Disons que lorsqu'on tire un album à 5 000 exemplaires... c'est facile de dire 4 000 sont mis en librairie, 800 sont destinés aux médiathèques, 50 sont pour la presse, 50 sont pour l'auteur... et 100 pour le marché de l'occasion pour éviter le pilon.
Sur le numérique, je vois mal comment on réparti un "tirage". D'autant plus que certains albums se retrouvent rapidement sur des plates-formes illégales... si certains sont issus du streaming recorder... d'autres fleurent bon les exemplaires presses. Il y a aussi les albums numériques "offerts" avec la version papier... comment sont ils comptabilisés ?
Il faut tout d'abord essayer de ne pas penser le numérique comme le livre papier. Il n'existe pas de tirage en numérique, seulement des fichiers correspondants à des formats (epubs, PDF, formats propriétaires pour Amazon par exemple...). Il ne peut par nature pas y avoir de pilon, puisqu'un fichier acheté (ou payer un droit d'accès à un fichier, il peut y avoir débat mais c'est un autre sujet) = une vente. Les acheteurs ont un délai de rétractation le cas échéant. Suivant les plateformes, l'éditeur reçoit un relevé soit mensuel, soit trimestriel, voire semestriel pour certains. Dans les faits, les auteurs ne demandent jamais (ça a dû m'arriver deux fois sur 3000 références !) les versions numériques de leurs titres. La presse ne demande jamais les versions numériques d'albums qu'ils préfèrent de loin avoir en papier, par goût, mais aussi par absence de matériel adéquat.
Le piratage est un tout autre sujet. Dans les faits là aussi, il existe mais d'expérience assez marginal pour la BD (à l'inverse du manga et du comics). Le plus souvent les soit-disant albums référencés sur les sites pirates sont du phishing, c'est-à-dire une tentative de collecter des données personnelles avec la promesse d'un contenu qui n'arrive jamais...
Les albums numériques offerts avec la version papier sont je pense considérés comme des bonus gratuits, donc offerts. Il faut distinguer le nombre de codes offerts, avec date de péremption, et les téléchargements effectifs. Ils se comptabilisent au moment de la désactivation des codes non utilisés. Une autre solution consiste à limiter le nombre de téléchargements à X albums numériques, avec donc la priorité aux plus rapides.
L'intérêt d'une telle démarche réside dans la possibilité de constituer une base de données de fans qualifiés - je n'y ai pas eu recours donc je ne peux pas dire si c'est probant ou non. C'est en revanche un vrai Graal pour tous les services marketing de la place, et ça se comprend d'autant plus que les grosses plateformes (américaines notamment) ne communiquent pas les profils et encore moins les identités de leurs clients consommateurs des contenus d'un éditeur.
Voi-là
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