Après avoir survolé ce sujet fleuve et brulant vu le nombre d'interventions, il y a quelques remarques que je souhaite faire (Ok, tout le monde s'en fout probablement, mais enfin...
). Dernière chose, je me sers de certaines citations pour étayer mon point de vue, non pour m'en prendre "ad hominen" à tel ou tel, ok ?
mome a écrit:Bon pour moi trop c'est trop. Il y a certaines choses qui finissent par me mettre hors de moi car égrainées sur de nombreux sujets. Des personnes se plaignent de perdre de l'argent car des séries sont abandonnées. .../... Mais on parle, en général, de quelques dizaines d'euros (même 100/150 soyons fous) par an pour des bons acheteurs déjà.
nexus4 a écrit:Et puis les solutions proposées, c'est tout et n'importe quoi. Je crois même avoir vu qu'il fallait plutôt chercher du coté du pouvoir d'achat. Ben voyons.
"Mouaiss ok il y a surproduction... Mais c'est surtout toi qui gagne pas assez." On croit rêver.
Cette année, du fait de circonstances particulières dont je ne vais surtout pas me plaindre, j'en suis à 142 albums achetés depuis un an... Cela devrait donc, à 10€/BD de coût moyen, faire de moi un très bon acheteur ! Dans le même temps, quand je regarde sur la page d'accueil de BD Gest' Online, je vois que j'ai "perdu" plus de 50 places sur la ligne : "Rang : Vous avez la 938e collection" depuis le début de cette même année (Alors, certes, ce n'est pas un concours du type "celui qui pisse le plus loin"...), du coup, je commence à penser que la crise est souvent un prétexte bien commode et que tout le monde (Moi y compris...) ne la subit pas de la même façon...
Maintenant, oui, cela me fait suer de savoir que
parce que des éditeurs l'ont décidés, je ne vais pas pouvoir lire la suite de
Immergés,
Commando Colonial ou devoir acheter une intégrale superflue pour pouvoir avoir une suite/fin plus ou moins bâclée à
Neptune, par exemple...
Là, clairement, ce n'est pas la faut des auteurs mais bien celle des éditeurs et ceux-ci en portent la responsabilité directe. Alors certes, on ne peut guère faire sans eux, mais il serait bon qu'ils se souviennent aussi que sans nous, ils ne vivraient pas... Et c'est à rapprocher de conneries du genre de
celle-ci...Maintenant, à notre niveau d'acheteurs ou d'aueturs, il n'y a guère d'options, je dirais...
Je pense que dans ce domaine, les éditeurs jouent un rôle assez malsain en lançant un tas de choses (Et c'est plutôt bien pour les rares auteurs qui perceront) tout en pouvant ainsi mettre un couteau sous la gorge des auteurs en leur disant que leurs histoires ne se vendant pas, ils ne peuvent les payer plus...
Bref, les éditeurs sont les seuls gagnants là...
David C a écrit:Nous avons PERDU des lecteurs. Un bon paquet.
Cela ,j'ai plus de mal à le croire... Perdre des lecteurs ? Non... Simplement le volume existant de lecteurs qui se renouvelle plus ou moins entre ceux qui disparaissent et ceux qui arrivent n'a pas progressé autant que l'offre et l'utopie c'est de croire que parce qu'il y a plus de BDs, on en vendra plus...
L'augmentation de l'offre n'est pas une conséquence ici de l'augmentation de la demande... Mais un choix délibéré d'une partie de la chaîne entre le producteur et le consommateur. La BD est devenue, qu'on le veuille ou non, un produit de consommation. Et le consommateur vote donc avec son porte-monnaie...
En finale, je trouve que le très long post de Morti a bien résumé les choses comme je les vois aussi de ma fenêtre et surtout ces deux passages :
Morti a écrit:Si j'osais, je dirais peut-être de ce que la BD coûte cher...oserais-je ? Allez oui, j'ose...
Je reviens à ce que je disais plus haut au sujet du cadeau à mon beau-fils quand il était jeune...aujourd'hui, il faut mettre 4 à 5 fois le prix pour acheter la même quantité or il s'agit toujours d'albums de 44 planches, cartonnés et en couleur.
Dois-je croire que mon pouvoir d'achat a été multiplié par 5 aussi ?
Sans commentaires...
Morti a écrit:Le public plus âgé étant oublié, il reste les plus jeunes...oui mais leur budget n'est pas extensible non plus et la priorité n'est plus la BD mais le GSM et les jeux vidéo, la BD ne vient qu'après et avec ce qui leur reste, ben ils doivent choisir aussi.
Il paraît que cette année, le manga a perdu 9% de part de marché en Europe...étonnant, non ?
Et je ne parle pas du FB qui ne les intéresse pas ou peu.
Que ce passage est "oh combien vrai"... Et ce qui suit encore plus :
Morti a écrit:4. Les éditeurs
Si on remonte un peu dans le temps, on remarquera que les éditeurs ont aussi évolué dans leur démarche. Même si j'imagine que le profit a toujours été un de leurs buts, j'ai l'impression qu'on est passé de sociétés familiales ou semi-familiales, avec de vrais patrons aux commandes et un intérêt certain pour ce qu'ils éditaient à des sociétés de moins en moins nombreuses au fil des rachats successifs, dirigées par des businessmen qui vendent de la BD comme ils vendraient de la lessive ou des bibelots anciens, avec comme seul but le profit, par tout les moyens et en se f... du lectorat. Tant que ça se vend, pourquoi changer et même essayons d'en tirer encore un peu plus...
Je généralise un peu car il y a encore quelques éditeurs qui aiment et croient en ce qu'ils font, là je ne parle que des "gros", ceux qui "font du chiffre".
Ces éditeurs voient leur CA baisser ces dernière années et comme parade, ils n'ont trouvé que la surproduction (Dans le tas, il y en a bien quelques uns qui vont se vendre) ou l'augmentation du prix, passant d'un format cartonné normal à un format un chouïa plus grand et appelant ça "grand format" avec x EUR en plus à la clé.
On trouve un créneau, hop, on l'exploite jusqu'à la corde...et si ça se plante, on oublie ces auteurs-là et on passe à autre chose avec d'autres...ils n'attendent que ça les petits...
Seulement à mon avis, ils vont droit dans le mur et si évidemment je ne souhaite pas un crash général de la BD (faudrait être fou), ils feraient mieux de se concentrer sur leurs clients plutôt que sur leurs actionnaires. Vous me direz que c'est leur intérêt de soigner leurs actionnaires...et c'est là que le bât blesse amha vu qu'on parle ici quand même d'un domaine artistique...ils ne vendent pas du pétrole ou des bagnoles, ils vendent un produit artistique, de divertissement et fait par des gens qui sont passionnés par leur boulot (je ne connais pas de dessinateur BD qui fait ça pour le pognon...).
Le jour où ces gros éditeurs (connaissent-ils seulement leur métier ou ce que devrait être leur métier ?) s'intéresseront au lectorat et en tireront les enseignements, peut-être arriveront-ils à corriger le tir mais franchement, j'en doute...
Pour moi, le problème vient de là et nulle part ailleurs et la conclusion de Morti dans son post
, je pourrais la reprendre sans en changer un mot tellement elle sonne juste pour moi.
Après, pour en revenir au titre : "Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement"... Pour moi, à moins que ce ne soit un auteur qui décide d'arrêter une série
de son plein gré, je ne considère pas les auteurs comme des putes bien au contraire...
Maintenant, l'auteur qui décide d'arrêter
de lui même une série pour un motif discutable, celui, oui, m'a pris pour une pute et il peut être certain d'une chose :
il n'est pas près de me revoir... Cela dit, je ne crois pas avoir jamais été dans ce cas là...