Xavier Guilbert a écrit:El Ray 54 a écrit:Dans l'article sur quoi il se base pour dire que les gros rabais pratiqué par les grandes surfaces , posent vraiment de gros soucis aux libraires ....?
Sur un marché où n'existe pas de prix unique du livre, les dynamiques sont les suivantes: les grandes surfaces font pression sur les distributeurs pour avoir des conditions commerciales avantageuses (comprendre par là, un prix à l'achat très bas), aidées en cela par leur poids économique et les volumes conséquents qu'elles vont réaliser.
Grâce à ces conditions commerciales avantageuses, elles utilisent les livres comme un produit d'appel -- i.e., un élément pour faire venir le client dans son enseigne, afin qu'il achète autre chose; le livre s'y prête bien, dans le sens où c'est de toute façon un produit à faible marge (comparé à l'électroménager ou l'électronique -- d'où le repositionnement de chaînes comme la Fnac ou Virgin ces dernières années).
Cependant, il faut souligner que les grandes surfaces se focalisent sur les produits à forte rotation -- comprendre par là, des produits qui se vendent beaucoup, et souvent; par conséquent, elles conservent généralement un nombre limité de références, et se focalisent uniquement sur les best-sellers.
Cette situation a plusieurs effets néfastes:
- d'une part, elle réduit fortement les revenus de la chaîne amont (éditeur + diffuseur, mais souvent surtout l'éditeur, le diffuseur faisant à son tour pression), du fait des conditions commerciales avantageuses obtenues;
- d'autre part, les bas prix pratiqués par les grandes surfaces attirant les clients, cette situation prive également les libraires des revenus qui aurait été dégagés par la vente des best-sellers en question;
Et comme, dans ce cas-là, la vision ultra-simplifiée de "ce sont les best-sellers qui paient pour les titres moins vendeurs" fonctionne, le résultat est un affaiblissement des éditeurs et des libraires -- et une mise en danger de la bibliodiversité.
D'autant plus que cette situation se reproduit à l'étage en-dessous, avec les grandes surfaces spécialisées (Fnac et consorts) qui reproduisent le même schéma, avec des baisses moins marquées, mais sur plus de références. Il en résulte une érosion en cascade des revenus dégagés par les plus gros vendeurs, et à long terme un appauvrissement de l'offre existante, et des moyens de la rendre visible et accessible.
Contrairement à ce que certains peuvent sembler penser, la culture n'est pas un produit comme les autres -- et la régulation du marché prônée par les adeptes du libéralisme ne peut que déboucher sur une situation dommageable pour la qualité de celui-ci.
Ok , mais sur quoi se base t'il pour dire quand belgique les libraires ça va mal........? Quand on voit le pourcentage de fermeture en France et celui en belgique , il est pas le même . A bruxelles en bd du moins y'a un point qui a fermé et c'est même pas à cause d'une faillite .... et pourtemps on a aussi les grosse boites et on à pas un prix unique. Cependant dans l'article ça sous entend que ce serait bien le prix unique en Belgique parce que ça irait mal ....mais d'où ( pour la Belgique du moins ).