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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede Thierry_2 » 08/09/2017 14:16

Message précédent :
Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:
Thierry_2 a écrit:https://www.du9.org/humeur/vues-ephemeres-rentree-2017/
Xavier Guilbert donne son point de vue sur le sujet, et c'est, comme toujours, très intéressant.

Analyse intéressante, mais que la plupart des lecteurs de ce forum auraient pu faire de leur côté.

Dommage que le "journaliste" en face de François Pernot n'ait pas jugé utile de donner ces petits éléments de contexte...

Il faut aussi rappeler que l'article sert un double marronier: la rentrée littéraire et la fête de la BD à Bruxelles, qui essaye de muer d'une foire à la dédicace/brocante à une manifestation "sérieuse". La RTBF est impliquée dans cette mue puisqu'elle a même créé un prix du roman graphique intégré aux prix atomium qui ont été inauguré cette année.
Autant dire que cet article ne sert pas tant à informer de manière concrète que d'occuper l'espace.
Etrangement, ces prix atomium n'ont peu ou pas été mentionné hors les ondes de la RTBF et les pages du Soir (qui a décerné un prix pour la BD de reportage). Rien sur BoDoi, rien sur actuaBD (juste le compte-rendu des festivités habituelles)... un fail de comm' assez incroyable alors que les prix atomium se veulent les mieux doté d'Europe. En même temps, j'y ai découvert qu'il existait un prix de la bande dessinée historique: le prix Cognito, remis depuis plusieurs années. Je n'en avait jamais entendu parler. Comme quoi, le fail de comm' est déjà ancien.
J'ai bien trouvé un article, mais qui fait l'impasse sur quelques infos pas inutiles comme le fait que
le Prix Spirou de l’aventure humoristique récompense un projet d'un jeune auteur qui sera publié dans le journal de Spirou. Donc, oui, c'est normal que vous ne connaissiez pas Pebble's Adventures
le Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne récompense pas spécifiquement "Vivre à Frandisco" mais bien Thierry van Hasselt pour l'ensemble de son oeuvre et son implication dans Frémok, son travail d'enseignant à l'académie St Luc de Bruxelles.
http://www.toutenbd.com/actualites/article/fete-de-la-bd-a-bruxelles-2017
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 08/09/2017 14:18

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:
Thierry_2 a écrit:https://www.du9.org/humeur/vues-ephemeres-rentree-2017/
Xavier Guilbert donne son point de vue sur le sujet, et c'est, comme toujours, très intéressant.

Analyse intéressante, mais que la plupart des lecteurs de ce forum auraient pu faire de leur côté.

Dommage que le "journaliste" en face de François Pernot n'ait pas jugé utile de donner ces petits éléments de contexte...


Oui, bien sur.
Mais en ne tenant pas compte de ces éléments de contexte, l'article ne dit pas de contre-vérité, il me semble.
Certes, les chiffres annoncés ne sont pas ceux des ventes, mais des tirages, OK.
Mais ce qu'il faut retenir de l'article n'est pas erroné : les blockbusters permettent bien de financer tout ce qui se vend moins bien.

Mais attention, je ne dénigre pas votre travail d'analyse.
Je dis juste que je n'ai pas été surpris par sa lecture.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Thierry_2 » 08/09/2017 14:22

yannzeman a écrit:
Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:
Thierry_2 a écrit:https://www.du9.org/humeur/vues-ephemeres-rentree-2017/
Xavier Guilbert donne son point de vue sur le sujet, et c'est, comme toujours, très intéressant.

Analyse intéressante, mais que la plupart des lecteurs de ce forum auraient pu faire de leur côté.

Dommage que le "journaliste" en face de François Pernot n'ait pas jugé utile de donner ces petits éléments de contexte...


Oui, bien sur.
Mais en ne tenant pas compte de ces éléments de contexte, l'article ne dit pas de contre-vérité, il me semble.
Certes, les chiffres annoncés ne sont pas ceux des ventes, mais des tirages, OK.
Mais ce qu'il faut retenir de l'article n'est pas erroné : les blockbusters permettent bien de financer tout ce qui se vend moins bien.

Mais attention, je ne dénigre pas votre travail d'analyse.
Je dis juste que je n'ai pas été surpris par sa lecture.

surtout, François Pernot généralise à "sa" réalité de gros éditeur, alors qu'elle est diamétralement opposée à celle de beaucoup d'autres .
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Re: C'est la crise ?

Messagede LeJoker » 08/09/2017 14:24

Le dernier Titeuf connaît un succès fulgurant.

C'est quand même scandaleux que certains s'en sortent.
Joker je réponds, les intelligents aussi, les trolls ben en fait comment dire, allez sucer des courgettes.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Thierry_2 » 08/09/2017 14:28

LeJoker a écrit:Le dernier Titeuf connaît un succès fulgurant.

C'est quand même scandaleux que certains s'en sortent.

un tirage fulgurant, nuance :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede LeJoker » 08/09/2017 14:35

Thierry_2 a écrit:
LeJoker a écrit:Le dernier Titeuf connaît un succès fulgurant.

C'est quand même scandaleux que certains s'en sortent.

un tirage fulgurant, nuance :siffle:


ça va se vendre. C'est comme la lessive, les gens vont en bouffer.

Alimentation- baise-travail- Titeuf.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Xavier Guilbert » 08/09/2017 15:12

yannzeman a écrit:Mais ce qu'il faut retenir de l'article n'est pas erroné : les blockbusters permettent bien de financer tout ce qui se vend moins bien.

Mais justement, c'est faux, effroyablement faux.

L'objectif d'un éditeur du genre de Média Participations, c'est d'avoir un maximum de blockbusters. Si un titre se vend moins bien, l'attitude en place n'est pas "oh, pas grave, on a des blockbusters pour renflouer les caisses" -- non, on a plutôt tendance à arrêter les frais et à mettre fin à la série (si série il y a).
La réalité des choses, c'est: l'éditeur lance un certain nombre de titres, en espérant que sur le lot, il y en aura suffisamment qui vont rencontrer du succès pour réaliser un bon retour sur investissement.

Par contre, pour ce qui est des "petits éditeurs" qui publient des livres non pas parce qu'ils ont la possibilité d'être rentables, mais avant tout parce qu'il est important qu'ils existent, oui, on assiste à ce genre d'approche. L'Association, par exemple, a pu publier un certain nombre de livres "risqués" (Bitterkomix, les Archives de Mattt Konture, etc.) parce qu'ils avaient pu s'appuyer sur le "trésor de guerre" constitué avec les ventes de Persépolis.

Mais encore un fois, ce n'est absolument pas l'approche de François Pernot, et le fait qu'il oppose "titres non rentables" à "sources de revenus pérennes" l'illustre bien.
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Re: C'est la crise ?

Messagede LeJoker » 08/09/2017 15:39

Le danger d'un transfert automatique et inconditionnel d'argent de la BD rentable à succès vers la BD "à risque", ce serait de créer une sorte de "bulle de merde" dans laquelle s'investiraient des auteurs de BD médiocres qui se mettraient à faire de leur échecs la preuve même de leur valeur en exigeant la mise en place d'un parasitisme confortable au détriment des auteurs à succès.
"Je fais de la culture, j'ai donc le droit d'être soutenu dans ma démarche artistique en prenant l'argent aux autres".

C'est malheureusement une idéologie qui a ses partisans.
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Re: C'est la crise ?

Messagede icecool » 08/09/2017 16:23

Une situation à comparer... avec celle de 1967 !

http://www.ina.fr/video/AFE86000900/un- ... video.html
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 16/09/2017 22:31

LeJoker a écrit:Le danger d'un transfert automatique et inconditionnel d'argent de la BD rentable à succès vers la BD "à risque", ce serait de créer une sorte de "bulle de merde" dans laquelle s'investiraient des auteurs de BD médiocres qui se mettraient à faire de leur échecs la preuve même de leur valeur en exigeant la mise en place d'un parasitisme confortable au détriment des auteurs à succès.
"Je fais de la culture, j'ai donc le droit d'être soutenu dans ma démarche artistique en prenant l'argent aux autres".

C'est malheureusement une idéologie qui a ses partisans.


Vous avez raison. Et pas que des "partisans".
C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 16/09/2017 22:40

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Mais ce qu'il faut retenir de l'article n'est pas erroné : les blockbusters permettent bien de financer tout ce qui se vend moins bien.

Mais justement, c'est faux, effroyablement faux.

L'objectif d'un éditeur du genre de Média Participations, c'est d'avoir un maximum de blockbusters. Si un titre se vend moins bien, l'attitude en place n'est pas "oh, pas grave, on a des blockbusters pour renflouer les caisses" -- non, on a plutôt tendance à arrêter les frais et à mettre fin à la série (si série il y a).
La réalité des choses, c'est: l'éditeur lance un certain nombre de titres, en espérant que sur le lot, il y en aura suffisamment qui vont rencontrer du succès pour réaliser un bon retour sur investissement.

Par contre, pour ce qui est des "petits éditeurs" qui publient des livres non pas parce qu'ils ont la possibilité d'être rentables, mais avant tout parce qu'il est important qu'ils existent, oui, on assiste à ce genre d'approche. L'Association, par exemple, a pu publier un certain nombre de livres "risqués" (Bitterkomix, les Archives de Mattt Konture, etc.) parce qu'ils avaient pu s'appuyer sur le "trésor de guerre" constitué avec les ventes de Persépolis.

Mais encore un fois, ce n'est absolument pas l'approche de François Pernot, et le fait qu'il oppose "titres non rentables" à "sources de revenus pérennes" l'illustre bien.


J'étais prêt à suivre votre raisonnement (sur l'attitude de Media participations), trouvant effectivement que nombres de séries sont arrêtées rapidement, ce qui laisse à penser que l'éditer cherche avant tout des blockbusters.
Mais en y réfléchissant bien, vu le nombre de titres qui sortent, et donc qui se ramassent, l'éditeur :
- soit les publie sans les lire, pariant sur le succès "statistique",
- soit les lit, et les publie quand même, démontrant qu'il ne cherche pas le succès à tout prix, mais à faire du chiffre affaire sur le dos des libraires (et des lecteurs).

C'est absolument impossible, en voyant le niveau général des albums publiés sur une année, d'imaginer que ce sont presque tous des hits en puissance, même de la part d'u mauvais éditeur.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 17/09/2017 10:33

A mon avis, il ne faut pas oublier que les éditeurs, en particulier les petits, survivent grâce au système des "offices", qui leur permet de livrer et de facturer toutes les nouveautés à un ensemble de libraires, et cela de leur propre initiative.
C'est grâce à ce système qu'ils peuvent se maintenir à flot en trésorerie.
Naturellement, ce système d'offices, qui ne s'applique qu'aux nouveautés ( et aux "pseudo-nouveautés") contribue largement à l'inflation de nouveautés, à leur piètre qualité, ainsi qu'à la saturation des rayons BD des libraires...
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Re: C'est la crise ?

Messagede kilfou » 17/09/2017 10:38

Je ne crois pas que le système d'office fonctionne encore beaucoup, et surtout ça ne favorise pas les petits, puisque l'office par définition est sur les titres les plus vendeurs, à même de séduire le plus de personnes.

Je ne connais pas de librairie qui pratique encore l'office.
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Re: C'est la crise ?

Messagede cronos59 » 17/09/2017 11:28

kilfou a écrit:Je ne connais pas de librairie qui pratique encore l'office.

Ah bon c'est nouveau ça... Ce serait quoi alors le système en vigueur actuel?
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Re: C'est la crise ?

Messagede kilfou » 17/09/2017 12:01

Il y a un abus de langage en fait.

Le vrai système d'office, c'est le distributeur qui choisit ce qu'il t'envoie, t'as pas à réfléchir du tout.

Ce qu'on appelle communément offices, c'est les sorties qui arrivent une fois par semaine par distributeur (l'office Hachette c'est le mardi par exemple, le MDS le vendredi etc...)

Et ces nouveautés tu les as travaillé avec un représentant de la diffusion 1 ou 2 mois avant, tu as choisi les titres et les quantités. On peut pas dire que le carton t'arrive d'office, tu vois ce que je veux dire ? ;)

Mais le terme est très galvaudé et n'a plus le sens originel.
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Re: C'est la crise ?

Messagede Jeff70 » 17/09/2017 12:29

A ma connaissance, le système d'offices fonctionne toujours, même si il a un peu évolué dans le temps.
Dans le principe: chaque éditeur s'appuie sur un réseau de libraires qui acceptent de recevoir systématiquement ses nouveautés. Le distributeur envoie les albums et les facture avec les conditions de règlement habituelles. Les libraires disposent d'un droit de retour pendant un certain délai.
C'est en fait, pour beaucoup d'éditeurs, le seul moyen de procéder à des "mises en place" significatives ( mais uniquement pour les "nouveautés").
Car les commandes de réassort sont souvent très faibles ( quelques exemplaires en général, parfois 1 ou 2...).
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Re: C'est la crise ?

Messagede cedd79 » 17/09/2017 13:25

yannzeman a écrit:C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.


Je vois pas trop le rapport avec les intermittents du spectacle (qui est avant un statut salarié ultra-flexible). On retrouve ce statut également au théâtre, en télévision, dans la musique, à la radio, en spectacle de rue.

De plus l'argent du cinéma n'est pas payé par nos impôts, mais par les recettes engrangées par le cinéma lui-même et par les télévisions majoritairement coproductrices.

Que le cinéma français soit avant tout constitué aujourd'hui de sous-comédies gluantes n'a rien à voir avec l'argent public. Il est avant tout financé par ses coproducteurs (les télévisions) qui le formatent pour leurs besoins de diffusions.

Bon, j'ai divergé, mes plates excuses, retournons à la BD !
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 17/09/2017 16:11

cedd79 a écrit:
yannzeman a écrit:C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.


Je vois pas trop le rapport avec les intermittents du spectacle (qui est avant un statut salarié ultra-flexible). On retrouve ce statut également au théâtre, en télévision, dans la musique, à la radio, en spectacle de rue.

De plus l'argent du cinéma n'est pas payé par nos impôts, mais par les recettes engrangées par le cinéma lui-même et par les télévisions majoritairement coproductrices.

Que le cinéma français soit avant tout constitué aujourd'hui de sous-comédies gluantes n'a rien à voir avec l'argent public. Il est avant tout financé par ses coproducteurs (les télévisions) qui le formatent pour leurs besoins de diffusions.

Bon, j'ai divergé, mes plates excuses, retournons à la BD !


Le rapport entre les intermittents du spectacle et les subventions publiques au cinema (et à la création audiovisuelle en général) ?
Mais c'est tout simple :
le financement si particulier du chômage des intermittents du spectacle !
Un système qui permet aux intermittents du spectacle de travailler une partie de leurs journées, et de toucher le chômage le reste du temps. Comme le système d'indemnisation des chômeurs intermittents du spectacle n'est pas équilibré (et pour cause, il ne peut jamais l'être), il faut bien ajouter de l'argent public.

L'autre volet du subventionnement assumé de l'audiovisuel français, c'est le CNC, qui finance avec de l'argent public les films (et pas que les films). Ajoutez à cela le financement télévisuel et vous verrez que le monde du spectacle reçoit énormément d'argent, quand on préfère laisser crever, à côté de cela, les agriculteurs, par exemple, sous prétexte qu'avant, ils touchaient trop de subventions.
j'ai vu un jour dans une émission, je ne sais plus laquelle, le financement des émissions type "videogag" ; tout le monde se posait la question de savoir pourquoi, entre 2 séries de vidéos, on retrouvait sur un plateau de tv des présentateurs chargés de dire 2 phrases plus ou moins drôles. Et bien tout simplement parce que les producteurs de l'émission touchaient de l'argent public à chaque fois qu'il y avait des plateaux dans une émission !

Et avez-vous oublié ce navet dans la mare, lancé par un producteur de cinéma, qui affirmait que les acteurs français étaient trop payés, et avec de l'argent public en partie ?

Bon, maintenant, effectivement, cela nous entraine loin du sujet principal, la crise dans la BD.
Je voulais juste appuyer une affirmation de Lejoker qui pointait un risque pour la BD, en prenant un exemple d'un autre media du divertissement.
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Re: C'est la crise ?

Messagede cedd79 » 17/09/2017 16:42

yannzeman a écrit:
cedd79 a écrit:
yannzeman a écrit:C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.


Je vois pas trop le rapport avec les intermittents du spectacle (qui est avant un statut salarié ultra-flexible). On retrouve ce statut également au théâtre, en télévision, dans la musique, à la radio, en spectacle de rue.

De plus l'argent du cinéma n'est pas payé par nos impôts, mais par les recettes engrangées par le cinéma lui-même et par les télévisions majoritairement coproductrices.

Que le cinéma français soit avant tout constitué aujourd'hui de sous-comédies gluantes n'a rien à voir avec l'argent public. Il est avant tout financé par ses coproducteurs (les télévisions) qui le formatent pour leurs besoins de diffusions.

Bon, j'ai divergé, mes plates excuses, retournons à la BD !


Le rapport entre les intermittents du spectacle et les subventions publiques au cinema (et à la création audiovisuelle en général) ?
Mais c'est tout simple :
le financement si particulier du chômage des intermittents du spectacle !
Un système qui permet aux intermittents du spectacle de travailler une partie de leurs journées, et de toucher le chômage le reste du temps. Comme le système d'indemnisation des chômeurs intermittents du spectacle n'est pas équilibré (et pour cause, il ne peut jamais l'être), il faut bien ajouter de l'argent public.

L'autre volet du subventionnement assumé de l'audiovisuel français, c'est le CNC, qui finance avec de l'argent public les films (et pas que les films). Ajoutez à cela le financement télévisuel et vous verrez que le monde du spectacle reçoit énormément d'argent, quand on préfère laisser crever, à côté de cela, les agriculteurs, par exemple, sous prétexte qu'avant, ils touchaient trop de subventions.
j'ai vu un jour dans une émission, je ne sais plus laquelle, le financement des émissions type "videogag" ; tout le monde se posait la question de savoir pourquoi, entre 2 séries de vidéos, on retrouvait sur un plateau de tv des présentateurs chargés de dire 2 phrases plus ou moins drôles. Et bien tout simplement parce que les producteurs de l'émission touchaient de l'argent public à chaque fois qu'il y avait des plateaux dans une émission !

Et avez-vous oublié ce navet dans la mare, lancé par un producteur de cinéma, qui affirmait que les acteurs français étaient trop payés, et avec de l'argent public en partie ?

Bon, maintenant, effectivement, cela nous entraine loin du sujet principal, la crise dans la BD.
Je voulais juste appuyer une affirmation de Lejoker qui pointait un risque pour la BD, en prenant un exemple d'un autre media du divertissement.



Hé hé !

Alors yannzeman, je ne sais pas où tu trouves tes sources, mais celles-ci sont en partie erronées.

Pour plusieurs raisons :

- le chômage des intermittents du spectacles est, et ce depuis 2003, entièrement assumé par les cotisations des entreprises du spectacle (définie par leur code APE) et leurs bénéficiaires. L'UNEDIC, via les annexe 8 et 10, distingue précisément les bénéficiaires de ces allocations bien spécifiques sans faire porter la responsabilité économique sur les bénéficiaire du régime général par exemple. Les comptes sont bien séparés. Le système des intermittents n'est pas équilibré, c'est pour cela que depuis août 2017, leurs cotisations (ainsi que celles de l'employeur) ont été réévaluées à la hausse (environ 26% du brut pour l'employé - 64,5% du brut pour l'employeur), ce qui est bien au-dessus, une nouvelle fois, du régime général.

- les bénéficiaire du régime de l'intermittence du spectacle doivent cumuler 507 heures de travail sur 12 mois pour prétendre à, au maximum, 12 mois d'indemnisation, à raison d'une période de carence d'une semaine minimum et qui peut s'élever jusqu'à deux mois. Toutes les heures au-delà de 12 heures de travail par jour ne sont pas comptabilisées dans leurs indemnisation et calculs de leur droits. Je ne vais pas m'étendre sur les particularités de leurs CDDU qui ne ferait envie à personne du régime général et encore moins à tout le travail gratuit effectué durant plusieurs années pour parvenir à être, un jour, indemnisé.

- Depuis juillet 2009, le CNC est entièrement indépendant économiquement. Seules ses recettes permettent de soutenir l'industrie cinéma et audiovisuelle notamment via la TSA (taxe sur le billet de cinéma) et la TST (taxe payé par les services de télévision). En aucun cas le ministère de la culture ou autre organisme public n'intervient. Le CNC redistribue cette argent via le fond de soutien à l'industrie du cinéma aux producteurs de films ou via le COSIP pour les producteurs audiovisuels. Effectivement, le court-métrage bénéficie de soutiens spécifiques (notamment des régions) à cause son caractère à rentabilité plus que limitée.

- je ne suis pas intermittent ! :D


Pour ce qui est des auteurs de bande dessinée, il est claire que leur sort est encore plus précaire que celui des bénéficiaires du régime de l'intermittence ! Je n'ai pas de solution, à part acheter des BD et tenter d'être fidèle aux auteurs qui me plaisent. Mais je serais prêt à payer 1 ou 2 euros de plus pour financer un fond qui permettrait d'aider les auteurs qui demeurent le plus dans la précarité. Seulement, comment les définir ? Quel taux d'indemnisation ? Qui redistribue ? Etc.
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Re: C'est la crise ?

Messagede yannzeman » 18/09/2017 00:09

cedd79 a écrit:
yannzeman a écrit:
cedd79 a écrit:
yannzeman a écrit:C'est ainsi qu'est construit le cinema français, avec le statut des intermittents du spectacle ; de la subvention déguisée avec l'argent public, pour financer d'innombrables navets.


Je vois pas trop le rapport avec les intermittents du spectacle (qui est avant un statut salarié ultra-flexible). On retrouve ce statut également au théâtre, en télévision, dans la musique, à la radio, en spectacle de rue.

De plus l'argent du cinéma n'est pas payé par nos impôts, mais par les recettes engrangées par le cinéma lui-même et par les télévisions majoritairement coproductrices.

Que le cinéma français soit avant tout constitué aujourd'hui de sous-comédies gluantes n'a rien à voir avec l'argent public. Il est avant tout financé par ses coproducteurs (les télévisions) qui le formatent pour leurs besoins de diffusions.

Bon, j'ai divergé, mes plates excuses, retournons à la BD !


Le rapport entre les intermittents du spectacle et les subventions publiques au cinema (et à la création audiovisuelle en général) ?
Mais c'est tout simple :
le financement si particulier du chômage des intermittents du spectacle !
Un système qui permet aux intermittents du spectacle de travailler une partie de leurs journées, et de toucher le chômage le reste du temps. Comme le système d'indemnisation des chômeurs intermittents du spectacle n'est pas équilibré (et pour cause, il ne peut jamais l'être), il faut bien ajouter de l'argent public.

L'autre volet du subventionnement assumé de l'audiovisuel français, c'est le CNC, qui finance avec de l'argent public les films (et pas que les films). Ajoutez à cela le financement télévisuel et vous verrez que le monde du spectacle reçoit énormément d'argent, quand on préfère laisser crever, à côté de cela, les agriculteurs, par exemple, sous prétexte qu'avant, ils touchaient trop de subventions.
j'ai vu un jour dans une émission, je ne sais plus laquelle, le financement des émissions type "videogag" ; tout le monde se posait la question de savoir pourquoi, entre 2 séries de vidéos, on retrouvait sur un plateau de tv des présentateurs chargés de dire 2 phrases plus ou moins drôles. Et bien tout simplement parce que les producteurs de l'émission touchaient de l'argent public à chaque fois qu'il y avait des plateaux dans une émission !

Et avez-vous oublié ce navet dans la mare, lancé par un producteur de cinéma, qui affirmait que les acteurs français étaient trop payés, et avec de l'argent public en partie ?

Bon, maintenant, effectivement, cela nous entraine loin du sujet principal, la crise dans la BD.
Je voulais juste appuyer une affirmation de Lejoker qui pointait un risque pour la BD, en prenant un exemple d'un autre media du divertissement.



Hé hé !

Alors yannzeman, je ne sais pas où tu trouves tes sources, mais celles-ci sont en partie erronées.

Pour plusieurs raisons :

- le chômage des intermittents du spectacles est, et ce depuis 2003, entièrement assumé par les cotisations des entreprises du spectacle (définie par leur code APE) et leurs bénéficiaires. L'UNEDIC, via les annexe 8 et 10, distingue précisément les bénéficiaires de ces allocations bien spécifiques sans faire porter la responsabilité économique sur les bénéficiaire du régime général par exemple. Les comptes sont bien séparés. Le système des intermittents n'est pas équilibré, c'est pour cela que depuis août 2017, leurs cotisations (ainsi que celles de l'employeur) ont été réévaluées à la hausse (environ 26% du brut pour l'employé - 64,5% du brut pour l'employeur), ce qui est bien au-dessus, une nouvelle fois, du régime général.

- les bénéficiaire du régime de l'intermittence du spectacle doivent cumuler 507 heures de travail sur 12 mois pour prétendre à, au maximum, 12 mois d'indemnisation, à raison d'une période de carence d'une semaine minimum et qui peut s'élever jusqu'à deux mois. Toutes les heures au-delà de 12 heures de travail par jour ne sont pas comptabilisées dans leurs indemnisation et calculs de leur droits. Je ne vais pas m'étendre sur les particularités de leurs CDDU qui ne ferait envie à personne du régime général et encore moins à tout le travail gratuit effectué durant plusieurs années pour parvenir à être, un jour, indemnisé.

- Depuis juillet 2009, le CNC est entièrement indépendant économiquement. Seules ses recettes permettent de soutenir l'industrie cinéma et audiovisuelle notamment via la TSA (taxe sur le billet de cinéma) et la TST (taxe payé par les services de télévision). En aucun cas le ministère de la culture ou autre organisme public n'intervient. Le CNC redistribue cette argent via le fond de soutien à l'industrie du cinéma aux producteurs de films ou via le COSIP pour les producteurs audiovisuels. Effectivement, le court-métrage bénéficie de soutiens spécifiques (notamment des régions) à cause son caractère à rentabilité plus que limitée.

- je ne suis pas intermittent ! :D


Pour ce qui est des auteurs de bande dessinée, il est claire que leur sort est encore plus précaire que celui des bénéficiaires du régime de l'intermittence ! Je n'ai pas de solution, à part acheter des BD et tenter d'être fidèle aux auteurs qui me plaisent. Mais je serais prêt à payer 1 ou 2 euros de plus pour financer un fond qui permettrait d'aider les auteurs qui demeurent le plus dans la précarité. Seulement, comment les définir ? Quel taux d'indemnisation ? Qui redistribue ? Etc.



Je ne suis pas intermittent du spectacle non plus, mais un de mes frères produit des court-métrages. Produit au sens ou il va chercher l'argent, et écrit les scenarii, trouve les lieux de tournage, engage des acteurs, etc...
Il gagne sa vie en touchant le chômage ou le RSA, et touche des royalties sur les diffusions TV.

Mais cela ne fait effectivement pas de moi un expert du statut d'intermittent.
Simplement, je me suis basé sur ce que me disait mon coiffeur (oui ! les sources sont parfois pas très juridiques !), dont la fille était intermittente du spectacle (mes infos datent d'il y a quelques années, il est vrai).

celle-ci était employée par une boite de production, qui l'engageait les 2 premières semaines de chaque mois, puis la virait fictivement, pour que les 2 semaines suivantes du mois lui soient payées en indemnités chômage.
Je suis incapable de dire comment c'était possible, mais c'était une pratique apparemment très répandue dans le milieu audiovisuel. Et le sujet avait même été porté sur la place publique, avant d'être étouffé (vu que les chaines Tv fonctionnaient ainsi, ça ne les arrangeaient pas d'aborder le sujet).

Mais si des intermittents du spectacle pouvaient donner leur vécu, j'admettrais me tromper, pas de souci.

Par contre, j'ai calculé ce que 507 heures sur 12 mois font sur 1 semaine : 10 h de travail.
Ca reste un régime acceptable !

Quant au CNC, petite précision importante :
les taxes sont des ressources publiques, que je sache. Donc, oui, le CNC subventionne bien, à perte, l'audiovisuel français, et c'est l'Etat qui a mis en place ce système unique au monde, de subvention déguisée.
J'aimerais bien, je le répète, un soutien aussi généreux envers les agriculteurs ou l'industrie.

Par contre, je ne suis pas certain qu'un fonds de soutien aux auteurs de BD nécessiteux soit une bonne idée.
C'est ce que laissait entendre Lejoker, dont j'ai soutenu les propos.
Un artiste doit vivre dans une certaine urgence, ou alors il se fonctionnarise, et ce n'est pas bon. Il doit trouver son public, pas vivre sur une autre planète. Le confort ne garantie pas le talent.
yannzeman
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Re: C'est la crise ?

Messagede Nirm » 18/09/2017 00:45

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