La crise de la BD, c'est une absence totale depuis quasi toujours de véritable stratégie de développement du secteur de la BD qui ne repose pas en majorité sur deux générations vieillissantes (celle du Baby-Boom et la suivante)...
Au milieu des années 1970, un cartonné coûtait environ 3 EUR, un broché dans les 2 EUR. L'équivalent actuel, c'est le grand cartonné à 15 EUR et le (petit) cartonné dit "classique" à 11 EUR.
Aujourd'hui c'est 5 fois plus cher. L'augmentation est largement supérieure à l'inflation qui n'est que d'environ 350% sur la même période
http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/ ... sommation/Je crois qu'une part importante de la croissance de la BD des 30 dernières années vient du public qui avait 10-25 ans il y a 30 ans et qui a vu son pouvoir d'achat augmenter fortement pendant cette période.
Les jeunes lecteurs des années 1960-1970 ont eu les moyens d'assouvir leur passion. Quand, dans les années 1980, les éditeurs ont augmenté le prix des best-sellers Tintin, Astérix et Lucky Luke plus que les autres séries de même format, c'est le marketing qui s'est mis à tirer le plus possible de la clientèle de fidèles, tirant de plus en plus sur la corde du prix mais aussi en évitant d'augmenter le prix des planches, en supprimant de facto la somme payée pour une prépublication en supprimant les magazines.
La marge bénéficiaire des éditeurs à donc dû augmenter encore plus que le prix de vente. Ils ont plombé cette amélioration de leur marge par album en étant moins sélectifs dans le choix des albums à éditer, comparé à 40-50 ans plus tôt.
De nos jours, un jeune ne peut que trouver les BD horriblement chères comparé à un jeune d'il y a 40 ans.
Une partie de la vieille génération porteuse de la croissance des quarante dernières années vient de prendre sa retraite. Certains devront immanquablement réduire leurs achats, revenus amoindris de retraités obligent.
Je pense qu'un moteur essentiel de l'accroissement de la part de marché de la BD adulte vient du vieillissement global de son lectorat, plus que d'une réelle évolution des mentalités.
Les éditeurs ont mal fait leur boulot ces trente dernières années, je le déplore.
Les Américains ont vécu le même phénomène, aboutissant à une crise dramatique du comics de super-héros qui ne doit son salut financier qu'aux adaptations ciné.
Monsieur Rathbone, on m'a dit le plus grand bien de vous. Seulement, chacun doit rester sur ses gardes et ne pas esquisser le moindre geste. Je vous sers un scotch ?