Ce sont de tristes conditions littéraires que celles où se débattent les écrivains d’aujourd’hui, au milieu d’une critique abjecte, que la sottise seule réjouit, et d’un public indifférent qui ne sait vers qui aller et se laisse guider par elle. Et puis les écrivains sont trop nombreux. La mêlée est compacte, dure, égoïste. On n’y entend pas les cris de douleur, les appels désespérés couverts par le hurlement de tous. Chacun pour soi. On ne se connaît pas ; on n’a pas le temps. On n’a le temps que de songer à ses intérêts, à sa réclame, à sa vie, si disputée. Il paraît trop de livres, et les mauvaises herbes, que personne n’arrache, et qui jettent librement, à tous les vents, leurs pullulantes graines, étouffent les belles fleurs, poussées à leur ombre mortelle.
cronos59 a écrit:En même temps c'est un point de vue assez partisan... Le mec qui veut se refaire va pas dire que ces 4 années en tant que directeur du numérique dans une grosse boite ont rien données.
Sebastiencelimon a écrit:On ne se connait pas, cronos59, je ne vois pas en quoi je veux me "refaire", je n'ai aucun compte à vous rendre et encore moins de leçon à recevoir.
Vous n'êtes pas tenu de croire ce que je dis dans ce billet. Fort heureusement les dizaines de personnes avec qui j'ai travaillées peuvent sans aucun doute attester de ce qui a été fait pendant ces 4 années et aucune ne met en doute mes propos, mais si vous avez la preuve du contraire, faites-vous plaisir, je suis curieux de vos éclairages.
Pouffy a écrit:Sebastiencelimon a écrit:On ne se connait pas, cronos59, je ne vois pas en quoi je veux me "refaire", je n'ai aucun compte à vous rendre et encore moins de leçon à recevoir.
Vous n'êtes pas tenu de croire ce que je dis dans ce billet. Fort heureusement les dizaines de personnes avec qui j'ai travaillées peuvent sans aucun doute attester de ce qui a été fait pendant ces 4 années et aucune ne met en doute mes propos, mais si vous avez la preuve du contraire, faites-vous plaisir, je suis curieux de vos éclairages.
N'y voyez aucune attaque personnelle mais vous émettez un avis sur un domaine public sans y adjoindre aucun élément probant. De cet fait, votre billet est à considérer comme un témoignage et non comme une démonstration.
Cependant, vous abordez de nombreux points intéressants... l'un d'eux m'interpelle d'ailleurs. Vous évoquer le différence de chiffre d'affaire entre une vente de BDs numériques et une vente de BD papier. Comment sont évaluées les ventes sur les forfaits type Iznéo à 9,90€ par mois ? As t'on une idée du volume d'album "détournés" lors de la mise en ligne d'un album numérique ?
Sebastiencelimon a écrit:le sous-entendu sur "me refaire" est pitoyable
Sebastiencelimon a écrit:Sur les forfaits Izneo, le calcul se fait sur un prorata de la consommation, je ne sais plus leurs conditions commerciales (et là aussi une réserve s'impose) mais je peux dire que je ne les ai pas signées car elles ne me satisfaisaient pas.
Sebastiencelimon a écrit:Je ne comprends pas de quoi vous parlez dans le volume d'albums détournés : est-ce le ratio entre ventes à l'acte et consommation en abonnement ? Comme je n'ai pas signé ce type d'offre, je n'ai pas pu comparer - Izneo a évidemment quelques idées là dessus, ce serait bien de leur demander![]()
Sebastiencelimon a écrit:Si c'est sur l'idée souvent entendue que le numérique phagocyterait le papier, je n'ai aucune preuve que cela ne soit jamais arrivé. Une vente en numérique est une vente en plus, pas une vente papier en moins, jusqu'à preuve du contraire...
Disons que lorsqu'on tire un album à 5 000 exemplaires... c'est facile de dire 4 000 sont mis en librairie, 800 sont destinés aux médiathèques, 50 sont pour la presse, 50 sont pour l'auteur... et 100 pour le marché de l'occasion pour éviter le pilon.
Sur le numérique, je vois mal comment on réparti un "tirage". D'autant plus que certains albums se retrouvent rapidement sur des plates-formes illégales... si certains sont issus du streaming recorder... d'autres fleurent bon les exemplaires presses. Il y a aussi les albums numériques "offerts" avec la version papier... comment sont ils comptabilisés ?
ubr84 a écrit:Merci de tous ces éléments c'est vachement intéressant, je vais suivre votre blog avec intérêt.
La question que je me pose sur la BD numérique c'est l’existence (ou non), et la volonté (ou non) de développer un langage propre à ce nouveau support de la part des auteurs et de la part des éditeurs.
Je pense évidemment à Boulet qui sur son blog a proposé des lectures étirées en une seule longuuuuuuuue case ou les bonus de "grand méchant renard" de B. Renner ou de "Shangri-La" de M. Bablet.
Peut-on espérer voir ce genre de choses se développer ou la BD numérique restera encore longtemps de la BD papier transcrite sur des écrans et ne deviendra jamais un média à part entière ?
LeJoker a écrit:86 lignes.
cronos59 a écrit:Tu dois pas aimer les haikus.
Olaf Le Bou a écrit:Plus ça change, plus c'est pareil :Ce sont de tristes conditions littéraires que celles où se débattent les écrivains d’aujourd’hui, au milieu d’une critique abjecte, que la sottise seule réjouit, et d’un public indifférent qui ne sait vers qui aller et se laisse guider par elle. Et puis les écrivains sont trop nombreux. La mêlée est compacte, dure, égoïste. On n’y entend pas les cris de douleur, les appels désespérés couverts par le hurlement de tous. Chacun pour soi. On ne se connaît pas ; on n’a pas le temps. On n’a le temps que de songer à ses intérêts, à sa réclame, à sa vie, si disputée. Il paraît trop de livres, et les mauvaises herbes, que personne n’arrache, et qui jettent librement, à tous les vents, leurs pullulantes graines, étouffent les belles fleurs, poussées à leur ombre mortelle.
Octave Mirbeau dans L’Écho de Paris, le 28 juillet 1891.
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