Je vais tacher d'apporter ma participation à ce débat puisque qu'en tant qu'auteur récemment édité
BDguest' à sollicité mon avis sur la question. Je ne peux témoigner que de ce que j'ai personnellement vécu. Pour ma part, mon
Projet Titus (
http://www.bdgest.com/forum/koulou-publie-sa-pemiere-bd-t9753.html?hilit=Koulou) à été envoyé simultanément à tous les éditeurs que je connaissais et chez qui j'aurais aimé être publié (les plus connus, Glénat, Delcourt, Soleil, Casterman, Dupuis, etc..) . Pour tout dire j'avais même calqué mon dossier sur les recommandations précises qu'on trouve sur le site de Delcourt. Mais tous ces éditeurs l'ont refusé, avec aucune autres explications que "ne correspond pas à notre ligne éditoriale". Faut dire qu'ils en reçoivent 40 par semaine des dossiers, ça aide pas à choisir et ça m'étonnerait qu'ils aient le temps de tous les regarder.
Donc voilà pour la mise en concurrence... Ensuite j'ai trouvé à être édité chez un petit éditeur indépendant, Grrr.. Art ([url]http:///grrrart.free.fr)[/url] rencontré par hasard. Qui lui à fait sont boulot. Sauf qu'il a pas trop de moyens, ni trop de place pour stocker ses livres; ni accès aux réseaux des librairies. Résultat on a tiré à 3000 exemplaires. J'ai été payé à la remise du travail 3000 euros (10% du prix de vente, la même chose que chez les plus grands éditeurs).
Pour moi, il a fait sont travail au sens noble du terme. Il a examiné mon projet, fonctionné au coup de cœur, et décidé de le publier quand il a estimé qu'il "saurait" à qui et comment vendre les albums. A présent ma série plait beaucoup et marche bien. Le tome deux est sortit en février dernier (le tome 1 était sorti en mai 2008) et je suis en train de travailler dur sur le tome 3 que j'aimerais avoir fini pour Noël.
Ce que je peux dire sur ma perception de la crise das la BD c'est ce que j'en ai vu en salon BD en dédicaces, et de ce que m'en a dit mon éditeur avec qui j'en cause souvent. Le monde de la BD a été rattrapé par le marketing, comme n'importe quel autre secteur économique. On a par rapport à y'a 20 ans, de plus ne plus d'éditeurs qui ne cherchent plus à découvrir des auteurs de talent, les faire progresser vers une qualité en le payant bien (genre d'idéal dans lequel j'ai grandi avec un père dessinateur dans les années 80 pour Métal Hurlant). La plupart aujourd'hui cherchent les bonnes affaires avant la concurrence et la qualité importe peu. Car le public n'a pas l'oeil formé. Je le vois bien quand je publie sur mon blog un dessin impafait. En général, personne voit les imperfections. Les éditeurs avides de profit rapides l'ont bien compris et n'hésitent plus à publier des BD très moyennes, très insuffisantes en terme de qualité graphique et scénarique. Le but étant de sortit le sujet commercial avant la concurrence, souvent vite fait mal fait et mal payé pour occuper les linéaires des librairies avant la concurrence. C'est ainsi qu'on voit fleurir les BD humoristiques sur les métiers, les sports, le portable, internet, etc... Selon eux des niches commerciales à occuper avant la concurrence.
Le fait est que du coup, la qualité souvent n'y est pas. Forcément, la qualité ça demande du temps. Mais l'acheteur ne sen rend pas vraiment compte sur le coup. Il achète le livre sur les postier pour son proche qui travaille à la poste. Si le dessin est moyen, il n'a pas l'œil forcément assez exercé pour s'en rendre compte. Il suffit que le dessin soit "classique" rassurant... si les gags ne sont pas drôles, ou déjà éculés, il ne le saura qu'après lecture. Ces livres-là noient le marché et vise des lecteurs qui, habituellement n'étaient pas bédéphiles et fonctionneront au coup de tête. Idem pour les 9 ou 10 tomes des blagues de blondes, des blagues de Toto, des blagues belges, des blagues juives... Et bientôt parait-il à paraitre: des blagues carambar. Franchement la BD n'avait pas besoin de ça. Ce sont tous des gags qu'on connait déjà. Et en général, l'éditeur pressé de publier avant la concurrence n'aura pas le temps de choisir le meilleurs dessinateur et le meilleur scénariste pour le sujet. Il s'en tape.
Le système de marketing est fait de telle façon que la qualité importe peut pour ces produit. Ils se vendront quand même, matraquage publicitaire oblige.
4000 BD parues en 2007. Pour ces raisons. Et comme nos libraires sont noyés sous les offices, et que leurs murs ne sont pas extensibles à l'infini, ils sont saturés de cs BD absolument pas indispensables. La crise vient d'une surproduction due au marketing. Les mauvaises BD publiées et vendues à grande échelle à grand renfort de pub donnent l'impression aux jeunes auteurs encore pas très au point qu'ils ont des chances d'être publiés à leur tour dans ce genre de thèmes commerciaux, de niches, et les projets en ce sens se multiplient. Je dirais donc que l'aspect marketing surproduit en lui même et incite les auteurs à surproduire. Soit en ne les payant pas assez comme j'ai lu plus haut, soit en leur faisant croire que "tout peut se vendre" même la merde. Alors ils y croient, ils espèrent et envoient toujours plus de projets aux éditeurs. Projets souvent insuffisants mais dont certains sont publiés quand même parce que l'éditeur y voit un créneau commercial intéressant, encore inoccupé et à occuper d'urgence avant le voisin. Et qu'importe si le niveau n'est pas top, faut grillé le concurrent. On a pas le temps d'attendre de le faire bien.
Dans ce système, il arrive encore que de bons et beaux projets soient découvert et publié, mais ce n'est plus le critère immédiat. La saturation des linéaire de rayon Bd est telle qu'un excellent projet peut être refusé parce que l'éditeur à déjà une série du même thème dans son catalogue ou parce qu'il sait qu'il touchera un publique plus grand et plus facile avec une BD commerciale comme j'ai cité plus haut.
Un autre problème incite à la surproduction: le système des offices. Ces ivres imposés aux libraires par les grands éditeurs. Le libraire reçoit toutes la collection de l'éditeur, payé par lui d'avance, et peut les renvoyer si invendus dans trois mois. Disons le clairement, tout cet argent sorti de sa poche l'incite à ouvrir les cartons et tenter de vendre les BD au lieu d'attendre trois mois pour les renvoyer et récupérer son argent. Ce système étouffe nos libraires et comporte un effet pervers qui consiste à sortir en vitesse une nouveauté pour éviter d'avoir à payer les perte d'une série qui à fait un flop. La nouveauté arrivant chez le libraire fera rentrer vite des sous que la série mauvaise aurait fait perdre. Résultat, sortir nouveauté sur nouveauté est fréquent, et comme cette vitesse de publication nuit à la qualité, les bide se multiplient et donc, la nécessité de sortir vite encore une nouveauté pour éponger ou éviter de sortir l'argent.
Je sais pas si j'explique bien mais c'est ce qu'on m'a expliqué du système actuel des offices.
Voilà, c'est tout ce que je sais de "cette crise" . J'espère que mon témoignage ajoutera au débat.
différence=diversité... et si la vraie richesse du Monde c'était les autres ?