le patricien veterini a écrit:- Deuxième constat, les auteurs ont beau se plaindre que les séances de dédicaces c'est fatiguant et qu'ils sont pas payés et qu'on les prend pour des cons, moi je me plains de gens qui ne finissent pas leur travail, qui le bâclent, qui le lâchent en cours de route, des maisons de production qui changent les formats, les tranches, de l'amateurisme ambiant dans le domaine. Faisons le parallèle avec les séries télé, imaginez le mec qui joue dans House qui dit ah ben non là je vais prendre 18 semaines de vacances vous m'attendrez, ou il me faut plus de temps pour jouer la scène. Bien sûr c'est totalement incomparable mais c'est quand même une vraie particularité de la bande dessinée franco belge, et si je veux bien comprendre que l'artiste travaille et que trop de pression nuirait à sa qualité quand ça fait 15 ans qu'on attend la suite du dernier loup d'Oz, je me dis qu'il ne serait pas honteux non plus de mettre quelques jalons. Avec le mélange des genres, on ne compte plus les bandes dessinées arrêtées, je le dis ouvertement, un gars qui aujourd'hui achète un tome 1 et qui a un peu de gout a en gros 50% de chance de pas continuer la série. Si la série est pas stoppée par l'auteur, l'éditeur, si sa série connait du succès le mec il t'en fait 25 tomes jusqu'à t'en faire gerber et quand il est trop vieux il passe même le bébé à quelqu'un d'autre qui va dénaturer et qui en fera à son tour 25 et des spin off, je dirai même qu'il faut aujourd'hui avoir du fric à lâcher pour se payer un premier tome, presque être un peu con tellement ça part de façon systématique en sucette.
Commentaire dégradant mais totallement vrai qu'est la BD Québécoise aujourd'hui et de son peuple. Les comics Québécois sont de plus en plus crée par des hipsters qui veulent soulager leur égo. Si Denys Arcand fesait pas du cinéma, il ferait surement de la BD dans la même veine que Mike Judge (Beavis & Butt-Head).
La solution, je pense que c'est un cas qui est propre à la bédé française, pour ma part je n'ai jamais eu autant de fric qu'en ce moment malgré la crise, je n'ai jamais acheté aussi peu de bédés que maintenant. Je n'achète plus de premier tome car je n'ai pas confiance en l'industrie de la bande dessinée ni en ses auteurs, j'attends maintenant les fins parce que je m'en secoue des éditions originales. Je suis persuadé que plein de gens sont dans mon cas et qu'ils achèteraient bien mais qu'à un moment donné ça commence aussi à bien faire de se faire gravieriser pour les raisons précédemment citées.
Autant j'aime la BD maintenant plus ou moins, autant je me rabats sur des anciennes éditions qu'on retrouve dans des marchés aux puces. J'ai souvent un mal de coeur des magasins à la Archambault qui ne misent que sur les titres blockbusters. (Même si en réalité, je ne vois aucun véritable blockbuster dans les quelques étages de BD qui restent.)
Je donne trois exemples dernièrement de bandes dessinées "carrées" qui font partie pour moi des exemples à suivre : Talisman, Célestin Gobe la lune et Sinbad. Dans chaque cas c'est fini, il n'y a pas de dégradation dans le dessin ou dans le scénario, on n'a pas attendu 8 ans pour voir arriver le dernier tome.
J'aimerais bien faire ma part mais en autant qu'il y a un titre ou un tome qui m'accorche vraiment. J'ai déja fait des erreurs en achetant des albums qui le niveau de dessin et du scénario ne me plaisait pas, donc cet article me paraît très utile pour nous autres de bien comprendre le marché de la BD franco-belge mais il en serait autrement pour le marché Canadien.