D H T a écrit:yann gourhant a écrit:D'abord, il faudrait redéfinir les acteurs. Il y a:
1 – Ceux qui produisent: les auteurs et les éditeurs.
Je ne mettrais pas les deux sur le même plan. Ce n'est pas la même approche de la production, ni le même travail. Les éditeurs ne sont pas des créatifs. Ils sont plus proches des libraires, des organisateurs de festivals, etc. Je dirais: catégorie 1, ceux qui créent, les auteurs. Point barre.
Je regroupe auteurs et éditeurs pour deux raisons:
- Dans le contexte éditorial actuel, l'un n'existe pas sans l'autre. L'auteur a besoin d'un éditeur pour que sa bande dessinée existe et l'éditeur a besoin d'un auteur. Ça changera le jour où l'auteur pourra vivre de sa production par le biais d'internet ou, pourquoi pas, d'expositions en galeries.
- Dans les faits, les éditeurs prennent part à l'élaboration d'une bande dessinée. C'est la raison pour laquelle ils préfèrent signer un projet sur la base d'un synopsis (ce que je dénonçais un peu plus haut). Ça leur permet de suggérer des modifs de scénario, par exemple. Les directeurs artistiques demandent aussi régulièrement de refaire des cases ou des pages entières... De plus en plus, les éditeurs prennent la fonction qu'ont les producteurs de film à Hollywood, c'est-à-dire qu'ils sont "actifs" dans la production d'un album.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi.
D H T a écrit:Concrètement:
- que les éditeurs définissent clairement leur ligne éditoriale (si eux-mêmes ne sont pas foutus de dire ce qu'ils veulent, ils peuvent aller se faire voir);
- que les éditeurs disent publiquement qu'ils ont besoin d'auteurs, et combien de dossiers envoyés par la Poste ils sont prêts à étudier (sinon ça veut dire qu'ils n'ont besoin de rien, alors ne leur envoyez rien: on verra s'ils arrivent à se démerder pour publier des livres sans auteurs);
- qu'on mette effectivement en place, comme déjà proposé, des écoles spécialisées ouvertes à tous.
Je ne le dis pas pour moi, je m'en fous. Je suis ailleurs et je plane. Je le dis pour éviter que certains, désireux de se faire publier, ne soient victimes de quelque manoeuvre...
Je ne pense pas qu'il y ait de "manœuvres". Les lignes éditoriales me paraissent clairement définies et tout le monde a sa chance. Même si le copinage existe, un projet de qualité trouvera toujours sa place...
fleur a écrit:nexus4 a écrit:Quand aux coloristes on en parle même pas.
exact: je ne compte plus les fois où attirée par la couv et le pitch, une BD m'est tombée des mains, rien qu'au feuilletage tant les couleurs étaient merdiques!
Des fois, un noir et blanc serait préférable...
C'est vrai qu'on a pas parlé des coloristes. Il faut savoir qu'un coloriste est, en général, payé moins de cent euros la page, c'est-à-dire, moins que le dessinateur, alors que son travail est d'une importance capitale. En plus, ils n'ont pas le statut de coauteurs. Ils ne gagnent pas d'avances sur droits, à moins que scénaristes et dessinateurs concèdent une partie de leur droits d'auteurs... Pour que leur métier soit "rentable", ils doivent boucler un album en deux ou trois mois... On peut alors comprendre pourquoi leur travail semble souvent bâclé. Là aussi, la qualité des albums serait globalement meilleure si les coloristes étaient mieux considérés...