kiwine a écrit:... je fais du 72 pages avec du 10 cases en moyennes par pages... Ce qui me permet d'avoir (je pense) la même densité narrative qu'un 46 standard, tout en ayant un rythme géré différemment. Reste que ça fait 25 planche de plus à réaliser: c'est long et je gagne donc bien moins que sur du 46, puisque c'est vendu le même prix qu'un 46...
C'est moi qui offre, ça m'fait plaisir. =D
Je sais, je ne suis pas très représentatif de ce qu'on peut nommer le lectorat français, qu'il soit BDGestien ou Carrefourien... mais je continue de croire qu'il existe pleins de gens qui se pencheraient sur des séries si seulement ils y trouvaient leur compte, quelque chose qui leur parle.
P't'êt' je m'gourre.
kiwine a écrit:Sylvain Cordurie a écrit:Je comparais le format 46 pages au format 45 minutes, mais sans dire qu'ils correspondent à la même unité de temps. Juste que les scénaristes télé s'exprimant dans un format contraignant arrivent à se montrer à leur avantage. Ils ne s'en plaignent pas.
Même chose pour le 46 pages. Un scénariste peut aisément développer une série de qualité dans ce format.
À la lecture des posts précédents, le 46 pages semblait être la cause de tous les maux et générateur de problèmes créatifs parce que monolithique.
Je réitère : où est le problème ?
Le problème est simple: pour faire une histoire complète en 46 p en voulant développer l'aspect visuel sur autre chose que des plans moyens ou des gros plans de gens qui t'expliquent l'histoire dans des phylactères longs comme le bras, en voulant travailler sur des rythmes différents, en voulant jouer sur le rapport espace/tempo et en voulant créer du suspense, des ruptures, des surprises, des plages contemplatives, d'avoir la place de promener le lecteur dans un univers qui n'est pas contemporain (et donc d'avoir aussi le temps de créer cet univers en amont) et tout ce qui fait qu'une BD peut être moderne et donc à mille lieues d'une narration "à la papa" (genre XIII, Largo Winch et consorts), le 46 planche n'est pas du tout un 45 minutes mais devient bien un 9 à 12 minutes (à 13 euros).. les lecteurs s'en plaignent bien assez comme ça.
Le souci, c'est donc que moi (par exemple), je ne lis pas ce genre de BD parce que je les trouve aussi ennuyeuse qu'un épisode de Julie Lescaut... et donc, raconter mon histoire à la façon de Largo winch... bah, ça ne m'intéresse pas: ce n'est pas ma culture et je pense que ce n'est pas non plus celle des générations suivantes, que ce soit en terme de thématique, de graphisme, de narration.
... je fais du 72 pages avec du 10 cases en moyennes par pages... Ce qui me permet d'avoir (je pense) la même densité narrative qu'un 46 standard, tout en ayant un rythme géré différemment. Reste que ça fait 25 planche de plus à réaliser: c'est long et je gagne donc bien moins que sur du 46, puisque c'est vendu le même prix qu'un 46...
C'est moi qui offre, ça m'fait plaisir. =D
En attendant, le vrai problème de ce format, c'est qu'il n'est plus adapté (on le disait dès le départ de ce fil) à séduire de nouveaux lecteurs puisque ce qu'il propose s'adresse toujours et encore au lectorat préexistant et vieillissant sur le fond et n'est pas adapté dans sa forme à accueillir autre chose que ce type de narration, malgré tout ce qu'on en dira, fort limitée... ou au moins limitative.
Et ce qu'il faut, aujourd'hui, c'est conquérir de nouveaux publics.
Je sais, je ne suis pas très représentatif de ce qu'on peut nommer le lectorat français, qu'il soit BDGestien ou Carrefourien... mais je continue de croire qu'il existe pleins de gens qui se pencheraient sur des séries si seulement ils y trouvaient leur compte, quelque chose qui leur parle.
P't'êt' je m'gourre.
JC DERRIEN a écrit:(et moi qui m'étais juré de ne pas intervenir...)
Je n'ai pas lu toutes les interventions, donc si ça se trouve, quelqu'un en parle déjà...
Personnellement, je pense que l'un des problèmes reste les scénarii.
Si le niveau graphique est en constante évolution, beaucoup de scénaristes sont des amateurs éclairés, ne connaissant rien à la structure, aux actes, etc...
On demande souvent au jeune dessinateur d'être au top, alors qu'un scénariste débutant, s'il présente bien son embryon d'idées et qu'il est bien sûr bien accompagné par un graphiste compétent, peut signer sans trop de souci.
Ce n'est pas le tout d'avoir une bonne idée de départ, mais il faut encore bien l'amener jusqu'au bout. Il y a beaucoup de scénaristes qui signent plusieurs tomes 1 : personne n'a aucune idée s'ils seront capables de finir leurs cycles / histoires.
Beaucoup d'albums me tombent des mains, parce qu'ils sont tout bonnement pas très bien écrits. Mais personne dans la profession ne semble distinguer un bon scénario d'un mauvais (en tout cas, rares sont les éditeurs à le savoir).
Un scénariste pro devrait apporter un plus au dessinateur. Quel scénariste a suivi des cours de scénario, alors que la plupart des dessinateurs viennent d'écoles spécialisées...
(je sens que je vais me faire des ennemis, je ne vise absolument personne, ce n'est pas le but. il m'arrive heureusement d'apprécier tel ou tel album et même de le dire sur bdgest !)
JC DERRIEN a écrit:Certes, certes, mais un dessinateur doit connaitre les bases du dessin.
Pourquoi un scénariste, fut il génial, devrait uniquement fonctionner à l'instinct ?
Je ne dis pas (ou alors, je me suis mal exprimé et c'est la honte ) qu'avoir pris des cours de scénario te rend excellent et te donne l'inspiration.
Pour désapprendre certaines règles (ou en jouer), il faut déjà les connaitre, non ?
(enfin, c'était juste une réflexion en passant.)
Sylvain Cordurie a écrit:Je t'assure qu'en 46 pages, tu peux raconter des histoires pleines.
Le problème est simple: pour faire une histoire complète en 46 p [...] sans faire [...] une narration "à la papa" (genre XIII, Largo Winch et consorts), le 46 planche [...] devient [...] 9 à 12 minutes de lecture (à 13 euros).. les lecteurs s'en plaignent bien assez comme ça.
Sylvain Cordurie a écrit:La BD, c'est par définition l'art de l'ellipse.
Terpant a écrit:une masse d'auteurs précaires et une franche importante d'auteurs, publiants mais ne vivant pas de leur travail. (alors que des maisons d'édition vivent bien de cette amateurisme
kiwine a écrit:Sylvain Cordurie a écrit:On ne peut donc pas raconter "Avatar" en BD ?
Pas dans ce type d'économie liée à un format "obligatoire", non... à moins de tellement "ellipser" le contenu qu'on en retire la saveur... et la saveur du scénario de Avatar tient davantage dans l'habillage de l'histoire que dans l'histoire à proprement parler, non ?
Ce n'est que mon avis mais je le partage, et je n'insiste que parce que j'ai l'impression que mon propos n'avait pas été compris.
C'est peut-être toujours le cas, mais cette fois, tant pis. =P
luc Brunschwig a écrit:Je reviens sur les propos de Jean Christophe sur l'amateurisme des scénaristes... Sylvain, je comprends que tu ne veuilles pas entendre ça, mais c'est aussi pour moi un des problèmes de ce métier. Parce qu'en effet, il y a peu de référents compétants dans le domaine du scénario, tant chez les éditeurs (qui sont rarement formés à la pertinence d'une structure narrative) que chez les scénaristes, qui la plupart du temps ignorent grandement leur métier (et je le dis de façon d'autant plus décomplexée que je suis totalement autodidacte).
Il y a quelques années (vu qu'on me reconnaissait quelques talents pour structurer de façon claires et assez neuve une histoire) j'avais proposé à mon éditeur de l'époque d'encadrer de jeunes scénaristes qui réalisaient leur premier album. je le lui avais proposé car deux à trois fois par semaine, je recevais des messages de jeunes paniqués qui ne savaient vers qui se tourner pour obtenir du soutien et des conseils. On m'a répondu "le scénario se sont des idées, les idées s'est personnel, on n'y touche pas". Voila une réponse sidérante qui en dit long sur l'idée qu'on se fait d'un scénario. Comme le disait Jean-Christophe, un scénario, ce ne sont pas juste de bonnes idées (ma mère serait alors le plus grand scénariste français méconnu)... c'est savoir structurer cette idée, lui donner un timing, savoir parfois déconstruire, donner à chaque interlocuteur un langage correspondant à sa psychologie... et mille et mille et une chose qu'un éditeur compétent peu aider un jeune dessinateur à retravailler et améliorer. Le hic, c'est que des éditeurs capables de faire ça, il y en a très peu (si tu en connais plus de 5, Sylvain, donne moi des noms ???)... alors que le dessinateur, lui, en général, il a fait une école, et l'éditeur n'hésite pas à lui faire retravailler ses planches quand ça ne fonctionne pas...
En résumé, on a des scénaristes dont le travail n'est pas jugé et des dessinateurs sur-encadrés... forcément, il y a un décalage de compétence au bout d'un moment...
Steve-C a écrit:Tiens, à l'appui de mes propos de ce matin, je viens de découvrir
le strip d'Animal Lecteur de cette semaine sur BDzoom
http://www.bdzoom.com/spip.php?article4348
luc Brunschwig a écrit:Mais c'est précisément là qu'il y a un soucis... pourquoi laisse-t-on passer dans les maisons d'édition des histoires qui a l'évidence sont mal torchées, alors qu'on les a sans doute choisie parce que les idées avaient un potentiel ??? Parce que personne n'a le temps, la compétence, l'envie d'encadrer et de refaire travailler un scénariste !!!
Et encore, voir que quelque chose cloche n'est pas la seule chose que j'attends d'un directeur de collection... j'aime aussi qu'une discussion puisse s'engager et qu'on analyse le problème et qu'on puisse, dans la discussion, commencer à envisager des solutions.
et du coup, combien d'histoire qui partent en couilles (et oui, le dessinateur finit par s'en rendre compte, des tensions naissent entre lui et son scénariste et tout cela finit très mal, souvent par un clash, pour le plus grand malheur de qui ? Du lecteur avant tout qui avait fait confiance à cette équipe et qui se retrouve sans la suite ou avec une fin précipitée parce que les deux compères ne s'entendent plus).
C'est bien ça que je reproche à notre métier : ou bien on veut tout laisser passer auprès des lecteurs et alors on encadre fortement le travail des uns et des autres pour qu'il y ait un minimum de satisfaction en bout de chaine, ou alors, on fait le tri dès le départ si on ne veut pas prendre le temps de donner son temps et de son énergie...
JAUNE a écrit:Steve-C a écrit:Tiens, à l'appui de mes propos de ce matin, je viens de découvrir
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Tout simplement génial et tellement bien vu:D
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