chinetok a écrit:C'est justement ce que je reproche est qui me semble biaiser les résultats. Ou est l'intérêt de prendre si large? A quoi bon demander à des amateurs, des gens dont c'est la "profession" en dilettante, etc... Et donc, qui ne sont finalement pas à même de témoigner de la réalité au quotidien de l'activité du dessinateur BD professionnel dont c'est le boulot exclusif?
"L’amateurisme a visiblement un socle massivement économique : on n’y dépasse pas les 25% maximum tirés de la production de BD.
Pour les précaires et les installés, la hiérarchie des gains observée dans la slide 10 est corrélée à la capacité de tirer l’essentiel de ses revenus de son travail artistique, mais la part de ceux qui n’atteignent pas 50% de gains par la BD n’est pas négligeable du tout, surtout, bien sûr, chez ceux qui s’identifient précisément précaires. C’est même l’une des explications de cette auto-identification de précarité puisqu’entre 45% et les deux tiers des auteurs précaires, selon la fonction exercée, ne parviennent pas à obtenir la moitié de leurs gains par la BD. Mais chez les professionnels installés, entre un cinquième et un tiers sont aussi dans ce cas ‒ les scénaristes étant, là encore, mieux lotis."
cedd79 a écrit:Personnellement, je trouve cela plutôt sain de critiquer les chiffres et souhaiter les approfondir. C'est démocratique. Il n'y a pas qu'une vérité.
chinetok a écrit:...
Ensuite, Tu peux être prof de musique et jouer dans un orchestre et enregistrer des disques. Toutes ces activités sont rémunérées, mais laquelle fait véritablement bouillir la marmite? Et si jouer en orchestre c'est avant tout un plaisir qui joint l'utile (le paiement) à l'agréable? Alors comment, en étudiant cette personne je peux décréter arbitrairement que sa précarité est à cause, soit son activité de prof, ou de musicien d'orchestre ou de ses enregistrements CD qui ne le la font pas vivre et en tirer une conclusion générale sur l'une de ces trois activités? C'est exactement le problème de cette étude.
Xavier Guilbert a écrit:...
C'est le principe d'une étude exploratoire, qui vise à cerner la complexité du terrain.
Si on faisait une étude qui correspond à ce que tu indiques (le "dessinateur BD professionnel dont c'est le boulot exclusif"), tu vas passer à côté de toute une partie de la population qui est intéressante pour ton étude. D'autant plus quand on sait, a priori et sur la base d'entretiens préparatoires, qu'une bonne partie des auteurs de bande dessinée disent aller chercher ailleurs des compléments (illustration, travail graphique, enseignement, etc.) à une rémunération défaillante pour leur activité principale.
...
Xavier Guilbert a écrit:cedd79 a écrit:Personnellement, je trouve cela plutôt sain de critiquer les chiffres et souhaiter les approfondir. C'est démocratique. Il n'y a pas qu'une vérité.
Euh, attention à ce genre de phrase.
Il y a une réalité, dont on essaie de rendre compte (relation des faits / collecte de données chiffrées), et que l'on interprète ensuite. Il est bon de questionner chacune des étapes, de bien considérer leurs limites et leurs présupposés. Mais de là à dire "il n'y a pas qu'une vérité", c'est aller un peu vite.
chinetok a écrit:Or c'est présenté comme ça alors qu'au final, on a étudié des gens qui ne sont pas ou pas que dessinateurs de BD. Ca fausse donc le résultat.
cedd79 a écrit:Pour ce qui est de la précarité, certains la mesure à 800 euros, d'autres à 1000, d'autres encore à 1500. Tout dépend de ses propres références, du pays, du niveau de vie, etc.
cedd79 a écrit:Bien que je ne sois pas d'accord avec les postulats de chinetok, je reste convaincu qu'une critique des chiffres et de leur mode de collecte est primordiale pour les renforcer et optimiser toujours leur collecte.
chinetok a écrit:Peut-être. Mais une goutte d'encre dans un verre d'eau suffit déjà à en transformer la couleur.
chinetok a écrit:Les résultats isolent bien les différentes composantes
Pas celles qui nous intéressent pour affirmer qu'être auteur BD c'est se condamner à la précarité.
chinetok a écrit:On notera d'ailleurs que ta définition ('dessinateur BD professionnel dont c'est le boulot exclusif"') exclurait du champ d'une telle étude des auteurs comme Lewis Trondheim (publicité), Joann Sfar (cinéma), Jean Van Hamme (livres + cinéma), Moebius (storyboard, peinture), Enki Bilal (peinture + cinéma), Hergé (peinture + publicité), etc.
Exact. Ce sont des dessinateurs, mais aussi des publicitaires, des peintres, des cinéastes, etc... Donc comment savoir du dessinateur BD ou du publicitaire, ou peintre, du cinéaste, etc... lequel le fait vivre? Comment, alors qu'ils ont justement plusieurs activités, on peut en conclure que la BD ne fait pas vivre? Puisqu'encore une fois, on ne sait rien du ratio entre leur diverses activités.
Des revenus médiocres : En 2014, 53% des répondants ont un revenu inférieur au SMIC annuel brut, dont 36% qui sont en-dessous du seuil de pauvreté.
De bonnes relations avec les éditeurs : 68% estiment avoir de bonnes ou de très bonnes relation savec leurs éditeurs,
Retourner vers Généralités sur la Bande Dessinée
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités