujours en rond dans ce sujet. On nous assène tout le temps, comme pour la dédicace que « tout travail mérite salaire ». Mais qui a décrété que d’aller offrir une dédicace est un travail ? Pour certains auteurs, c’est considéré comme tel, pour d’autres, c’est considéré comme un cadeau à son public.

Après, à force de vouloir monnayer à tout bout de champs pour n’importe quoi, ça va finir pas décourager et les organisateurs et le public et on aura plus rien tout simplement. Bientôt on va payer pour dire bonjour ou serrer la main à un auteur ?

Tous ces trucs c’est du bricolage a essayer de grapiller quelques sous à droite et à gauche selon les situations et évènements. Mais au final, comme on le voit, ça crée plus de problèmes que cela n’en résout car la question de fond et la solution réside uniquement vers les éditeurs. C’est à eux, de les payer pour qu’ils se déplacent en dédicaces plutôt que d’essayer de les faire prendre en charge par des festivals, des libraires ou le public et tout simplement payer mieux les auteurs à la base. Quand un éditeur balance (dixit) « les auteurs vous êtes des saltimbanques », c’est dire tout le mépris qu’ils ont de ce qu’ils considèrent comme de la main d’œuvre bon marché, stupide et docile.

Après, désolé mais chaque métier à ses avantages et inconvénients. Si la situation est si pénible, personne n’oblige les auteurs à signer les contrats qu’ils signent non plus.

Donc ce qui est un peu pénible dans ce sujet de « crise » c’est que finalement, les deux acteurs principaux ont déplacés leur champ de bataille sur les annexes de la profession au lieu de mettre autour d’une table et de négocier. L’un acceptant des conditions de merde en toute connaissance de cause et l’autre profitant du fait qu’il a tellement de candidats au portillon qu’il estime pouvoir imposer ses choix.

On détourne toujours le problème sur les auteurs, les festivaliers, etc… alors que l’unique coupable c’est l’éditeur.

Tout le reste, tous les autres problèmes ne sont que les conséquences de ce qui découle de cette mésentente entre auteurs et éditeurs. La clé c’est les éditeurs ; tant qu’ils ne changeront pas leur pratiques commerciales et leur manière de voir (et utiliser) les auteurs, rien ne changera.

La preuve, très peu de choses ont bougées depuis les Etats généraux. On laisse gueuler, c’est la soupape, on laisse dire au grand public que ces pauvres auteurs crèvent de faim et pris de compassion ils viendront encore plus acheter des livres et au pire, ça fera son petit buzz 15 jours et ça sera aussi vite oublié jusqu’au prochain festival.

On n’avait pas annoncé une grève aussi pour le festival d’Angouleme initiée par Pedrosa ? Là aussi, c’est resté sans effet une fois de plus…

Paradoxalement, si le problème est réel pour les auteurs, c’est eux, qui au fil du temps perdent leur crédibilité autant aux yeux du public que des éditeurs en passant leur temps à avaler des couleuvres. Donc pas de raison que ça change…
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Re: C'est la crise ?

Messagede cronos59 » 03/03/2018 14:06

C'est aussi que par rapport à avant le marché supporte beaucoup plus de brêles avec un compte twitter. Ou alors Uderzo produisait 5 planches/semaine pour le plaisir. :)
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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 03/03/2018 14:14

Une solution éventuelle pour les auteurs, c'est peut être le crowdfunding.

Mais là c'est pareil, beaucoup de projets médiocres dans la majorité des cas et de plus en plus (de petits) éditeurs y passent aussi pour publier leurs albums (Editions Fei, BD Must, etc...) donc au final, ils viennent peu à peu prendre encore une fois le nouvel espace de liberté des auteurs.

Et sur le long terme je ne suis pas convaincu que cela soit une solution pérenne non plus pour diverses raisons.

Au risque de me prendre des cailloux, pour moi le problème vient initialement des auteurs qui acceptent tout et n'importe quoi juste pour se faire publier. De ce fait, il en découle l'attitude qu'on les éditeurs et qui enfonce encore plus les auteurs dans la précarité qu'ils ont eux mêmes créée.

Ne reste donc que les plus nuls ou les bons les plus passionnés
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Re: C'est la crise ?

Messagede silverfab » 03/03/2018 16:06

J'ai pas tout relu mais je dirais qu'en effet le crowdfunding c'est devenu un peu la porte ouverte à tout et n'importe quoi, que souvent les sommes "demandées" ne sont pas trop en adéquation avec les prix du marché.

Si, peut être, certains auteurs acceptent certaines conditions, on pourrait aussi pointer du doigt les éditeurs qui sortent des choses parfois très amateurs, dans l'air du temps, pas finies voire "récupérées" d'internet, sachant que les grosses machines amortiront les pertes éventuelles.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Sergent Garcia » 04/03/2018 09:07

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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 04/03/2018 09:28

C'est ce que je disais: les deux acteurs principaux ont déplacés leur champ de bataille sur les annexes de la profession au lieu de se mettre autour d’une table et de négocier.

C'est les festivaliers qui paient les déplacements des auteurs, le public qui va commencer à payer les dédicaces, le public qui commence déjà à payer la fabrication des livres via le crowdfunding et à verser des salaires aux auteurs via des plateformes style Tipeee.

Bref, on est tous en train de faire le boulot de l'éditeur et ce n'est pas notre rôle.

C'est une affaire purement entre l'auteur et l'éditeur. C'est à eux et eux seuls de trouver un système économique, moral et artistique viable. Pas à nous de compenser tout ça.

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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 04/03/2018 09:55

Cela étant dit, le "circuit court" ( le "consommateur" achetant directement au "producteur") a aussi ses avantages, non ? :lol:
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Re: C'est la crise ?

Messagede cronos59 » 04/03/2018 10:04

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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 04/03/2018 10:09

Jeff70 a écrit:Cela étant dit, le "circuit court" ( le "consommateur" achetant directement au "producteur") a aussi ses avantages, non ? :lol:


Vu l'obole que reçoivent les auteurs et comme ils sont obligés de faire tout eux mêmes (pub sur leur Facebook pour leurs bouquins, se déplacer en dédicace à leurs frais, aller vérifier à l'imprimerie le bon déroulement de l'impression, etc...) quelque part oui. Ca ne changera rien, mais au moins le prix du bouquin sera intégralement dans leur poche et ne récolteront pas un malheureux 6% sur les ventes qu'ils ne voient (presque) jamais. Quant à l'avance sur droit, elle est souvent trop faible pour se permettre de passer 6 mois sur une BD. A moins de la bâcler, ou de faire ça en dilettante, mais dans ce cas, ce n'est plus qu'un boulot annexe.

Au niveau où ils en sont, les auteurs, en effet, n'ont plus grand chose à perdre à tenter l'aventure en solo.

Donc au vu de la situation actuelle, c'est peut être une solution mais elle a ses limites aussi.

Mais c'est quand même un comble. A quoi bon se faire éditer, si on est obligé de faire le boulot de l'éditeur, de mendier à droite et à gauche et j'en passe et au final de quasi tout faire soi même...pour ne récolter que des miettes et en plus céder tous ses droits??

C'est pourquoi j'estime que les auteurs sont tout aussi coupables que les éditeurs en ne sachant pas défendre leurs droits. Et j'oserai dire que si les éditeurs en profitent autant c'est parce qu'ils ont bien compris les faiblesses (parfois inavoubales) des auteurs.
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Re: C'est la crise ?

Messagede gill » 04/03/2018 12:47

chinetok a écrit:Mais c'est quand même un comble. A quoi bon se faire éditer, si on est obligé de faire le boulot de l'éditeur, de mendier à droite et à gauche et j'en passe et au final de quasi tout faire soi même...pour ne récolter que des miettes et en plus céder tous ses droits??
Pour le crowdfunding, le cas de Laurel est intéressant :

Elle a bien fait imprimer elle-même les exemplaires, mais le plus dur, c'était la distribution. Surtout qu'elle vit à l'étranger et ne pouvait pas le faire elle-même. Elle a donc engagé un prestataire qui était chargé de réceptionner les livres puis de les trier (+ contreparties) et de les faire livrer aux différentes adresses.
Bref, en gros, la partie concrète la plus compliquée d'un éditeur.

Par ailleurs, pour dégager du temps à travailler, Laurel s'est associée à une jeune bretonne qui s'occupe pas mal du comunity management (pendant le crowdfunding, notamment).
Bien sûr, Laurel a pu payer tout ça parce qu'elle a eu un succès sans précédent dans son financement participatif.

De même, Maliki a embauché sa compagne pour gérer la société (et le travail de promo) qu'ils ont dû créer (légalement, un auteur n'a pas le droit de vendre des livres !)

Selon ces exemples (qui se sont imposés un peu au hasard des besoins, de façon tout à fait empirique), on pourrait imaginer que les auteurs à succès embauchent un... editor ? publisher ? (termes anglais) pour gérer cette nouvelle façon de vendre des BD : le crowdfunding (qui s'apparente beaucoup à la souscription).
L'auteur récupèrerait donc ses droits et n'accorderait qu'un bien plus faible pourcentage à ce prestataire embauché, qui fait finalement tout le travail d'un éditeur ! (dans leurs conférences, Maliki et Becky affirment obtenir 50% des bénéfices !)

Et il n'y a guère que les relations avec les libraires qui obligent à en passer par un spécialiste : l'éditeur. Mais c'est désormais sa seule plus-value. La vente par correspondance, il le fait très mal, en définitive, et il passe d'ailleurs toujours par un prestataire (Amazon, etc...)
Je n'reconnais plus personne quand je suis en forum... Je n'juge qu'les idées, et c'est ça qui me plaît !
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 04/03/2018 12:56

gill a écrit:
chinetok a écrit:Mais c'est quand même un comble. A quoi bon se faire éditer, si on est obligé de faire le boulot de l'éditeur, de mendier à droite et à gauche et j'en passe et au final de quasi tout faire soi même...pour ne récolter que des miettes et en plus céder tous ses droits??




Et il n'y a guère que les relations avec les libraires qui obligent à en passer par un spécialiste : l'éditeur. Mais c'est désormais sa seule plus-value. La vente par correspondance, il le fait très mal, en définitive, et il passe d'ailleurs toujours par un prestataire (Amazon, etc...)


_________________________________

Le "spécialiste" des relations avec les libraires dont les auteurs ne peuvent se passer, c'est le distributeur, plutôt que l'éditeur, non ?
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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 04/03/2018 13:33

Pour le crowdfunding, le cas de Laurel est intéressant


Oui mais (hélas ?) son cas est vraiment une exception. Cela dit, sans aller jusqu’à son niveau, si les auteurs arrivent à en vivre mieux qu’avec un éditeur conventionnel, alors le crowdfunding est peut être une solution intéressante. Mais ce n’est pas si facile que cela non plus à mettre en place.

Elle a bien fait imprimer elle-même les exemplaires, mais le plus dur, c'était la distribution. (…)Bref, en gros, la partie concrète la plus compliquée d'un éditeur.


En effet, c’est devenu presque l’unique (mais gros) problème pour les petits éditeurs ou les auteurs auto édités. Sans quoi, pour le reste, un éditeur conventionnel est donc devenu largement dispensable.

légalement, un auteur n'a pas le droit de vendre des livres !


C’est nouveau ça ?

L'auteur récupèrerait donc ses droits et n'accorderait qu'un bien plus faible pourcentage à ce prestataire embauché, qui fait finalement tout le travail d'un éditeur !


En théorie, l’auteur ne récupère rien de ses droits puisqu’il ne cède rien. C’est bien là aussi l’avantage de l’auto édition et/ou du crowdfunding.

Après le fait d’engager quelqu’un ou une petite équipe pour assurer sa promo, relation avec l’imprimeur, le public, etc… En effet pourquoi pas ? Mais c’est effectivement faire à petite échelle un travail d’éditeur. Maintenant si c’est rentable, pourquoi se priver ?

(dans leurs conférences, Maliki et Becky affirment obtenir 50% des bénéfices !)


C’est donc déjà gagner bien plus que s’ils vendaient leur travail à un éditeur conventionnel. Cela dit, je ne comprends pas l’intérêt de céder ses droits à prestataire embauché qui jouerait le rôle de l’éditeur à leur place pour s’occuper de vendre leur soupe?. Soit je n’ai pas pigé tes explications, soit c’est eux qui s’y sont pris étrangement.

La vente par correspondance, il le fait très mal, en définitive, et il passe d'ailleurs toujours par un prestataire (Amazon, etc...)


Amazon n'est pas un prestataire mais plutôt un outil de communication/vente.

Sinon, l’avantage c’est qu’il existe beaucoup plus de solutions qu’avant. Car avant l’unique solution c’était éditeur + distributeur. Sans parler de l’impression et du reste. Donc l’éditeur avait un rôle quasi indispensable.

Aujourd’hui, beaucoup d’auteurs sont capables d’assurer eux-mêmes un fichier dispo pour une bonne impression, trouver un imprimeur, obtenir ses ISBN, etc… Bref, tout le côté « technique » n’est plus l’apanage de l’éditeur. La seule véritable force de l'éditeur reste en effet qu’il a un réseau de distribution déjà prêt et bien rodé. C’est tout. Et éventuellement pour les auteurs, se dire que c’est plus prestigieux de se faire publier chez Untel que de s’auto éditer. Mais sans quoi, sans ça, l’éditeur n’est plus indispensable.

Aujourd’hui l’auteur dispose de nombreux atouts : les outils informatiques pour préparer son travail à imrpimer, le prix de l'impression qui ne cesse de diminuer, la vente directe en festivals, par correspondance, via Amazon et d’autres plateforme, etc… C’est un peu plus compliqué que d’avoir un distributeur unique mais si au final ça permet d’en vivre correctement, c’est un petit sacrifice à mon sens rentable.

Et de toute façon, trouver un distributeur c’est bien, mais s’il s’occupe mal de toi parce que tu es un petit éditeur au final, tu n’y gagnes pas grand-chose non plus.

Et vu les modes de consommation actuels, internet est en bonne place pour détrôner les librairies et consorts. Donc même à moyen terme, le distributeur risque de ne plus être indispensable non plus pour les auteurs souhaitant se lancer dans l’auto édition/crowdfunding.

Pour le moment si le schéma classique prédomine c'est parce que les auteurs n'ont pas forcément envie de s'emmerder à être auteur, maquettiste, éditeur, distributeur, etc... mais peut être qu'un jour, quand ils comprendront qu'au final ils y gagneront, au pire pas plus, au mieux, plus qu'à vendre leur boulot à des éditeurs, de plus en plus d'auteurs franchiront le pas.

Au final, le nerf de la guerre pour un auteur édité est plus la communication que la distribution. S'il fait connaître sa BD le plus largement possible par tous les moyens, les gens sauront que sa BD existe et éventuellement la commanderont (auprès de l'auteur, via le crowdfunding, Amazon, etc...). Donc la "distribution" pour ces auteurs auto édités passe avant tout par une bonne communication en amont.
Dernière édition par chinetok le 04/03/2018 14:05, édité 2 fois.
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Re: C'est la crise ?

Messagede toine74 » 04/03/2018 13:52

chinetok a écrit:...

Aujourd’hui l’auteur dispose de nombreux atouts : les outils informatiques pour préparer son travail à imrpimer, le prix de l'impression qui ne cesse de diminuer, la vente directe en festivals, par correspondance, via Amazon et d’autres plateforme, etc… C’est un peu plus compliqué que d’avoir un distributeur unique mais si au final ça permet d’en vivre correctement, c’est un petit sacrifice à mon sens rentable.

...


Comme tu écris, sacrifice d'après toi tu ;) . Tout les auteurs ne sont pas des gestionnaires dans l'âme (par goût ou par compétence). De plus, tout le temps passé à faire de la logistique est perdu pour la création et, dans le cas d'un artiste pas trop rapide ou qui aime chiader ses dessins, les 25 ou 50% d'heures "perdues" risquent d'allonger les délais au-delà de la patience des lecteurs.

Pour certains se "vendre" à un éditeur est indispensable et ils sont prêts à "payer" pour ces services. Pour d'autres, devenir son propre entrepreneur avec les risques/contraintes afférents est séduisant. S'il y avait UNE solution, ça se saurait. ;)
« Les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les citoyens ne seront pas parvenus à un consensus. »

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Re: C'est la crise ?

Messagede chinetok » 04/03/2018 14:02

Comme tu écris, sacrifice d'après toi tu


En effet, mais vu le nombre croissant d’auteurs qui franchissent le pas, je ne dois donc pas être le seul à penser que cela doit être un bon calcul, ou au moins d’essayer de tenter l’aventure. Sait on jamais ? on peut avoir de bonnes surprises.

Tout les auteurs ne sont pas des gestionnaires dans l'âme


Je n’ai jamais dit le contraire. Après c’est en fonction du caractère de chacun. Mais encore une fois, quand on fait les choses en connaissance de causes, qu’on ne vienne pas se plaindre après alors.

Autant l’auteur qui se fait exploiter par son éditeur que l’auto édité qui galère dans de nouvelles responsabilités. C’est un choix. A choisir donc en fonction de ses compétences, ses envies, ses ambitions, son caractère, etc…

Pour certains se "vendre" à un éditeur est indispensable et ils sont prêts à "payer" pour ces services.


C’est leur choix, mais qu’ils ne viennent pas se plaindre alors.

S'il y avait UNE solution, ça se saurait.


En effet, et l’avantage c’est qu’il en existe justement désormais plusieurs ;)
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