cedd79 a écrit:yannzeman a écrit:cedd79 a écrit:yannzeman a écrit:C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.
Je vois pas trop le rapport avec les intermittents du spectacle (qui est avant un statut salarié ultra-flexible). On retrouve ce statut également au théâtre, en télévision, dans la musique, à la radio, en spectacle de rue.
De plus l'argent du cinéma n'est pas payé par nos impôts, mais par les recettes engrangées par le cinéma lui-même et par les télévisions majoritairement coproductrices.
Que le cinéma français soit avant tout constitué aujourd'hui de sous-comédies gluantes n'a rien à voir avec l'argent public. Il est avant tout financé par ses coproducteurs (les télévisions) qui le formatent pour leurs besoins de diffusions.
Bon, j'ai divergé, mes plates excuses, retournons à la BD !
Le rapport entre les intermittents du spectacle et les subventions publiques au cinema (et à la création audiovisuelle en général) ?
Mais c'est tout simple :
le financement si particulier du chômage des intermittents du spectacle !
Un système qui permet aux intermittents du spectacle de travailler une partie de leurs journées, et de toucher le chômage le reste du temps. Comme le système d'indemnisation des chômeurs intermittents du spectacle n'est pas équilibré (et pour cause, il ne peut jamais l'être), il faut bien ajouter de l'argent public.
L'autre volet du subventionnement assumé de l'audiovisuel français, c'est le CNC, qui finance avec de l'argent public les films (et pas que les films). Ajoutez à cela le financement télévisuel et vous verrez que le monde du spectacle reçoit énormément d'argent, quand on préfère laisser crever, à côté de cela, les agriculteurs, par exemple, sous prétexte qu'avant, ils touchaient trop de subventions.
j'ai vu un jour dans une émission, je ne sais plus laquelle, le financement des émissions type "videogag" ; tout le monde se posait la question de savoir pourquoi, entre 2 séries de vidéos, on retrouvait sur un plateau de tv des présentateurs chargés de dire 2 phrases plus ou moins drôles. Et bien tout simplement parce que les producteurs de l'émission touchaient de l'argent public à chaque fois qu'il y avait des plateaux dans une émission !
Et avez-vous oublié ce navet dans la mare, lancé par un producteur de cinéma, qui affirmait que les acteurs français étaient trop payés, et avec de l'argent public en partie ?
Bon, maintenant, effectivement, cela nous entraine loin du sujet principal, la crise dans la BD.
Je voulais juste appuyer une affirmation de Lejoker qui pointait un risque pour la BD, en prenant un exemple d'un autre media du divertissement.
Hé hé !
Alors yannzeman, je ne sais pas où tu trouves tes sources, mais celles-ci sont en partie erronées.
Pour plusieurs raisons :
- le chômage des intermittents du spectacles est, et ce depuis 2003, entièrement assumé par les cotisations des entreprises du spectacle (définie par leur code APE) et leurs bénéficiaires. L'UNEDIC, via les annexe 8 et 10, distingue précisément les bénéficiaires de ces allocations bien spécifiques sans faire porter la responsabilité économique sur les bénéficiaire du régime général par exemple. Les comptes sont bien séparés. Le système des intermittents n'est pas équilibré, c'est pour cela que depuis août 2017, leurs cotisations (ainsi que celles de l'employeur) ont été réévaluées à la hausse (environ 26% du brut pour l'employé - 64,5% du brut pour l'employeur), ce qui est bien au-dessus, une nouvelle fois, du régime général.
- les bénéficiaire du régime de l'intermittence du spectacle doivent cumuler 507 heures de travail sur 12 mois pour prétendre à, au maximum, 12 mois d'indemnisation, à raison d'une période de carence d'une semaine minimum et qui peut s'élever jusqu'à deux mois. Toutes les heures au-delà de 12 heures de travail par jour ne sont pas comptabilisées dans leurs indemnisation et calculs de leur droits. Je ne vais pas m'étendre sur les particularités de leurs CDDU qui ne ferait envie à personne du régime général et encore moins à tout le travail gratuit effectué durant plusieurs années pour parvenir à être, un jour, indemnisé.
- Depuis juillet 2009, le CNC est entièrement indépendant économiquement. Seules ses recettes permettent de soutenir l'industrie cinéma et audiovisuelle notamment via la TSA (taxe sur le billet de cinéma) et la TST (taxe payé par les services de télévision). En aucun cas le ministère de la culture ou autre organisme public n'intervient. Le CNC redistribue cette argent via le fond de soutien à l'industrie du cinéma aux producteurs de films ou via le COSIP pour les producteurs audiovisuels. Effectivement, le court-métrage bénéficie de soutiens spécifiques (notamment des régions) à cause son caractère à rentabilité plus que limitée.
- je ne suis pas intermittent !
Pour ce qui est des auteurs de bande dessinée, il est claire que leur sort est encore plus précaire que celui des bénéficiaires du régime de l'intermittence ! Je n'ai pas de solution, à part acheter des BD et tenter d'être fidèle aux auteurs qui me plaisent. Mais je serais prêt à payer 1 ou 2 euros de plus pour financer un fond qui permettrait d'aider les auteurs qui demeurent le plus dans la précarité. Seulement, comment les définir ? Quel taux d'indemnisation ? Qui redistribue ? Etc.
Je ne suis pas intermittent du spectacle non plus, mais un de mes frères produit des court-métrages. Produit au sens ou il va chercher l'argent, et écrit les scenarii, trouve les lieux de tournage, engage des acteurs, etc...
Il gagne sa vie en touchant le chômage ou le RSA, et touche des royalties sur les diffusions TV.
Mais cela ne fait effectivement pas de moi un expert du statut d'intermittent.
Simplement, je me suis basé sur ce que me disait mon coiffeur (oui ! les sources sont parfois pas très juridiques !), dont la fille était intermittente du spectacle (mes infos datent d'il y a quelques années, il est vrai).
celle-ci était employée par une boite de production, qui l'engageait les 2 premières semaines de chaque mois, puis la virait fictivement, pour que les 2 semaines suivantes du mois lui soient payées en indemnités chômage.
Je suis incapable de dire comment c'était possible, mais c'était une pratique apparemment très répandue dans le milieu audiovisuel. Et le sujet avait même été porté sur la place publique, avant d'être étouffé (vu que les chaines Tv fonctionnaient ainsi, ça ne les arrangeaient pas d'aborder le sujet).
Mais si des intermittents du spectacle pouvaient donner leur vécu, j'admettrais me tromper, pas de souci.
Par contre, j'ai calculé ce que 507 heures sur 12 mois font sur 1 semaine : 10 h de travail.
Ca reste un régime acceptable !
Quant au CNC, petite précision importante :
les taxes sont des ressources publiques, que je sache. Donc, oui, le CNC subventionne bien, à perte, l'audiovisuel français, et c'est l'Etat qui a mis en place ce système unique au monde, de subvention déguisée.
J'aimerais bien, je le répète, un soutien aussi généreux envers les agriculteurs ou l'industrie.
Par contre, je ne suis pas certain qu'un fonds de soutien aux auteurs de BD nécessiteux soit une bonne idée.
C'est ce que laissait entendre Lejoker, dont j'ai soutenu les propos.
Un artiste doit vivre dans une certaine urgence, ou alors il se fonctionnarise, et ce n'est pas bon. Il doit trouver son public, pas vivre sur une autre planète. Le confort ne garantie pas le talent.