gill a écrit:J'ai déjà entendu ce discours au sein même d'une école d'art, et bien des années après, je n'y souscris toujours pas. Il est même dangereux parce qu'il consacre les auteurs de BD comme des artistes maudits... ce qui serait "bien pour eux" !fleur a écrit:Personnellement, je suis plutôt optimiste sur la créativité. Il me semble qu’elle s’épanouit plus dans les périodes de confrontation et d’obstacles, que dans le confort et de tranquillité.
Condamner la grande majorité des auteurs de BD à la précarité, à la compétition exacerbée et à des conditions sociales et statutaires de plus en plus dégradées serait normal ?
zourbi le grec a écrit:Maintenant que la crise est là et qu'il n'y a plus de la place pour tout le monde, la régulation ne se fait malheureusement plus par la qualité du travail mais pas la seule loi du marché, ce qui fait que ce ne sont pas les meilleurs qui subsistent mais les plus productifs et rentables
LeJoker a écrit:Bien sûr. Et ce qui te permet d'affirmer catégoriquement et haut et fort que ce ne sont pas les "meilleurs" mais les autres, c'est que si Zourbi n'y trouve plus son compte, c'est que c'est nul.
Donc je remets une piécette dans le bastringue:
"et qui te dit ma p'tite lucette que les meilleurs ne résistent pas? t'has dé chiphres à nous communiquer? hm ?"
Donc comment va s'organiser la discussion:
- Pro Zourbi: "Oui, c'est la crise, nanana, Oui, nanana, c'est clair, il n'y a plus que les plus nuls qui raistent..."
- Pro autres: "Nan, c'est faux. C'est subjectif, l'égoût et les kouleurs, ren ne permet d'avancer que les meilleurs sont morts, vu kon sé pas kui c'est".
- d'autres: "c'est pas faux"
-d'autres: "oui mais quand même, n'est-il pas possible d'objectiver cette subjectivité de jugement esthétique ?"
-d'autres: "mais carrément pas"
-d'autres: mais bien sûr que si, la preuve...."
3000 pages plus tard....
zourbi le grec a écrit: mais on ne peut pas nier qu'il y a une surproduction de bd
Effectivement, les limites "normales" du métier peuvent apporter motivation et excitation : 46 pages, noir et blanc, thème imposé, collection à intégrer, format imposé, nombre de tomes ou de cycles limité, nombre de page important, changement de style, etc...fleur a écrit:Il y a une différence entre se coltiner avec des obstacles, et être écrasé par des conditions de vie désespérantes comme tu l'as souligné un peu plus loin.
Dans le premier cas, ça t'oblige à évoluer, à réfléchir, à inventer, et ce n'est pas spécifiques aux artistes.
Je suis pourtant d'accord avec toi sur le fait que la créativité n'a jamais été aussi libre... mais justement, en accord avec ce que tu disais ci-dessus, je me demande si elle n'est pas devenue "trop" libre !fleur a écrit:Mon intervention concernait essentiellement mes doutes sur la crise de créativité.
dundee a écrit:zourbi le grec a écrit: mais on ne peut pas nier qu'il y a une surproduction de bd
Ah si, on peut.
Il suffit de se référer à la fin des années 80, où l' on parlait de surproduction pour 800 titres/an.
Ou de comparer avec la littérature (de mémoire 8000).
Faudrait peut-être réfléchir à des critères définissant surproduction et crise.
eBry a écrit:Je ne crois pas que la crise économique est liée à la crise de la BD. Ce sont deux phénomènes différents. En temps de crise, les gens ont besoin plus que jamais de divertissement et sont près à payer pour, pourvu qu'ils n'aient pas l'impression d'être roulés.
Et il faut se demander quels étaient les moteurs principaux de la croissance de la BD des 20 dernières années. A mon avis, l'essentiel tenait essentiellement à l'accroissement du pouvoir d'achat des lecteurs qui avaient 15 ans et plus dans les années 1980. Ces lecteurs-là sont fans de BD depuis leur enfance, époque où la BD est achetée essentiellement pour les enfants. La BD occupe dans leur coeur la place qu'occupent les jeux videos pour les générations suivantes. Ma génération (née dans les années 1960) et la précédente ont un lien affectif fort avec la BD qui s'est déforcé avec les générations suivantes.
L'offre a évolué les trente dernières années essentiellement pour répondre, aux attentes du lectorat évoluant avec l'âge. Soit en innovant, soit en jouant la corde nostalgique, la plus stérile pour le développement du secteur. Quand je vois l'intégrale Blueberry avec couleurs d'époque, je le dis que l'on ne cherche pas à attirer des jeunes lecteurs mais bien à flatter les vieux qui y retrouveront leur madeleine de Proust.
Mi-1995, Delcourt m'a réconcillié avec la BD, là où Dupuis et consorts m'ont perdu dans les années 1980 parce que les grands auteurs de mon enfance prenaient leur retraite et que mes attentes de jeune adulte n'étaient plus les mêmes.
Aujourd'hui mon budget BD est énorme comparé à celui de mon adolescence, sans que j'achète plus d'albums pour autant, après plusieurs phases où j'en ai acheté moins.
gill a écrit:Je suis pourtant d'accord avec toi sur le fait que la créativité n'a jamais été aussi libre... mais justement, en accord avec ce que tu disais ci-dessus, je me demande si elle n'est pas devenue "trop" libre !
Plus aucune censure, des politiques éditoriales généralistes chez tous les éditeurs, pas d'apprentissage accompagné, ni de studios en préalable, ni de tests en magazines, un niveau de dessin de plus en plus relâché, des scénarios tellement artistiques qu'on peut prendre tout et n'importe quoi...
A la fin des magazines, on a connu aussi un tel relâchement vers la "pure créativité" qui avait déjà participé à une certaine déliquescence... Or, à cette époque faste, c'était aussi un peu trop facile de jouer de la créativité (au sein des mags). Sauf qu'ils étaient super-bien payés, à l'époque !
Cooltrane a écrit:reddef a écrit:Cooltrane a écrit:Mais je crois que tôt ou tard l'effet de mode du manga et du comics, (qui a connu son démarrage en force 10 ans plus tard que le manga >> suis pas expert, donc me corriger si je me trompe, SVP) passera, car c'est rempli de cliché à la con de faciès standard et toutes sortes d'autres codes ultra-codéifiés, celà finira par fatiguer.... Vous trouvez que le comics se renouvelle, vous.... Boooof, pour le public Européen p-ê , car c'est encore nouveau.... mais aux US, qu'en pensent les accros "ricains"???
...
Le comics carburait bien au milieu des 70's jusqu'au milieu des 80's.
Après dire "car c'est rempli de cliché à la con de faciès standard et toutes sortes d'autres codes ultra-codéifiés", t'as jamais lu DMZ, Walking Dead, Scalped, Transmetropolitan, Preacher, BPRD, Fables, Y le dernier homme... Et je ne te parle même pas d'auteur comme Clowes, Ware, Himes, etc.
Mais je reconnais que si je n'avais lu que Lefranc, Lois, Blake & Mortimer, Largo, etc, en franco-belge, je pourrais écrire aussi que c'est rempli de cliché à la con de faciès standard et toutes sortes d'autres codes ultra-codéifiés...
Merci de corriger car durant les 70's et 80's, j'étais de l'autree coté de l'Altlantique), et je trouvais les comics atrocement nuls.... Donc il y a eu une prérioode creuse pour les Comics en Europe et apparement aux US aussi, ce qui a permis à Métal Hurlant de créer Heavy Metal (même s'ils se sont fait entibés rapidement)
Alors oui, effectivement le BDFB des Lefranc, B&M était remplie de clichés et de faciès à la con... mais celà a éclaté à partir de 68.... on est passé par Cosey (des bulles de toutes les formes et pas nécéssairement lues G_Det haut vers le bas), des scénars de Greg avec des dessins revolutionaires de Vance ou Hermann, des héros pas infaillible et qui vieillissaient, voir mourraient, des M-A Matthieu qui remettaient tout en question, etc....
Breeeeeffff, les Hergé & co des 50's étaient totalement digérés au début des 80's...
Bon, évidement, ya plus eu de grands bouleversements depuis une 15-aine d'années... du moins pas majeurs... du coup, je trouve que l'on est dans la mouise aussi
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Quant aux Clowes, Ware, Tomine, Seth,, etc.... je connais.... j'ai jamais fini le Ware gagnant à Angougou
pour les Scalped, 100 bullets, DMZ, Walking Dead, etc.... j'ai parcouru sur plusieurs dizaines de minutes il §y deux ans.... Jamais réussi accroché, j'ai rapporté à mon libraire et échangé ce que j'avais essayer.... et celà ressemblait furieusement (trop) à ce que je voyais chez mes potes au Canada et USA, mais c'est ajd en couleur, alors que leurs comics étaient en n&b...
El Ray 54 a écrit:Je réagis un peu en retard car je trouve ça de mauvaise foie , tu es capable de dire que le comics et manga est redondant , voir mauvais , mais tu avoues que tu t'y es jamais vraiment plongé....je trouve ça assez particulier. y'a du bon temps tous les styles comme tu mauvais , faut juste être capable de faire le trie et oui y'a des manga moin profond mais je suis contend de les acheter juste dans le but de me vider la tête.
pabelbaba a écrit:Oui, bon s'il résume les Thriller/Horror/Action à Seagal, Norris et JCVD, on sent bien qu'il sait de quoi il parle...
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